Luigi CHERUBINI par Marc VIGNAL bleu nuit éditeur dans la même collection: 1. Alexandre BORODINE par André Lischké 32. César FRANCK par Eric Lebrun 2. Le Clavecin des Lumières par Jean-Patrice Brosse 33. Giuseppe VERDI par Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin 3. Leos JANACEK par Patrice Royer 34. Charles-Valentin ALKAN par B. François-Sappey & F. Luguenot 4. Jean SIBELIUS par Pierre Vidal 35. Francis POULENC par Isabelle Werck 5. Etienne Nicolas MÉHUL par Adélaïde de Place 36. Edvard GRIEG par Isabelle Werck 6. Gaston LITAIZE par Sébastien Durand 37. Wolgang Amadeus MOZART par Yves Jaffrès 7. Dietrich BUXTEHUDE par Eric Lebrun 38. Camille SAINT-SAËNS par Jean-Luc Caron & Gérard Denizeau 8. Guillaume LEKEU par Gilles Thieblot 39. Antonio SALIERI par Marc Vignal 9. Jan Dismas ZELENKA par Stéphan Perreau 40. Anton BRUCKNER par Jean Gallois 10. Maurice EMMANUEL par Christophe Corbier 41. Jean-Philippe RAMEAU par Jean Malignon & J.-Philippe Biojout 11. André JOLIVET par Jean-Claire Vançon 42. Christoph Willibald GLUCK par Julien Tiersot 12. Richard STRAUSS par Christian Goubault 43. Carl NIELSEN par Jean-Luc Caron 13. Alexandre P. F.BOËLY par B. François-Sappey & E. Lebrun 44. Ludwig van BEETHOVEN par Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin 14. Gaetano DONIZETTI par Gilles de Van 45. Charles GOUNOD par Yves Bruley 15. Gioachino ROSSINI par Gérard Denizeau 46. Manuel de FALLA par Gilles Thieblot 16. Antonio VIVALDI par Adélaïde de Place & Fabio Biondi 47. Charles-Marie WIDOR par Anne-Isabelle de Parcevaux 17. Edouard LALO par Gilles Thieblot 48. Ralph VAUGHAN WILLIAMS par Marc Vignal 18. Michael HAYDN par Marc Vignal 49. Entartete Musik par Elise Petit & Bruno Giner 19. Gustav MAHLER par Isabelle Werck 50. Igor STRAVINSKI par Jean Gallois 20. Sergueï RACHMANINOV par Damien Top 51. Erik SATIE par Bruno Giner 21. Frédéric CHOPIN par A. de Place & Abdel Rahman El Bacha 52. Johannes BRAHMS par Isabelle Werck 22. Heitor VILLA-LOBOS par Rémi Jacobs 53. Albert ROUSSEL par Damien Top 23. Carlo GESUALDO par Catherine Deutsch 54. Johann Sebastian BACH par Eric Lebrun 24. Le Clavecin du Roi soleil par Jean-Patrice Brosse 55. Hector BERLIOZ par Patrick Favre-Tissot-Bonvoisin 25. Franz LISZT par Isabelle Werck 57. Giovanni Pierluigi da PALESTRINA par Marie Bobillier 26. Emile GOUÉ par Damien Top 58. Gaspare SPONTINI par Patrick Barbier 27. Florent SCHMITT par Catherine Lorent 59. Claudio MONTEVERDI par Denis Morrier 28. Louis VIERNE par Franck Besingrand 60. Giacomo MEYERBEER par Violaine Anger 29. Les Véristes par Gérard Denizeau 61. Les COUPERIN par Julien Tiersot 30. Georges BIZET par Gilles Thieblot 62. Ottorino RESPIGHI par Norberto Cordisco Respighi 31. Richard WAGNER par Gérard Denizeau 63. Trouvères & Troubadours par Pierre Aubry Directrice de collection : Anne-France BOISSENIN Maquette et graphisme : Jean-Philippe BIOJOUT Edition PDF Tous droits de traduction et de reproduction réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou par- tielle faite par quelque procédé que ce soit – photographie, photocopie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre – sans le consentement des auteurs, de l’éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de Copie est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. ISSN : 1769-2571 © bleu nuit éditeur 2018 www.bne.fr Marc VIGNAL Luigi CHERUBINI collection horizons Buste de Cherubini, pour la façade de l’Opéra Garnier, par Hyacinthe-César Delmaet & Louis-Émile Durandelle, 1861-1875. BnF - Photo DR. 4 Introduction Né et solidement formé en Italie, Luigi Cherubini (1760–1842) mène à partir de 1786 toute sa carrière en France, mais dans la dernière période de sa longue exis- tence est surtout apprécié et joué en Allemagne. Dans ses années d’apprentissage puis jusqu’au début du XIXe siè- cle, il compose essentiellement des opéras, italiens puis français. Ensuite, sans tout à fait abandonner le genre, il se tourne vers la musique d’église et, de façon imprévisi- ble, vers la musique de chambre. Il voit se succéder l’Ancien Régime, puis la Révolution, le Consulat et l’Empire, années d’agitation et d’illusions perdues, enfin la Restauration et la Monarchie de Juillet, et entretient avec ces formes de gouvernement des rapports impliquant tant sa personne que sa musique. Son premier opéra fran- çais, la tragédie lyrique Démophoon (1788), échoue, alors que le deuxième, la comédie héroïque Lodoïska (1791), aux accents révolutionnaires, triomphe deux ans après la prise de la Bastille. Le mieux reçu de tous, la comédie lyrique Les deux journées (1800), met le peuple en scène tout en reflètant le rejet des extrêmes de feu le Directoire et du Consulat en ses débuts. Entre les deux, la tragédie Médée (1797) fait date tout en s’inscrivant en porte-à- faux : trop violente, au