Diniz, Maître Du Monde !

Diniz, Maître Du Monde !

Champion de France de marche : Diniz, maître du monde ! Il nous a refait une Diniz ! Déjà détenteur du record du monde du 50 km marche, Yohann Diniz s’est emparé, ce dimanche à Arles, de la meilleure performance mondiale de tous les temps sur 20 km. Sa séance de travail d’allures, il l’a transformée en record du monde. En 1h17’02’’, il efface des tablettes les 1h17’16’’ de Vladimir Kanaykin*. Une performance stratosphérique, dans la lignée de sa démonstration des championnats d’Europe de Zurich. Ça devait être une séance d’entraînement. Vraiment. Sur la boucle de 1250 mètres à parcourir seize fois, Yohann Diniz, de retour d’un « stage fructueux » en Afrique du Sud, fait du vite- relâché-vite au cours des premiers kilomètres de ce championnat de France. Un « travail d’allures » à Arles, avant le rendez-vous de Lugano (Suisse) programmé une semaine plus tard, son premier gros objectif de la saison. Malgré un rythme irrégulier (entre cinq et huit secondes d’écart par tour), le marcheur de l’EFS Reims sent, progressivement, qu’il est sur de grosses bases sur ce tracé roulant, sans demi-tour. D’abord celles du record de France, qu’il détient en 1h17’43’’. Puis celles du record du monde, propriété de Valdimir Kanaykin depuis 2007. « Au bout de cinq kilomètres, j’étais largement plus rapide que les allures demandées, raconte le Français, au sortir de sa douche et avant de monter dans le train pour rentrer chez lui. Je me suis dit : « Ecoute, tu as un dossard donc on va changer de stratégie ! » Gilles (Rocca, son entraîneur, NDLR) m’a juste demandé de rester dans ma bulle et de continuer à rester propre techniquement. » L’impression de voler La suite est époustouflante. Passage au dixième kilomètre en 38’40 puis, au quinzième, en 58’. Yohann Diniz en a encore sous les pieds. Alors il continue à accélérer et boucle les cinq derniers kilomètres en un peu plus de dix-neuf minutes, pour franchir la ligne en 1h17’02’’. « J’avais l’impression de voler, confie-t-il. A l’arrivée, j’étais super content et ému. C’est encore un record du monde ! » Au bout du fil, il parle pourtant sur un ton égal. Il est heureux, oui, mais pas question de s’enflammer. « Je ne suis pas dans l’euphorie. En toute humilité, je sais que je suis peut-être le meilleur marcheur au monde actuellement. Mais il faut que j’arrive à monter sur un podium aux Mondiaux et aux Jeux olympiques et que j’arrête avec la poisse maintenant. Mon leitmotiv, c’est la médaille. » Il préfère retenir la présence, au bord du parcours, des trois entraîneurs qui l’ont accompagné depuis le début de sa carrière de marcheur. Dans l’ordre : Denis Langlois, Pascal Chirat et Gilles Rocca. « Ils m’ont forgé chacun à leur façon, rend hommage le désormais double recordman du monde. Cette nouvelle performance, elle leur appartient à tous les trois. » Le marcheur n’oublie pas non plus ses camarades de l’équipe de France, actuellement en République Tchèque pour le grand rendez-vous continental indoor : « C’est ma médaille pour eux ! Je suis frustré de ne pas être à Prague à leurs côtés. Un vrai collectif est né et c’est dommage que la marche ne soit pas au programme des championnats d’Europe en salle. » Un rire, puis : « Je ne peux pas apporter de breloque mais mon record fera partie du bilan de l’athlétisme du week-end ! » Un test avant Pékin La suite de son programme ? Comme prévu, Yohann Diniz sera au départ, le week-end prochain, des 20 km de Lugano. La semaine à venir sera donc l’occasion de tester son protocole de récupération, avec notamment beaucoup de natation, dans la perspective de son doublé 20 et 50 km Mondiaux de Pékin, en août prochain. Normalement, c’est en Suisse qu’il aurait dû lâcher les chevaux, après une sortie plus en contrôle à Arles. « Mais je vais changer mon fusil d’épaule, explique le protégé de Gilles Rocca. Comme je viens de faire un gros 20 km, je n’aurais peut-être pas autant envie de me dépouiller et je vais plutôt partir sur une séance à l’allure du 50 km, pour voir comment mon corps aura récupéré. » Que ceux qui croient le Rémois lèvent la main ! Florian Gaudin-Winer pour athle.fr *Les 1h16’43 du Russe Sergey Morozov, qui apparaissent actuellement comme record du monde du 20 km marche sur le site de l’IAAF, ont été invalidés officiellement à la suite du contrôle antidopage positif de ce dernier. §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§ 03.08.15 - Championnats de France des 20 km et 50 km des Marches Arles - PRO – 013 20 km Marche Route | F | 20 km Marche Route | Chr: