LYON ET L’ART MODERNE DE BONNARD À SIGNAC 1920 -1942 EXPOSITION DU 14 OCTOBRE 2012 AU 10 FÉVRIER 2013 ESPACE GRENETTE En juin 2011, Dominique Fessetaud, Michel Fessetaud et Martine DOSSIER DE PRESSE Payard ont fait don au musée Paul-Dini, des archives de Denise Contact presse: Mermillon (1920-2011) et de Marius Mermillon (1890-1958). Le [email protected] classement de ces archives a conduit le musée à s’interroger Musée Paul-Dini, musée municipal sur la place qu’a tenu la ville de Lyon sur la scène de l’art de Villefranche-sur-Saône moderne dans les années 1920-1942. 2 place Faubert, 69400 Villefranche-sur-Saône Téléphone 04 74 68 33 70 Fax 04 74 62 35 13 Lyon de l’entre-deux-guerres est marquée par le mandat municipal www.musee-paul-dini.com (1905-1957) d’Édouard Herriot. L’âge d’or des avant-gardes touche non seulement l’architecture mais aussi tous les arts : peinture, sculpture, musique, danse, arts décoratifs, théâtre, chant, cinéma, photographie, littérature, gravure, édition. Le cadre chronologique choisi pour Lyon correspond à l’émergence d’une critique et de groupes artistiques actifs, dont l’activité se ralentit avec la fin de la « zone libre ». Marius Mermillon et George Besson, personnalités reconnues du monde artistique et qui se connaissent depuis novembre 1921, y jouent un rôle important au même titre que le docteur Émile Malespine et Marcel Michaud quoique ceux-ci soient engagés dans des choix esthétiques plus radicaux. Chacun adopte une définition singulière de la modernité, notion que nous proposons de repérer au travers des différents groupes artistiques lyonnais. CATALOGUE Édition Villefranche-sur-Saône, Musée Commissariat : Sylvie Carlier, conservateur en chef du musée Paul-Dini Paul-Dini, 180 pages, format 20,5 x 26 cm, et Lucie Goujard, docteur en histoire de l'art / Histoire de la photographie 150 illustrations, prix public: 30 € extraits Sylvie Carlier directeur du musée Paul-Dini, musée municipal de Villefranche-sur-Saône LYON, SCÈNE DE L'ART MODERNE, 1920-1942 Dans le courant des années 1920-1930 s’organise autour de l’hôtel de ville un pôle artistique et culturel. Au numéro 95 de l’an- cienne rue de l’Hôtel-de-Ville se trouve la galerie des Archers, animée par Antonin Ponchon. Ce dernier dirige la revue La Broderie nouvelle, publiant des patrons de travaux brodés, qui lui garantit des revenus utiles pour assurer un stock d’œuvres. La galerie Saint-Pierre, administrée par Alfred Poyet, est située au numéro 10 de la même rue, et présente les jeunes peintres et sculp- teurs sortis de l’école des beaux-arts, située en face, dans l’ancienne abbaye Saint-Pierre. Les salles du musée municipal installé dans les mêmes locaux offrent un parcours de l’art ancien à la création contemporaine. Les collections sont enrichies par Henri Focillon, Léon Rosenthal et René Jullian: les œuvres de Bonnard, Derain, Matisse et BLANC ET DEMILLY, Filets de pêche, s. d. Positif monochrome sur papier bromure. Chalon-sur-Saône, musée Nicéphore Niepce. Valadon côtoient celles des Lyonnais du XIXe siècle, référents pour des générations d’artistes dont le mode d’expression essen- tiellement figuratif s’éloigne du cubisme ou des formules surréalistes et dadaïstes. En 1920, Lyon est imprégnée par le groupe Ziniar initié par des peintres et des sculpteurs issus de l’école des beaux-arts de Lyon. Les artistes lyonnais Adrien Bas, Émile Didier, Louis Bouquet, Pierre Combet-Descombes, Claude Dalbanne, Jacques Laplace, Étienne Morillon, Antonin Ponchon, Georges-Albert Tresch et le sculpteur Marcel Gimond se rassemblent pour exposer à la galerie Saint- Pierre. Après la disparition du groupe Ziniar en octobre 1924, ses anciens membres contribuent en 1925 à la naissance du Salon du Sud-Est auquel les hommes de lettres Marius Mermillon, George Besson, Gabriel Chevallier, Léon Werth, Henri Béraud, Joseph Jolinon, Mathieu Varille, Frédéric Vars, les photographes Théodore Blanc et Antoine Demilly et quelques artistes parisiens – PAUL SIGNAC, Remorqueur dans le port de Rotterdam, 1906. Huile sur toile, 46 x 55 cm. Collection Dr Vouillon. Paul Signac, Pierre Bonnard, Henri Matisse apportent leur soutien de 1925 à 1938. Sahut d’organiser au sein du salon grenoblois Les cultures avant-gardistes parisiennes l’Effort des expositions d’artistes lyonnais aux s’imposent avec retard mais de manière Mermillon fonde en 1926 Les Arts à Lyon, relais côtés des artistes dauphinois. Réciproque- certaine à Lyon avec l’essor des voies de cir- éphémère (quinze numéros de janvier 1926 à ment certains artistes grenoblois tels Marcel culation et la parution de revues artistiques mai 1927) de l’actualité du Salon du Sud-Est. Sahut, Jules Flandrin ou Henriette Gröll et littéraires impliquant des échanges régu- Mermillon persuade aussi le peintre Marcel participent en retour au Salon du Sud-Est. liers et soutenus entre les grands pôles LYON, SCÈNE DE L'ART MODERNE, 1920-1942 Sylvie Carlier CLAUDIUS LINOSSIER, Plateau rond