Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques Archives 18-19 | 1997 Inventaire des archives de Robert Mandrou Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/ccrh/2544 DOI : 10.4000/ccrh.2544 ISSN : 1760-7906 Éditeur Centre de recherches historiques - EHESS Édition imprimée Date de publication : 10 octobre 1997 ISSN : 0990-9141 Référence électronique Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 18-19 | 1997, « Inventaire des archives de Robert Mandrou » [En ligne], mis en ligne le 19 février 2009, consulté le 25 janvier 2021. URL : http:// journals.openedition.org/ccrh/2544 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ccrh.2544 Ce document a été généré automatiquement le 25 janvier 2021. Article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle. 1 SOMMAIRE Avertissement Nicole Fouché Avant-propos. L'âge de raison Lucette Valensi Introduction. Les archives de Robert Mandrou. « Une totalité vivante par la multiplicité ordonnée des plans et des abords » Brigitte Mazon Inventaire sommaire Brigitte Mazon et Marie-Annick Morisson Annexes Marie-Annick Morisson Bibliographie Marie-Annick Morisson Témoignages Le 27 juin 1995 Christiane Mandrou Un inspirateur Philippe Joutard Il y a tout juste trente ans… Henriette Asséo Une expérience intellectuelle Arlette Farge À Nanterre-paris X Jean Lecuir Propositions et analyses La sorcellerie ou les vertus de la discorde en histoire. Réception et influence de Magistrats et sorciers en France au XVIIe siècle Sophie Houdard Jurisprudence et sorciers Jean-François Chassaing Préface à la traduction allemande des Fugger. Version française Étienne François République des lettres, intellectuels laïcs et mécénat princier Roger Chartier À la redécouverte de la bibliothèque bleue de Troyes Catherine Velay-Vallantin Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 18-19 | 1997 2 Avertissement Nicole Fouché 1 En cette fin d'année 1997, les Cahiers du Centre de recherches historiques sont heureux de pouvoir enfin mettre à la disposition des lecteurs, des chercheurs et des étudiants le magnifique inventaire des archives personnelles de Robert Mandrou réalisé par Brigitte Mazon et Marie-Annick Morisson. Il est accompagné de témoignages et d'articles scientifiques. Cet ensemble paraît sous la forme d'un numéro double des Cahiers du CRH : no 18-19, avril-octobre 1997. Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 18-19 | 1997 3 Avant-propos. L'âge de raison Lucette Valensi 1 Le Centre de recherches historiques atteint l'âge de raison. Cinquante ans de projets collectifs, de recherches coordonnées, de travaux orchestrés ; autant d'enquêtes individuelles. Cinquante ans de réflexion sur le métier d'historien et son renouvellement. Cinquante ans de confrontations avec les historiens des autres institutions, français ou étrangers. Les résultats sont connus : ils ont fait l'objet d'enseignements divers, ils ont surtout été publiés. Mais le travail livré au public est dépouillé de ses échafaudages. Le long labeur de l'artisan ne laisse que peu de traces. Les ressources mises en œuvre, intellectuelles autant que sociales, apparaissent en partie dans les notes ou dans les paratextes, mais en partie seulement. Et qu'en est-il des projets non aboutis, des expériences avortées ? Beaucoup nous échappe de la pratique du métier. 2 Prenant la direction du CRH en 1992, j'ai voulu en évaluer le patrimoine. M'ont alors frappée la netteté d'un style, d'une exigence, d'un effort partagés, mais aussi la progressive érosion de nos rapports avec les fondateurs. D'où venaient-ils et qu'avaient-ils voulu faire ensemble ? Qu'est-ce qui les avait unis ou séparés ? Les protagonistes n'étaient plus parmi nous pour le dire. Les archives du centre n'avaient pas été réunies. On lança donc un appel parmi les anciens et leurs proches, et les premières réponses vinrent pleinement satisfaire notre attente : aux archives de Robert Mandrou, dont on peut aujourd'hui mesurer l'immense richesse, devait bientôt s'ajouter le fonds Philippe Ariès, en cours de constitution. Correspondances, rapports divers, brouillons, notes de cours et de lecture permettent de restituer l'activité, les méthodes, les attentes propre à chacun d'eux, mais aussi le milieu où ils se sont insérés. Ces fonds rendront possible, un jour, une histoire de nos pratiques, de nos alliances et de nos conflits. 