HISTOIRE DE LA GASCOGNE DES ORIGINES A NOS JOURS HISTOIRE DE LA GASCOGNE DES ORIGINES A NOS JOURS sous la direction de Maurice Bordes AVEC LA COLLABORATION DE : DE LA GASCOGNE - Avant-propos par Maurice Bordes, professeur à l'Université de Nice, président de la Société Archéologique du Gers. 1 - LA GASCOGNE AVANT LA GASCOGNE par Michel Labrousse, professeur à l'Université de Toulouse Le Mirail Directeur de la Circonscription des Antiquités Historiques de Midi- Pyrénées. 2 - LES DESTINEES POLITIQUES DE LA GASCOGNE MEDIEVALE par Benoit Cursente, Agrégé de l'Université, Chargé de cours à la Faculté des Lettres de Nice. 3 - LA GASCOGNE AU MOYEN AGE : Aspects économiques et sociaux par Gilbert Loubès, secrétaire de la Société Archéologique du Gers. 4 - LES TEMPS MODERNES par Maurice Bordes, professeur à l'Université de Nice, président de la Société Archéologique du Gers. 5 - L'ECONOMIE GASCONNE (XVIe siècle - XIXe siècle) par Pierre Féral, Principal honoraire Vice-Président de la Société Archéologique du Gers. 6 - LE GASCON : Langue, Littérature et Ethnographie par Henri Polge, Directeur des Services d'Archives du département du Gers, Vice-Président de la Société Archéologique du Gers. 7 - L'ART RELIGIEUX DU ROMAN AU CLASSIQUE par Paul Mesplé, Conservateur honoraire du Musée des Augustins à Toulouse. 8 - CHATEAUX ET ARCHITECTURES CIVILS par Henri Polge, Directeur des Services d'Archives du département du Gers. 9 - LA REVOLUTION ET L'EMPIRE par Jean Castex, Professeur au Lycée Th. Gautier à Tarbes. 10 - LE XIXe SIECLE <1815-1914) : Vie politique et société par Georges Courtès, Professeur au Lycée Maréchal-Lannes à Lectoure. 11 - DE 1914 A 1939 # . par Louis Laspalles, Professeur agrégé au Lycée Th. Gautier à Tarbes. 12 - LA GASCOGNE CONTEMPORAINE par Paul Castéla, Maître de conférences de Géographie à l'Univers Lté de Nice. HISTOIRE DE LA GASCOGNE DES ORIGINES A NOS JOURS sous la direction de Maurice BORDES avec la collaboration de Paul CASTELA, Jean CASTEX, Georges COURTES, Benoît CURSENTE, Pierre FERAL, Michel LABROUSSE, Louis LASPALLES, Abbé LOUBES, Paul MESPLE, Henri POLGE L'Hexagone Collection dirigée par Etienne Fournial ÉDITIONS HORVATH JUSTIFICATION DE TIRAGE Cette première édition de l'HISTOIRE DE LA GASCOGNE a été tirée à 1 600 exemplaires, numérotés : — de 1 à 150, édition de luxe, reliée peau ou skivertex ; — de 151 à 1 600, édition courante. Copyright Editions HORVATH, 42300 ROANNE/France I.S.B.N. 2.7171 - 0020 - 2 DE LA GASCOGNE Sans tomber dans un déterminisme géographique simpliste, on peut dire que les territoires qui ont porté le nom de Gasco- gne au cours de certaines périodes de l'histoire n'étaient pas prédisposés à constituer une solide unité politique. Le cloison- nement des vallées pyrénéennes, l'orientation vers le sud-ouest du bassin de l'Adour, la direction sud-nord des coteaux et des vallées dissymétriques de la Gascogne orientale ne poussaient pas au groupement, multipliaient au contraire les petits pays et facilitaient l'éclosion de petits centres concurrents. Conséquence de ce relief, les vieux chemins de la Gascogne orientale étaient, pour la plupart, des chemins de crête de direction sud-nord, sans pont ni gué, comme les « ténarrèzes » du Bas-Armagnac ; avec l'éclosion des nombreuses bastides médiévales, surtout des abords de 1250 aux environs de 1320, des chemins de vallées apparurent près des rivières mais toujours orientés sud-nord, ce fut le cas notamment de la grande mercadère de l'Astarac, le chemin commercial qui longeait l'Arrats. Si le terme de Gascogne s'est bien conservé, le territoire auquel il se réfère a des limites bien floues. La Gascogne se situe entre la Garonne et les Pyrénées mais une partie de celles-ci a longtemps fait corps avec le bas pays. L'incertitude s'étend aux limites occidentales ; si les landes étaient en grande partie gas- connes, une portion de celles-ci a toujours été liée à Bordeaux. Ce flou se retrouvait à 1"est ; alors que le duché de Gascogne ne dépassait guère l'Arrats, les comtes d'Armagnac des XIV. et .YV siècles étendirent leur suzeraineté sur les vicomtés de Lomagne et d'Auvillar, de Fezensaguet, de l'isle ; en outre, les cantons du Languedoc situés à l'ouest de la Garonne en furent démembrés en 1469 lors de la constitution du. grand apanage attribué par Louis XI à son frère Charles. Les pays gascons s'étendirent ainsi jusqu'à la rive gauche de la Garonne sauf une petite enclave à hauteur de Toulouse et une autre à hauteur de Rieux. Dans cet ensemble dépourvu de véritable centre et aux limites indécises, les unités politiques ont été partielles ou éphémères. Le duché de Gascogne du haut Moyen Age fut de bonne heure victime- du morcellement féodal. Aux XIV -et- xv- siècles, les comtes d'Armagnac ont réussi à regrouper plusieurs comtés et vicomtés qui constituaient