QUESTIONS DE CINÉMA 2016–2017 Lycéens Et Apprentis Au Cinéma En Île-De-France Académies De Créteil Et Versailles

QUESTIONS DE CINÉMA 2016–2017 Lycéens Et Apprentis Au Cinéma En Île-De-France Académies De Créteil Et Versailles

INTERVENTIONS EN CLASSE QUESTIONS DE CINÉMA 2016–2017 Lycéens et apprentis au cinéma en Île-de-France Académies de Créteil et Versailles Questions de cinéma 2016–2017 / www.acrif.org • page 1 Les questions de cinéma sont des interventions thématiques à partir d’un ou plusieurs films de la programmation. Elles favorisent l’ouverture sur d’autres films de l’histoire du cinéma. À partir d’un axe précis lié à des enjeux de mise en scène, l’intervenant porté par sa connaissance intime du cinéma propose aux élèves différents extraits de films. Objectif de ce type d’intervention : amener les élèves à consolider ensuite cette courte expérience grâce à cette ouverture sur le cinéma en tant que pratique culturelle. « Pour apprendre à voir, il faut d’abord apprendre à parler, à parler de ce que l’on voit. » Marie-José Mondzain V Morse de Tomas Alfredson teurs de manière non synchrone à la connaissance 19 PROPOSITIONS Le morse n’est pas le seul code présent dans ce film qu’en ont certains personnages. de genre. Le cinéaste se joue des codes et des stéréo- Quels sont les effets de ces différentes « distorsions » 1 types de la « vampire » et de l’adolescent harcelé. sur notre rapport à la vérité filmique ? Le spectateur Par ailleurs, les pères aussi absents que protecteurs, enquête et s’initie à l’erreur, au doute, à mesure que Autour d’À bout de souffle, Blow Out, L’homme questionnent les figures achétypales. le personnage se confronte à la complexité du qui tua Liberty Valance, Morse monde extérieur. Il ne dispose que d’indices, et non POUR UNE LECTURE FÉMINISTE V L’Homme qui tua Liberty Valance de John Ford de preuves, qui le rendent incapable de saisir le réel Dans ce western, John Ford rejoue la partition de la par le centre audiovisuel Simone de Beauvoir au moyen de l’enregistrement sonore ou visuel. En femme déchirée entre deux hommes à travers son Nous vous proposons d’aborder les mécanismes du 2007, Brian De Palma propose d’ailleurs un mani- personnage de Hallie qui taquine sporadiquement feste autour de ce questionnement de la vérité regard, de nous en jouer et de les déjouer. C’est une la virilité de ses héros. invitation à une expérience critique féministe qui contenue dans les images avec Redacted, autour de la renouvelle le plaisir du cinéma, nos perceptions et représentation de la guerre en Irak ; d’autant plus nos analyses. nécessaire lorsque les sources se multiplient. 2 V À bout de souffle de Jean-Luc Godard Patricia et Michel incarnent toute l’ambiguïté du Sur l’ensemble de la programmation « male gaze » (regard masculin) au cinéma : fascina- LE SECRET DANS L’IMAGE tion pour la femme mystérieuse, complicité du héros masculin avec ses pairs et fétichisme pour le Le cinéma art de l’illusion. L’image montre autant corps de l’héroïne. JLG filme cependant Patricia qu’elle cache au moins de trois manières : la première, comme un personnage plein de projets et à la fois dans le champ, certains détails sont délibérément ambiguë dans ses désirs. Et c’est bien l’aspiration à laissés imperceptibles, surtout à la première vision ; l’autonomie de l’héroïne qui vient se heurter à ce la deuxième, la « présence » du hors-champ, ce que regard masculin. le cadrage exclut que le montage pourra ensuite