Revue Archéologique Du Centre De La France, Tome 51 | 2012 [En Ligne], Mis En Ligne Le 31 Décembre 2012, Consulté Le 31 Mars 2020

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Revue archéologique du Centre de la France Tome 51 | 2012 Varia Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/racf/1733 ISSN : 1951-6207 Éditeur Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du centre de la France (FERACF) Référence électronique Revue archéologique du Centre de la France, Tome 51 | 2012 [En ligne], mis en ligne le 31 décembre 2012, consulté le 31 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/racf/1733 Ce document a été généré automatiquement le 31 mars 2020. Les contenus de la Revue archéologique du centre de la France sont disponibles selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. 1 SOMMAIRE Les ouvrages de franchissement des aqueducs antiques de Bourges Marianne Surgent La production de terres cuites architecturales en Gaule et dans l’Occident romain, à la lumière de l’exemple de la Lyonnaise et des cités du nord-est de l’Aquitaine : un artisanat rural de caractère domanial ? Alain Ferdière Une activité potière du VIIe siècle au 20 rue de la République à Vanves (Hauts-de-Seine) Étienne Jaffrot et Antoine Nadeau Une motte castrale dans le contexte des recompositions politiques au tournant de l’an mil (Région Centre, Indre-et-Loire) Samuel Riou et Flore Marteaux Un four de terre cuite architecturale de la fin du Moyen Âge ou de l’époque moderne à Gournay (Centre, Indre) Stéphane Joly et Jérôme Bouillon Notes et documents Une trompe romaine (tuba) à Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne) ? Cyril Driard et Fabien Pilon Comptes rendus Luc Bourgeois (dir.), Une résidence des comtes d'Angoulême autour de l'an Mil : le castrum d'Andone (Fouilles d'André Debord), Caen, Publications du CRAHM, 2009, 560 p. Elisabeth Lorans Réponse au compte-rendu de Luc Bourgeois Des paroisses de Touraine aux communes d’Indre-et-Loire : la formation des territoires Élisabeth Zadora-Rio C. Marcigny et D. Bétard, La France racontée par les archéologues. Fouilles et découvertes au XXIe siècle, Gallimard, Paris, 2012, 222 p., 28 € Raphaël Angevin Revue archéologique du Centre de la France, Tome 51 | 2012 2 Les ouvrages de franchissement des aqueducs antiques de Bourges Works of crossing of the ancient aqueducts of Bourges Marianne Surgent Introduction Revue archéologique du Centre de la France, Tome 51 | 2012 3 1 Les ouvrages d’art (murs porteurs, ponts, siphons et tunnels) des quatre aqueducs alimentant Bourges-Avaricum durant l’Antiquité sont absents de la bibliographie sur le thème de l’hydraulique antique. Les aqueducs de cette cité de l’Aquitaine romaine n’ont jusqu’ici fait l’objet que de publications thématiques : la première est un état des connaissances (SURGENT 2009), et la seconde présente les installations de captage (SURGENT 2011). Le présent article traite spécifiquement des ouvrages d’art et non des aqueducs qu’ils concernent. La synthèse s’appuie sur les données anciennes et la fouille archéologique récente du mur porteur des Picaudons (SURGENT 2008a). Les caractéristiques générales ainsi que les modes de construction de ces ouvrages d’art sont présentées, afin d’en faire ressortir les traits particuliers. Ils pourront ainsi être comparés à ceux d’aqueducs connus et depuis longtemps étudiés (aqueducs de Saintes, Cahors, Béziers, Fréjus). 2 Le chef-lieu se situe à l’est de la cité (département actuel du Cher), dans la région naturelle de la Champagne berrichonne. Ce plateau d’altitude moyenne de 200 m, légèrement incliné vers le nord-ouest, est caractérisé par des calcaires du Jurassique moyen et supérieur. Il présente un relief peu accidenté et un paysage sec et vallonné (CHEVROT et TROADEC 1992 : 28). Les aqueducs s’inscrivent dans toute la moitié est de la ville antique, dans un rayon de 8 à 45 km (Fig. 1). Celui de Traslay se situe dans la partie sud-est de la ville, alors que les trois autres viennent du nord-est. Cette implantation s’explique par la topographie : l’inclinaison du plateau calcaire à l’ouest de Bourges est en pente ascendante vers le promontoire de la cité. Le relief ne permettait donc pas la construction d’aqueducs de ce côté de la ville. Le calcaire est employé dans la mise en œuvre des aqueducs en tant que matière première (moellons, chaux) et a été prélevé, ainsi que les autres matériaux (sable de carrière, eau) à une distance maximum de 15 km des ouvrages (RIVIÈRE et SURGENT 2012 ; SURGENT 2008a : 52-58). Les sources ont été captées dans un rayon de 7 (Nérigny) à 45 km (Traslay) de Bourges, pour leur qualité et leur altitude supérieure à la ville antique. Revue archéologique du Centre de la France, Tome 51 | 2012 4 Fig. 1 : Localisation des ouvrages d’art sur les tracés des aqueducs. M1, mur de la Vallée des Épinières ; M2, mur des Chaumes ; M3, mur des Fonds ; M4, mur des Picaudons ; M5, mur des Charbouillats ; M6, mur des Bornigalles, M7, mur des Justices ?; M, mur de la rue François Villon. T, tunnels ; S, siphons, réalisation M. Surgent, mars 2012. 