/// MICHÈLE LARUË -CHARLUS /// ISABELLE MAYEREAU /// MICHEL SCHWEIZER /// MATTHIEU BOISSET /// OLIVIER WAIBEL /// JI M SHAW /// ME BINOCHE /// INCLUS SUPPLÉMENT FO I RE INTERNAT I ONALE La clé des champs urbains en Gironde / n°60 / Mai 2010 / Gratuit DE BORDEAUX 2010 Jim Shaw, Dream Object, Castle Monster Costume, 2007 courtesy of Partick Painter Inc, Santa Monica et Gal. Praz Delavallade, Paris-Berlin Supplément gratuit au journal SUD OUEST du 30 avril 2010 disponible sur les lieux de ventes des communes référencées en page 3. Sommaire #60 LA MATIÈRE ET L’ESPRIT Lire les cerveaux Les amoureux fous du cerveau sont fous. Bio- logistes, ils veulent devenir psychiatres et professent que toutes les maladies mentales seront explicables par une connaissance des neurones. Ils ratissent large et s’atta- quent aussi bien à la migraine qu’à la psychose. Rappelons à ces rêveurs que l’esprit n’est pas le cerveau. L’esprit est l’effet d’une relation entre cerveaux, faisant apparaître un moi, capable de reconnaître l’exis- tence de cet esprit. La pensée personnelle naît de cette relation, d’une rencontre entre esprits « cérébrés », qui se déclarent et se disent eux-mêmes, les uns les autres. Si certains maux de tête peuvent parfois être laissés à la chimie des blouses, ne leur abandonnons pas ce que l’on nomme méchamment « prise de tête » : une recherche incertaine qui pose en priorité l’esprit et aborde le cerveau par la parole et la lecture, le dialogue et la dis- pute. Par cette tentative, la pensée sera approchée, dans sa douleur ou dans sa joie. D’ailleurs, ce qui permet à n’importe quel scientifique de déchiffrer les neurones, c’est son esprit et non pas ses neurones. Ce ne sont pas eux qui lui ont dit comment se comprendre eux-mêmes. C’est pour cela qu’affronter certaines maladies par la connaissance des neurones n’est pas un projet sé- rieux. Il est impossible de comprendre un suicidé au travail par exemple par la lecture de son cerveau. Il est impossible, au bout des microscopes, de connaître cette femme pauvre et délaissée. Ou cette riche stressée. Ou cet enfant affolé. Chercher cela, ce qu’est une pensée, ne se lit pas dans le cerveau mais dans un entre-deux où s’est éveillé et où survit l’esprit. Le psychopathologue Keller rappelle ce principe : « le psychisme ne surgit pas ex nihilo (…), pour penser comme pour aimer, il faut être deux ». Les neurones ne font pas le deuxième. [Laurent Boyer] Les Femmes de mes amis, un film de Hong Sangsoo, en salle le 5 mai. Plaît-il ? L’œil en faim Agenda 04 Qu’est-ce qu’une ville ? Michèle Laruë- 18 L’événement monumental de l’année : Jim 28 Un truc utile pour sacrifier à la civilisation Charlus, la patronne de la Direction Shaw au CAPC ! Merci Charlotte. des loisirs...Mais aussi pour les enfants et générale de l’Aménagement, esquisse quel- Et Me Binoche en 5 à 7. les parents exigeants ! ques réponses à la faveur de la quatrième édition d’Agora. Sono En garde 08 Isabelle Mayereau de retour à l’Onyx. 24 La subjective sélection mensuelle. Toumani Diabaté en hommage à Ali Farka Inclus Touré. le supplément GRS Club pour bien danser. Foire Internationale de Bordeaux 2010 Cours & jardins Tables & comptoirs 12 Michel Schweizer sans chien au Cuvier. 26 Luculus en mode blind date médiéval, Matthieu Boisset au TNT. jusqu’où ira-t-il ? Crypsum chez Guibert. La 5e Saison de In Vino Veritas, voyage au pays des dégus- Gradignan. tations des primeurs. L’ESTBA en quête du Graal. ☛ Désormais, retrouvez SPIRIT avec votre quotidien SUD OUEST le premier samedi de chaque mois chez les dépositaires presse des communes suivantes : Artigues, Ayguemorte les Graves, Beautiran, Bègles, Blanquefort, Bordeaux, Bordeaux Bastide, Bordeaux Caudéran, Bruges, Cadaujac, Canéjean, Castres Gironde, Cenon, Créon, Eysines, Floirac, Gradignan, Isle Saint-Georges, La Brède, Le Bouscat, Le Haillan, Léognan, Le Taillan, Lormont, Martignas, Martillac, Mérignac, Parempuyre, Pessac, Saint-Aubin du Médoc, Saint-Caprais, Saint-Jean d’Illac, Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Médard d’Eyrans, Saint-Morillon, Saint-Selves, Saucats, Talence, Villenave d’Ornon. Spirit Gironde est publié par Directeur de la publication : Cristian Tripard Rédaction : Laurent Boyer, Luc Bourrousse, Cécile Crédit photos et illustrations : Régie publicitaire : PUB.L.I.C PUB.L.IC Fondateur associé : José Darroquy Broqua, Emmanuelle Debur, Sèverine Garat, Estelle Couverture : Jim Shaw 05 56 52 09 96 - Fax 05 56 52 12 98 31-33, rue Buhan Rédacteur en chef : Marc Bertin Gentilleau, Frédéric Lacoste, Béatrice Lajous, Serge Vincent Catala (Concours Quator Bordeaux), Yoan Vincent Filet 33 000 Bordeaux Tél. : 05 56 52 09 95 Latapy, Florent Mazzoleni, André Paillaugue, Joël Valet (Les enfants sauvages), J.B. Nadeau/Office de [email protected] Tél. : 05 56 52 09 95 [email protected] Raffier, José Ruiz, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès. Tourisme