g vol. 44, septembre 1968 dix cents BUREAU CONFâOÈmL V/t^iTDEM/im^ TOUS LB^ MEM-> Feu le premier ministre John- gouvernement d'avoir ainsi dé- Négation absolue du principe son a admis, lors de la confé- cidé d'imposer unilatéralement de la négociation. rence de presse qu'il a tenue la une politique salariale. veille de sa mort, que sa poli- Politique salariale imposée tique salariale a été imposée uni- Et il nous a annoncé qu'il aux petits salariés comme aux latéralement, par son gouverne- avait l'intention de négocier sa professionnels qui gagnent $10.- ment, aux employés de la Régie politique salariale en 1971, lors 000 et plus. Donc, écart de plus des alcools. du renouvellement des conven- eh plus grand entre les défa- tions collectives. Dans trois ans, vorisés et les classes supérieures On sait ce que veut dire le il devait corriger l'erreur com- du fonctionnarisme. mot " imposer ", tout ce qu i] mise par son gouvernement en implique de contrainte, d'abso- 1968. Ma conclusion est que la no- lutisme despotique. mination d'im conciliateur im- Or, il me semble évident qu'il partial .s'im|x>se, et ce, dans le L'imposition imilatérale d'une y a de plus en plus de raisons plus bref délai possible, afin de politique de salaire, c'est l'anti- qui militent en faveur de la mettre un terme à la situation thèse même de la négociation nomination d'un conciliateur ou intolérable dans laquelle se de bonne foi, prévue par nos d'un médiateur impartial dans trouvent actuellement les négo- lois. l'affaire de la Régie des alcools. ciations. M. Johnson a dit que c'est • Politique salariale décidée une faiblesse de la part de son unilatéralement, sans discussion. Marcel Pépin le travail Organe officiel de la Confédération dei Syndicats Nationaux (CSN) "Le Travail" paraît tous les mois. — Directeur : RICHARD DAIGNAULT. Bureaux ; 1001, St-Denis, Montréal. Tél. : 842-3181. Com- GO posé et imprimé par les Editions du t Richelieu, St-Jean de Québec. Le Minis- tère des Postes à Ottawa, a autorisé 111 l'affranchissement en numéraire et te l'envol comme objet de deuxième classe de la présente publication.^ 92 Important (S "Labour" - the English-lan- % guage edition of" Le Travail" t« - is available. Members of unions affiliated to theCNTU and who prefer the English- language edition may obtain Lorsqu'il est arrivé au studio de Radio-Canada pour y donner sa dei^ it on request, free of charge, nière conférence de presse, le 25 septembre, le premier ministre Daniel es by writing to : Johnson a été accueilli par un groupe de 800 grévistes de la Régie des "Labour", 1001 St-Denis, alcools qui lui ont rappelé qu'ils étaient dans la rue depuis trois mois s> à cause du refus de son gouvernement de négocier sa politique salariale. £ Montreal, Que. BRES DELA DT BOYCOTTER L%MT DE MHM EN> Les Québécois le travail contre l'absolutisme du gouvernement 44t Mptsmbr* itM % Les grévistes de la R.A.Q. ont la société québécoise n'admet grosses entreprises comme la obtenu l'appui de toute la popu- plus que ses travailleurs reçoi- Régie font $100 millions de pro- lation qu'ils ont rencontrée lors vent un salaire de famine de fits par année. d'assemblées régionales tenues $69 par semaine, alors que de jusqu'ici à Aima, Rimouski, Sher- brooke, Sorel, Shawinigan, Hull, Saint-Jean et Montréal. En 1968, Un* secrétair* d* 22 ont, au bu- raau de la CSN à Joliette, Su- zanne Lapierre, dirige la grève dans cette région. Elle insuffle à ses gars un dynamisme à tou- te épreuve. Elle est de toutes les assemblées, de toutes les mani- festations. PROVmNCE. Dm CWFORNk.'îpRmÎLLEURh QUÉBÈCds. mÙWlm^ /l/NSi L'ACTÎON ÙES viôNERONb CALiroRNÎENS Qui r GREVE Des dizaines de milliers de citoyens et des centaines de DE LA dirigeants politiques et religieux demandent un médiateur impartial RAQ V y Les maires et échevîns Entre autres, ceux de de plus de 100 villes. St-Joseph de Sorel Québec Shawinigan-Sud Rimouski Trois-Rivières-Ouest Chicoutimi — Le parti libéral ayant à sa — Le RIN et son chef, M. Pierre tête M. Jean Lesage et 28 de ses Bourgault. Rivière-du-Moulin députés : MM. Paul Gérin-Lajoie, Hull Pierre Laporte, Claude Wagner, Grandes-Bergeronnes Alcide Courcy, Jean-Paul Lefebvre, — Le député Union nationale Jacques-Cartier Bernard Pinard, Gaston Binette, de St-Maurice, le Dr Philippe De- Mme Claire Kirkiand-Casgrain, le mers. Dr Victor Goldbloom, MM. Richard Shawinigan Hyde, Robert Bourassa, Gérald Harvey, Oswald Parent, Aimé Bris- — Un député fédéral, M. Mar- Asbestos son, Yves Michaud, Maurice Tes- cel Prud'homme, de St-Denis. sier, Jean-Noël Lavoie, Jérôme Amos Choquette, Louis-Philippe Lacroix, Georges Vaillancourt, Léo Pearson, — Jusqu'ici, près de 60,000 ci- Les grévistes ont reçu Jean Bienvenue, Glen Brown, le Sorei toyens dont, par exemple, tous