REPUBLIQUE FRANCAISE COMMUNE de GAP ------------ PROCES-VERBAL du CONSEIL MUNICIPAL du 8 décembre 2017 (Vu le Code Général des Collectivités Territoriales et notamment les articles L.2121-15 et L.2121-25) --------------------------------- M. le Maire propose d’anticiper sur l’une des questions posées pour cette fin de séance. Il ne le fait pas habituellement mais il pense que c’est un dossier important à savoir celui de l’eau, aussi il tient, après que l’appel sera fait, à leur donner à la fois un petit historique mais également un compte rendu précis de ce qu’ils ont vécu ces dernières semaines. 1- Conseil Municipal : Désignation du secrétaire de séance L’article L.2121-15 du Code Général des Collectivités Territoriales dispose qu’au début de chacune de ses séances le Conseil Municipal nomme un ou plusieurs de ses membres pour remplir les fonctions de Secrétaire. Décision : Il est proposé de nommer M. Claude BOUTRON. Aucune objection n'étant apparue pour un vote à mains levées cette délibération est adoptée ainsi qu'il suit : - POUR : 41 - ABSTENTION(S) : 2 M. Joël REYNIER, Mme Isabelle DAVID M. le Maire précise que trois questions ont été posées par les conseillers municipaux. Il leur propose, comme cela se fait habituellement, de traiter deux de ces questions en fin de séance, mais d’entamer par une présentation concernant la problématique de l’eau pour la commune et de répondre aux questions qu’ils seraient susceptibles de lui poser suite à sa présentation. Il revient sur l’historique de l’eau. Il rappelle que la commune -ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils le savent- est une commune dépendant essentiellement, pratiquement en totalité, sauf sur certaines périodes de l’année, de la rivière Drac où ils prélèvent sur le site des Ricous l’eau de surface qui est potabilisée -après avoir séjourné dans le lac des Jaussauds, réserve importante de 850 000 m³-, et traitée dans la station de traitement par un moment de décantation, un moment de traitement au chlore et ensuite un traitement à l’ultraviolet avant d’être distribuée aux concitoyens. Il leur rappelle également livrer de l’eau aux communes de Jarjayes, de Neffes et à certaines communes de l’ancienne communauté de communes de Tallard- 1 Barcillonnette. Il fait le point concernant cette ressource s’avérant insuffisante actuellement. Cette ressource, bien évidemment, ne les satisfait pas et ils le savent depuis très longtemps car depuis l’année 2007 et même avant, ils travaillent à la diversification de la ressource en eau de la ville de Gap. Cette diversification en eau s’est traduite par des études successives menées à la fois par la société du canal de Gap et la société BRGM qui, lors d’un comité de pilotage en 2007, a dans un premier temps conclu à éviter ou tout au moins à abandonner certaines potentialités qu’ils pouvaient avoir à la fois sur la Séveraissette mais également sur le Buëch. Il restait bien entendu d’autres secteurs à étudier comme en particulier l’éventualité de se raccorder au lac de Serre-Ponçon, de se raccorder tout près de la ville de Tallard ou de la Saulce sur la Durance mais également d’autres sites sur le Drac, en particulier un site situé à proximité du lieu dit la Guinguette. Petit à petit, chemin faisant, et en fonction des présentations faites par les bureaux d’études, il s’est avéré que des sites présentaient certes des avantages, des qualités mais ne présentaient pas les mêmes avantages que le site de Choulières, site également étudié. Ce site de Choulières, situé sur la commune de Saint-Léger- les-Mélèzes, sur la plaine de Chabottes, a été étudié depuis un certain temps maintenant. Un forage a eu lieu. Il permet aujourd’hui de s’y raccorder. Ce forage leur a permis de connaître un peu mieux la composition de cette nappe de grande capacité, de grande qualité, mais également stable c’est-à-dire pas ou quasiment pas soumise aux variations, en particulier celles connues actuellement. Après ce point d’histoire, il fait un point sur la situation les concernant actuellement. Ils savent, comme lui -ce n’est pas utile de le leur rappeler-, ils connaissent un épisode de sécheresse non rencontré depuis des décennies et le Drac n’avait pas baissé à tel point qu’ils ne peuvent plus dériver son eau de surface dans la mesure où s’ils le faisaient, ils mettraient en péril à la fois la faune et la flore de cette rivière. D’un débit habituel d’environ 600 ou 700 l/seconde, le Drac a actuellement un débit en dessous du débit toléré de 250 l/seconde, ayant pu atteindre ces derniers temps 80 l/seconde. Cela les a effectivement fait réfléchir