PUBLIER]…[EXPOSER Les pratiques éditoriales et la question de l’exposition 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 PUBLIER]…[EXPOSER 1 1 1 1 1 1 Les pratiques éditoriales et la question de l’exposition 1 1 1 1 1 1 1 1 sous la direction de clémentine mélois 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 3 1 1 1 1 anne mœglin-delcrOIX publier]…[exposer 1 1 1 1 1 1 2011-2012 3 3 1 1 2 ÉCOLE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS DE NÎMES 3 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Clémentine Mélois Introduction 6 Anne Mœglin-Delcroix Le livre d’artiste et la question de l’exposition 13 Jérôme Dupeyrat Publier et exposer – Exposer et publier 31 Éric Watier Copier n’est pas voler 49 Monotone Lab (Éric Watier) 63 Françoise Lonardoni Objets de vitrine et de curiosité 81 Stéphane Le Mercier Sans titre, tout support 93 Leszek Brogowski Le livre d’artiste et le discours de l’exposition 107 Roberto Martinez Révolution(s) 133 Clémentine Mélois Multiple territoire 151 Laura Safred L’exposition du livre d’artiste : point d’intersection entre langage typographique et numérique 161 Guy Dugas Littérature publiée, littérature exposée 169 Les débats 179 sommaire Les auteurs 191 5 3 5 Clémentine Mélois publier]…[exposer : introduction c Cet ouvrage regroupe les puyant sur sa définition, nous avons choisi tels que le Pop Art, la poésie visuelle, œuvres ont l’apparence d’éditions que textes des intervenants du de consacrer ce colloque au livre d’artiste. Fluxus, l’art minimal et conceptuel), le l’on pourrait trouver dans n’importe quelle colloque « Publier/Exposer », livre d’artiste est une forme d’expression librairie et sont imprimées en édition organisé par l’École Supé- Ce parti une fois adopté, il nous a paru né- nouvelle, où l’artiste prend le livre comme souvent non limitée, chaque exemplaire rieure des Beaux-Arts de Nîmes les 18 et cessaire d’élargir le champ de la réflexion support d’un travail artistique et assume étant néanmoins un « original reproduc- 19 octobre 2011 au Carré d’Art. Ce col- et de nous poser la question de l’exposi- seul sa conception. Ce genre de publica- tible ». Ces pratiques éditoriales sont ainsi loque a été pensé en lien avec le projet tion de ces pratiques. Les différents inter- tion se distingue des livres de bibliophilie et avant tout un moyen de s’affranchir pédagogique développé au sein de l’ate- venants, acteurs majeurs des « pratiques traditionnels, ouvrages luxueux mettant des règles du marché de l’art. Les condi- LOIS lier d’édition de l’École depuis plusieurs éditoriales » en Europe, ont, au cours de en œuvre des moyens volontairement arti- tions de leur diffusion, en particulier les MÉ E années. deux journées, développé leur point de sanaux tels que la gravure, la typographie notions de don et d’échange, tiennent N I vue d’artiste, d’universitaire, de conser- au plomb, l’art de la reliure. Au contraire, une place importante dans le choix fait NT La définition même des « pratiques édito- vateur de bibliothèque ou d’éditeur dans le livre d’artiste se rapproche le plus pos- par les artistes d’utiliser le livre : « Quand E ÉM L riales » concernées par ce projet, maintes des contributions qui ont donné lieu à sible, du moins dans son aspect extérieur, quelqu’un s’empare de la forme du livre C R A fois débattue, est encore aujourd’hui su- des échanges enthousiastes et des débats d’une édition « ordinaire ». La forme est et essaye de le faire fonctionner selon les P jette à controverse. Deux productions dis- d’une grande richesse. mise au service d’une idée, d’un sens, règles du marché de l’art, ce n’est pas un N IO tinctes s’opposent : d’un côté le « livre de dont l’édition est le support. Les artistes livre d’artiste. Le livre d’artiste, c’est l’in- CT U peintre » ou « livre illustré » de la biblio- Précisons en quelques mots quelle concep- utilisent pour cela les moyens de produc- verse : c’est quand l’artiste essaye de dé- D philie traditionnelle, de l’autre le « livre tion des pratiques éditoriales nous avons tion peu coûteux qui sont à leur portée : placer sa pratique dans la culture du livre ro NT I publier]…[exposer d’artiste » étudié par Anne Mœglin- choisi de considérer en privilégiant le livre stencil, photocopie, offset dans les années – bibliothèque, librairie, etc. », explique Delcroix dans son