LeMonde Job: WMQ1907--0001-0 WAS LMQ1907-1 Op.: XX Rev.: 18-07-97 T.: 11:33 S.: 111,06-Cmp.:18,11, Base : LMQPAG 39Fap:99 No:0375 Lcp: 196 CMYK CINQUANTE-TROISIÈME ANNÉE – No 16321 – 7,50 F SAMEDI 19 JUILLET 1997 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI Bill Clinton M. Jospin compte d’abord sur les entreprises et Jacques Chirac pour financer l’effort de réduction des déficits Salut et liberté ! s’opposent F red V argas Décisions samedi pour l’impôt sur les hauts revenus et les cotisations-vieillesse des entreprises a DANS L’ATTENTE des conclu- sur la fusion sions de l’audit des finances pu- bliques, qui seront révélées lundi une nouvelle inédite 21 juillet, le gouvernement multi- Boeing-McDonnell plie les réunions de travail pour arrêter son plan de réduction des dames du noir du BILL CLINTON a laissé entre- déficits. Les ultimes arbitrages ne 1 voir, jeudi 17 juillet, la possibilité de devraient être rendus que samedi. représailles commerciales contre Le plan portera sur une tren- l’Europe si Bruxelles continue de taine de milliards de francs. Il s’opposer au projet de fusion comprendra un « cocktail » de Boeing-McDonnel Douglas. mesures : économies, ponctions Dames du noir Presque au même moment, sur certains établissements pu- Jacques Chirac, qui effectuait jeudi blics, majorations fiscales. Le mi- LE MONDE continue la publica- une visite au siège de la Commis- nistre des finances, Dominique tion de huit nouvelles inédites d’au- sion européenne, s’est félicité de la Strauss-Kahn, s’engagera à ce que teurs féminins contemporains. Huit fermeté que cette dernière oppose ces prélèvements supplémentaires dames du roman noir, héritières aux constructeurs américains. La ne dépassent pas les pertes de re- d’une tradition plus ancienne qu’on Commission devrait confirmer, le cettes fiscales révélées par l’audit. ne le croit : la pionnière du genre, 23 juillet, qu’elle tiendra pour illé- Une hausse de l’impôt sur les l’Américaine Anna Katharine gale la fusion entre les deux avion- société est acquise. Elle prendra la Green, écrivit dès la fin du neurs. Cette fusion, estime-t-elle, forme non pas d’une augmenta- XIXe siècle des romans situés dans fausserait la concurrence et aurait tion du taux de base actuel les milieux judiciaires. Après l’An- notamment des effets très domma- (33,3 %), mais d’un relèvement de avec un système de déplafonne- de mettre aussi à contribution les pour les plus hauts contribuables. glaise Ruth Rendell, c’est au tour de geables sur Airbus. Bill Clinton es- la majoration de 10 %, en vigueur ment au profit des bas salaires. ménages les plus fortunés. Mais A France Télécom, Michel Dele- la Française Fred Vargas de vous père qu’une guerre commerciale depuis 1995. Le taux effectif de Vendredi dans la matinée, la déci- un relèvement de l’impôt sur la barre, ancien ministre socialiste, a proposer une énigme troublante, pourra être évitée. On se montre l’impôt sur les sociétés passerait sion finale n’était pas encore prise. fortune n’est pas envisagé pour été chargé d’un mission de consul- dans Salut et liberté, une nouvelle cependant pessimiste à Bruxelles, donc de 36,6 % à près de 40 %, Certains au gouvernement plai- 1997, pas plus qu’un durcissement tation du personnel sur l’ouver- de 16 pages dont le principal prota- après l’échec des dernières négo- sans doute pour les deux années daient pour que la disposition soit de la fiscalité de l’épargne. Reste ture du capital de l’entreprise. Il goniste est un vieux clochard posté ciations, sur la possibilité de trou- 1997 et 1998. retenue, d’autres pour qu’elle soit en lice une seule proposition. Si devra rendre ses conclusions sur un banc public devant le ver un terrain d’entente avant le 23. Le gouvernement a mis à l’étude écartée. elle était retenue, ce qui n’est pas avant le 5 septembre. commissariat du 5e arrondissement l’idée d’une majoration de la coti- Dans un premier temps, le gou- assuré, elle consisterait à annuler de Paris. La semaine prochaine, la Lire page 2 sation vieillesse des entreprises, vernement avait affiché l’ambition les baisses de l’impôt sur le revenu Lire pages 6 et 7 Londonienne Frances Fyfield. « Homo japonicus » toqué de bonne chère L’exception TOKYO sion témoigne de son goût pour une « voie tant par la variété extrême des cuisines pro- de notre correspondant de la gourmandise » (kuidoraku) qui posées que par leur qualité. Claude Allègre S’il est un thème que la télévision japonaise conjugue sociabilité et plaisir des sens. Le goût des Japonais pour la bonne chère a Pause dans le Tour traite avec révérence, c’est bien la cuisine. En Des cours de cuisine quotidiens diffusés est évident dans les librairies. Des