Le risque de rupture de barrage Qu’est-ce-qu’un barrage ? Il s’agit d’un ouvrage d’art construit en travers d’une rivière ou d’un fleuve, desné à en contrôler le débit ou à stocker l’eau pour différents usages : régulaon des crues, irrigaon, alimentaon en eau potable, producon hydroélectrique, etc. On disngue plusieurs types de barrage en foncon de la technique ulisée pour leur construcon : 8le barrage en terre est le type de construcon le plus simple et le plus ancien. Il consiste à construire en travers de la rivière un massif, dont les pentes sont assez douces pour assurer la stabilité et la terre suffisamment imperméable (argile, par exemple) pour éviter que l’eau ne passe au travers du barrage ; 8le barrage poids, dont la propre masse suffit à s’opposer à la pression exercée par l’eau, est constué d’un seul bloc réalisé en maçonnerie ou en béton ; 8le barrage en remblais a une concepon similaire au barrage poids. La différence réside dans le matériau ulisé pour sa construcon : des éléments meubles plus ou moins grossiers (argile, moraine, etc.) remplacent le béton ; 8le barrage voûte, dont la forme courbe permet de reporter la poussée de l’eau sur les rives. Cet ouvrage est adapté aux vallées étroites ; 8le barrage à contreforts ou mulvoûtes permet de reporter la poussée de l’eau à la fois sur les rives et vers les fondaons des contreforts. Ce/e technique est ulisée dans les vallées plus larges, o0 les appuis sur chaque rive sont trop distants l’un de l’autre. 1ans la 2ièvre, la technique du barrage poids a été ulisée pour les Se/ons (1858) et Chaume+on (1788). Celle du barrage à contreforts a été retenue pour Pannecière (1750) et on a eu recours à la technique du barrage en terre pour Saint-Agnan (1767). Comment se manifeste le risque ? ,a rupture de l’ouvrage constue le risque majeur, car elle crée une onde de submersion, qui provoque des dég?ts et des inondaons catastrophiques en aval. ,a probabilité d’une rupture brusque et imprévue est cependant e(tr@mement faible. ,e seul accident de ce/e nature en Arance s’est produit dans le département du Bar en 1757. 11CD 2017 page 46 La catastrophe de Malpasset : ,e site du barrage avant la rupture ,e site du barrage après la rupture G IH2 I photo aérienne ao.t 1755 G IH2 I photo aérienne décembre 1757 Entre le 27 novembre et le 2 décembre 1959, les départements des Alpes-Mari!mes et du Var ont connu un épisode pluvieux présentant une $ intensité asse% rare, mais non excep!onnelle & selon les services de la étéorologie na!onale. Les quan!tés d(eau recueillies sont partout supérieures ) 200 mm et ont a+eint ,00 mm dans le massif de l(Estérel. .es précipita!ons provoqu/rent la crue du 0e1ran, cours d(eau sur lequel était construit le barrage, et entra2n/rent une montée rapide du niveau d(eau de la retenue. 3es suintements apparurent ) l(aval de l(ouvrage, se transformant en véritables fuites ) mesure que l(eau montait. On décida, dans un premier temps, de ne pas ouvrir la vanne de vidange pour éviter des dommages au chan!er de construc!on du pont de l(autoroute A8, situé ) 1 7m en aval. Lorsqu(on l(ouvrit 8nalement le 2 décembre ) 18 heures, l(e9et sur la montée de l(eau dans la retenue fut insigni8ant. Peu apr/s 21 heures, le barrage se 8ssura puis céda, libérant pr/s de 50 millions de m/tres cubes d(eau. Une vague déferla ) 70 7m/h jusque dans la plaine c>!/re de l(Argens et a+eignit les quar!ers ouest de Fréjus en moins de vingt minutes. Elle 8t plus de quatre cents vic!mes et provoqua des dég@ts matériels considérables : plus de mille hectares de terres agricoles dévastés, des routes et des voies ferrées coupées, une cinquantaine de fermes et pr/s de deux cents immeubles compl/tement détruits. Aréjus avant la vague de submersion Aréjus après la vague de submersion G IH2 I photo aérienne ao.t 1755 G IH2 I photo aérienne décembre 1757 Les causes de la rupture : Les barrages-voAtes sont réputés pour leur excep!onnelle résistance, ) condi!on de s(appu1er sur un terrain de fonda!on homog/ne. Selon le rapport des experts, une série de failles sous le c>té gauche du barrage de alpasset, $ ni décelées, ni soupConnées pendant les travaux de prospec!on &, faisait qu() cet endroit la voAte ne reposait pas sur une roche solide. Le 2 décembre 1959, celle-ci a cédé sous les in8ltra!ons et la pression de l(eau, provoquant l(écroulement par!el de la digue du barrage. 