Livraisons De L'histoire De L'architecture, 15 | 2008, « Chambres De Commerces » [En Ligne], Mis En Ligne Le 23 Avril 2014, Consulté Le 18 Juillet 2020

Livraisons De L'histoire De L'architecture, 15 | 2008, « Chambres De Commerces » [En Ligne], Mis En Ligne Le 23 Avril 2014, Consulté Le 18 Juillet 2020

Livraisons de l'histoire de l'architecture 15 | 2008 Chambres de commerces Jean-Michel Leniaud (dir.) Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/lha/154 DOI : 10.4000/lha.154 ISSN : 1960-5994 Éditeur Association Livraisons d’histoire de l’architecture - LHA Édition imprimée Date de publication : 10 juin 2008 ISSN : 1627-4970 Référence électronique Jean-Michel Leniaud (dir.), Livraisons de l'histoire de l'architecture, 15 | 2008, « Chambres de commerces » [En ligne], mis en ligne le 23 avril 2014, consulté le 18 juillet 2020. URL : http:// journals.openedition.org/lha/154 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lha.154 Ce document a été généré automatiquement le 18 juillet 2020. Tous droits réservés à l'Association LHA 1 SOMMAIRE Noir sur blanc Jean-Michel Leniaud Les hôtels consulaires des années 1930, reflet architectural de l’économie locale Marie-Hélène Chazelle Une Renaissance de pierre entre Rhône et Saône : le palais du commerce de Lyon (1856-1860) Philippe Dufieux De la critique du projet architectural à sa réalisation : le palais de la bourse de Marseille et le conseil des bâtiments civils Marie-Agnès Gilot La chambre de commerce de Cambrai, vitrine de la reconstruction réussie d’une ville du Nord fr Anne Lefebvre et Mathilde Méreau Un palais néo-régionaliste pour une grande institution : la construction de la nouvelle bourse de commerce de Lille par Louis-Marie Cordonnier (1906-1920) Olivier Liardet Otello Zavaroni : la chambre de commerce et d’industrie du Havre, 1947-1957, une variante dans la reconstruction « Perret » Raphaëlle Saint-Pierre L’architecte et le livre. La bibliothèque d’Antoine-Marie Chenavard (1787-1883) Philippe Dufieux Statistique des cathédrales classées (1838 - 2008) Julien Lacaze Livraisons de l'histoire de l'architecture, 15 | 2008 2 Noir sur blanc Jean-Michel Leniaud 1 L’architecte Pierre Bénouville (1852-1889), collaborateur de l’Encyclopédie d’architecture, architecte des édifices diocésains et architecte des monuments historique, bref un parfait disciple de Viollet-le-Duc, est l’auteur d’une notice sur le mot « bourse » dans l’ Encyclopédie de l’architecture et des la construction (vol. 2) que Pierre Planat publie à la librairie de la construction moderne entre 1888 et 1892. Après avoir tenté l’histoire de ce type de construction depuis l’Antiquité, puis évoqué les meilleurs constructions de son temps (Marseille, Lyon, Le Havre) et répandu quelques pleurs sur la transformation à Paris de la halle au blé en bourse de commerce — « On ne voit pas clairement que, pour construire de nouveaux édifices, on soit obligé de détruire ou de mutiler ceux élevés par nos pères qui n’étaient pas, après tout, plus maladroits que nous. » — il conclut ainsi son texte : « Quel que puisse être le programme détaillé des services d’une bourse moderne, le point principal sera toujours, comme nous le disions au début de cette courte notice, une grande salle rectangulaire. » Cette expression « grande salle » faire évidemment penser aux diverses propositions que Viollet-le-Duc présente pour couvrir ce type de surface, toutes plus révolutionnaires les unes que les autres, mais aussi à celles qu’au début du XXe siècle, Anatole de Baudot proposait de construire en ciment armé. Et c’est bien ainsi que l’entend Bénouville : la suite de son propos ne concerne pas autre chose que le mode de couvrement de la salle : Il y a là matière à toutes les dispositions imaginables de charpentes en fer et, sans doute, verrons-nous encore d’élégantes solutions du problème toujours nouveau : couvrir avec légèreté une grande surface ; peut-être même, lorsque l’engouement pour le fer sera calmé, reviendra-t-on à l’emploi des légères charpentes de bois, voie dans laquelle le dernier mot non plus n’a pas encore , croyons-nous, été dit. 2 En matière de programme, Julien Guadet est un peu plus disert (Éléments et théorie de l’architecture, 1901-1904, t. III, p. 38 et suiv.), indiquant qu’on a parfois joint à une Bourse des services relevant de la chambre de commerce ou du tribunal de commerce. Mais il est dubitatif là-dessus : « Cela peut-être, bien qu’il y ait plutôt des raisons contraires. Mais ce sont là des conditions de programmes qui n’ont rien d’obligatoire : il ne faudrait donc pas vous figurer que ces services fussent des dépendances indispensables d’une Bourse. » Mais il n’en dit pas plus et, pour le reste, renvoie aux Livraisons de l'histoire de l'architecture, 15 | 2008 3 considérations très générales qu’il a écrit au sujet des établissement bancaires et administratifs. 3 Au reste, ni Planat ni Guadet ne fournissent aucune information sur ce que devrait être une chambre de commerce. Et si on excepte la monographie qu’en 1864, René Dardel a publié en format in-folio sur le « palais du commerce » de Lyon, ouvrage qui comporte quarante-huit planches sans le moindre commentaire, on est réduit au constat que la bibliographie qui concerne le sujet dont ces quinzième livraisons traitent se réduit à peu de chose. Avec cinq monographies concernant Lyon, Marseille, Cambrai, Lille et Le Havre ainsi qu’un article sur les constructions édifiées au cours des années 1930, elles ouvrent en pionnier une voie qui n’a guère été défrichée jusqu’à présent mais on est certain qu’elles feront de nombreux émules dans les années qui viennent. 