Monographie de la commune de Delouze par M. Gérard, instituteur dans les années 1880 Reproduction d’un document manuscrit daté de 1888, mis en page par Daniel Herbourg en 2019 Page 1 sommaire page 1. Nom et Etymologie 3 2. Géographie 3 3. Position de la commune 3 4. Limites et aspects du territoire 3 5. Orographie 4 6. Hydrologie 5 7. Géologie 5 8. Climat 7 9. Flore et faune 8 10. Bois et forêts 9 11. Population 11 12. Agriculture 12 13. Industrie 14 14. Commerce 15 15. Voies de communication 15 16. Administration communale 16 17. Conditions hygiéniques 17 18. Histoire : 17 Temps préhistoriques 17 Epoque gallo-romaine 18 Epoque Franque 19 Epoque du moyen-âge 20 Epoque moderne 21 Châteaux seigneuriaux 28 Etude des dénominations du cadastre 30 Anciens recteurs d’école 33 Lieu de pèlerinage 34 Hommes célèbres 35 Annexe A – le plan de Delouze en 1888 36 Annexe B – Les trouvailles de Cacho l’Enson 37 Page 2 Commune de Delouze 1 – Nom et Etymologie : Nom de la commune en français : Delouze En patois : Delâoze Avant 1789 : ce village se trouve mentionné sous les noms de Dolosa, dans le document « carta Frederice Ducis » en l’an 963, déposé aux archives départementales ; Delouze, dans le Chapître des Comptes, en 1327 ; Dolosa, dans le Regest.Tullensis, en 1402 et Del {…..} en 1711, dans les Pouillés de Toul. Pendant la révolution : pendant cette période, ce village ne subit aucun changement de nom. Etymologie : Les recherches faites dans le but de déterminer l’étymologie du nom de cette localité n’ont abouti à aucun résultat. Hameaux ou écarts : Le village est constitué d’un seul groupe de maisons contiguës et ne possède d’autre écart qu’un moulin à eau, situé au sud-ouest du village, à environ 150m. 2 – Géographie – 3 - Position de la commune : Delouze se trouve à 48°34’ de latitude nord et à 3°6’ de longitude orientale. Au centre du village, auprès de la maison d’école, l’altitude est de 320m. Sa distance à Gondrecourt, chef-lieu de canton : 7km A Commercy, chef-lieu d’arrondissement : 26 km A Bar-le-Duc, chef-lieu du département : 43km A Nancy : 60km / à Paris : 298 km. 4 – Limites et aspects du territoire : Le territoire de Delouze est limité, au nord, par le finage de Demange-aux-Eaux, au nord-est par celui de Mauvages, à l’est par celui de Rosières-en-Blois, au sud par celui d’Abainville et à l’ouest par ceux d’Houdelaincourt et de Baudignécourt. Page 3 Ce territoire est accidenté. La chaîne des Monts de la Meuse, ou Argonnes occidentales, le coupe du Nord au Sud. Le village est bâti dans une étroite vallée resserrée entre divers sommets dépendant de cette chaîne de montagnes. Ces élévations, boisées en partie avec le village placé au centre, au fond de la gorge, offrent à l’œil un ensemble pittoresque qui rappelle un paysage des régions montagneuses. 5 – Orographie : Les monts de Delouze sont : 1° Fragne (ou la plaine) qui circonscrit le village au sud, 2° la Côte, rattachée par le base à la Plaine, qui continue la ceinture du village à l’est ; 3° au nord et à l’ouest s’étend le grand plateau du Chânois, dont les divers sommets varient d’altitude. Le mont Fragne est le plus rapproché des habitations du village. Au sommet est le signal de Delouze à l’altitude de 396m. Du sommet de ce monticule on domine tous les environs. Vers l’ouest s’étend un vaste horizon borné de forêts ; en avant de ce rideau lointain, on découvre la vallée de l’Ornain avec quelques-uns des villages bâtis sur les hauteurs ou échelonnés sur ce cours d’eau. La côte, au sommet, a 401m d’altitude. Le flanc sur-ouest seulement dépend du territoire de Delouze. Le plateau dit le Chânois est moins élevé, mais plus vaste que les deux autres. Il domine, au sud-ouest, l’étroite vallée dite des Mâchaires où coule le ruisseau du même nom et, à l’ouest, il domine celle de l’Ornain. Au nord du plateau s’étendent en une seule agglomération les forêts de Delouze, de Mauvages et de Demange-aux-Eaux, d’une superficie de 450 ha environ. Ces trois monts figurent parmi les plus élevés de la contrée car, après le plateau d’Amanty et le signal d’Houdelaincourt, ce sont les points les plus hauts du canton de Gondrecourt. Le Chânois recèle des antiquités et des ruines d’édifices de l’époque Gallo-romaine, il sera parlé de ces substructions dans le chapitre consacré à l’achéologie. 