M | 20 000 m 5/ 3éme F 1h37'47 '' MENUET Emilie Aj Blois-Onzain 041 SEF / 91 9 1h44'14 '' GUILLARD Caroline Fleury Les Aubrais Saran A VEF / 71 35 1h59'33 '' BAEZA Julie Fleury Les Aubrais Saran A ESF / 95 41 2h06'19 '' HERBERT Barbara Aj Blois-Onzain ESF / 94 20 km Marche Route M | M | 20 km Marche Route M | Chr: M | 20 000 m 26 1h39'43 '' SESTIER Anael Fleury Les Aubrais Saran A ESM / 94 27 1h40'24 '' GAUCHET Quentin Aj Blois-Onzain ESM / 93 40 1h49'04 '' GERBAUD-BLIN Pierre Ca VierzonESM / 95 §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§ Résumé du Dimanche 8 Mars Les Bleues reines d'Europe Les relayeuses du 4 x 400 m, déjà sacrées à Zurich l’an passé, ont doublé la mise ce dimanche aux championnats d’Europe en salle de Prague, pour conclure en apothéose le week-end et offrir à la France une troisième médaille d’or en trois jours. Floria Gueï, Eléa-Mariama Diarra, Agnès Raharolahy et Marie Gayot sont bien les reines du continent, et permettent à l’équipe de France de terminer à la deuxième place du classement des médailles. Le Temps Fort Pour célébrer la journée des droits de la femme, le relais 4x400 m a apporté au clan français la médaille féminine qui manquait pour conclure en apothéose. Championnes d’Europe en plein air l’été passé à Zurich, Marie Gayot, Agnès Raharolahy et Floria Gueï ont rejoué la partition avec mestria, en compagnie d’une Eléa-Mariama Diarra décomplexée. Au terme d’une course pleine de maîtrise tactique, les Bleues ont coupé la ligne en 3’31’’61 pour devancer la Grande Bretagne et la Pologne. C’est le premier titre français dans l’histoire des championnats d’Europe en salle dans cette épreuve, après le bronze obtenu à Paris en 2011 (avec déjà Marie Gayot et Floria Gueï). La brillante performance du collectif doré était pourtant loin d’être écrite d’avance. Il a fallu composer avec la frustration légitime de Marie Gayot et Floria Gueï, après leurs mésaventures lors de l’épreuve individuelle. Faire sans Muriel Hurtis, la capitaine de route des dernières saisons, aujourd’hui retraitée. Mais les Tricolores ont fait front, avec panache et sang-froid. Après l’échauffement, Djamel Boudebibah et Renaud Longuèvre les ont réunies, en cercle, pour faire corps. « C’est à vous d’écrire l’histoire et de faire rêver les gens ». Floria Gueï s’est donc élancée dans une ambiance survoltée, l’équipe tchèque ayant sur le papier des chances de briller. La Lyonnaise a parfaitement géré les bousculades au rabas, et assuré le lancement du premier étage de la fusée. « Les choses étaient très différentes par rapport à l’an passé, où je concluais. Les coaches voulaient que l’on soit polyvalentes, et il faut savoir faire le travail quelle que soit la position. J’avais un peu d’appréhension de partir avec le témoin, mais une fois le coup de pistolet donné, cela passe très vite. » Eléa-Mariama, deuxième relayeuse, prend courageusement la tête lors de son premier tour, avant de s’accrocher aux basques de la Britannique Bundy-Davies et de la Russe Renzhina qui tentaient de s’échapper, pour aller trouver Agnès Raharolay en bout de course. « On avait toutes la pression, mais moi peut-être encore plus, en savant que les filles avaient fait un gros truc à Zurich et avaient l’habitude de courir ensemble. Je sors de deux années difficiles à cause d’une mononucléose. C’est avec des moments comme ça qu’on retrouve la confiance et qu’on se remet en selle », confiait-elle. Pendant ce temps-là, Floria Gueï croise les doigts, aussi stressée que si elle devait finir. Pas très loin, Marie Gayot a « des fourmis qui montent dans les bras ». Partie en quatrième position, au cœur d’une « bagarre » dense, Agnès trouve l’ouverture dans le dernier virage. « J’étais beaucoup plus lucide qu’à Zurich. J’ai vu le trou laissé par l’Anglaise en train de craquer, et sans réfléchir, je passe. Je n’ai pas eu mal aux jambes, et je voulais absolument passer le témoin à Marie en tête », résumait la Nantaise. Lancée en pole position, Marie Gayot découvre la position de finisseuse. « Tout se bouscule dans la tête. Le regard est totalement différent sur la course. On est dans un autre monde, concentrée uniquement sur la place des filles, à se dire qu’il faudra répondre aussi bien qu’elles ». A chaque attaque, Marie répond. Les mètres rallongent, les secondes défilent toujours plus lentement quand on est dans la position du chassé. Mais Marie ne cède pas un pouce de terrain à la Grande-Bretagne, qui tente de faire les extérieurs, contrôle la Pologne, revenue en trombe.

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