Political Discourse in the Romance Speaking Countries (ROMPOL): Populism, political representation, media language and power Stockholm University, November 19-20, 2020 ONLINE Scientific Program 4th Workshop within the research network “Political Discourse in the Romance Speaking Countries: linguistics and social science perspectives” (ROMPOL) « Populism, political representation, media language and power» November 19th-20th, 2020 (ONLINE) Department of Romance Studies and Classics, Stockholm University Abstracts Plenary speakers Michele Colombo Stockholm University Christophe Premat Stockholm University Malin Roitman Stockholm University Jessé Souza Univ. Sorbonne Paris 1 2 Populism in Italy before 1992. An analysis of parliamentary speeches by Guglielmo Giannini, Marco Pannella and Umberto Bossi Michele Colombo Stockholm University Populist movements, parties, and politicians have been strongly characterizing the Western World’s political scene in recent years. Within this picture, Italy seems to hold a special place, as it has been considered an ideal environment for populist movements (see Hermet 2001, 396). Looking at the present situation, Italian politics is characterized nowadays by two parties that can be said populist beyond doubt, the right-wing Lega Nord (LN) and the left- wing Movimento Cinque Stelle (M5S). After having broken an alliance with LN, the latter is currently running the country together with the left-wing Partito Democratico. The present situation appears to be deeply rooted in Italian history: regardless of populist features showed by Fascism, at the very beginning of the Italian republic we find a populist party, the Fronte dell’Uomo Qualunque (i.e. «the common man’s front»). Even if the Fronte did not reach the political weight of Pierre Poujade’s Union et fraternité française in the Fifties, it can be said to have been the first populist party in Europe in the aftermath of the Second World War. Coming back to the present, Italian linguists have been doing much work about the features characterizing the political discourse of Matteo Salvini and Beppe Grillo, charismatic leaders of LN and M5S, respectively (see for example Ondelli 2014, Petrilli 2015, Nobili 2019). Much has also been written about the communication style of Silvio Berlusconi, a politician who shows strong populist attributes according to some scholars (for example Campus 2006). However, it is far from clear how much the linguistic and rhetorical traits that may be found in the texts produced by these politicians (political speeches, interviews, tweets, etc.) depend on their being populist or rather on the deep change that both the Italian political system and political communication itself underwent in the last decades. This is why the analysis will focus on the parliamentary speeches of three populist Italian politicians before April 1992, that is before the fall of the traditional Italian parties that dominated the scene in the second half of the Twentieth century and the beginning of the so-called «Second Republic»: . Guglielmo Giannini, founder and leader of the Fronte dell’Uomo Qualunque mentioned above. Parliamentary speeches at the Camera dei deputati, first legislature (08.05.1948-24.06.1953) . Marco Pannella, leader of the Partito radicale (Radical party). Parliamentary speeches at the Camera dei deputati, seventh legislature (05.07.1976-19.06.1979) . Umberto Bossi, leader of the Lega Nord mentioned above. Parliamentary speeches at the Senato, tenth legislature (02.07.1987-23.04.1992) As far as Marco Pannella is concerned, some scholars do not consider him having been a populist (see for example Passarelli 2015, p. 227), but his political action shows many features that are taken into account by influential definitions of populism, as the one given by 3 Mudde (2017). The paper aims at ascertaining whether or not it is possible to identify one or more linguistic or rhetorical features that may be seen as traits d’union between Italian populist politicians before and after the beginning of the Nineties. References Campus, Donatella (2006). L’antipolitica al governo. De Gaulle, Reagan, Berlusconi. Bologna, il Mulino. Hermet, Guy (2001). Les populismes dans le monde. Une histoire sociologique, XIXe-XXe siècle. Paris, Fayard. Mudde, Cas (2017). Populism: An Ideational Approach. In Rovira Kaltwasser, Cristóbal, Taggart, Paul, Ochoa Espejo, Paulina and Ostiguy, Pierre (edd.). The Oxford Handbook of Populism. Oxford, Oxford University Press, 27-52. Nobili, Claudio (2019). Un vecchio italiano per una neopolitica. La lingua in azione di Matteo Salvini. In Italiano LinguaDue 2, 671-696. Ondelli, Stefano (2014). Populismo e parolacce nella comunicazione politica: Beppe Grillo. In www.treccani.it. Passarelli, Gianluca (2015). Populism and the Lega Nord. In Gilbert, Mark, Jones, Erik and Pasquino, Gianfranco (edd.). The Oxford Handbook of Italian politics. Oxford, Oxford University Press, 224-241. Petrilli, Raffaella (ed.) (2015). La lingua politica. Lessico e strutture argomentative. Rome, Carocci. Tarchi, Marco (2015). Italia populista. Dal qualunquismo a Beppe Grillo. Bologna, il Mulino. 