Lances Males Léopold Sédar Senghor Et Les Traditions Sérères

Lances Males Léopold Sédar Senghor Et Les Traditions Sérères

COLLECTION ETUDES Marcel Mahawa Diouf LANCES MALES LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR ET LES TRADITIONS SÉRÈRES CELHTO LANCES MÂLES A Saliou Sambou, Gouverneur deFatick A tousnos cousins et voisins,pour perpétuer lepacte ancestral Remerciements aux Éditions du Seuil Collection Etudes Marcel Mahawa Diouf LANCES MÂLES Léopold Sédar Senghor et les traditions sérères Centre d'Etudes Linguistiques et Historiques par Tradition Orale (CELHTO) B.P. 878 Niamey· Niger @ CELHTO,1996 B.P. 878 Niamey· Niger Droitsde reproductionreservés pour tous pays TABLE DES MATIÈRES Préface ....................................................................................................... 9 Avertissement ................................... ..... ...... ......................... ......... ......... 11 Introduction ............................................................................................ 13 PREMIÈRE PARTIE: L'EXODE .............................. ...................... 23 A la recherche du temps perdu .................................................... 28 Les voies nord-orientales .............................................................. 46 La voie royale ................................................................................. 68 La guerre du Tourban ..................................................................... 71 L'odyssée guelwar .......................................................................... 83 DEUXIÈME PARTIE: LES MAITRES DE LA VOIE ......................... 101 Les saltiguis, pasteurs de peuples ................................................ 105 Senghor poète "saltique" ? ......................................................... 123 Nuit de Sine: Lièvre et hyène affamés ....................................... 136 TROISIÈME PARTIE: RÉCITS ET TRADITIONS SÉRÈRES .......... 157 La légende de Téningba ............................................................... 159 L'empire éphémère de Mbégane Ndour ................................... 165 La rupture du pacte de sang: la bataille de Somb-Tioutioune.... 174 L'assemblée de Saltiguis à la Mare du dieu de l'Eau ................ 194 Épilogue ........................................................................................ 237 Annexe: Interview de L.S. Senghor ............................................ 239 Notes ............................................................................... ............... 245 Bibliographie ................................................................................ 263 Principaux groupes ethniques Fulbe ::'::::;:':.'::.j.':'::':"� Serer Principaux royaumes . o - - ..::.�::�.• .. ::.:::. ::;:... · ·· · F===tJ0� --�;::::::-":':'�':'-;"::"-:)· · . Manka t: .. ·:.:::...:.:.:,::';. 1 Toucouleur 1========1 -::: Wolof Lebu Il''''''''� � Source: Les "pays" situés entre les fleuves Sénégal et Gambie en 1862. (in "Les Africains" ed. J.A.). PRÉFACE Cet ouvrage est le résultat d'enquêtes effectuées à l'époque où les Etats africains encourageaient toute activité ayant pour objectif la con­ naissance, la mise en valeur et la préservationde leur patrimoine culturel. A la faveur des institutions et programmes et à son initiative propre, le chercheur avait entrepris la collecte des traditions du terroir. Au fil des années, les matériaux accumulés se sont organisés d'eux-mêmes, si bien que l'auteur aborde des thèmes majeurs des études africaines : croyances et rites, place de la femme, institutions politiques, contacts entre les peuples, parenté à plaisanterie, etc; il avance des hypothèses, propose des interprétations, sonde le silence des traditions. Aussi son premier mérite est-il d'amener le lecteur à s'interroger sur son héritage pour déceler ce qui lui est réellement spécifique, et ce qu'il partage avec l'autre car la culture sérère, objet des enquêtes, est un élément du complexe sénégambien au Ponant de notre continent. Parallèlement, l'auteur relit la poésie de Senghor à la lumière des traditions orales. C'est ici le lieu de rappeler qu'un jour du mois d'avril 1971, André Salifou et moi sommes désignés pour aller au colloque sur la négritude (Dakar),car le Président Boubou Hama insistait surla participation duNiger. Nous allons donc demander au Ministre Harou Kouka la position officielle : il nous répond que c'est à nous les spécialistes de lui suggérerce qu'il faut dire, puis nous invite à en discuteravec le Président Bouba Hama. Cedernier nous reçoit dans son bureau ; quand nous lui posons la question, après nous avoir regardés un instant, il dit, très malicieux: "Écoutez ! Jeunes gens, le Président Senghor est mon ami. Il a invité le Niger et vous y représenterez votre pays. Mais surie plan politique, le Niger ne peut parler de négritude, parce que nous avons des Touareg et des Arabes". Complètement désespéré puisque je suis "chef de délégation" ,je commence à bégayer, lorsqu'il me coupe: "Jeunes gens, vous représentez le Niger, débrouillez-vous ! . " André Salifou, lui, s'y était distingué. Et voilà que, par nécessité, je suis astreint à rechercher les poèmesd'oùlesversontétécxtraits,pourenvérifierladisposition initiale.De ce fait, j'ai été amené à parcourir le volume publié en 1990, car je n'avais jamais lu cette œuvre poétique, du fait de ma position (datant de l'université de Dakar) vis-à-vis de la négritude. 