Notre couverture : Épreuve d'action de la Société - Financière Lorraine, par A. Decaris. PONT-A-MOUSSON (1918-1939) PUBLICATIONS DE LA SORBONNE Série « N. S. Recherches » - 40 Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne PONT - A - MOUSSON (1918-1939) STRATÉGIES INDUSTRIELLES D'UNE DYNASTIE LORRAINE par Alain BAUDANT 1980 14, rue Cujas, 75005 Paris La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que c les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droits ou ayants-cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. Printed in France Je dédie ce livre A ma femme Sabine et à mes enfants. C'est leur amour et leur compréhension qui l'ont rendu possible. A mes parents. L'effort dont il est le fruit est à l'exemple de leur vie. A tous mes maîtres, et surtout à M. André Guerlin pour sa très précieuse affection. Cette thèse doit d'exister à M. Roger Martin et à M. Roger Fauroux, Président d'Honneur et Président-Directeur Général de la Compagnie de Saint-Gobain-Pont-à-Mousson. Je ne pense pas mal interpréter leur pensée en disant qu'ils ont souhaité, en proposant à l'enquête historique le passé de l'un des principaux groupes industriels européens, contribuer à l'étude générale des origines et des modes de développement de la grande entreprise en France. Le passé des deux cellules originelles du Groupe actuel soutient cette ambition. Par leur politique industrielle et commer- ciale, par la place qu'occupe l'exportation dans leurs stratégies, Pont-à-Mousson comme Saint-Gobain présentent, dès le XIXe siècle, tous les caractères de la modernité. Leurs préoccupations d'alors sont aussi celles des industriels contemporains. Pour souligner le caractère exemplaire de leur démarche, M. Roger Martin et M. Roger Fauroux l'ont inscrite dans le cadre universitaire. Tout en me laissant une liberté de recherche et d'analyse absolue, ils m'ont apporté une assistance matérielle sans restrictions. Ils m'ont ainsi offert la chance rare de pouvoir exploiter un fonds d'archives remarquable en qualité en n'ayant d'autre souci que celui de l'étude. J'ai essayé de répondre à leur projet par une constante exigence intellectuelle, pensant que c'était ainsi réellement leur exprimer mes sentiments de profonde reconnaissance. M. Jean Bouvier, Professeur à l'Université de Paris I Panthéon- Sorbonne m'a chargé de donner corps à cette volonté de rénover les relations entre la Recherche Historique et l'Industrie. Son atten- tion, ses encouragements ne m'ont jamais manqué. J'ai toujours pris plaisir à le tenir exactement informé de l'évolution de mes travaux. Je prends un grand plaisir à lui dire, aujourd'hui, que je suis heureux des hasards qui nous ont fait nous rencontrer, de la possibilité qu'il m'a donnée de travailler sous sa direction, et fier de la confiance qu'il m'a marquée dès le premier instant. J'ai trouvé à l'intérieur du Groupe Saint-Gobain-Pont-à-Mousson un très large esprit de coopération. Le Secrétariat Général, puis la Direction de la Communication m'ont accueilli, M. Arnaud de Villepin et M. Jean-Jacques Faust m'ont apporté l'aide de leurs services et plus encore, un appui moral permanent. Je me fais un très agréable devoir de les remercier pour l'intérêt qu'ils ont pris à mes recherches et la sollicitude dont ils les ont entourées. Mon intégration au sein de la Compagnie de Saint-Gobain- Pont-à-Mousson m'a permis de nouer de nombreux liens d'amitié, de contracter de nombreuses dettes. J'ai une reconnaissance tout parti- culièrement amicale pour M. Maurice Hamon, chef du Service des Archives, dont le soin, la diligence, la fine et profonde connaissance de l'Histoire et du public de l'Histoire, l'équipe efficace qu'il a su grouper autour de lui ont créé les excellentes conditions de travail dont j'ai bénéficié ; pour M. Louis Haite, Ingénieur en retraite des Fonderies de Pont-à-Mousson, qui, avec une disponibilité de tous tes instants, a accepté d'être mon professeur de fonderie ; pour M. Michaël Rust, pionnier des archives de Pont-à-Mousson, et M. François Labadens, lecteur sévère mais toujours constructif de la thèse en gestation. J'ai eu de longues et très fructueuses discussions de travail avec M. Léon Songeur, ancien Directeur Financier et avec M. René Favier, ancien Directeur Commercial de Pont-à-Mousson. Je tiens à leur exprimer ma gratitude pour l'accueil si ouvert qu'ils m'ont toujours réservé. Mais j'ai garde