goût de certains, pour la société thermidorienne. Avec Napoléon, les relations de Cherubini sont tumultueuses. L’opéra Les Abencérages (1813) relève d’une catégorie – le Grand Opéra – apparue et encouragée sous l’Empire, mais n’obtient qu’un succès mitigé. La monarchie rétablie, sa carrière redémarre. Il compose en 1816 un Requiem à la mémoire de Louis XVI et est nommé en 1822, à bientôt 62 ans, au poste de pre- mier plan qui lui vaudra des démêlés réels ou supposés 5 avec l’élève Berlioz : celui de directeur du Conserva- toire, qu’il marque de son empreinte et occupera vingt ans, jusqu’à l’année de sa mort. La décennie 1790 est celle de la musique française de l’époque révolutionnaire, à résonance volontiers patrio- tique, voire guerrière, et dominée par l’opéra, plus préci- sément par l’opéra-comique avec dialogues parlés. Ce répertoire est-il révolutionnaire de ton ? Peut-on y déceler « la révolution dans la musique » ? Ladite décennie est aussi celle du dernier Haydn et du premier Beethoven. Or la musique faite alors à Paris, représentée principalement par Cherubini et par ses collègues et amis Etienne- 1 Cf la Nicolas Méhul (1763–1817)1 et Jean-François Le Sueur biographie qu’Adélaïde (1760–1837), tous trois un peu plus jeunes que Mozart et DE PLACE lui a consacré dans un peu plus âgés que Beethoven, tombera largement, au cette collection, XIXe siècle, dans l’ombre de celle faite à Vienne. Est-elle vol. 5, 2005. pour autant de qualité moindre ? Ce qui est sûr, c’est que ces musiques, la parisienne et la viennoise, ne sont pas assimilables. Lodoïska et La Flûte enchantée, opéras tous deux représentés en 1791, n’appartiennent pas au même monde. En histoire, en analyse, en esthétique, la norme pour la postérité sera le « classicisme viennois » et ses suites, dans le domaine instrumental en tout cas. La France des alentours de 1800 s’inscrit dans un autre courant, tout en intégrant quelques signes distinctifs venus de la cité impériale danubienne mais sans pour autant privilégier le quatuor à cordes et la symphonie. Parti de Gluck, ce courant aboutira à Weber, grand admi- rateur de Cherubini, et Berlioz, formé à l’école de l’opé- ra français. En 1802, les opéras de Cherubini prendront néanmoins racine à Vienne, influençant le Beethoven de Fidelio. Lui-même sera fort bien reçu dans cette capitale en 1805–06, avant d’être tenu en haute estime par Spohr, Mendelssohn, Schumann, Wagner ou Brahms. Cherubini facilita le travail de ses biographes en confectionnant lui-même quatre documents. Dispersés après sa mort, ils furent tous utilisés par Arthur Pougin (1834–1921) pour sa biographie fondamentale de 6 1881–82. Cherubini conserva soigneusement presque 2 Catalogue général par toutes ses œuvres, en général sous forme de manuscrits ordre chrono- autographes. Il en dressa un catalogue détaillé allant de logique des ouvrages com- 1773 à 18412, publié en 1843, un an après sa mort, par posés par moi, avec cette pré- Auguste Bottée de Toulmon (1797–1850), bibliothécaire cision : « Je du Conservatoire depuis 1831, qui dans son « Avertis- fais observer que je n’ai point sement » préalable rappela : « Cherubini avait le génie les ouvrages de l’ordre [et] ne se reposa jamais ». Et il rédigea ou marqués d’un + qui ont été per- dicta trois notices autobiographiques quant à elles dispa- dus ou compris rues3, Pougin constituant en ce qui les concerne l’unique par mon père dans une vente source. qu’il fit de toute la musique qu’il possédait. » 3 Note relative à L. Cherubini, rédigée par lui- même (peu après 1830). Notice biogra- phique sur M. Cherubini, écrite sous sa dictée par son secrétaire Alphonse de BEAUCHÈSNE en 1834. Agenda de Cherubini. Epoques à moi relatives, écrit par lui-même au fil des ans jusqu’en 1842. Profil de Cherubini. BnF - Photo DR. 7 Piazza della Signoria à Florence, par Bernardo Bellotto, 1742. Photo DR. Maison natale de Cherubini à Florence, via Fiesolana. Photo Lea Bouvier. 8 Chapitre I Une formation italienne - Londres Il voit le jour le 14 septembre 1760 à Florence, via 1 1 C’est dans Fiesolina (actuel n°22) , « si faible qu’on désespéra de le cette même conserver, cependant son état s’améliora en quelques rue, au n°12, que naquit jours » (Notice biographique). Le 15, il est baptisé (à la cinq ans plus Basilica di S. Giovanni Battista) Luigi Carlo Zenobi tôt Paolo Mascagni, Salvador Maria. Son père Bartolomeo Cherubini, musi- célèbre cien, et sa mère Verdiana Bosi ont déjà neuf enfants, et dessinateur et anatomiste. deux viendront encore. De Verdiana, disparue vers 1765, on ne sait rien, et il en va de même de presque toute la fra- trie. Bartolomeo (1726–1792) est en ses débuts, chanteur d’opéra, membre d’une troupe dans diverses villes alle- mandes puis à Florence, où il est né.
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