un ensemble homogène en Gascogne orientale : du comté d'Armagnac proprement dit au Fezensac et à la vicomté de l'Isle, de l'Eauzan au Fezensaguet et de la Loma- gne au pays de Rivière-Basse tandis que les Quatre Vallées constituaient une avancée dans les Pyrénées. Mais la gestion des importantes possessions que les comtes d'Armagnac avaient acquises en Rouergue et en Auvergne ne pouvait que les éloigner de la Gascogne comme d'ailleurs une politique ambitieuse qui les amena à s'intéresser au Charollais, à l'Italie et au gouverne- ment de la France. On peut faire des remarques analogues sur la nzaison d'Albret qui, au XVe siècle et de la Gascogne aux Pyrénées, dominait un vaste ensemble de territoires, plus étendu que l'ancien duché de Gascogne. Les Albrets étaient insérés dans la grande politique de la monarchie française. Alain le Grand ne soutint ses entreprises que grâce aux pensions du roi de France, environ six millions de livres au total en cinquante ans ; Jeanne d'Albret, fille d'Henri II, épousa un prince du sang français Antoine de Bourbon. Leur fils, Henri de Navarre joua très tôt un rôle de premier plan dans les grands conflits politiques et religieux du royaume. Quand, devenu roi de France sous le nom d'Henri IV, il réunit à la couronne la plupart de ses fiefs (juillet 1607), il s'agissait moins de la Gascogne que des pays gascons. Une Gascogne élargie devait toutefois réapparaître sur l'ini- tiative du pouvoir royal avec la création en 1716 de la généralité et intendance d'Auch qui couvrait un très vaste territoire soit plus de trente mille kilomètres carrés. Atteignant la rive gauche de la Garonne des abords de Toulouse à Port-Sainte-Marie, elle comprenait au-delà du fleuve le Bas-Comminges et le Couserans et recouvrait tout le pays de la Garonne aux Pyrénées moins les élections ou circonscriptions financières de Bordeaux et de Condom. Tous les pays pyrénéens, de l'Océan au Col de Port, en faisaient partie. L'intendance d'Auch était ainsi plus étendue que l'ancien duché de Gascogne, notamment dans les Pyrénées et à l'est avec les élections de Rivière-Verdun et de Comminges. L'originalité du gascon parmi les langues d'oc était un facteur d'unité mais l'intendance dépassait son aire d'extension au sud- ouest où elle comprenait les trois provinces basques : le pays de Soule, la Basse-Navarre et le Labourd. De 1751 à 1767, la Gascogne du XVIIIe siècle bénéficia de l'action de l'intendant d'Etigny, l'un des meilleurs administrateurs qu'ait connu l'Ancien Régime. Ayant une haute conscience de sa mission, doué d'une activité prodigieuse, il ne cessa de parcourir l'intendance et prit beaucoup d'heureuses initiatives. L'ouverture d'un réseau routier moderne, le lancement des stations thermales des Pyrénées, son installation à Auch dont il fit une sorte de petite capitale méri- tent tout particulièrement d'être mis à son actif. C'est dans les limites de cette intendance, moins les provinces basques et le Béarn, à la personnalité particulièrement accusée, que nous présentons l'Histoire de la Gascogne de Bayonne à Muret, de Layrac à l'extrémité de la vallée d'Aure, et de Saint- Girons aux landes de Sabres et de Labrit sans nous interdire d'évoquer parfois Condom et Nérac. Nous la poursuivons dans le cadre départemental après 1790 en tenant compte des nouvelles limites administratives, notamment l'inclusion de Condom dans le département du Gers. Mais l'histoire n'est pas seulement poli- tique et économique ; c'est pourquoi le livre contient plusieurs chapitres consacrés à la civilisation : la langue et la littérature gasconnes, les arts, les traditions populaires. Maurice BORDES N.B. — Bien que le terme de Guyenne ou Aquitaine de Bordeaux ait été utilisé dans un sens très large et à la place du terme de Gascogne après l'expulsion des Anglais par Charles VII en 1451, on continua à parler de Gascogne et de Gascons. Au XVIIIe siècle, on employait couram- ment la dénomination gouvernement militaire de Guyenne et Gascogne Pour nous, la Guyenne doit être distinguée de la Gascogne et commençait en fait au nord des landes de Gascogne avec le Bazadais, la captalat de Buch, le Médoc et le pays de Bordeaux. CHAPITRE 1 LA GASCOGNE AVANT LA GASGOGNE A la veille de la Révolution de 1789, l'intendance d'Auch, qui couvrait plus de 30 000 kilomètres carrés, s'étendait à presque toute la Gascogne. Ce nom de pays était un héritage historique assez récent, puisqu'il ne remontait pas au-delà des débuts du Moyen-Age : il était le fruit d'une conquête ou plutôt d'une pseudo-conquête des temps mérovingiens. Au IVe siècle, quand Paulin de Bordeaux parlait du Vasconiae saltus, il ne pensait encore qu'aux montagnes et aux forêts des Pyrénées occidentales où se cantonnaient les Vascons, ancêtres des Basques.
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