4 En varia, Philippe Dufieux, à qui l’on doit le rassemblement des contributions qui composent le présent volume, apporte un éclairage complémentaire à la thématique ouverte en 2001 par les Études et rencontres de l’École des chartes sur les livres et les bibliothèques d’architecture en analysant la bibliothèque d’Antoine-Marie Chenavard, architecte et dessinateur lyonnais. Enfin, Julien Lacaze fait le point sur un sujet obscur et confus : les vagues de classement parmi les monuments historiques dont les cathédrales ont fait l’objet à partir de 1840. Ce type de mesures n’allait pas de soit à l’époque concordataire et ne fut conduit à son terme qu’en 1906. 5 Un dernier point en post scriptum, qui vient faire suite aux treizièmes Livraisons consacrées aux établissements d’enseignement supérieur. On savait déjà que les bâtiments construits par Nénot non loin du muséum d’histoire naturelle et affectés actuellement à Paris V allaient faire l’objet d’une modernisation ravageuse. On apprend aujourd’hui que la rénovation de la Sorbonne pour cause de « mise en sécurité » va produire – à moins que les services du Patrimoine ne parviennent à s’opposer –— des effets dévastateurs : suppression des grands châssis (d’origine) de fenêtre côté rue Saint-Jacques, destruction des magasins métalliques de la bibliothèque et des passerelles extérieures, vandalisation probable, à l’occasion de l’éviscération de plusieurs corps de bâtiment, du mobilier d’origine (meubles de bibliothèque, notamment), percement de portes dans les façade rue Saint-Jacques et rue Cujas… Si la Sorbonne s’avance vers le troisième millénaire en reniant son patrimoine, elle n’ira pas loin. Livraisons de l'histoire de l'architecture, 15 | 2008 4 Les hôtels consulaires des années 1930, reflet architectural de l’économie locale Consular offices in the 1930s: architectural reflection of local economies Konsularische Gebäude aus den dreiβiger Jahren, ein architektonisches Spiegelbild der lokalen Wirtschaft Marie-Hélène Chazelle 1 Les premières chambres de commerce apparaissent en France dès le début du XVIIIe siècle, essentiellement dans les villes portuaires, mais la majorité d’entre elles a été fondée au cours du XIXe siècle. La loi du 9 avril 1898 leur confère de vastes attributions en matière économique et leur attribue en particulier le statut d’établissement public. Les chambres de commerce forment, au sein de leur circonscription, un véritable « parlement économique », prenant une part active au développement commercial et industriel des départements et s’exprimant au nom des entreprises en défendant leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. Dans la région Rhône-Alpes, la plupart des chambres se sont dotées d’un hôtel spécifique pour abriter leurs services. Deux d’entre elles – les chambres de commerce de Grenoble et de Roanne – font construire un hôtel au tournant du XXe siècle. Les autres, plus nombreuses, s’engagent dans cette démarche dans les années 1920-1930, période au cours de laquelle le volume d’activité des chambres de commerce augmente considérablement avec pour conséquence immédiate l’installation de services toujours plus nombreux dans des locaux mieux adaptés. Paradoxalement, alors que ces institutions commerciales se développent, on remarque que ce nouveau type de programme ne suscite pas un grand intérêt dans l’enseignement de l’architecture. Ainsi, Julien Guadet ne lui accorde-t-il que quelques lignes dans ses leçons, le considérant comme un simple service annexe d’une bourse de commerce1. En réalité, l’analyse des besoins de ces établissements alors en pleine expansion, les modalités de mise en œuvre des projets comme le rôle des différents acteurs se révèlent tout à fait déterminants dans l’élaboration des programmes, les questions stylistiques et l’iconographie associée à ce type d’équipement. Livraisons de l'histoire de l'architecture, 15 | 2008 5 Les modalités de la construction d’un hôtel consulaire 2 Lorsqu’une chambre de commerce décide de faire construire son hôtel, elle doit suivre un certain nombre de règles imposées par son statut et obtenir au préalable une autorisation de bâtir auprès de son administration de tutelle, c’est-à-dire, le ministère du commerce et de l’industrie. La plupart des chambres de commerce désignent parmi leurs membres une commission chargée d’étudier les différentes solutions qui s’offrent à l’organisme et d’effectuer toutes les démarches nécessaires. Dès 1920, la chambre de commerce de Valence et de la Drôme, la première dans cette région à faire bâtir son hôtel après la guerre, décide d’acquérir l’immeuble Clerc dans lequel elle était installée depuis sa fondation en 1879, afin d’y reconstruire un hôtel qui puisse accueillir ses services, ainsi que ceux de divers groupements professionnels ayant leurs sièges à Valence (ill.

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