Double jeu Théâtre / Cinéma 3 | 2006 Sacha Guitry et les acteurs Vincent Amiel et Noël Herpe (dir.) Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/doublejeu/1791 DOI : 10.4000/doublejeu.1791 ISSN : 2610-072X Éditeur Presses universitaires de Caen Édition imprimée Date de publication : 31 décembre 2006 ISBN : 2-84133-255-1 ISSN : 1762-0597 Référence électronique Vincent Amiel et Noël Herpe (dir.), Double jeu, 3 | 2006, « Sacha Guitry et les acteurs » [En ligne], mis en ligne le 06 juillet 2018, consulté le 19 novembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/doublejeu/ 1791 ; DOI : https://doi.org/10.4000/doublejeu.1791 Double Jeu est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale 4.0 International. 00 Page 1 a 6.fm Page 1 Lundi, 19. juin 2006 9:41 09 00 Page 1 a 6.fm Page 2 Lundi, 19. juin 2006 9:41 09 Couverture : Cédric Lacherez Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction, sous quelque forme que ce soit, réservés pour tous pays. issn : 1762-0597 isbn 10 : 2-84133-255-1 isbn 13 : 978-2-84133-207-6 © 2006. Presses universitaires de Caen 14032 Caen Cedex – France 00 Page 1 a 6.fm Page 3 Lundi, 19. juin 2006 9:41 09 DOUBLE JEU THÉÂTRE / CINÉMA Sacha Guitry et les acteurs Sous la direction de Vincent Amiel et Noël Herpe numéro 3 année 2006 CENTRE DE RECHERCHES ET DE DOCUMENTATION DES ARTS DU SPECTACLE UNIVERSITÉ DE CAEN BASSE-NORMANDIE 00 Page 1 a 6.fm Page 4 Lundi, 19. juin 2006 9:41 09 Directeurs de la publication Vincent Amiel et Gérard-Denis Farcy (Université de Caen Basse-Normandie). Comité de rédaction Yannick Butel, Pascal Couté, Noël Herpe, Dominique Lauvernier, Jean-Louis Libois, Sophie Lucet et Geneviève Sellier (Université de Caen Basse-Normandie). Comité de lecture Vincent Amiel (Université de Caen Basse-Normandie), Jean-Pierre Berthomé (Université de Rennes 2), Albert Dichy (IMEC), Gérard-Denis Farcy (Université de Caen Basse-Normandie), Jean A. Gili (Université de Paris I), Madeleine Mervant- Roux (CNRS Paris). 00 Page 1 a 6.fm Page 5 Lundi, 19. juin 2006 9:41 09 Depuis un siècle, théâtre et cinéma interrogent le monde, s’offrant mutuellement des représentations nouvelles, des formes pour réfléchir, des ruptures pour aiguiser l’intelligence, des œuvres pour modifier leurs visions. On ne compte plus les exemples d’enrichissement respectif. Ainsi, plutôt que de juxtaposer théâtre et cinéma, Double Jeu entend éprouver ces deux arts à des hypothèses, des problématiques, des regards qui leur soient communs, interroger l’un avec les concepts de l’autre et réciproquement ; et bien entendu se placer à leur articulation, là où des jonctions et des passerelles sont possibles, là où des frottements se font sentir, là où il y a du jeu. Double Jeu est la revue du CReDAS qui accueille chercheurs permanents et contributeurs occasionnels, afin d’instaurer entre les spécialistes des arts du spectacle un dialogue aussi fructueux que celui qu’ont engagé depuis un siècle les praticiens et les créateurs. 00 Page 1 a 6.fm Page 6 Lundi, 19. juin 2006 9:41 09 Sacha Guitry, autoportrait 01 Avant-propos.fm Page 7 Lundi, 19. juin 2006 9:43 09 AVANT-PROPOS Quoi, écrire aujourd’hui sur Guitry, lui consacrer un numéro entier de revue, qui plus est dans un cadre universitaire ? Certains contributeurs de ce présent volume ont eux-mêmes dans un premier temps été déconte- nancés par le projet. À vrai dire, dès que l’on quitte le milieu des cinéphiles ou des spécialistes en études cinématographiques, chez qui la modernité de Guitry, son incomparable liberté d’écriture filmique sont choses recon- nues depuis longtemps, l’image de l’homme de théâtre, du comédien, de l’écrivain souffre de clichés aussi péjoratifs qu’indiscutés. Or, l’auteur du Roman d’un tricheur ou du Comédien, le cinéaste qui influença Orson Wel- les, Godard et Truffaut, l’acteur qui, sur scène et à l’écran, affronta des monuments comme Raimu, Michel Simon, Arletty ou Yvonne Printemps, mérite à l’évidence mieux que cette image mondaine, nombriliste et pous- siéreuse. Ce n’est d’ailleurs pas à une « réhabilitation » que nous voudrions nous livrer ; les ouvrages de Noël Simsolo ou de Philippe Arnaud 1 ont per- mis à leurs lecteurs, depuis vingt ans, de dépasser ce stade. Nous voudrions simplement mesurer la liberté et l’inventivité de Guitry dans un champ différent de celui de la mise en scène, et qui le recoupe évidemment, celui du travail de l’acteur. Peu de créateurs ont été à la croisée de tant de pers- pectives concernant le comédien : ses relations conjugales, filiales, amicales, professionnelles, ses sentiments et ses admirations sont tout entiers tour- nés vers l’univers des acteurs. Sacha