Jeudi 20 Décembre 1951

Jeudi 20 Décembre 1951

JOURNAL OFFICIEL DE LA. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE DÉBATS PARLEMENTAIRES CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE COMPTE RENDU IN EXTENSO DES SÉANCES QUESTIONS ÉCRITES ET RÉPONSES DES MINISTRES A CES QUESTIONS Abonnements à l'Édition des DÉBATS DU CONSEIL DE LA RÉPUBLIQUE : MÉTROPOLE ET FRANCE D'OUTRE-MER : 600 Ir. ; ÉTRANGER : 1 .600 Ir. (Compte chèque postal: 9065 13, Paris.) PRIÈRE DE JOINDRE LA DERNIÈRE BANDE DIRECTION, RÉDACTION ET ADMINISTRATION POUR LES CHANGEMENTS D'ADRESSE aux renouvellements et réclamations QUAI VOLTAIRE, HT» 31, PARIS- 7 e AJOUTER 20 FRANCS SESSION DE 1951 - COMPTE RENDU IN EXTENSO ~ 87" SÉANCE Séance du Jeudi 20 Décembre l)5î. SOMMATRE M. Armengaud. x Amendement de M. Léo Hamon. — MM. Léo Hamon, le ministre. 1. — Procès-verbal (p. 3108). — Retrait. 2. — Politique étrangère de la France. — Discussion de questions Amendement de M. Longchambon. — MM. Longchambon, le orales avec débat (p. 3108). rapporteur, le ministre. — Retrait. Discussion générale: MM. Michel Debré, Marcel Plaisant, prési­ MM. le ministre, Ernest Pezet. dent de la commission des affaires étrangères ; Robert Schuman, Amendement de M. Armengaud. — MM. Armengaud, le ministre, ministre des affaires étrangères; Antoine Colonna, Marcilhacy, Longchambon. — Retrait. Louis Gros, Mme Gilberte Pierre-Brossolettè. MM. le ministre, le rapporteur. 3. — Propositions de la conférence des présidents (p. 312G). Amendement de M. Michel Debré. — MM. Michel Debré, le mi- MM. Héline, Namy, le président, Mlle Mireille Dumont, M. Le nisire. — Reirait. Basser. MM. le ministre, le rapporteur. Rejet des proposilions. Adoption de l'article modillé. Présidence de M. René Coty. Art. 2: 4. — Politique étrangère de la France. — Suite de la discussion de -M. le rapporteur questions orales avec débat (p. 3128). Suppression de l'article. Suite de la discussion générale: MM. Kalb, Liotard, Brizard, Ernest Pezet, le président, Muscatelli, Chazette. — Renvoi de la suite de la discussion. 6 — Dépenses de fonctionnement des services des affaires alle­ mandes et aulrichicnnes pour 1UÔ2. — Adoption d'un avis sur un B. — Dépenses de fonctionnement des services des affaires étran­ projet de loi ;p. 3152). gères pour 1952. — Adoption d'un avis sur un projet de loi (p. 3130). Discussion générale: M. Jean Maroger, rapporteur de la commis­ Discussion générale: M. Jean Maroger, rapporteur de la com­ sion des finances. mission des finances; Mlle Mireille Dumont, MM. Charles Morel, Passage à la discussion de l'article unique. Robert Schuman, ministre des affaires étrangères. Passage A la discussion des articles. Adoption de l'article et de l'avis sur le projet de loi. Art. 1«: 7. — Dépenses de. fonctionnement des services français en Sarre MM. Armengaud, Léo Hamon, le ministre, le rapporteur. pour 1952. — Adoption d'un avis sur un projet de loi [p. 3153). Amendements de M. Léo Hamon. —MM. Léo Hamon, le ministre. Discussion générale: MM. Jean Maroger, rapporteur de la com­ Retrait mission des finances"; Ernest Pezet, Léo Hamon, Robert Schuman, MM. Ernest Pezet, le ministre. ministre des affaires étrangères. Amendement de M. Léo Hamon. — MM. Léo Hamon, le rappor- Passage à la discussion de l'article unique. ' Jeur, le ministre, Brizard, Armengaud. — Adoption au scrutin public Adoption de l'article et de l'avis sur le projet de loi. "■ "y 3103 CONSEIL DE LA REPUBLIQUE — SEANCE DU 20 DECEMBRE 1951 8. — Transmission d'un projet de loi (p. 3155); A l'ouverture de rassemblée des Nations unies, une voix, très autorisée, a dit: « Vouloir la paix, c'est refuser la fatalité 9. — Dépôt d'une proposition de loi (p. 3155). de la guerre ». Cette phrase a rencontré une approbation una­ 10. — Dépôt. de propositions de résolution' (p. 3156). nime. J'en ai été surpris et, plus encore, inquiet, car la vérité me iparaît différente. Pour vouloir la paix, en ce milieu du ving­ 11. -'Dépôt de rapports (p. 3156). tième siècle, il faut savoir que la guerre est à peu près fatale.- Je ne dis pas cela par goût du paradoxe — il serait déplacé —t 12. — Renvoi pour avis (p. 3156). mais c'est simplement l'observation des faits. 