d'oublier, parmi tous ceux qui, par leurs souvenirs ou leurs compétences techniques ont contribué à la maturation de mes recherches, M. Philippe d'Abzac, M. Miguel Doze, M. Daniel Baranes. En ,me permettant de visiter ses usines Pont-à-Mousson S.A. m'a permis d'accéder à l'indispensable saisie intuitive du phénomène industriel. J'ai travaillé sur son passé avec passion, ayant très vite compris que son passé était lui-même l'œuvre d'une passion. PROLOGUE HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE « 'Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé'. Et cependant le passé, bien que par nature susceptible d'être modifié, n'avait jamais été retouché. La vérité actuelle, quelle qu'elle fût, était vraie d'un infini à un autre infini. C'était tout à fait simple. Ce qu'il fallait à chacun, c'était avoir en mémoire une inter- minable série de victoires. Cela s'appelait ' Contrôle de la Réalité '. » George ORWELL 1984 l, « Il est bien rare que je critique le passé. Je ne m'occupe jamais que de l'avenir. » Camille CAVALLIER, Sagesse du Chef2. 1. Georges Orwell, 1984. Paris, Gallimard, 1950, Folio, p. 54. 2. Camille Cavallier, Sagesse du Chef. Lettres et notes inédites de Camille Cavallier. Les Éditions du Raisin, 1937, p. 13. L'historiographie a laissé à l'historien de Pont-à-Mousson de nombreux monuments. Leur intérêt ne peut être sans injustice sous- estimé. Les pieuses pensées qui les ont édifiés ont, en effet, recueilli auprès des acteurs eux-mêmes des souvenirs et des informations qui suppléent, dans bien des cas, aux lacunes des archives, et qui, pour l'histoire des origines notamment, ont valeur de documents. Quand les documents existaient, elles les ont colligés, protégés : la consti- tution, au château d'Ars, près de La Châtre, dans l'Indre, de l'extraordinaire fonds d'archives qui nous a été confié est contem- poraine de l'élaboration du premier historique de Pont-à-Mousson. Leur piété, mais aussi leur sensibilité au passé ont conduit les auteurs de ces différents ouvrages à rechercher et à conserver non seulement les écrits, mais aussi les plans et, mieux encore, les photographies. Nous devons à leur travail une trame très précise de l'histoire de Pont-à-Mousson jusqu'en 1914 1. La création de la société de Pont-à-Mousson est liée à la décou- verte au cours des travaux de terrassement du chemin de fer de Frouard à Metz, effectués par l'entreprise Gérard de Nancy, de minerai de fer à Marbache. La société Gérard et Cic est constituée, le 5 juin 1856, pour exploiter la concession. Le 19 juillet 1856, la Société Mansuy et Cie lui succède. C'est Frédéric Mansuy, gérant de la Société Métallurgique Nancéenne qui fait décider le 14 août 1856 la cons- truction, à Pont-à-Mousson, de l'usine de transformation du minerai de Marbache, et qui introduit les Sarrois Haldy et Schmidbom dans le capital de la société. La société fait de mauvaises affaires. Elle est liquidée le 16 janvier 1862 et adjugée, définitivement, le 3 décembre 1862, à un groupe composé des Sarrois Haldy, Schmidborn et Roechling Frères, et de Xavier Rogé, de M. Lenglet, banquier à Nancy, et de Frédéric Mansuy. Dans la nouvelle société, les intérêts sarrois sont prédominants. Après la démission de Frédéric Mansuy, le 13 avril 1864, Émile Haldy et Charles Roechling restent seuls cogérants. Directeur de l'usine depuis 1859, Xavier Rogé, leur est adjoint, le 9 mars 1865, sans que son nom apparaisse dans la raison sociale. La nouvelle direction prend, après un voyage que Xavier Rogé et Charles Roechling font en Angleterre, en 1866, la décision capitale de faire du tuyau pour 3. Société Anonyme des Hauts-Fourneaux de Pont-à-Mousson. Historique de Pont-à- Mousson, 1856-1926. Nancy, Royer et Cie, 1926. adduction d'eau et de gaz la principale fabrication de l'usine de Pont-à-Mousson. Depuis la guerre 1870-1871, la prédominance des intérêts sarrois entrave le développement de la société. En juillet 1886, la ville du Havre « trop patriote pour permettre à une société alle- mande l'exécution d'importants travaux municipaux » n'admet pas Pont-à-Mousson à soumissionner. Aussi les 7 et 13 août 1886, la société en commandite Haldy-Roechling et Cie devient-elle la Société Anonyme des Hauts-Fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson, nouvelle raison sociale sous laquelle commence la francisation du capital.
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