jouant des rôles écrits par lui-même 1. Noël Simsolo, Sacha Guitry, Paris, Cahiers du cinéma, 1988 ; Sacha Guitry, cinéaste, Philippe Arnaud (dir.), Locarno, Éditions du Festival international du film – Yellow Now, 1993. DOUBLE JEU, no 3, 2006, Sacha Guitry et les acteurs, p. 7-10 01 Avant-propos.fm Page 8 Lundi, 19. juin 2006 9:43 09 8 DOUBLE JEU pour lui-même, Sacha reprenant des rôles écrits pour son père, Sacha se mesurant à ce dernier, mais aussi à la constellation des comédiens qui l’entouraient, de Sarah Bernhardt dont il fut si proche aux sociétaires de la Comédie-Française avec qui il entretint des relations de rivalité com- plice. Sacha qui rêve d’un musée consacré aux acteurs, et où figureraient les accessoires emblématiques des uns et des autres, Sacha qui semble payer éternellement son tribut à Lucien… Mais Sacha Guitry inventant aussi, presque contre son gré, un type d’acteur qui devient accessoirement personnage, et dont le cinéma enre- gistre la trace. Mieux : dont le cinéma décale la présence ; un type d’acteur qui affronte le réalisme obligé de l’écran avec ses postures de scène. Un comédien déplacé, en somme, et qui, en toute innocence (à moitié feinte) oblige le spectateur à le considérer d’abord en tant que tel, dans son métier de comédien. Qu’il soit Talleyrand, Pasteur, bourgeois cocu, jour- naliste séducteur, il est d’abord acteur – et toujours Sacha. On pourrait lui appliquer cette notion d’« estrangement » développée par Vitez dans un texte sur Brecht, et sur laquelle Carlo Ginzburg a écrit quelques variations brillantes 2. L’« estrangement » : le déplacement, le changement de pers- pective, la distance. Non certes encore la distanciation, mais quelque chose qui n’y est pas étranger. Voir autrement l’acteur dans ses œuvres, comme un individu au travail, individu socialement déterminé, person- nalité identifiée, en charge d’un rôle juste le temps d’une intrigue. Guitry jouant n’est jamais son personnage : c’est Guitry jouant ; mais Pauline Carton, c’est aussi Pauline Carton : « vous ressemblez à une caricature de vous-même ! ». Et Michel Simon salué au début de La Poison : c’est Frédé- rick Lemaître, c’est Lucien Guitry, c’est un type d’acteur avant que d’être un type de personnage. Si Sacha Guitry a développé une forme de dramaturgie qui consiste à tourner autour de l’intrigue au lieu de la nourrir, en la préparant, la com- mentant, en décrivant ses effets (cf. en particulier Bonne Chance, Je t’aime, Mon père avait raison), anticipant ainsi tout un pan de la représentation moderne, il en est de même de son travail avec les personnages. Il ne s’agit pas en effet de leur donner « de l’épaisseur », de les rendre crédibles à force de romanesque, mais de les présenter dans leur création, au moment où l’on tente de les incarner. C’est dans le geste de cette révélation qu’ils apparais- sent aux spectateurs (et parfois à leurs interlocuteurs), comme sortis du marbre, du burin, encore dans la matière et déjà dans la forme. 2. Antoine Vitez et Émile Copfermann, De Chaillot à Chaillot, Paris, Hachette, 1981 ; Carlo Ginzburg, À distance : neuf essais sur le point de vue en histoire, Paris, Gallimard, 2001. 01 Avant-propos.fm Page 9 Lundi, 19. juin 2006 9:43 09 AVANT-PROPOS 9 Nous n’avons pas fait de distinction ici entre films et pièces, et nous avons travaillé autant sur les images, les gestes, que sur les textes. C’est le principe de Double Jeu que d’essayer de retrouver un élan commun, une proximité de repères entre le théâtre et le cinéma. Sacha Guitry s’y prête à merveille. Que Noëlle Guibert et Noëlle Giret, qui ont la charge de l’inépuisable fonds Lucien et Sacha Guitry (au Département des arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France), soient remerciées de l’accueil qu’elles nous ont offert (et de l'autorisation de reproduction des photos et dessins qui figurent dans ce numéro). Merci aussi à Nicolas Guérin pour ses tra- vaux photographiques. Vincent Amiel 01 Avant-propos.fm Page 10 Lundi, 19. juin 2006 9:43 09 02 Le metteur en scène.fm Page 11 Lundi, 19. juin 2006 9:42 09 LE METTEUR EN SCÈNE 02 Le metteur en scène.fm Page 12 Lundi, 19. juin 2006 9:42 09 03 Quand on a l'honneur.fm Page 13 Lundi, 19. juin 2006 9:45 09 « QUAND ON A L’HONNEUR D’ÊTRE VIVANT… » Sacha Guitry aimait à répéter un mot de son père, le grand comédien Lucien Guitry. Ce mot n’est pas un mot d’esprit, mais il est bien mieux que cela. C’est peut-être un talisman, c’est sans doute une clef qui permet de mieux comprendre une œuvre que l’on a crue frivole et qui, au fond, est grave, et même pudiquement grave.
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