à la danseuse, BROUILLARD, Paysage dit aussi Sur la hauteur, 1935. Huile sur toile, 200 x 130 cm. Donation Muguette et Paul Dini 2, 2000. s. d. [vers 1940] Maillechort incrustré de cuivre et d’argent. Villefranche-sur-Saône, musée Paul-Dini, musée municipal. Lyon, musée des Beaux-Arts. urbains. Cela se voit en particulier à travers au salon parisien de 1925. Des ébénistes lyon- arts décoratifs). En échangeant ses impres- l’exemple de Suzanne Valadon, Maurice nais comme Sornay et Chaleyssin innovent sions, ce dernier influence une grande partie Utrillo et André Utter, se déplaçant de Paris avec une décoration d’intérieur caractérisée de ses amis comme c’est sans doute le cas vers Saint-Bernard, leur lieu de villégiature par des lignes pures. Suite à l’Exposition de Théodore Blanc et Antoine Demilly qui, à proximité de Lyon, et vers Grenoble et internationale de 1925, et contrairement aux avec leur catalogue Aspects de Lyon (1933), Genève. Les échanges se concrétisent lors Musées de la chambre de commerce et témoignent d’une admiration commune des salons lyonnais par la présence d’ar- d’industrie, Léon Rosenthal, conservateur pour le cinéma tout en puisant dans les tistes parisiens et, à l’inverse, lors des salons du musée des Beaux-Arts de Lyon, propose sources des livres illustrés. parisiens investis par les créateurs lyonnais. d’acquérir une création de Ruhlmann, tandis La participation d’artistes comme Bonnard, que l’architecte lyonnais Pierre Renaud initie Parallèlement, Émile Malespine (1892-1953), Marquet et Signac aux Salons du Sud-Est, celle un Salon des arts décoratifs modernes (1927- qui dirige de 1922 à 1928 la revue Manomètre de Jean Puy et Jules Migonney entre autres, 1929) qui réunit, en l’espace de trois ans, des et dont les recherches le mènent à une pein- rejoints par Louis Touchagues dès 1923, se artistes polygraphes au service de la déco- ture informelle, marque profondément Marcel révèlent stimulantes. D’emblée, l’appui de col- ration intérieure. Michaud (1898-1958). Ce dernier, galeriste, lectionneurs et de critiques tels Léon Deshairs, poète, critique, crée en 1938 la galerie Robert Rey ou Guillaume Janneau – qui leur La pluridisciplinarité se manifeste avec Folklore, rue Thomassin à Lyon, où il diffuse consacrent une série d’articles dans Art et des commandes privées et publiques de l’œuvre de nombreux artistes de l’avant-garde Décoration – lie définitivement ces artistes grands décors auprès de Pierre Combet- internationale – Marcel Breuer et Alvar Aalto. du Sud-Est aux arts décoratifs; la peinture Descombes, Eugène Brouillard ou Louis Michaud est aussi à l’origine, en 1936, du côtoie alors les œuvres de céramistes Bouquet (auteur des fresques de la Grande groupe d’avant-garde Témoignage rassem- comme Claudius Linossier, notamment dans poste à Lyon), et avec l’organisation du blant de jeunes sculpteurs comme Étienne- le numéro consacré au Salon des arts déco- Salon de l’Art décoratif moderne (palais de Martin ou François Stahly et des peintres ratifs de Paris (1925) au sein duquel s’investit Bondy, Lyon) de 1927 à 1929. La circulation proches du surréalisme tels que Jean la chambre de commerce lyonnaise. des formes et des idées à Lyon est alors Bertholle ou Jean Le Moal. Ce groupe est for- favorisée par des personnalités au savoir tement marqué par le cubisme mais surtout À l’initiative du président de cette dernière, encyclopédique. Cette culture savante par le surréalisme. Dès 1937-1939, ses artistes Édouard Aynard – alors même qu’un musée s’incarne grâce à de nombreux écrivains et exposent au Salon d’automne de Lyon, à la des Tissus avait ouvert ses portes à Lyon en critiques comme Joseph Jolinon (aussi féru galerie Matière et Formes de René Breteau 1890, couplé dès 1922 à un musée des Arts de football que de peinture), Robert Laurent- (Paris), ainsi que dans l’atelier de René-Maria décoratifs –, les plus belles soies des ateliers Vibert, Mathieu Varille et au peintre Burlet (122, rue Saint-Georges, Lyon). La Bianchini-Férier exécutées par la Fabrique Pierre Combet-Descombes dont les mobilisation en 1939, puis la guerre entraînent d’après les cartons de Dufy et de Delaunay centres d’intérêt croisent diverses disci- la disparition de Témoignage, en dépit des sont envoyées au musée Galliera (1923) puis plines (photographie, music-hall, danse, efforts de Michaud pour le faire survivre. extraits Chantal Duverget, docteur en histoire de l’art GEORGES BESSON ET LES LYONNAIS biographies et des souvenirs, la revue proposait des écrits engagés sur l’art et la politique. Son originalité résidait dans la présence de nombreux dessins d’artistes en marge des textes: Dufy, Dunoyer de Segonzac, Maillol, Marquet, Matisse, Rodin, Vuillard, Vallotton ou Van Dongen. Dans la seconde série de la revue, George Besson privilégie les sujets plaisants, consacrant par exemple l’essentiel du n° 4 à des propos sur les vins.
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