les Dr Zoël Saindon, Roy Fournier, curés du diocèse de Hull, de nom- plusieurs mille dollars Georges Tremblay, Pierre Maltais, breux présidents de commissions Roberval Fernand Picard. de secours de la popu- scolaires, personnalités artistiques, M. Gilles Lamontogne, maire de professeurs d'université, dont le Québec. Port-Alfred lation. Syndicat des professeurs de l'uni- — Le MSA et son chef, M. René versité de Montréal, la revue Main- M. Jmii iMOfl», dwf du Lévesqup. tenant, des comités de citoyens, etc. libéral du Québec. Magog Kénogami Baie-Comeau I Chapais Tracy Shipshaw ei St-Césaire I! d Beaupré Les Saules ' Me Maurice Tessier, président de St-Ferréol Un des généreux donateurs, Mgr ^^ l'Union des municipalités du M. Pierr* Bourgault, chcf du RIN. Paul Grégoire, archevêque de M. Rané tévMqu», fondateur du U Dr Hiilipp* Domors, député Québec, maire de Rimouski et Ste-Marthe Montréal. A- s> MSA. Union nationale de Si-Maurice. £ député provincial de Rimouski. >SONT EN 6RÈVE DEPU/b "SANS PARCE QUE LEURS mPLOYEURS* ^00 gr^istbsont manifesté le 25 septembre î I s I ÇUILES EXPLOITENT DEPUIS 7WJcm% NE VEULBLITM^ Ltun chez Crête â Grand'Mêre Appuyés par la population, les grévistes tiennent toujours bon après sept mois Reportage de Jean-Claude Scraire Depuis le 29 février dernier, les vendeurs, employés de production et inspecteurs à l'emploi de la Cré- merie Crête de Grand'Mêre sont en grève. POURQUOI? ÙRoiT DE SE SVNùiQUBR.&BS ^00,œo OumiER^ - La cx)nvention (collective de tra- Pour toute personne qui a un UN BOYCOTTAGE QUI FAIT vail s'est terminée le 31 décembre peu de "coeur au ventre'', la ré- 1967. Et voila que les "Crête" re- ponse est évidente. MAL A LA COMPAGNIE fusent de négocier avec le syndicat pour les livrevu-s de lait qui en font Mais il y a un autre fait impor- Les 27 syndiqués à l'emploi de partie. La crémerie veut simer des tant. Les grévistes ne sont pas tous la crémerie Crête sont en grève contrats avec chaque vendeur sé- des vendeurs, il y a aussi les em- depuis 7 mois. Comment peuvent- parément et l'obliger à acheter "son ployés de la production et les ins- ils encore tenir le coup et être camion" et "sa route de lait";et pecteurs. Eux aussi, ils ont eu à convaincus d'avoir la force pour fi- cela aux conditions qu'elle seule choisir entre appuyer les vendeurs nalement faire respecter leurs fixera. Inutile de dire que ces con- ou s'occuper de leur "petite affai- droits? ditions, aucun employé n'a pu en re". .. être informé à cette époque: il fal- Quand un groupe de travailleucrs C'est grâce au boycottage sys- lait qu'ils signent ime "option' a lutté ensemble pendant quelques tématique des produits de la cré- pour avoir droit de connaître en- années la solidarité est plus forte merie Crête et de sa filiale la Cré- suite les termes du contrat à venir. que l'intérêt égoiste: povu- eux aus- merie Union, de Trois-Rivières grâ- Tout ça, pour aider la rentabilité si la réponse était claire et nette. ce à l'appui d'un grand nombre de de l'entreprise... Il fallait aider leurs confrères à citoyens de la région, grâce à leur faire respecter leurs droits, et par travail incessant et à la grande Quelles sont les pertes qu'au- le fait même protéger leurs propres collaboration de leurs épouses, de raient subies les vendeurs s'ils a- droits. nombreuses organisations, et de nombreux sympathisants. vaient accepté de traiter séparé- Dans le fonds, le conflit de la ment avec la compagnie? crémerie Crête est simple. Le Dès le début de la grève, le Co- En premier lieu, la perte princi- noeud du problème est simple: la mité féminin du conseil central de pale: le droit de négocier collecti- compagnie refuse de négocier avec Shawinigan obtint des grévistes la vement. Ce qui aurait laissé cha- le syndicat de ses employés. La so^ liste de leurs clients. En moins de cun des vendeurs à la merci de la lution est aussi simple: il faut que quatre jours, 5,000 appels télépho- compagnie. les "Crête" changent leiu fusil d'é- niques furents faits pour expliquer )aule et acceptent de négocier col- la situation aux clients et pour lan- En deuxième lieu, les vendeurs fectivement. Il n'y a pas de com- cer le mot d'ordre: "N'achetez pas auraient perdu tous les droits ac- )romis possible sur ce principe les produits de la compagnie Crête \ quis par leur convention collective {ondamental. pendant la grève". Lv de travail, tels que: droit de repré- sentation, protection, ancienneté, vacances, procédiu-e de règlement des griefs, jours fériés et congés spéciaux payés, régime d'assurance collective, paiement de l'uniforme en partie par l'employeur, salaire minimum garanti, possibilité de né- gocier le zonage des routes, aide des inspecteurs et des substituts.
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