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Felix Mendelssohn (1809-1847) Lieder ohne Worte - Romances sans paroles - Songs without Words 1. Andante con moto, op.19 n°1, mi majeur - E major 3’13 2. Allegretto grazioso, op.62 n°6, la majeur - A major 2’33 3. Piano agitato, op.19 n°5, fa # mineur - F-Sharp minor 3’08 4. Allegro leggiero, op.67 n°2, fa # mineur - F-Sharp minor 2’04 Félix Mendelssohn (1809-1847) - Franz Liszt (1811-1886) 5. Sonntagslied, S. 547/2, la majeur - A major 2’17 Felix Mendelssohn (1809-1847) Lieder ohne Worte - Romances sans paroles - Songs without Words 6. Venetianisches Gondellied, op.62 n°5, la mineur - A minor 2’46 7. Kinderstück, op.102 n°5, la majeur - A major 1’18 8. Nachtlied, op.71 n°6, mi majeur - E major 2’53 (poème de Joseph Eichendorff) avec Natalie Dessay, soprano Fanny Mendelssohn (1805-1847) Vier Lieder für das Pianoforte 9. Lied op.6 n°2, Allegro Vivace, si majeur - B major 4’32 Felix Mendelssohn (1809-1847) Lieder ohne Worte - Romances sans paroles - Songs without Words 10. Marche, op.62 n°3, mi mineur - E minor 3’00 11. Presto, op.67 n°4, ut majeur - C major 1’51 12. Adagio, op.53 n°4, fa majeur - F major 3’06 13. Andante tranquillo, op.67 n°3, si bémol majeur - B-Flat major 2’49 14. Allegro non troppo, op.53 n°2, mi bémol majeur - E-Flat major 2’23 15. Andante, op.38 n°2, ut mineur - C minor 2’18 16. Duetto, op.38 n°6, la bémol majeur - A-Flat major 3’15 Philippe Cassard, piano Lorsqu’en 1832 Félix Mendelssohn fait paraître chez Novello à Londres ses Melodies for the Philippe Cassard a choisi de présenter le bref Nachtlied, op.71 n°6, l’une des pages ultimes de pianoforte, Robert Schumann vient de publier ses Papillons et Frédéric Chopin, ses Études op.10 et ses Mendelssohn (1847) sur un poème d’Eichendorff, dans sa version initiale pour soprano et piano, dont premières mazurkas, tandis que Franz Liszt commence la composition de son Album d’un voyageur, l’attachante mélodie flotte sur un accompagnement syncopé. Ce lied très simple montre s’il était l’ébauche de ses Années de pèlerinage. Une telle diversité musicale dans un laps de temps aussi bref besoin que lied chanté et lied instrumental relèvent du même esprit. Entre dans cette même commu- témoigne de l’extraordinaire effervescence créatrice du premier romantisme, à l’ombre de Beethoven et nauté le lied en si majeur pour piano seul op.6 n°2 écrit en 1840 par Fanny Mendelssohn, compositrice grâce aux perfectionnements apportés aux grands instruments viennois de Graf à Vienne, anglais de prolixe et sœur surdouée d’un frère qui n’entendait pas partager sa réputation en famille. Dans cette Broadwood et français d’Érard et de Pleyel. Malgré la différence des chemins empruntés par chacun de partition alerte et fluide, la mélodie s’échappe de l’appareillage formé par les batteries omniprésentes ces musiciens et par-delà la technique pianistique qu’ils ont inventée, des convergences esthétiques de doubles croches. sont apparues çà et là, symbolisant une certaine communauté des sources d’inspiration et du lyrisme La Marche op.62 n°3 a été jouée, dans une version orchestrée par Ignaz Moschelès, lors des de l’expression. Mendelssohn a-t-il fait œuvre de pionnier dans le genre de la miniature pour le piano ? obsèques de Félix Mendelssohn en 1847. La véhémence du propos initial n’est pas sans rappeler la A l’évidence, il compte parmi les tout premiers à avoir créé l’univers poétique de la mélodie associée à marche qui ouvre la cinquième symphonie de Mahler. Avec le Spinnelied (la fileuse), Mendelssohn son accompagnement dans un même geste instrumental. Certes, Beethoven l’avait déjà expérimenté réalise un moment de pure virtuosité. Cette espèce de mouvement perpétuel en forme de rondo fait avec, par exemple, le moderato cantabile de la Sonate Pathétique, et Schubert avec l’un ou l’autre de partie des romances les plus célèbres de son auteur mais aussi les plus difficiles d’exécution. Y est ses Moments musicaux D.780. Mendelssohn, lui, a condensé le « moment » en « instant », et après opposé, à la suite, le très beethovénien adagio op.53 n°4 dont le thème élégant surnage au-dessus en avoir fixé l’idée, née peut-être d’une improvisation sous ses doigts de virtuose, il en a fait une sorte d’accords répétés donnant les harmonies pleines et entières. La romance op.67 n°3 (1845) présente de petit bijou finement ciselé. En ce sens, la désignation anglaise de « mélodies pour le piano » convient elle aussi une certaine parenté avec les derniers opus brahmsiens. Polyphonique, nourrie de belles idéalement à ces « Lieder ohne Worte », appellation sous laquelle l’éditeur Nikolaus Simrock de Bonn modulations, l’écriture du piano obéit à la formule syncopée que Brahms chérissait. Dans