ouvrage de référence d’artiste. Apparu au début des années 1960, impression ou support numérique, Leszek Brogowski. Ainsi compris, l’impri- 3 m 6 Esthétique du livre d’artiste. En nous ap- 1960 (en relation avec des mouvements voire dématérialisation aujourd’hui. Ces mé d’artiste est un moyen de s’affranchir 7 des circuits traditionnels de l’art, d’échap- plonge les livres d’artistes ». Selon lui, « le per à l’exposition institutionnelle. Car le livre d’artiste apparaît depuis une cin- livre comporte en lui-même son propre quantaine d’années comme un courant mode d’exposition, sa propre institution : d’air libérateur des contraintes imposées l’exposition commence au moment où l’on par le discours et la pratique de l’expo- ouvre le livre. Se pose alors avec d’autant sition ». Il distingue l’exposition comme plus de force la question de la pertinence institution de l’exposition comme fonc- d’exposer le livre et du risque « d’exposer tion en se référant à Michel Foucault : « Ce l’exposition » pour reprendre l’expression qu’on appelle généralement “institution”, de Roberto Martinez. c’est tout comportement plus ou moins contraint, appris. Tout ce qui, dans une C’est dans cette perspective qu’Anne société, fonctionne comme système de Mœglin-Delcroix s’interroge sur la contrainte, sans être énoncé, bref, tout le « spectacularisation » qui affecte depuis social non discursif, c’est l’institution ». peu le livre d’artiste : elle va de pair avec sa Brogowski considère la publication d’ar- « bibliophilisation », encouragée par cer- tiste comme une « modalité alternative tains éditeurs, parfois acceptée par l’artiste d’institution de l’art ». lui-même, et elle fait perdre au livre ses caractéristiques principales et sa spécifi- Jérôme Dupeyrat distingue lui aussi cité. Chez les « pionniers » des années 1960 l’exposition comme institution de l’expo- Colloque en effet, « le livre permettait de se passer sition comme fonction, « fonction que les Pour Roberto Martinez, publier et expo- Publier/Exposer, de l’exposition, il cherchait à la rempla- livres d’artistes mettent en œuvre dans ser vont de pair et sont deux termes qui 18-19 octobre 2011, cer, et mettait par là-même en question le la mesure où ils permettent une visibilité se répondent. S’interrogeant sans cesse Carré d’Art, Nîmes pouvoir des institutions tout en inventant et une diffusion de l’art sous une forme sur « les lieux d’utopie réalisables », il crée pour l’artiste un moyen de diffuser son spécifique, par les moyens du livre et de en 1996 le mot « allotopie », à la fois mot travail sous la forme d’une œuvre. » Elle la page, ou en tout cas de l’imprimé et de et œuvre « pour qualifier des pratiques mêmes des fichiers à imprimer. « L’écono- ajoute que, de ce point de vue, « exposer la reproductibilité ». Publication et expo- artistiques autres que celles habituellement mie numérique est une économie où les un livre est évidemment une contradiction sition s’engagent par là dans une relation visibles dans le monde de l’art ». Pour lui, objets sont totalement disponibles et où, LOIS dans les termes. Pas seulement parce qu’un critique réciproque. Dupeyrat analyse cer- le livre « en a fait partie comme un espace dans un même temps, ils peuvent faire MÉ E livre est fait pour être lu, mais parce qu’un taines productions artistiques assumant d’exposition », mais les notions « d’auteur, l’objet de matérialisations toujours singu- N I livre est dans un rapport contradictoire à cette double fonction (chez Simon Star- de circulation, de gratuité, de flux…[l’]ont lières et toujours illimitées. C’est par l’im- NT l’exposition (l’expérience de l’exposition) ling) ou l’exposition comme « produit dé- orienté vers des matérialités différentes. » pression que se reconstitue l’authenticité E ÉM L en général ; le livre est un autre mode (à rivé de l’édition » (chez Éric Watier et chez Ces questionnements conduisent sa pratique de l’œuvre. Une authenticité non exclu- C R A la fois plus logique et plus sensible, tactile Mirtha Dermisache en collaboration avec vers d’autres espaces d’expérimentation (ré- sive, puisque toujours rejouée à chaque P même) de mise à disposition ». Florent Fajole) : « Un livre démembré peut seaux sociaux, collages urbains, etc.). nouvelle impression », explique-t-il.
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