Fonds du maréchal Ney et de sa famille (1753-1923). Inventaire de 137AP. Par Simone de Saint-Exupéry et Chantal de Tourtier, avec la collaboration de Nicolas Maftéi et de Sandrine Soulas, archiviste au service des nouvelles technologies, sous la direction de Florence Clavaud, responsable du service des nouvelles technologies. Seconde édition électronique Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine Mai 2004. 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_051114 Inventaire imprimé numérisé et converti en XML conformément à la DTD EAD, version 2002, par Nicolas Maftei de la société ArchProteus en novembre 2003, grâce à un mécénat de la Fondation Napoléon. Encodage révisé par Sandrine Soulas, archiviste au service des nouvelles technologies, sous la direction de Florence Clavaud, conservateur aux Archives nationales, responsable du service des nouvelles technologies de l'information et de la communication Ce document est écrit en français. Conforme a la norme ISAD(G) et aux regles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 Mentions de révision : • novembre 2003 - mai: 2004 L'inventaire du fonds 137AP a été réalisé par Simone de Saint-Exupéry et Chantal de Tourtier en 1962. Des modifications ont été apportées dans la version électronique : reprise des niveaux, normalisation des cotes, intégration dans la description de certaines notes de bas de page, normalisation de l'indexation. 3 Archives nationales (France) Préface Introduction Voici les archives du maréchal Ney arrivées au terme d'un long voyage dont les péripéties méritent d'être décrites. Du vivant même de Ney, ses papiers le suivaient durant ses campagnes, courant sans cesse le risque d'être perdus ou volés. Qu'on en juge par la destinée curieuse d'un registre de copie-lettres conservé dans ce fonds. Chaque jour durant la campagne de 1807, le secrétaire du maréchal recopiait sur les feuillets de ce volume les lettres qu'adressait Ney et l'Empereur, les ordres de mouvement qu'il donnait à ses officiers. Survient la campagne de Pologne et le combat de Guttstadt du 9 juin, les troupes russes et prussiennes cernent la position de Ney, qui est contraint d'abandonner tous ses bagages. Par bonheur, le baron de Wedell, qui commandait ces troupes, sauve notre registre des mains des cosaques pillards et l'emporte à Breslau. Nul ne saura jamais pourquoi, le 18 avril 1847, au bout de quarante ans, le baron prussien se décida à renvoyer le volume au prince de la Moskowa, fils aîné du maréchal (Note: 137AP/4, 15). A partir de ce moment les tribulations de notre registre se confondent avec celles du fonds Ney. Durant un siècle environ, quelques érudits viennent seuls troubler la tranquillité de ces archives. Et puis en 1954, nouvelle alerte! Un docteur d'une petite ville de province est entré en possession des archives Ney, il a passé ses soirées d'hiver à revivre l'épopée du « brave des braves » et, maintenant, ayant lu lettres et registres, il songe à s'en défaire. Des amateurs français et étrangers se portent acquéreurs. Ils projettent de disperser le fonds ou de l'emporter à l'étranger, lorsque M. Robert-Henri Bautier, à l'époque conservateur chargé des achats de documents aux Archives nationales, est averti. Il entre en pourparlers avec le propriétaire qui souhaite la sauvegarde d'un tel patrimoine historique. L'achat est donc décidé et M. Charles Braibant, alors directeur général des Archives de France, réclame pour l'exercice budgétaire 1955 les crédits nécessaire qui lui sont accordés grâce à l'intervention de M. Edgar Faure, alors président du Conseil. C'est ainsi que les papiers du maréchal Ney et de la famille de la Moskowa entraient aux Archives nationales dans les premiers jours de 1955. Les archives Ney comportent deux parties bien distinctes : les papiers du maréchal d'une part, ceux de la famille de la Moskowa d'autre part ; nous avons étudié les documents relatifs à Michel Ney (vingt cartons : 137AP/1 à 20), classés autrefois partiellement mais jamais inventoriés, tandis que Mlle de Saint-Exupéry s'intéressait aux papiers concernant la maréchale et ses quatre fils (dix cartons : 137AP/21 à 30). Les Ney, connus en Luxembourg à la fin du XVIe siècle, se fixèrent par la suite en Lorraine où plusieurs membres de la famille servirent Stanislas Leczynski, roi de Pologne et duc de Lorraine. Bien avant que Michel Ney ne s'illustrât sur les champs de bataille, les Ney comptaient déjà dans leurs rangs un homme célèbre : le frère Jean Ney, ce protestant qui, après son abjuration, devint général de l'ordre de saint François et s'acquitta de plusieurs missions pour le compte du roi d'Espagne dans les premières années du XVIIe siècle (NOTE: Ces renseignements sont fournis par le