et leur a permis, avec l’accord de M. le Préfet, de procéder dans un premier temps à un pompage souterrain dans une nappe dite des Ricous, située sur le même lieu que là où ils dérivent les eaux de surface. La nappe des Ricous leur a permis de prendre le relais quand ils ne pouvaient plus dériver l’eau de surface. Malheureusement, ils ne connaissent pas bien cette nappe. Pour le moment et jusqu’à ces derniers jours elle a parfaitement résisté à leurs besoins mais ils ne pouvaient pas prendre le risque de continuer à pomper sur une nappe non connue, n’ayant pas une capacité suffisante et réagissant relativement vite quand il s’agit de pomper en son sein. Il leur a donc fallu s’orienter vers une autre réserve d’eau importante, décrite précédemment, à savoir : la nappe des Choulières. Pour cela, il fallait réagir rapidement. Ils ont procédé à des mesures d’extrême urgence avec la création d’une canalisation d’extérieur, en surface, pour conduire l’eau récupérée dans la nappe des Choulières vers le canal de Gap, dans sa galerie souterraine, leur permettant de raccorder cette nappe des Choulières au lac des Jaussauds. Cela a été fait en un peu plus d’une semaine. Les essais ont été faits lundi et mardi derniers. Il peut leur annoncer officiellement, depuis hier, ils ne pompent plus aux Ricous. Ils pompent uniquement sur la nappe de Choulières dans la mesure où cette nappe a été testée une nouvelle fois et dispose d’une stabilité apparaissant comme parfaite. Ils arrivent donc au lac des Jaussauds. Le Lac des Jaussauds avait atteint non pas une cote d’alerte définitive mais une cote leur permettant encore de pouvoir utiliser cette réserve pendant une petite vingtaine de jours. Toutefois, les conditions atmosphériques de ces derniers jours ne leur permettaient pas d’espérer autant de jours dans la mesure où le lac des Jaussauds, pour une part, était pris 2 par des glaces d’une épaisseur de 5 cm au moins. Ils ont donc bien fait de réagir rapidement, de mettre en œuvre des moyens importants pour pouvoir aujourd’hui sécuriser et rassurer les concitoyens. Ces derniers se verront déverser n’ont pas l’eau de grande qualité puisée à Choulières car cette eau, malheureusement, ils la versent dans le canal donc, elle se doit d’être potabilisée. Toujours est-il, il sort du puits de Choulières 100 l/seconde. Il ne sait pas très précisément combien il en arrive au lac des Jaussauds car quelques fuites ne sont pas à exclure mais, cela devrait leur permettre de stabiliser le niveau du lac des Jaussauds dans la mesure où ce qu’ils font rentrer dans le lac devrait sortir pour le même volume. Il les en remercie. Les gapençais ont compris qu’ils sont dans une période assez difficile et ils ont d’ores et déjà réduit considérablement leur consommation. Ils étaient à environ 9000-9500 m³/jour ; ils sont passés à 8600 m³/jour soit une baisse tout de même considérable. M. le Maire a entendu de tout pendant cette période. Surtout des critiques. On dit toujours : « lorsqu’on veut tuer son chien, on l’accuse de la rage ». Le concernant, il a tenu le cap. Il a préféré être sur le pont, être sur le terrain, faire en sorte de sécuriser l’alimentation en eau des concitoyens. Quand il entend que l’on peut puiser dans la nappe des Choulières 1000 l/seconde, il aimerait bien qu’on vienne le lui prouver car la capacité de puisage de cette nappe de Choulières se limite à 200 l/seconde. Quand il entend qu’ils ont dépensé sans compter, c’est-à-dire qu’ils ont dépensé 400 000 € qui seront perdus en totalité et bien, il veut rassurer les concitoyens car ils n’ont pas dépensé 400 000 €. Ils ont dépensé 245 000 € hors taxes car ils récupèrent la TVA sur ce type d’investissement. Parmi ces 245 000 €, seuls 60 000 € ne seront pas récupérables dans la mesure où ce sont des investissements en main-d’œuvre. Par contre, tout le reste sera récupérable à savoir : la merveilleuse pompe achetée, toutes les tuyauteries mises en œuvre, toutes les vannes et tous les tableaux d’électricité également mis en œuvre. Autrement dit, aujourd’hui, ils sont rassurés. Ils vont pomper avec une pompe située à 13 m en dessous du niveau de la nappe -pompe fonctionnant merveilleusement bien- pour délivrer de l’eau qui, en terme de fonctionnement, coûtera aux gapençaises et gapençais quinze centimes le mètre cube. Cette eau, le jour où, s’ils y arrivent, ils peuvent pérenniser ce puisage au niveau des Choulières ne coûtera que cinq centimes par mètre cube pour les gapençais dans la mesure où ils ont été obligés de louer des groupes électrogènes.
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