Prohlašuji, že jsem diplomouvou práci vypracoval samostatně s využitím uvedených pramenů a literatury, a že se elektronická verze práce shoduje s verzí tištěnou. Brno, 30. červen 2009 ___________________ 1 Je tiens tout d’abord à remercier Dieu pour me permettre de faire ce que je veux, je remercie ma famille. Je remercie Madame Alena Polická, professeur de linguistique française à la Faculté de Lettres à Brno, d’avoir accepté la direction de ma recherche ainsi que de ces remarques et conseils utiles; je remercie Monsieur Jean-Pierre Goudaillier, professeur de linguistique a l’Université René Descartes, Sorbonne, Paris 5; Roland Laffitte et SELEFA; Michelle Auzanneau, professeur de linguistique a l’Université René Descartes, Sorbonne, Paris 5. Dédié à toutes les personnes qui me soutiennent depuis le début, depuis maintenant, depuis après, mes amis et mes proches : Iris Mastronardi, Lisa Meyer, Jean-Baptiste Prébot, David Karapetyan, Brice Augustyn, Nadya Kooli, Valentina Delikontanti, Stéphane Matcheu, Julien Tisserand, Phillipe Currat, Marco Lagroy, Rémi Carparros, Sophie Pieck, Philippe Breuil, Jessica Maktoum, Mathieu Hecquet, Justine Brault, Dimitra,Yassin, Aladin, Jack, Mathieu, Dominic, Abdulay, Bnjamine, Mohammad, Antoine, Jérome, Tanguy, Jean-Michel, Ana, Marine, Lilja, Marcela Finotti, Tatana Kataeva, Shehir et Inés Abouzzid; Filip Hladík, Marek Žižlavský, Adam Prajs, Jiří Brzobohatý, Jiří Marek, Honza Matějka, Dalibor, Samuel, Shage, Irena Satkeová, Karolina Valešová, Yvonna Exlerová 2 Table de matières Introduction................................................................................................................................4 I. Qu’est-ce que la langue des jeunes ?.....................................................................7 1. L ‘émergence d’un parler identitaire...................................................................7 2. La langue des jeunes dans les médias.................................................................9 3. Différences dans les pratiques linguistiques des élèves en milieux populaire et pratiques linguistiques scolaires........................................................................11 II. La présence des mots arabes dans la langue des jeunes....................................13 1. À l’origine de la langue arabe...........................................................................13 2. La place de la langue arabe dans la société française.......................................14 3. Choix des termes étudiés: attestations lexicographiques..................................16 III. Méthodologie de la recherche..............................................................................18 1. Choix du corpus et du terrain 2. Déroulement de la recherche.............................................................................18 3. Commentairs préliminaires...............................................................................21 IV. Analyse des résultats.............................................................................................24 1. Variables sociolinguistiques observées.............................................................24 2. Analyse des hypothèses....................................................................................27 3. Rap ancré dans un espace urbain......................................................................32 4. Origine ? De la banlieue....................................................................................33 Conclusion............................................................................................................................... 36 Annexes....................................................................................................................................43 3 Introduction « Je m’en fou des politicos des énarques, des langages des dicos, moi je vous nargues avec mon argot 1 » L’étude suivante tend à synthétiser quelques résultats d’une période de deux ans d’observations sur le terrain et d’un travail documenté de différentes sources sociolinguistiques. Ainsi, notre enquête portera sur les représentations des arabismes dans la langue des jeunes dans un milieu urbain déterminé: Vitry -sur –Seine (94) qui se trouve en banlieue sud de Paris. Le choix de la problématique a été inspiré par la période de notre vie passée au Maghreb (Tunisie) et sur le lieu de l’enquête (Vitry sur Seine). Nous avons donc vécu diverses interactions sociales et nous avons crée de forts liens amicaux dans des groupes de pairs. Nous avons réussi lors de l’enquête à ne pas être considéré comme l’observateur, et cela nous a permis d’obtenir des réponses spontanées et franches. En parallèle, c’était l’opportunité de participer au programme Erasmus pendant l’année scolaire 2007/2008 dans le cadre