dévoiler ; la troisième, de la fabrication, l’image ne V Blow Out de Brian De Palma laisse entrevoir que quelques traces. Par ailleurs, le V Filmographie indicative : Le personnage de Jack se préoccupe davantage de film peut laisser croire à l’objectivité du point de L’avventura (Michelangelo Antonioni) la qualité de ses enregistrements sonores que de vue (l’outil optique de la caméra n’est-il pas nom- À cause d’un assassinat (Alan J. Pakula) l’héroïne Sally : son perfectionnisme se verra comblé mé-qualifié « objectif »), ce qui nous mène à la Le chagrin et la pitié (Marcel Ophüls) par le cri tragique de cette dernière. Personnage de question suivante : quelle relation le spectateur 1 « prostituée », maquilleuse, Sally apparaît comme entretient-il avec ce « subjectif de l’objectif » ? Enfin, 1. François Niney, Le subjectif de l’objectif : Nos tournures d’esprit à l’écran, un des archétypes des héroïnes de De Palma. certains éléments du récit sont révélés aux specta- KLINCKSIECK, collection 50 questions, 2014 Questions de cinéma 2016–2017 / www.acrif.org • page 2 Citizen Kane (Orson Welles) Dead Zone (David Cronenberg) Les enchaînés (Alfred Hitchcock) Le dictateur (Charlie Chaplin) Inception (Christopher Nolan) L’exercice de l’état (Pierre Schoeller) Jackie Brown (Quentin Tarantino) Lincoln (Steven Spielberg) L’homme invisible (James Whale) JFK (Oliver Stone) Matrix (Larry et Andy Wachowski) Marseille contre Marseille (J.L. Comolli) Rashomon (Akira Kurosawa) Mr Smith au Sénat (Frank Capra) Shara (Naomi Kawase) Primary (Robert Drew) Snake Eyes (Brian De Palma) Primary Colors (Mike Nichols) The Truman Show (Peter Weir) Tempête à Washington (Otto Preminger) Vertigo (Alfred Hitchcock) Vers sa destinée (John Ford) Zodiac (David Fincher) Séries House of Cards, West Wing (À la maison blanche) The Truman show (Peter Weir) Vanishing Point (Richard C. Sarafian) 3 4 Le cinéma de Woody Allen Autour de Blow Out, L’image manquante, L’homme Autour d’À bout de souffle, Blow Out, L’homme Série Les Simpson qui tua Liberty Valance qui tua Liberty Valance, Morse FILMER LE POUVOIR « JE NE SUIS PAS UN HÉROS » 5 Qu’est-ce que filmer le pouvoir politique ? S’agit-il Le cinéma peut glorifier les actes héroïques de per- Autour d’À bout de souffle de rendre compte à l’image de l’écriture politique, sonnages dotés de capacités exceptionnelles ou, à de son storytelling, ou bien, de filmer la langue, les l’opposé, s’intéresser à des hommes moyens. Ces « LA NOUVELLE VAGUE : gestes et les corps, comme une remise en scène – en derniers, hommes « sans qualités », confrontés à PORTRAIT D’UNE JEUNESSE2 » cause – de son propre dispositif ? Ces interrogations des obstacles qui excèdent leur mesure, doivent De la jeunesse partout : présence de cet âge dans la trouvent leur point nodal dans le lien qui unit le avant tout combattre leurs craintes. Leur courage, société, sur les écrans, dans les salles de cinéma, cinéma à la société et la représentation du monde et, parfois défaillant, ce défi à leurs peurs, les confronte mais aussi derrière la caméra. Une génération éclot, plus largement, sur les rapports entre réel et fiction. au risque d’échouer partiellement ou totalement. (s’)éclate et s’empare des espaces citadins. Contexte Ce type de personnage résiste en partie à l’édification d’émergence : la jeunesse des années 50 change son de leurs actes, mais renvoie le spectateur mieux que rapport au monde adulte et trouve ses propres réfé- tout autre à sa