de Bordeaux. Fax : 05 56 52 12 98 Direction artistique : Anthony Michel Pao : Anthony Michel Tél. : 05 56 52 50 57 Stagiaire : Agathe Marion, Clémentine Robert www.regie-public.com www.spiritonline.fr [email protected] Dépôt légal à parution 2007 myspace.com/spiritbordeaux © Spirit Gironde 2009 [email protected] Impression : SAPESO ISSN 1954-1155 04 Plaît-il ? Spirit #60 Michèle Larüe-Charlus « La vraie ville accepte la médiocrité. » Sur le portail Internet de la mairie, on peut lire : « La Direction générale de l’aménagement participe à l’aménagement et au développement urbain de la ville autour de 4 axes prioritaires : poursuivre les études sur les secteurs considérés comme stratégiques et engager de nouvelles réflexions, augmenter et diversifier l’offre de logements, valoriser le patrimoine architectural et urbain, renforcer les actions de communication et de concertation auprès des professionnels, des habitants et des usagers. » Ainsi formulé, ras. Un service, une définition. Pourtant, au-delà du vocable administratif, c’est à sa directrice générale, Michèle Larüe- Charlus, que l’on doit la création d’Agora, biennale d’architecture, d’urbanisme et de design. 2010, quatrième édition, du 7 au 9 mai, un commissaire invité, Djamel Klouche, et un thème d’allure prospective : « Stim, Métropoles millionnaires ». Et une question : la politique de la ville relève-t-elle du principe culturel ? Quelle est l’origine d’Agora ? cette pensée se soit déjà exprimée. Selon lui, « la métropole de demain Bien sûr, c’est même une obligation. 1990, la population de l’aggloméra- Pendant sept ans, on a embêté les Enfin, pour ma part, j’apprécie qu’il est déjà là. » Équilibrer les chances, équilibrer tion a augmenté de 17 %. Durant la Bordelais avec d’immenses travaux colle à son époque, même si ce n’est On invente presque rien, comme socialement tout comme étirer le même période, les terres « urbani- d’aménagement. Parallèlement, pas une règle générale. Pour autant, pour la découverte d’un théorème en centre commerçant est devenu une sées » ont progressé de 150 %. C’est le modèle a changé : on a quitté la Djamel Klouche, qui a 43 ans, ce mathématiques : les choses étaient obligation. Mais homogénéiser, tout de même une chance inouïe de dépendance automobile – au profit n’est pas inviter un architecte de 70 déjà là. Ce qui « fait métropole », non ! Il faut diversifier, créer des pouvoir faire avec ce dont on dispose du vélo notamment –, on est passé ans. Avec lui, on a quelqu’un jouant c’est un phénomène culturel. quartiers extraordinairement dif- sans exploser la densité. Enfin, dé- d’un stade de semi-ruraux à celui de avec toutes les échelles, un partisan férents. C’est une évidence. Il faut sormais, il faut parler « d’intensité ». vrais urbains. Agora a donc été en- de la « ville habitante ». En 2008, Justement, Bordeaux est-elle une mé- trouver de nouveaux modes « spé- visagée comme une espèce de « ré- Nicolas Michelin apportait, lui, une tropole ? cifiques » et non « génériques ». On Ce fameux indice « millionnaire » n’a- compense » pour toutes ces années réflexion sur le développement du- À Bordeaux, on ne fait jamais men- se doit d’être contextuel avec ce qui t-il qu’une valeur censitaire ? En des- de patience et de désagrément. En rable. Jusqu’à présent, les profils ont tion de la banlieue. Ce qui est plutôt est déjà là – une notion très difficile sous, ne peut-on prétendre à devenir outre, il y avait le désir de battre en tous été différents : Jacques Ferrier, révélateur. Donc, on peut en devenir à appréhender pour les urbanistes. une métropole ? brèche les clichés sur l’urbanisme. un architecte ingénieur, Nicolas une ! Certes, il y a un ensemble de Il ne faut pas hésiter à jouer des Franchement, on est pas à 100 000 Pour autant, nous étions tout sauf Michelin, un architecte musicien, communes, mais si l’on se projette contrastes, oser les projets chocs. La habitants près. Pour autant, en des- sûrs du résultat. En 2004, pour la Djamel Klouche, un architecte théo- rive droite, que l’on pense au futur, demande se calera toujours sur l’of- sous des 800 000, on tombe souvent première édition, il n’y avait ni com- ricien. Il faut comprendre qu’Agora on ne sait faire de différence. La dé- fre, mais elle se cale avant tout sur ce dans le générique ou bien le pitto- missaire, ni budget, ni plan de com- n’est pas transposable : si ça marche, marche est naturelle. Le tramway a qu’on lui propose. Or le public attend resque villageois. Pour attirer des munication. Juste trois axes : parler c’est parce que c’est ancré dans une raccourci toutes les distances, di- toujours et forcément quelque chose entreprises, il faut une taille criti- d’architecture et remettre des prix, réalité du moment, même si nous laté le temps et contribué à modifier de différent.
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