leur les a publiées, de même que le titre plus discutable de « romances sans paroles » néanmoins approuvé particularité intime, les deux romances op.53 n°2 et op.38 n°2 appartiennent pour ainsi dire à l’univers en 1843 par Mendelssohn lui-même dans une lettre adressée en français à ses éditeurs lyonnais. Avec schumannien. Mélodie accompagnée pour la première, à la manière d’une Étude symphonique, ou sans paroles, les lieder chez Mendelssohn répondent à des schémas souvent identiques : un thème morceau tombé du Carnaval op.9 pour la seconde, avec sa vigueur rythmique et les jeux d’échanges assez court au profil élancé, enveloppé dans une formule pianistique fortement personnalisée. Chaque en canon entre soprano et basse. Mendelssohn précurseur de Schumann ? L’admiration qu’ils avaient lied a son caractère propre et sa propre écriture. Jaillissante et en perpétuel renouvellement, l’un pour l’autre prend ici un tour réellement flagrant et combien émouvant. Lisztien par certains l’imagination mélodique qui nourrit les huit cahiers des « romances » traduit la spontanéité de l’énergie aspects, le magnifique duetto conclusif dévoile une fois encore les qualités lyriques et hédonistes de créatrice mendelssohnienne. Elle suscite des émotions variées et authentiques qui reflètent l’ambivalence ce Mendelssohn décidément plus romantique que classique. de l’âme souvent tourmentée du musicien, entre exaltation et mélancolie, comme le kaléidoscope de sa Rémi Jacobs pensée. Les romances que Philippe Cassard a sélectionnées dans les différents recueils échelonnés de 1828 à 1846, sont présentées selon un ordre harmonique progressif qui, par l’enchaînement logique des tons majeurs ou relatifs mineurs, apporte à leur succession une véritable unité tonale. La première pièce de l’op.19, composée en 1828, offre de cette exquise chanson le délicieux mélange du style populaire et de l’expression aristocratique. À l’inverse, l’agitation qui anime l’op.19 n°5 affiche le caractère emporté du tempérament sanguin de son auteur. Pour marquer l’opposition entre ces deux pièces, la célèbre « chanson du printemps » (op.62 n°6), déploie au-dessus des accords arpégés qui la soutiennent, sa mélodie si fluide et si gracieuse qui se chante aussi bien qu’elle se joue. Elle a contribué de façon décisive à la réputation de Mendelssohn, par ailleurs génial artisan du scherzo, -légèreté et esprit-, comme le suggère l’accompagnement en notes piquées du thème de l’op.67 n°2 (1839) assez proche du Chopin des Préludes. Soucieux de montrer le rayonnement artistique de Mendelssohn, Philippe Cassard propose ensuite la transcription réalisée par Franz Liszt en 1840 du Sonntagslied op.34 n°5 de Mendelssohn, adaptation qui enrichit le lied chanté d’effets de carillon sur un roulement de notes répétées dans le registre grave. Au long du Venetianisches Gondellied op.62 n°5 écrit en 1844 brève allusion à l’andante de la sonate op.79 de Beethoven), Mendelssohn pratique l’écriture pianistique pleine et massive qui caractérise les derniers opus de Johannes Brahms. Au balancement régulier de la sicilienne font échos les tintements des cloches qui résonnent dans la lagune. Le séduisant Kinderstuck op.102 n°5 a été taillé dans la même veine que les pages les plus alertes du Songe d’une nuit d’été. La mélodie de cet irrésistible capriccio se partage entre les deux mains rythmiquement décalées du pianiste. When Felix Mendelssohn published his Melodies for the pianoforte with Novello in London in 1832, Philippe Cassard has chosen to include the short Nachtlied op.71 no.6, one of Mendelssohn’s Robert Schumann had just published his Papillons and Frédéric Chopin, his Études op.10 and first last works inspired by a poem by Eichendorff, and in its original version for soprano and piano with mazurkas, while Franz Liszt was just beginning to compose his Album d’un voyageur, which would in the endearing melody floating over a syncopated accompaniment. This simple lied shows, if we due course serve as inspiration for Années de pèlerinage. Such musical diversity in such a short space needed any reminder, that sung lied and instrumental lied indeed share the same spirit. The lied in of time reflects the extraordinary creative effervescence of the early Romantic period due to the influence B major for piano op.6 no.2 written in 1840 by Fanny Mendelssohn is similar in style. She was a of Beethoven and the improved great pianos made by Graf in Vienna, Broadwood in England and Érard prolix composer and the gifted sister of a brother who did not want to share his reputation with his and Pleyel in France. Despite the different paths taken by these musicians and the pianistic techniques family.

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