présentoirs IL EST, au sein du gouver- entiers sont consacrés aux livres et aux maga- a nement, une exception. Mi- La journée de repos a été propice à zappant aux heures de plus forte écoute, on par la chaîne nationale aux innombrables est certain de tomber sur une émission de émissions animées par des vedettes qui dé- zines traitant des cuisines. La bande dessinée nistre de l’éducation nationale, de l’établissement des stratégies avant gastronomie. Le « maître queux » est même gustent les plats en se pâmant avec à leur co- a depuis des années investi ce marché en pré- la recherche et de la technologie, que le Tour de France s’engage dans devenu un héros de feuilletons. Dans l’un té le cuisinier droit comme un « i », en pas- sentant recettes et histoires des aliments. Les Claude Allègre parle, beaucoup, de les Alpes. p. 16-17 d’eux, une équipe de cuisiniers tente de rele- sant par les documentaires qui consacrent mooks (livres-magazines : genre hybride pri- tout et partout. Multipliant les en- ver un restaurant au bord de la faillite avec la par exemple une heure et demie aux meil- vilégiant l’aspect visuel) sont une mine pour tretiens dans les médias, cet « ami détermination des Sept Samouraïs du film de leures façons d’accommoder le thon, il est les amateurs de cuisine. On y apprend quels de quarante ans » de Lionel Jospin a Kurosawa ; dans un autre, sur une intrigue clair que les Japonais ne réduisent pas l’art sont les meilleurs eki ben, ces « casse-croûte promet des emplois, des postes, « Dégénérescence » identique, le restaurant est français ; dans un culinaire, à commencer par le leur, au raffine- de gare » qui ont leurs lettres de noblesse... Il des bâtiments, des programmes, troisième, une « grande toque » vieillissante ment de la présentation. faut dire qu’ils sont variés, composés de pro- des chercheurs et de la technolo- de l’ETA présentant les premiers symptômes de la ma- La prospérité a engendré au Japon un gu- duits du terroir et joliment présentés. Des Ja- gie. Prenant à contre-pied ses in- Le ministre espagnol de l’intérieur es- ladie d’Alzheimer se demande s’il doit conti- rume bumu (« gourmet boom ») dont le film ponais peuvent faire des dizaines de kilo- terlocuteurs syndicaux, souhaitant time, dans un entretien au Monde, que nuer à cuisiner. Le film d’animation n’est pas de Juzo Itami, Tampopo, sorte de quête du mètres pour s’offrir le plaisir de déguster un chambouler son administration, l’ETA est entrée « dans un processus de en reste : dans Chuka Ichiban (La Meilleure Graal de la meilleure nouille par une famille eki ben savoureux. Un « voyage » gastrono- M. Allègre devra résoudre une dé- Cuisine chinoise), un marmiton se démène de « chevaliers » gargotiers, demeure l’une mique en quelque sorte, pratique fort répan- licate équation budgétaire. Tout dégénérescence totale ». p. 3 pour créer les plats les plus délicieux. des meilleures expressions. Cette attirance due chez les Japonais dans l’archipel et à en pestant contre ce «pays de Le samouraï aux fourneaux n’est qu’une pour la « grande bouffe », notamment de la l’étranger. Manger est un acte dans lequel comptables » et en invoquant une expression de l’importance de la cuisine chez part des jeunes femmes qui dépensent des Homo japonicus s’investit pleinement. autre logique financière. a Un intouchable Homo japonicus, attaché aux plaisirs de ce fortunes dans des restaurants à la mode, a président de l’Inde bas-monde, dont la bonne chère. La télévi- fait de Tokyo une capitale gastronomique Philippe Pons Lire page 8 L’accession de K.R. Narayanan à la tête de l’Etat marque une première dans un Orphelins pays encore organisé en castes. p. 4 Le double pari de l’Ukraine « L’UKRAINE n’a pas encore suc- équipe dirigeante ukrainienne nue en 1996 le troisième récipien- s’affirmer qu’en opposition au du Club a combé ! » Etranges paroles que manquant cruellement de réfor- daire d’aides financières améri- Russe, l’ancien dominateur, l’an- « Bancassurance » celles de l’hymne national de mateurs zélés, la politique du bâ- caines, après l’Egypte et Israël. cien « grand frère », le cousin En Europe, les assureurs se voient l’Ukraine, un pays pourtant plus ton et de la carotte. Vous aurez des Qui sont ces Ukrainiens dont la slave. C’est là toute la difficulté de concurrencés dans leur métier d’ori- grand que la France et peuplé de crédits et des investissements si CIA craignait, jusqu’en 1994, qu’ils la politique d’équilibre entre Est et gine par les banques. p. 13 cinquante et un millions d’habi- vous libéralisez votre économie, ne déclenchent une troisième Ouest que tente de mener Kiev, et tants.
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