11CD 2017 page 47 Ses conséquences Compte tenu de sa force intrinsèque, associée au( matériau( arrachés sur son parcours et des inondaons qu’elle engendre, une onde de submersion provoque des dommages considérables : ‒ sur l’homme : no ade, ensevelissement, blessures * ‒ sur les biens : destrucons, détérioraons et dommages au( habitaons, au( ouvrages (ponts, routes, etc.), au bétail, au( cultures, paral sie des services publics et des acvités économiques * ‒ sur l’environnement : endommagement, destrucon de la flore et de la faune, disparion du sol arable, polluons diverses, dépts de déchets, boues, débris, etc., voire accidents technologiques d.s à l’implantaon d’entreprises dans la vallée (déchets to(iques, e(plosions par réacon avec lKeau, etc.). Quels sont les risques dans le département ? ,’informaon prévenve concerne les ouvrages de classe AL1M, dont la hauteur est supérieure à 20 m et le volume de la retenue d’eau supérieur à 15 millions de m8. 1ans la 2ièvre, deu( ouvrages répondent à ces caractérisques : le barrage de Chaume+on (avec une capacité de 17 millions de m8) et le barrage de Pannecière (avec une capacité de 82,5 millions de m8). En dehors du département, il e(iste également deu( barrages, dont l’éventuelle rupture concernerait I non pas sous la forme d’une onde de submersion, mais d’inondaons importantes I tout ou pare des communes riveraines de la ,oire ou de l’Allier. Il s’agit du barrage de Billerest, situé dans le département de la ,oire et du barrage des Aades, situé dans le département du Pu -de-1me. Les autres barrages : La Ni/vre compte aussi des ouvrages de taille plus modeste. Les premiers perme+ent de soutenir l(é!age des cours d(eau ou d(alimenter les biefs de naviga!on. .(est le cas des barrages des Seons Eclasse F), de aye, de Vaux et Pe%t-Vaux ou de Panneci&re compensa%on Eclasse .). Les seconds cons!tuent des réserves d(eau potable : barrages de Saint-Agnan Eclasse F), du Merle et de Rang&re Eclasse .). 3ans ce+e derni/re catégorie, on peut également citer le barrage de Chamboux Eclasse F), situé dans la .>te-d(Or, mais en limite avec la commune nivernaise d(Allign1-en- orvan. La ges%on du risque l’étude de dangers ,’e(ploitant d’un barrage a l’obligaon de réaliser une étude de dangersL2M. Effectuée par un organisme agréé, ce/e étude présente les risques pris en compte, les mesures perme/ant de les réduire et les risques résiduels. Elle doit, en outre, proposer une cartographie précisant les effets des accidents potenels sur les %ones à risques. la prévenon On barrage fait l’objet d’une surveillance spéciPque, qui porte non seulement sur l’ouvrage lui-m@me, mais également sur les modalités de son e(ploitaon. 1es inspecons visuelles et des mesures automaques en différents points de l’ouvrage et de ses appuis sont régulièrement effectuées pour détecter d’éventuelles anomalies : déplacement, Pssuraon, tassement, par e(emple. Ce/e surveillance incombe à l’e(ploitant, qui réalise les travau( d’entreen, d’amélioraon ou de confortement nécessaires au mainen en bon état du barrage. ,KQtat assure le contrle de ce/e surveillance par lKintermédiaire d’inspecons effectuées par la direcon régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (1CEA,). ,es modalités d’e(ploitaon font, quant à elles, l’objet d’un règlement d’eau, approuvé par arr@té préfectoral après enqu@te publique. Il déPnit les règles de geson de la retenue d’eau : débit minimal, débit réservé, écr@tement des crues, souen d’éage, etc. la sécurité de la populaon Au tre de l’organisaon de la réponse de sécurité civile (OCSEC), chaque barrage de classe A, dont la digue a une hauteur supérieure à 20 m et la retenue d’eau un volume supérieur à 15 millions de m8, fait l’objet de disposions spéciPques, sous la forme d’un plan parculier d’intervenon (PPI)L8M. R parr notamment de la cartographie de l’étude de dangers, ce plan disngue trois %ones successives en aval du barrage : ‒ une zone de proximité immédiate, o0 la submersion peut intervenir en quelques minutes * 11CD 2017 page 48 ‒ une zone d’inondaon spécifique, o0 la hauteur d’eau peut a/eindre le niveau des plus grandes crues connues * ‒ une zone d’inondaon, o0 la hauteur d’eau correspond au niveau des inondaons naturelles. Pour les deu( premières %ones, le PPI détermine des mesures spéciPques d’alerte et de mise en sécurité de la populaon et, le cas échéant, l’organisaon des secours. Les communes concernées barrage de Chaume+on CSA,AOT SAI2T-A21CQ-E2-DOCBA2 DACIH2V-,’QH,ISE SAI2T-DACTI2-1O-POV barrage de Pannecière ADAWV COCBIH2V DOOCO2-SOC-VO22E A2TSIE2 1ICO, PAWV ACDES 1OC2ECV POOSSEAOT AS2OIS QPICV CIT BCYBES A,EW-COWV COAHES CECBO2 ,VS SAI2T-1I1IEC CSA,,EDE2T DACIH2V-SOC-VO22E SAC1V-,ES-QPICV CSAODAC1 DETW-,E-CODTE SOCHV CSAODOT DSYCE TA22AV CSEBCOCSES DO2CEAOT-,E-CODTE BIH2O, CSITCV-,ES-DI2ES DO2TIH2V-E2-DOCBA2 BI,,IECS-SOC-VO22E C,ADECV DO2TCEOI,,O2 L1M décret nZ 2015-526 du 12 mai 2015, repris par l’arcle C 214-112 du Code de l’environnement (pare réglementaire).
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