quotidienneté : héroïque, si l’on rences… Au cinéma de nouveaux modes de produc- veut, en tant qu’anti-héros. tions, paradigmes de narration, matériels de filmage V Filmographie indicative : et prise de son, décors (naturels), visages et corps. The Big Lebowski (Joel Coen et Ethan Coen) À bout de souffle : Jean Paul Belmondo, Jean Seberg, Clerks, les employés modèles (Kevin Smith) Paris, caméra légère, dialogues à la volée, jump-cut Drive (Nicolas Winding Refn) et autres digressions godardiennes sont bien sûr les Easy Rider (Dennis Hopper) parfaits exemples de cet « esprit du temps ». Fenêtre sur cour et La mort aux trousses (Alfred Hitchcock) V Filmographie indicative : Impitoyable (Clint Eastwood) Le beau Serge, Les cousins et Les bonnes femmes (Claude Invasion Los Angeles (John Carpenter) Chabrol) Filmographie indicative : V Un jour sans fin (Harold Ramis) Le bel âge (Pierre Kast) Bob Roberts (Tim Robbins) Kick Ass (Matthew Vaughn) Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Le petit lieutenant (Xavier Beauvois) 2. Titre d’un livre d’Antoine de Baecque paru en 2009 aux éditions Sharon (Avi Mograbi) Pierrot le fou (Jean-Luc Godard) Flammarion2 Titre d’un livre d’Antoine de Baecque paru en 2009 aux éditions Flammarion Questions de cinéma 2016–2017 / www.acrif.org • page 3 La boulangère de Monceau, La carrière de Suzanne et Le signe Harold et Maud (Hal Ashby) V Filmographie indicative : du Lion (Eric Rohmer) L’impossible Monsieur Bébé (Howard Hawks) Apnée (Jean-Christophe Meurisse) Cléo de 5 à 7 (Agnès Varda) I love you Phillip Morris (Glenn Ficarra et John Requa) Cul de sac (Roman Polanski) Blue Jeans et Adieu Philippine (Jacques Rozier) Jules et Jim (François Truffaut) Contes cruels de la jeunesse (Nagisa Oshima) L’eau à la bouche (Jacques Doniol-Valcroze) Nous ne vieillirons pas ensemble (Maurice Pialat) Le départ (Jerzy Skolimowski) Le feu follet (Louis Malle) Panique à Needle Park (Jerry Schatzberg) Une femme est une femme et Pierrot le fou (Jean-Luc Godard) Une femme est une femme et Tous les garçons s’appellent Pierrot le fou (Jean-Luc Godard) La fille du 14 juillet(Antonin Peretjatko) Patrick (Jean-Luc Godard) Quand Harry rencontre Sally (Rob Reiner) Frances Ha (Noah Baumbach) Hiroshima mon amour (Alain Resnais) Sailor & Lula (David Lynch) Greetings et Hi Mom ! (Brian De Palma) Lola (Jacques Demy) Thelma & Louise (Ridley Scott) Mean streets (Martin Scorsese) Moi un noir (Jean Rouch) Titanic (James Cameron) Out 1 : noli me tangere (Jacques Rivette) Paris nous appartient (Jacques Rivette) Tous les autres s’appellent Ali (R.W. Fassbinder) Pipicacadodo (Marco Ferreri) Les 400 coups et Jules et Jim (François Truffaut) Voyage en Italie (Roberto Rosselini) La reine des pommes (Valérie Donzelli) Les films avec Fred Astaire et Ginger Rogers ou ceux Tirez sur le pianiste et Jules et Jim (François Truffaut) avec Humphrey Bogart et Lauren Bacall Victoria (Justine Triet) Séries Clair de lune et How I Met Your Mother La vie au ranch (Sophie Letourneur) Le cinéma de John Cassavettes 7 Autour d’À bout de souffle 8 LA DÉSINVOLTURE COMME STYLE Autour de L’homme qui tua Liberty Valance « Improviser le cinéma », selon la belle formule de WESTERN Gilles Mouëllic 3 : ce lâcher prise peut permettre Genre cinématographique majeur et viril de la de transformer, pour un film « fauché », ce manque conquête de l’Ouest américain au XIXe siècle : de moyen en manifeste esthétique.

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