Tableau généalogique de la famille Ney, 137AP/1, pièce 1). Mais l'historien cherchera ailleurs des détails sur la vie de ce saint homme, il devra se contenter de trouver ici des lettres de quelques obscures cousines du maréchal et d'un vieil oncle, chanoine du chapitre de Ligny, esprit voltairien et membre de la loge des « Frères zélés de Ligny ». Les archives du maréchal Ney à proprement parler commencent avec l'expédition du contrat de mariage conclu le 27 juillet 1802 entre Michel Ney, général de division, demeurant à Paris rue du FaubouTg Poissonnière, fils de Pierre Ney, tonnelier à Sarrelouis, et de Marguerite Greweldinger, avec Aglaé-Louise Auguié, fille de Pierre-César Auguié, administrateur des postes, et de défunte dame Adélaïde-Henriette Genet. Quelques jours après, l'abbé Bertrand mariait le jeune général et Aglaé en la chapelle du château de Grignon, propriété du père de la mariée. A cette époque, Michel Ney avait embrassé déjà depuis longtemps la carrière des armes, comme le témoignent ses brevets et états de services. Entré à dix-neuf ans au 5e régiment de hussards sous Louis XVI, il sert sous la Révolution et l'Empire et meurt fusillé après les Cent Jours, à l'âge de quarante-six ans. Pendant ce temps, la vie de Ney s'identifie avec l'histoire de nos succès et de nos revers militaires, c'est dire l'importance d'un fonds d'archives qui nous livre jour par jour un compte rendu fidèle des activités du maréchal. Cette documentation comprend essentiellement la correspondance expédiée par Ney (copie-lettres, minutes, lettres originales) et la correspondance reçue par lui. Les dix-sept registres de copie-lettres et les minutes forment deux séries parallèles et complémentaires de 1796 à 1807 4 Archives nationales (France) et, après une interruption, les minutes seules reprennent écrites presque toutes de la main même de Ney durant les campagnes d'Allemagne et de France et durant les journées tragiques d'avril 1814 (NOTE: Voir pour plus de détails sur les dates de ces deux séries la note 3, p. 24 et les notes 1 et 2, p. 28). Lorsque les historiens ont évoqué les circonstances de l'abdication, ils se sont empressés de louer l'habileté de Ney en ces heures difficiles où ils ont au contraire crié à la trahison. A en juger d'après les minutes écrites par lui entre le 5 et le 21 avril, Ney apparaît comme un négociateur zélé qui s'occupe avec minutie du destin de l'Empereur et de sa famille et défend les prérogatives de l'armée. Il croit, du moins c'est ce qu'il écrit, que le ralliement aux Bourbons peut seul éviter la guerre civile et l'emprise d'une dynastie étrangère, et estime digne et convenable le sort réservé à l'Empereur. Certes, au retour de l'île d'Elbe, il ne tiendra plus le même langage. Nous n'avons pas résisté à la tentation de rapprocher la minute d'une lettre adressée par lui à Friant le 11 avril 1814 d'une lettre expédiée au général Bertrand moins d'un an plus tard le 16 mars 1815, mais n'en tirons pas de conclusion, qui peut savoir ce qui se passa alors dans l'esprit du maréchal et pourquoi vouloir découvrir ce qui ne peut être découvert. En 1814, Ney écrit donc : ... « la plus belle récompense que l'Empereur Napoléon ait pu me donner avant son abdication était le commandement supérieur de cette garde [la vieille garde]... Ce sera un des plus beaux jours de ma vie de présenter la vieille garde impériale sans peur et sans reproche au nouveau souverain que nous avons adopté... » (NOTE: 137AP/5, pièce 115) et en 1815, il déclare au général Bertrand : « Oui, mon Cher général, je suis l'homme le plus heureux de la terre en apprenant enfin que je pourrai... offrir de nouveau mon épée et ma vie au seul souverain qui convienne au bonheur de notre chère Patrie. Qu'ils partent ces Bourbons pour régner comme ils l'entendent » (NOTE: 137AP/5, pièce 283). Cette dernière missive est une des cent trente lettres écrites par Ney retrouvées et achetées au début de ce siècle par le prince de la Moskowa. Dès que Ney s'est tu, son interlocuteur prend à son tour la parole et nous découvrons dans ce fonds d'archives, comme deux volets d'un même dyptique, les demandes et les réponses qui constituent le dialogue. En pleine bataille de Leipzig, le 17 octobre 1813, le maréchal écrit à Bertrand, au duc de Padoue, et l'Empereur, à Marmont, à Berthier, donne des ordres au 7e Corps (NOTE: 137AP/4, pièces 457 à 461), tandis qu'il reçoit le même jour douze lettres dont neuf du major général de la Grande Armée (NOTE: 137AP/14, pièces 648 à 659). Berthier lui adresse un message à quatre heures du matin, deux autres à cinq heures : « Il est indispensable que vous teniez la position de Leipzig et de la Partha,..
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