4 De quoi le RIC est-il le nom? Les commentaires de la presse française sur l’usage du sigle (1995-2020) Christophe Premat Université de Stockholm Du 17 novembre 2018 au 5 mars 2020, le mouvement des gilets jaunes s’est traduit par la reprise de plusieurs slogans dans les manifestations avec en particulier l’affirmation du sigle RIC pour Référendum d’Initiative Citoyenne. Ce mot d’ordre est devenu officiellement l’une des revendications de ce mouvement, suscitant des débats sur les usages du référendum (Morel, 2019; Magni-Berton, Egger, 2019). Comment analyser cette demande qui surgit régulièrement dans l’espace public français? Pourquoi assiste-t-on à une inventivité lexicale dans le discours politique quand il s’agit de mentionner les instruments de démocratie directe? Nous proposons de revenir sur les conditions de circulation d’un sigle- soglan devenu un “maître-mot” (Morin, 1991: 33) des revendications populaires. L’hypothèse formulée ici est celle d’un sigle déformé (Calvet, 1980; Cusin-Berche, 1992; Mortureux, 1994) pour contourner un dispositif existant (RIP, Référendum d’Initiative Partagée entre citoyens et parlementaires) qui pourtant renvoie au terme initial de référendum d’initiative populaire (Pires, 2007). Si la création de ce sigle peut renvoyer à une forme de lobbying initial (association qui promeut cette possibilité), l’usage de ce sigle vient combler des ambiguïtés autour des notions d’initiative populaire, de référendum et de consultation. En nous appuyant sur un corpus de 7.342 textes de la presse française mentionnant le Référendum d’Initiative Citoyenne entre 1995 et 2020, nous proposerons une analyse des définitions et des débats portant sur l’institutionnalisation ou l’exclusion de ce type d’instrument. Nous tenterons de déterminer à quelle période l’usage de ce terme s’accompagne d’une siglaison traduisant le déplacement de cette demande vers un conflit idéologique. Références -Calvet, J.-L. (1980). Les sigles. Paris: PUF. -Cusin-Berche, F. (1992). L'abréviation dans le discours d'entreprise : l'ésotérisme des sigles. Linx, n°27: 121- 148. -Magni-Berton, R., Egger, C. (2019). RIC, Le référendum d’initiative citoyenne expliqué à tous, Limoges: FYP éditions. -Morel, L. (2019). La question du référendum. Paris: Les Presses de Sciences Po. -Morin, E. (1991). Les maîtres mots, n°13. Revue du M.A.U.S.S., 3e trimestre. -Mortureux, M.-F. (1994). Siglaison-acronymie et néologie lexicale. Linx, n°30: 11-32. -Pires, M. (2007). Le détournement de sigle : le cas de CPE. Langage et société, 121-122(3), 289- 303. https://doi.org/10.3917/ls.121.0289 5 L’association médiatique entre Emmanuel Macron et le populisme Malin Roitman Université de Stockholm Depuis l'émergence dans les années quatre-vingt dix d'une nouvelle vague de partis politiques du côté de l'échelle traditionnelle droite-gauche, les termes populiste et populisme ont fait couler beaucoup d’encre dans les médias, dans les sciences humaines et politiques. Cet intérêt n’a pas l’air de décliner vu le grand nombre d’articles d’information et scientifiques sur ce sujet qui continuent à être publiés. Pour cette étude, nous nous intéressons à savoir comment le populisme est associé à l’actuel président de la république française. Le parcours original de Emmanuel Macron et son parti En Marche et qui l’a conduit à la présidence en 2017 a confondu plus qu’un.e analyste politique et ceux et celles qui out voulu « étiqueter » l’orientation politique de ce nouveau mouvement. L’association entre Macron et « populisme » a été faite dans les médias, par d’autres politiques et dans des études scientifiques. Dans un discours devant les maires de France réunis à l’Élysées, il dit lui-même « Nous sommes des vrais populistes, nous sommes avec le peuple » tout en affirmant dans la même phrase qu’il « n’aime pas le terme populisme ». (21/11/2018) Nous avons l’intention d’examiner dans quelle mesure Macron est conçu comme étant un représentant d’un certain populisme, avec quels arguments et dans quel contexte. Nous n’étudierons ainsi pas les discours authentiques de Macron, afin extraire d’éventuels traits populistes dans ses paroles, mais ce sera en revanche une analyse discursive des textes journalistiques où le président est associé au populisme voir qualifié d’un leadeur populiste. Ainsi, nous entamerons une analyse discursive et énonciative où l’orientation politique de la publication, le positionnement journalistique et les dispositifs d’argumentation seront pris en compte. Le corpus constitue des articles d’information de mai 2017 à septembre 2020 où il y a une association entre le président et les mots populisme ou populiste. L’objectif de ce parcours est de problématiser et de mieux comprendre la conception du populisme qui circulent ainsi que les différentes dimensions de ce concept. Parle-t-on d’une idéologie, d’une méthode politique ou d’un langage populiste ? Nous analyserons notre corpus journalistique à la lumière de quelques définitions préalables du populisme (Charaudeau 2016, Jagers & Walgrave 2006 entre autres) issues de la sphère de l’analyse du discours politique.
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