6 – Hydrographie : Ruisseau des Mâchaires Les flancs du Chânois s’abaissent généralement en pente douce, il y a cependant une exception. A proximité du village, le revers sud-ouest, nommé Chénelle, qui domine un groupe d’habitations, se dresse presque à pic. Page 4 La source provenant du sein de ce mont sort de terre au niveau de la vallée. Canalisée par les soins de la municipalité, elle se dirige ensuite vers le sud, longe la rue principale et alimente, au moyen de tuyaux souterrains, quatre fontaines qui donnent aux habitants une eau saine et limpide. La quantité d’eau non utilisée par la population sort des fontaines et forme le ruisseau des Mâchaires. Parvenu au centre du village, ce cours d’eau décrit un angle droit, se dirige vers l’ouest, puis plus large au fur et à mesure que la vallée s’élargit et, après un parcours de 5 km, va se jeter dans l’Ornain, en amont du village d’Houdelaincourt. L’altitude de la source est de 324m, celle du point d’aval, à la limite du territoire, de 285m et le parcours de ce cours d’eau sur Delouze d’environ 2800m. 7 – Géologie : Les monts de Delouze ne sont point le résultat d’un soulèvement car les couches géologiques dont ils sont composés se trouvent dans un ordre du superposition régulière. Ils résultent plutôt d’un immense travail d’érosion de la mer qui s’est produit jadis au temps où celle-ci recouvrait notre pays et constituait le relief tel que nous le voyons aujourd’hui. Ce qui s’est passé à cette époque reculée n’a rien de surprenant, car aujourd’hui encore sur certains rivages, la mer produit les mêmes phénomènes : des plages entières, des caps, de presqu’îles disparaissent peu à peu sur de grandes étendues. Les eaux de la mer mouillant la base des collines désagrègent les couches inférieures avec d’autant plus de rapidité qu’elles offrent moins de résistance. Ce travail des eaux de la mer, qu’on peut observer depuis Paris jusqu’aux Vosges, n’a rien de particulier pour notre contrée ; on remarque seulement quelques variations dans la force et l’aspect du relief, mais partout on retrouve les diverses couches géologiques en plateaux régulièrement superposés. Le territoire de Delouze fait partie de la formation supérieure jurassique ; les terrains qu’on y rencontre dépendent des trois étages suivant : le portlandien, le kimméridien et le corallien. Le deuxième étage seul s’y trouve en entier. Portlandien : cet étage est représenté par la zone inférieure, celle du calcaire lithographique à ammonites, et comprend les plateaux élevés de Fragne et du Chânois ; il se termine, à la partie inférieure, par l’étage des marnes kimméridiennes. Page 5 Dans la zone inférieure du portlandien, les fossiles sont assez rares ; cependant on y retrouve divers genres d’ammonites, de trigonies et un certain nombre d’oursins. Cette zone atteint ici une certaine puissance et comprend des calcaires lithographiques peu exploités comme pierre à bâtir, cependant on a déjà tenté d’y ouvrir des carrières. Ces bancs pierreux, à leur partie inférieure, rencontrent des marnes calcaires, où abondent les gryphées virgules : c’est la naissance du kimméridien. Le Kimméridien : La division entre les deux étages n’est pas nettement déterminée car les couches de calcaire portlandien de peu d’épaisseur alternent avec des couches minces de marnes kimméridiennes mélangées d’une innombrable quantité de gryphées virgules. C’est à la nature des fossiles que l’on reconnaît qu’un étage fait place à l’autre. Sur ce territoire les couches supérieures de l’étage kimméridien sont généralement à mi-hauteur entre la base des vallées et le sommet des monticules ; leur présence est facile à reconnaître à la quantité de gryphées que le labourage a répandues à la surface du sol sur un assez vaste parcours. Les couches successives du kimméridien, examinées de haut en bas et relevées dans une fouille ouverte pour servir à l’établissement de la culée d’un pont de la ligne de Brienne à Sorcy (territoire de Delouze) sont les suivantes : 1. Alternance (marne et calcaire) sur 1m d’épaisseur 2. Couche calcaire lithographique 0.60m 3. Couche marne calcaire peu colorée 0.75m 4. Marne (très coloré) à huitres 0.80m 5. Marne stratifiée encore plus colorée 0.75m Parmi les fossiles de l’étage kimmeridien, on remarque dans la couche N°1, une grande quantité de gryphées virgules ; dans celle N°2, des amonites de taille et de formes variées ; dans celle N°3, des ostrea virgules (huitres de petites dimensions) et des trigonies. La quatrième couche est particulièrement remarquable par la quantité d’huîtres qu’elle fournit et la 5° par la disposition particulière de la marne qui apparaît stratifiée, disposée en lamelles, et d’une couleur d’un bleu noirâtre très foncé. Séquanien ou corallien : Les sondages continués en dessous de l’étage kimméridien ont révélé la naissance de l’étage séquanien.
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