3 Aucun élément ne permet de proposer de datation précise de ces ouvrages d’art. Ils sont rattachés aux aqueducs qu’ils portent, datés par le contexte monumental urbain. Théoriquement, ils auraient été construits vers la fin du Ier s. ap. J.-C, et au début du IIe, pour répondre aux besoins de la ville en eau (la fontaine monumentale et les thermes de Séraucourt, entre autres), et auraient été abandonnés en qualité d’aqueduc vers la fin du IIe s. ou le début du IIIe s. ap. J.-C., lors de la crise urbaine que connaît alors Avaricum. Celle-ci n’échappe pas comme beaucoup de cités au Haut-Empire, à un déclin rapide au cours du IIIe s. ap. J.-C, qui a entraîné l’abandon puis la destruction de certains de ces édifices publics : “ Le tissu urbain se rétracte, en même temps qu’il s’appauvrit. Les édifices publics […] perdent leur fonction première au sein de la ville, pour certains connaissent une période d’abandon, puis ils sont détruits systématiquement ” (TROADEC 1996 : 23-25). 4 La proportion des sections en tunnels ou aériennes sur la totalité du tracé est faible (1/4 pour l’aqueduc de Traslay [10 km sur 42]). Les dépressions (vallées actives et sèches) sont franchies par des murs, des ponts et des siphons. Les hauteurs (collines) sont traversées par des tunnels (aqueduc de Traslay uniquement). 5 Les ouvrages d’art ont été détectés grâce aux photographies aériennes actuelles (PhotoExploreur©, Géoportail de l’IGN©…) ainsi que par la réalisation d’une campagne de photographies aériennes récentes (Éric Bouchet, 2006). Ils ont permis le positionnement précis de six des sept murs porteurs de l’aqueduc de Traslay, ainsi que de l’ensemble des sections en tunnels. Les autres ouvrages d’art ont été localisés au mieux par l’analyse des nivellements des aqueducs, de la topographie, des réseaux d’adduction urbains et enfin par la documentation (SURGENT 2008a : 33-36 ; 2010 : 94-96). Revue archéologique du Centre de la France, Tome 51 | 2012 5 Cette dernière a été réalisée dans la seconde moitié du XXe s.Les auteurs, s’ils sont précis dans la description des ouvrages (dimensions et matériaux), le sont moins quant à leurs dimensions générales et leur emplacement. 6 Des profils du terrain actuel ont été obtenus depuis PhotoExploreur3D ©. Ils ont permis d’observer les irrégularités dans les nivellements, correspondant à l’emplacement de vallées et de cours d’eau, donc par extension de possibles ouvrages d’art. Ces quatre aqueducs présentent des pentes comprises entre 0,58 m/km (Traslay) et 2,6 m/km (Menetou-Salon). Les valeurs concernant les aqueducs de Valentigny (1,2 m/km) et Nérigny (2,5 m/km) ne sont pas fiables, compte tenu du faible nombre de points d’observation (SURGENT 2008a : 118-119 ; 2010 : 102-103). 7 Pour les aqueducs de Menetou-Salon et Valentigny, il ne subsiste actuellement pas de vestiges permettant d’effectuer le lien entre les parties rurales des tracés et le réseau d’adduction urbain. Des ouvrages d’art devaient donc leur permettre d’atteindre la ville antique. Les ouvrages de franchissement aérien 8 Je considère comme mur porteur1 tout mur plein généralement non percé d’une arche. Il a pour rôle le surélèvement de l’aqueduc lors du franchissement des vallées sèches. A contrario, les ponts sont des murs percés d’au moins une arche. J’identifie les ponts simples (pour le franchissement des petits cours d’eau type ruisseaux) et les ponts associés aux siphons (Fig. 2). Fig. 2 : Tableau récapitulatif des ouvrages d’art aériens. Réalisation Marianne Surgent. Les murs porteurs 9 L’aqueduc de Traslay est porté par au moins sept murs identifiés : cinq sont présents lorsqu’il traverse des vallées et deux sont isolés du tracé et ne semblent pas être liés à l’aqueduc principal. Ils représentent moins d’1 km (0,978 km) de long sur la totalité du tracé (42 km). L’aqueduc de Menetou-Salon est porté par au moins un mur identifié, celui de la rue François Villon, reconnu sur 86,5 m de long. Aucun ouvrage d’art de ce type n’a été identifié pour les aqueducs de Valentigny et Nérigny. Ces ouvrages marquent pour certains encore le paysage, et sont détectables sur les photographies aériennes (traces linéaires blanches) et au sol par les matériaux liés à leur démolition (labours notamment : fragments de moellons, de briques et de tuiles). Seuls les murs des Picaudons (aqueduc de Traslay, octobre 2008 : SURGENT 2008a) et de la rue François Revue archéologique du Centre de la France, Tome 51 | 2012 6 Villon (octobre 1968) ont fait l’objet de véritables fouilles.

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