9 J'ai découvert de très beaux poèmes. Les "Hosties noires'? révèlent un incontestable don de voyance, passant de Mbaye Dyob ayant "bravé plus que la mort" aux frères fusillés à Tyaroye,"le s témoins de l'Afrique immortelle". Les "Elégies majeures" ont été écrites par un "doué d'.un­ large-dos", appelé par "le-donner-et-Ie-recevoir" afinque naisse la "civi­ lisation de l'universel" : il faudrait parler d'humanisme, mais ce terrain est glissant. Je me suis senti plus à laise .avec le "maître-de-Iangue" . S'il préfère l'expression "Roses-d'oreilles", je crois pouvojr dire qu'il a "décliné la rose", mais en plus rectifié, un ami français m'ayant convaincu que nous ne savions pas distinguer les couleurs. N'étant pas "maître-de­ science" je ne saurais choisir entre le "maitre-de-terre" et le "Iamarque", même si ce dernier a été formé à partir du radical'peullaam- (réduit, après une rasade de vin de palme, à lam- par .le sérèr�) dénotant l'idée de commandement, �ur lequel l'helleniste a greffé le suffixede même sens ; le choix est d'autant plus malaisé que dans un poème il fait allusion à "une nation nation". Le poète n'a pas seulement créé, il a: aussi traduit en français des ballades (à partir du peul et-du khassonké) et des poèmes (bambara et bantou). Je n'aurais pas perdu des hivernages à essayer d'expliquer ce qu'est.la "boule", que l'on malaxe dans l'eau à laquelle est ajouté du .lait, si j'avais lu les poèmes. Non, il n'y a pas tialit, et, à Qéfaut d'un Iivre­ sésame, c'est l'eau crémeuse que l'auteur offre au lecteur, en cette ère où le plus-que-frèreignore par quoi elle sera remplacée . Niamey, AoQt 1995 Diouldé LAYA 10 AVERTISSEMENT Cètte étude a été rédigée pour l'essentiel depuis 1982. Certaines hypothèses, analyses ou positions relatives à des données culturelles qui, à l'époque, avaient un caractère novateur, sont aujourd'hui plus largement partagées. C'est aussi, peut-être, un mérite. Dans tous les cas cela n'enlève rien à l'intérêt du document comme projet de grille de lecture des passages de l'œuvre poétique de L. Senghor posés en hors-texte. Sauf indication contraire, toutes ces citations, poèmes ou vers de l'écrivain, sont tirés de l'ouvrage publié en 1990 aux Editions du Seuil sous le titre« Œuvre poétique». Les extraits les plus remarquables sont suivis de l'indicatif (L.S.lOP 27) pour: «Léopold Senghor 1 Œuvre poétique, page 27 ». L'auteur exprime sa vive gratitude pour l'aimable autorisation de reproduire ces extraits. La transcription des termes locaux a été«francisée ». Ce choix a aussi motivé l'absence des textes en langues nationales. Il faut espérer qu'il sera possible de les publier ultérieurement, en édition bilingue. Outre les Archives Culturelles du Sénégal (ACS), le Centre d'Etude des Civilisations (CEC) et les informateurs privés, il faut mentionner la contribution significative de Marne Ngor Fayeet Mamadou Sané, tous deux enquêteurs. L'un a enregistré, entre autres, la cérémonie de saltiguis les 12 et 13 mai 1979 à, Ngalagne-a-Kop, Département de Fatick. L'autre a transcrit et traduit du manding le récit de la bataille du Tourban. La couverture porte l'oeuvre du peintre éthiopien ZerihunYetmgeta «Perspective ». Alors que le «jeu d'échec » représente généralement un combat entre les forces des ténèbres et celles de la lumière pour dominer le monde, il signifie pour Zerihun (qui en a fait une œuvre) l'union de toutes les nations africaines, la préservation de leur culture traditionnelle et de leur histoire. Cette pensée est (encore) mieux reflétéedans «Perspective ». Les Africains y sont représentés par des cavaliers armés de lances, unis dans le combat pour un même objectif: un futur meilleur symbolisé par le soleil placé au centre ». (D'après Elisabeth Biasio : «The hidden reality, three contemporary Ethiopian artists ». Ethnological Museum of the University of Zurich, 1989, p. 93). Zerihun est grand lauréat (de la Biennale) de DAK'ART 92 Il INTRODUCTION "Les peuples qui n'ont plus de légendes sont condamnés à mourir de froid". La Tour du Pin. Cet ouvrage est un collage de motifs poétiques sur fond de mythes, de légendes et de contes populaires. C'est un agencement de poèmes et de récits oraux fixésici, pour que "les paroles ne pourrissent pas", dit un proverbe peul. Il comprend

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