Document generated on 09/29/2021 10:56 a.m. Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique Serge Garant, directeur de la Société de musique contemporaine du Québec (1966-1986) Serge Garant, Director of the Société de musique contemporaine du Québec (1966-1986) Sophie Galaise Florilège de la recherche sur la musique du Québec (1997-2006). Article abstract Numéro spécial pour le 40e anniversaire de l’ARMuQ/SQRM Serge Garant was the artistic director of the Société de musique contemporaine Volume 19, Number 1-2, Spring–Fall 2018 du Québec for 20 years: from 1966 to 1986, the year of his death. Under his direction, this concert organization (recognized as the first contemporary URI: https://id.erudit.org/iderudit/1069875ar music society in Canada) has played a valuable role in pioneering, presenting, DOI: https://doi.org/10.7202/1069875ar and promoting new music. With the support of musicians, the administrative staff, and the various members of the administrative council, Serge Garant’s dedication and passion succeeded in making the SMCQ the leading proponent See table of contents of new music in Quebec. The author reflects on the highlights of the SMCQ under Serge Garant’s direction. Publisher(s) Société québécoise de recherche en musique ISSN 1480-1132 (print) 1929-7394 (digital) Explore this journal Cite this article Galaise, S. (2018). Serge Garant, directeur de la Société de musique contemporaine du Québec (1966-1986). Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, 19(1-2), 43–57. https://doi.org/10.7202/1069875ar Tous droits réservés © Société québécoise de recherche en musique, 2020 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Préliminaire2 Serge Garant a été directeur artistique de la Serge Garant, Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) pendant 20 ans, soit de 1966 directeur de la à 1986, année de sa mort. Sous sa direction, cette société de concerts, qu’on qualifie géné- Société de musique ralement de « doyenne des sociétés de musi- que actuelle au Canada », a fait œuvre de contemporaine du pionnière, de partenaire de la création, de propagatrice et d’éducatrice. À ce propos, Eric Québec (1966-1986) McLean écrivait, à l’occasion du dixième anni- versaire de la SMCQ, dans le Montreal Star Sophie Galaise (10 décembre 1976) : « D’une importance com- (Université de Montréal) parable au progrès de l’ensemble a été la créa- tion d’un public fidèle pour ce répertoire, et il continue d’augmenter.. ». C’est grâce à un tra- vail soutenu et à une passion indéfectible que « Mes rencontres avec la SMCQ 1 Il s’agit d’un bref hommage Serge Garant, aidé des musiciens, de l’équipe posthume rédigé par Claude administrative et des différents membres du de Serge Garant s’inscrivent Lafontaine, directeur de la Société des droits d’exécution, conseil d’administration, a pu faire de la dans mon histoire, à la mort de Serge Garant. SMCQ un organisme de premier plan pour la 2 J’aimerais remercier madame Anne Marie Messier, la direc- promotion de la création au Québec. comme Serge Garant trice en poste à l’époque où 1 j’ai effectué cette recherche à s’inscrira dans l’Histoire . » la SMCQ, qui m’a permis de La naissance consulter les archives de cette (Claude Lafontaine in programme de la société. J’ai compilé les don- nées depuis la fondation C’est un événement unique, la Semaine SMCQ, 4 décembre 1986) jusqu’à la date du 4 décembre internationale de musique actuelle tenue du 3 1986, date du concert suivant le décès de Serge Garant, que au 8 août 1961 à Montréal et organisée par la valeur et sûrement de la fumisterie. Il est dirigeait Marius Constant. Pour Pierre Mercure, qui allait ouvrir la voie à la ce faire, j’ai eu recours aux trop tôt pour faire le partage. Il est trop facile programmes de concerts (du fondation de la SMCQ. Cet événement a été de rire et il serait ridicule de vouloir poser un premier au 170e, c’est-à-dire celui du 4 décembre 1986, conçu à partir de trois idées motrices : 1) que jugement sûr. Le temps seul jugera. Peut-être dirigé par Marius Constant), la musique entendue devait « être actuelle »; 2) faudra-t-il trouver de nouvelles définitions aux aux dossiers de presse (de la 1re à la 21e saison) et au rap- qu’elle devait être « intimement liée aux arts mots “art”, “musique”, “danse”, “beauté”, port annuel produit à la 22e visuels »; et 3) qu’elle devait « représenter une saison (soit un an après le “équilibre”, “goût” ». Malgré une réception peu décès de Garant, à la saison peinture fidèle des mouvements de recherche enthousiaste du grand public, cet événement 1987-1988). Les procès-ver- baux des toutes premières musicale dans le monde entier », pour repren- unique que « Mercure aurait voulu annuel », réunions, ainsi que les écrits dre les termes mêmes de Mercure (Lyse inspirera directement une personnalité majeu- de Garant, me furent égale- ment d’une grande utilité pour Richer, 1993, p. 3063). On put y entendre des re de la vie musicale québécoise d’alors, compléter ce travail. œuvres de trois québécois, Pierre Mercure, Wilfrid Pelletier. 