3 Ceux qu'a connus Robert Mandrou à la VIe section de l'EPHE seront évoqués dans ce recueil. La génération suivante, la mienne, n'a pas à épouser les querelles des anciens. Pour ce qui me concerne, spécialiste d'histoire sociale, mais là-bas, en terre d'Islam, je sais ce que je dois à Robert Mandrou, pourtant historien de la France et de l'Europe moderne : un immense élargissement du domaine de l'historien ; l'invention de nouvelles archives ; l'investigation d'objets de recherche nouveaux, qu'il eut l'audace Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 18-19 | 1997 4 de poser comme légitimes. S'il fallait n'en retenir que deux, j'évoquerais le choc salutaire produit, en 1964, par la lecture du livre intitulé De la culture populaire aux XVIIe et XVIIIe siècles. La Bibliothèque bleue de Troyes et, quatre ans plus tard, celle de Magistrats et sorciers au XVIIe siècle. Robert Mandrou aura marqué notre discipline d'une empreinte durable. Il suffit d'entrer dans une librairie universitaire pour y trouver exposés ses livres désormais classiques ; de fréquenter les grandes bibliothèques étrangères pour y voir au grand complet, en français ou en traduction, en version originale ou en réédition, une œuvre qui se déploie sur près de trente ans, de 1958 à 1985. Œuvre d'un précurseur qui a su inspirer à son tour les recherches fécondes d'historiens ultérieurs : il était nécessaire de se donner les moyens d'en mieux comprendre la genèse, et de rendre à Robert Mandrou la place qui lui revient parmi les pionniers de notre École. 4 Christiane Mandrou, contactée par Catherine Velay-Vallantin, encouragée par Étienne François, consentit à nous confier les archives de l'historien, qui fut aussi éditeur, administrateur, et témoin engagé de son temps. Exprimons-lui ici notre très profonde gratitude. Elle va aussi à Jean-François Mandrou, fils aîné de Robert, qui proposait bientôt de nous remettre des papiers plus anciens. De Berlin, Étienne François, de Haïfa, Myriam Yardeni, envoyèrent d'un même mouvement la correspondance qu'ils avaient échangée avec le maître. Celui-ci, surtout, prenait note de toutes ses activités et en conservait la trace. Nous voici donc en possession d'un ensemble d'une diversité et d'une richesse exceptionnelles, qui pose les fondations d'un travail encore à faire… Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 18-19 | 1997 5 Introduction. Les archives de Robert Mandrou. « Une totalité vivante par la multiplicité ordonnée des plans et des abords » Brigitte Mazon « Ce qui dans votre livre m'a paru admirable, c'est la façon dont il fait pressentir une totalité vivante – par la multiplicité ordonnée des plans et des « abords ». D'où le sentiment qu'éprouve le lecteur, de cohérence organique, mais aussi de richesse et d'ouverture. » Lettre du 21 avril 1961 de Jean Starobinski à Robert Mandrou à propos de la publication de l'Introduction à la France moderne (1500-1640), essai de psychologie historique, Paris, Albin Michel, 1961. 1 Les papiers de Robert Mandrou présentent, après leur regroupement géographique et l'organisation matérielle du fonds, un ordonnancement naturel qui, à l'échelle de l'individu, évoque à son tour cette « totalité vivante » décrite par Jean Starobinski à propos de l'Introduction à la France moderne. Nous le verrons, Robert Mandrou appliquait à la gestion de ses propres papiers la même rigueur ordonnée qu'il utilisait dans sa démarche d'historien et dans son engagement de pédagogue. Héritier1 d'un penseur de l'histoire qui a bouleversé les études historiques, Robert Mandrou ne fut pas, comme son maître Lucien Febvre, un chef d'école, mais il a appliqué et illustré magistralement les voies ouvertes par le fondateur des Annales. Dans une période qui annonçait un bouleversement des méthodes historiques, par l'organisation de vastes enquêtes collectives et l'introduction de l'usage de l'ordinateur, Robert Mandrou se présentait comme un « historien artisanal »2. De son métier d'historien ainsi conçu, il a laissé intact l'ensemble de ses outils. Il a tout conservé : ses fichiers, ses manuscrits, ses notes de cours, ses plans divers, ses agendas, son courrier. Ce fonds d'archives est, dans son Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 18-19 | 1997 6 intégralité, un témoignage exceptionnel d'un homme de science à la charnière des traditions. Éléments de biographie et de carrière 2 L'essentiel de la biographie de Robert Mandrou a déjà été donné par Philippe Joutard et Jean Lecuir dans leur introduction aux Mélanges Robert Mandrou3. Nous y renvoyons les lecteurs des Cahiers du CRH, qui y trouveront en outre des analyses qui dépassent le cadre de cette présentation. Nous n'en rappellerons ici que les principaux faits en y ajoutant toutefois quelques précisions fournies par les documents d'archives, avant d'exposer et de commenter l'architecture même du fonds. 3 Né à Paris le 31 janvier 1921, Robert Mandrou y est décédé le 25 mars 1984. Fils d'un cheminot parisien, boursier de l'enseignement public, il fit ses études secondaires à Saint-Étienne. Ses proches évoquent sa fierté de ses origines et sa fidélité morale aux engagements sociaux de son père, dont témoigne la conservation scrupuleuse qu'il a faite de ses cartes de syndicaliste ou de membre de multiples associations. De ses études secondaires, Robert Mandrou a gardé des listes d'inscription au « tableau d'honneur » et des coupures de presse concernant le palmarès du Concours général, dont il est deux fois lauréat (accessit de géographie).
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