REPORTAGE Le centre de revalidation pluridisciplinaire d’Esneux, une structure familiale Dans un écrin de verdure et niché à flanc de colline se trouve le centre de revalidation du CHU. Tout appelle à la sérénité : la modernité du bâtiment, les forêts environnantes, le pépiement des oiseaux, … seul le marteau-piqueur des travaux du nouveau parking trouble de temps en temps la quiétude des lieux. Entretien avec Michel Ruche, infirmier-chef du centre de revalidation, pour en découvrir les coulisses. Un peu d’Histoire C’est en 1990 que Michel Ruche devient infirmier-chef. A l’époque, il est responsable des soins intensifs et des urgences à Esneux. Dès 1993, an- née de la fusion entre la clinique d’Esneux et le CHU, une volonté de créer un centre dédié à la revalidation pluridisciplinaire apparaît. Timi- dement tout d’abord avec 10 lits pour la revalidation et 24 pour la géria- trie pour aboutir après quelques années à 40 lits uniquement dédiés à la revalidation. Au fur et à mesure des années également, le centre se modernise et s’outille des techniques et technologies à la pointe telles que deux bas- sins d’hydrokinésithérapie, deux appartements thérapeutiques, des écrans multimédias sur bras articulés, de la domotique dans 50% des chambres, … pour arriver aujourd’hui au centre le plus équipé de la province de Liège pour les bles- sés médulaires (paraplégiques et tétraplégiques). L’équipe pluridisciplinaire, une seconde famille Le centre de revalidation d’Esneux a cette chance de posséder, sur un même plateau, toutes les discipli- nes nécessaires à la revalidation de ses patients. C’est ainsi que deux après-midi par semaine, toutes les équipes confondues se rassemblent pour discuter de chacun des patients hospitalisés. Le maître-mot, c’est l’autonomie. En effet, tous les membres du personnel travaillent dans un objectif commun, celui de rendre la plus grande autonomie possible au pa- tient. Et du personnel, il y en a puisque le centre de revalidation peut compter sur 40 infirmiers, 5 kinési- thérapeutes, 3 ergothérapeutes, 2 logopèdes, 1 neu- ropsychologue, 1 psychologue, 2 assistants sociaux et 1 éducateur chapeautés par 2 médecins et un assistant. Tout ce petit monde se doit donc de travailler dans une collaboration optimale et avec un dialogue constant, ce qui resserre fortement les liens entre eux. Par ailleurs, le centre agit également comme une seconde famille pour les patients qui sont amenés à y séjourner durant de longs mois, voire jusqu’à deux ans. Les chambres sont appropriées et décorées par le patient, on se connaît, on se fait la bise et lorsque l’heure est venue de rentrer chez soi, on remercie l’équipe pour les soins prodigués, on apporte une petite douceur sucrée et on verse une petite larme. Chacun sa spécificité Rien qu’en région liégeoise, on compte 8 centres de revalidation : à Esneux, Fraiture, Liège, Verviers, Herstal, Waremme, Hermalle et Montegnée. Et chaque centre a une spécificité particulière qu’elle met en avant. Le centre d’Esneux accepte donc principalement les patients qui ont perdu de la mobi- lité en raison d’un problème neurologique. C’est pourquoi sur 40 lits, une majorité est dédiée aux séjours de longue durée pour des problèmes liés à un AVC, une paraplégie, une tétraplégie ou un locked-in syndrome (paralysie totale, uniquement les paupières restent mobiles) et une minorité de lits reste disponible dans le cadre de courts séjours pour des problèmes orthopédiques liés à la han- che ou au genou. Adolescents et adultes sont pris en charge par le centre de revalidation d’Esneux. Dans le cadre d’une revalidation pédiatrique, le patient devra se rendre à Bruxelles aux Cliniques Universitaires Saint-Luc ou à l’hôpital Erasme car aucune structure n’existe en Wallonie. La reva du futur Actuellement, le point fort du site d’Esneux est sa dimen- sion intimiste, proche du patient ainsi qu’une infrastruc- ture à la pointe. Si l’on devait citer ses faiblesses, ce serait sans nul doute sa difficulté d’accès de par sa topographie et le manque de transports en commun (d’où l’agrandissement du parking). Nous avons demandé à Michel Ruche de décrire les centres de revalidation du futur. Il les imaginerait hyperspécialisés dans une discipli- ne précise, ce qui permettrait à chaque patient de choisir l’hôpital qui correspond le mieux à sa pathologie. Nos voisins français, eux, ont créé des centres de revalidation gigantesques qui regroupent toutes les disciplines. Ces méga structures permettent de gagner en qualité, en recherches et en financements … mais n’est-ce pas perdre le côté familial propre et cher au centre de revalidation d’Esneux ? Verlaine Berger .
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