13. — Règlement de l'ordre du jour (p. 3156) . Quand on regarde aujourd'hui la situation de l'Europe et cet immense empire campé à ses frontières, la révolte, la misère, l'espoir d'un bouleversement au cœur de la moitié du conti­ nent, l'Allemagne divisée et pensant à sa revanche, on doit se PRÉSIDENCE DE M. GASTON MONNERVILLE demander: est-il possible de régler tous ces problèmes sans La séance est ouverte à quinze heures quarante-cinq minutes. guerre ? La même question se pose quand, à l'extrémité du inonde, on regarde en Asie l'alliance du communisme et du nationalisme. La même question se pose quand on regarde vers — 1 — le Proche-Orient où la situation est identique sous des aspects à peine différents. La même question se tpose quand on cons­ PROCÈS-VERBAL tate derrière tous ces 'phénomènes, en Europe, en Asie ou au Proche-Orient, une volonté, une politique très claire et très M. le président. Le compte rendu analytique de la précédente logique, qui est celle de l'empire soviétique. séance a été affiché et distribué. Il n'est pas besoin de prononcer à ce sujet des paroles pas­ - Il n'y a pas d'observation ?... sionnées; les faits et les idées, quand on les observe ou les expose, sont eux-mêmes suffisamment dramatiques. Le procès-verbal est adopté sous les réserves d'usage. L'idée directrice de la politique soviétique, c'est de ne pas — 2 — accepter que les règles de la civilisation occidentale soient les règles des relations internationales. Les nazis, les fascistes POLITIQUE ÉTRANGÈRE DE LA FRANCE s'étaient déjà élevés, vers les années 1930, contre cette concep­ tion; nous n'avons pas voulu y croire, nous avons continué à Discussion de questions orales avec débat. jouer à la Société des Nations, et nous savons ce que cela nous a coûté. Les Soviets, aujourd'hui, reprennent la même thèse et la même attitude. Nous pouvons ne «as être assurés de M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion des ce qu'ils veulent exactement, mais, de ce qu ils ne veulent pas, questions orales avec débat suivantes: nous n'avons pas le droit de douter ! , I. — M . Michel Debré a l'honneur de demander à M. le D'ailleurs, au fond, nc savons-nous pas ce qu'ils veulent ? En ministre des affaires étrangères, quelles dispositions le Gouvcr- réalité, ce qu'ils veulent, c'est ce qu'ils peuvent pour affaiblir nement a prises ou compte prendre pour assurer la sécurité l'Occident et augmenter leur propre puissance. S'ils pouvaient française dans le bassin de la Méditerranée. conquérir l'Allemagne et l'Europe occidentale, ils le feraient; n. — M. Marcel Plaisant demande à M. le ministre des affaires s'ils pouvaient chasser les puissances occidentales de l'Extrême- étrangères quelles dispositions a prises le Gouvernement pour Orient, ils le feraient. S'ils pouvaient allumer la guerre au assurer la sécurité de la Méditerranée, et comment les droits Proche-Orient ou en Afrique du Nord, ils le feraient. de la France, puissance africaine, ont été garantis en accord avec ses alliés dans le bassin de la mer latine. Alors, quand on nous parle de contacts entre les hommes pour établir la paix, nous disons: parfait! mais à condition III. __ M . Michel Debré demandé à M. le ministre des affaires que ces contacts n'aveuglent pas! Il n'y a pas chez les diri­ étrangères . s'il n'estime pas nécessaire, avant les discussions geants de l'empire soviétique le désir de paix qui peut être le particulières à la communaufé du charbon et de l'acier, à nôtre. Us peuvent désirer, il peuvent souhaiter, ils peuvent l'armée européenne, à l'accord contractuel avec la République accepter quelques années sans guerre, mais c'est pour mieux allemande, de tracer les lignes générales de la politique que forger leurs armes, et c'est pour profiter, le cas échéant, du le Gouvernement entend suivre à l'égard de l'Allemagne et en sommeil des voisins. Europe. Tout cela est connu, je n'apprends rien à personne, mais il IV. — M. Michel Debré demande à M. le ministre des affaires est bon de se rendre compte des faits! Depuis la fin de la guerre étrangères s'il n'estime pas urgent de préciser une nouvelle en Proche-Orient, c'est-à-dire 1943, depuis la fin de la guerre fois les objectifs de la politique française à l'égard de l'État en Europe, c'est-à-dire 1944, depuis la fin de la guerre en sarrois. Extrême-Orient, c'est-à-dire 1945, la situation politique du monde V. — M. Michel Debré demande à M. le ministre des affaires a davantage changé qu'au cours des années de guerre; l'Europe étrangères quelle politique il entend suivre au Maroc et spécia­ orientale et centrale annexée, la Chine passée dans l'autre camp, lement quelle attitude il entend adopter à l'égavd des faits et les Occidentaux en recul tant en Extrême-Orient qu'au Proche- gestes de certains de nos alliés au Maroc. Orient, les conditions politiques de l'Asie et de l'Afrique en pleine transformation ! Depuis six ans la balance du destin VI. — M. Michel Debré demande à M. le ministre des affaires penche et elle ne penche pas en notre faveur. étrangères quelle politique il entend mener en Tunisie. C'est dire que les illusions sont interdites. Nous sommes dans Avant de donner la parole à M. Michel Debré, je dois donner l'ombre de la guerre et quand nous avons devant nous, et la connaissance au Conseil de la République d'un décret dési­ guerre d'Indochine, et la guerre de Corée, et les persécutions gnant comme commissaire du Gouvernement pour assister et les déportations dans les trois quarts de l 'Europe, nous ne M.

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