3 Dont on créa Anerca sous la Istvan Anhalt et Serge Garant3, ainsi que des direction de Kagel, avec la Nommé directeur du Service de la musique participation de Claire œuvres de Babbitt, Berhman, Cage4, Kotonski, Grenon-Masella. Ligeti, Maxfield, Penderecki, Schaeffer, du ministère des Affaires culturelles du 4 De Cage, on entendit en Québec (MACQ) en 1961, Wilfrid Pelletier va « création mondiale, le 3 août, Stockhausen, Varèse et Wolff. Des conférences sous la direction de ce der- de compositeurs, chefs d’orchestre, tels Kagel reprendre l’idée et organiser quelques rencon- nier » Atlas Eclipticalis. 6 et Cage, et du chorégraphe Alwyn Nikolais, tres à Montréal en 1965 avec des personnes 5 Ce qui donnera l’idée à clés du milieu musical. Le petit nombre de Wilfrid Pelletier qui suggèrera, eurent également lieu5. Comme le résume dans les réunions préliminai- comptes rendus qui subsistent de ces premiè- res à la fondation de la Lyse Richer dans son article sur cet événement SMCQ, des concerts auxquels dans l’Encyclopédie de la musique au res réunions indiquent que Jean Vallerand et pourraient se greffer des conférences. Canada, ni l’auditoire, ni la presse officielle Pierre Mercure avaient également pris part aux toutes premières discussions. Dans 6 À cette époque, il dirige fré- ne firent bon accueil à l’événement. Un quemment à New York. C’est l’ébauche de ce projet, Mercure avait même ce lieu de résidence qui appa- Claude Gingras réservé écrit dans La Presse du raît sur les lettres patentes. Il 8 août 1961 : « Dans toute cette musique été pressenti comme directeur musical. Son aidera la SMCQ à recevoir une décès accidentel7 empêche la réalisation de ce subvention de « démarrage » entendue en cinq concerts, il y a sûrement de du MACQ. souhait et le vide sera comblé par Garant, qui 7 Le 29 janvier 1966 en France. LParutionES CAHIERS originale DE LA S dansOCIÉTÉ Les QUÉBÉCOISE Cahiers de DE RECHERCHEla Société ENquébécoise MUSIQUE, VdeOL recherche. 1, NOS 1-2 en musique, vol. 1, nos 1-2, 41 « Serge Garant (1929-1986), fgure marquante de la modernité au Québec », décembre 1997, p. 41-54 Les Cahiers de la Société québécoise de recherche en musique, vol. 19, nos 1 et 2 43 assiste à toutes les réunions subséquentes du contemporain; et d) situer notre nouvelle comité fondateur. Le rapport de ce projet de musique dans le contexte du monde musical « Politique musicale au Québec », consacré à la actuel. « mise sur pied d’une Société de musique Les objectifs fixés seront les suivants : a) contemporaine », établit les buts suivants : a) commandes d’œuvres aux compositeurs du faciliter la création et la diffusion d’œuvres Québec et du Canada en vue d’exécutions nouvelles; b) favoriser les échanges d’œuvres, publiques par la Société; b) fondation d’un de créateurs et d’interprètes avec l’étranger; c) ensemble de musique contemporaine perma- développer la compréhension du fait musical Exemple 1. Premier projet de saison 8 Selon les indications précisées sur les lettres patentes, compositeur résidant à Outremont qui sera doyen de la Faculté de musique de l’Université de Montréal (1968- 1973). 9 Musicologue et professeure éméri- te de l’Université de Montréal. À l’époque de la fondation de la SMCQ, elle venait d’être nommée professeure à la Faculté de musi- que de l’Université de Montréal et était commentatrice à la radio de Radio-Canada. 10 Administrateur et compositeur, il étudia l’instrumentation avec Neil Chotem, pianiste ayant beaucoup joué avec Serge Garant. [C’est pro- bablement par le biais de Chotem qu’ils se sont rencontrés.] Réalisateur à Radio-Canada à partir de 1956, il devient directeur adjoint des programmes au réseau anglais de la radio à Toronto dès 1966, ce qui l’empêchera par la suite d’assumer pleinement ses fonctions d’administrateur au sein du conseil d’administration de la SMCQ. 44 42 Serge Garant,L directeurES CAHIERS de DE la LA SociétéSOCIÉTÉ de QUÉBÉCOISE musique contemporaine DE RECHERCHE EN du MUSIQUE Québec, V OL(1966-1986).
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