de notre mémoire en science du langage à l’université René Descartes - Paris 5. C’est notamment le cours d’« Argotologie générale » du professeur Jean-Pierre Goudaillier, le cours intitulé « La langue dans les villes » de Madame Michelle Auzanneau ainsi que les apports de «Sociolinguistique» de Madame Caroline Juillard qui nous ont aidés le plus dans la préparation théorique de notre recherche. Notre sujet est non seulement personnel, mais il est avant tout actuel, car il fait partie de la vie quotidienne et il est directement et indirectement traité par les médias, ainsi que par de nombreux sociologues et sociolinguistes. Dans une société pluriethnique, les fréquents contacts interculturels permettent d’aborder plusieurs interprétations de notre sujet. Nous nous proposons d’envisager la place des arabismes dans la langue des jeunes comme un lieu d’élaboration d’une identité spécifique. Nous nous appuyerons ensuite sur les résultats de notre enquête, qui a été menée en novembre 2008 à Vitry-sur-Seine. Néanmoins, notre travail se place dans une optique de la synchronie dynamique et nous admettons que nos résultats peuvent avoir un caractère temporaire. En effet, l’évolution d’une langue est permanente et certains mots meurent souvent avant d’avoir vécu. Cette évolution est influencée par le mouvement perpétuel des 1 Rohff, l´album La Fierté Des Nôtres, 2004 http://www.lavi2rue.com/lyrics/paroles-rohff-apparences-trompeuses-4141.html 4 situations et des images, ainsi que par la volonté des locuteurs de toujours inventer des mots nouveaux pour ne pas être compris par les autres et pour s’en démarquer absolument. L’apparition des termes arabes dans la langue des jeunes, influence-t-elle-la perception de la langue des jeunes en public? Nous présupposons que les locuteurs d’origine maghrébine, ainsi que les locuteurs des milieux « défavorisés » (par exemple, pour notre terrain concret, de la cité Balzac) et les fans du rap vont connaitre la plupart des termes. L’âge et le sexe vont jouer un rôle important dans les réponses, ainsi que l’origine. Nous voudrions démontrer que les Français utilisent moins d’arabisme que les Français et les francophones d‘origine étrangère et que les enquêtés bilingues qui vivent en France reprennent les termes de leur entourage. Parmi les termes de l’enquête, il y en a certains qui sont assez connus et utilisés, ainsi que des termes littéraires2 et d’autres qui sont marginaux ou particuliers pour un cercle restreint. En parallèle, nous allons observer à quel point la présence des arabismes dans certaines chansons rap contribue à la diffusion de ce phénomène en public. Dans la partie théorique, nous présenterons la méthodologie de la recherche de l´ nous décrirons le déroulement de l’enquête dans ses enjeux liés à notre problématique, et nous présenterons ensuite les résultats obtenus. L’influence des arabismes est-elle si importante pour justifier le propos ironique de Sefyu dans l’une de ses chansons rap : « La culture française a bronzé, des jeunes du quartier ont monté leur société 3 » ? 2 Nous considerons ainsi les termes harki et bled. Ce sont les seules expressions de notre enquête qui sont présentes dans les dictionnaires le Petit Robert et le Trésor de la Langue Francaise (Voir le tableau 18 dans l´Annexe). 3 SEFYU, chanson « Journal », l´album Suis-je le gardien de mon frère?, 2008 5 I. Qu’est-ce que la langue des jeunes ? 1. L’émergence d’un parler identitaire « La langue des jeunes » ou bien « langage de banlieue et des cités » est devenu depuis deux décennies un phénomène linguistique, qui reflète avant tout l’évolution de la société. Opposée à une vision normative du français standard, où la norme est basée sur l’écrit, la langue des jeunes se caractérise surtout par l’oralité. Au contraire du français normé ou administratif, qui reste indispensable pour le monde du travail, la langue des jeunes n’est pas autant limité par des règles et subit une évolution perpétuelle. Aucune langue n’est alors homogène et chacune subit des variations en diachronie et en synchronie. Le terme « langage des jeunes » réunit plusieurs termes populaires ou scientifiques, tels que « langue marginale », « langue vernaculaire » ou « la langue véhiculaire » 4, et possède plusieurs fonctions, dont la plus importante est la fonction identitaire. Nous ne pouvons pas dans ce cas considérer la langue des jeunes comme une langue inférieure, car il s’agit simplement d’une variante du français, qui a le même droit d’exister que tous les autres dialectes, sociolectes ou langues minoritaires. Pour commencer, il faut d’abord se poser la question, « la langue des jeunes », porte- elle bien son nom? Le phénomène du langage des jeunes a été étudié par de nombreux linguistes et sociolinguistes
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