V5367 MZRT PIEMONTESI LIV-EXE.Indd

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francesco piemontesi wolfgang amadeus mozart 1756-1791 fantasy in d minor K397 1782 (?) sonata no.6 in d major ‘dürnitz’ K284 1775 rondo in d major K485 1786 rondo in a minor K511 1787 sonata no.15 in f major K533/K494 1786-88 francesco piemontesi PIANO 3 wolfgang amadeus mozart 1756-1791 1 fantasy in d minor | en ré mineur | in d-moll K397 5’54 sonata no.6 in d major | en ré majeur | in d-dur, ‘dürnitz’ K284 2 Allegro 4’59 3 Andante. Rondeau en polonaise 4’41 4 Tema con variazioni (Andante) 12’55 5 rondo in d major | en ré majeur | in d-dur K485 6’12 6 rondo in a minor | en la mineur | in a-moll K511 9’29 sonata no.15 in f major | en fa majeur | in f-dur K533/K494 7 Allegro 7’43 8 Andante 9’18 9 Rondo. Allegretto 6’25 4 œuvres pour piano de mozart par william rothstein Du vivant de Mozart, les œuvres musicales les fantaisies des deux Bach, et en particulier pour instrument à clavier seul occupaient un celles de Carl Philipp Emanuel. Au moment rang relativement bas dans la hiérarchie des précis où l’Adagio est sur le point de s’ache- genres musicaux. Il y avait bien sûr des excep- ver, il fait place à un innocent Allegretto en ré tions, notamment les sonates, fantaisies et majeur à la manière de Haydn. La structure de rondos «pour connaisseurs et amateurs» («für cette section conduit également à une conclu- Kenner und Liebhaber») publiés par C. P. E. sion comportant une cadence entièrement Bach entre 1779 et 1787. Les œuvres de Mozart écrite. Peu après, Mozart revient à l’accord de enregistrées sur ce disque en sont à peu près dominante dans le registre grave sur lequel contemporaines et correspondent aux mêmes l’Adagio s’était achevé. Le manuscrit s’inter- genres : deux sonates, une fantaisie et deux rompt ici. Comment Mozart avait-il l’intention rondos. Elles expriment une volonté ana- de poursuivre : avec un retour aux arpèges ini- logue de répondre aux attentes des amateurs tiaux (une éventualité que l’on entend parfois occasionnels de musique aussi bien que des aujourd’hui), un retour à l’Adagio, une reprise spécialistes. de l’Allegretto (le choix le plus fréquent), ou Commençons par la Fantaisie en ré mineur, quelque chose d’entièrement nouveau? On K.397, dont la date est hypothétique. Elle a l’ignore. Le présent enregistrement opte pour peut-être été composée en 1782, alors que la première conclusion à avoir été publiée, Mozart s’intéressait de près aux œuvres de en 1806, et dont on suppose qu’elle est de Haendel et de J. S. Bach. Elle commence par la plume d’August Eberhard Müller. Celui-ci de doux arpèges, à la manière d’un prélude de termine la Fantaisie avec un passage qui res- Bach; les notes les plus hautes de ces arpèges semble à un bref tutti orchestral, ce qui semble (fa, sol, la), suivies d’une descente par degrés, bien convenir à la cadence qui précède. annoncent les notes supérieures du thème La Sonate en ré majeur, K.284, est la dernière de l’Adagio qui suit. Cet Adagio, tour à tour des six sonates composées en 1775 et la seule plaintif et agité, est interrompu à deux reprises d’entre elles à avoir été publiée du vivant de par des passages non mesurés qui rappellent Mozart. C’est de loin la sonate la plus brillante 5 des six, ce qui tient à la façon dont elle imite (variation IX) ou aubade orchestrale annoncée l’écriture orchestrale, en particulier dans son par deux cors (variation X). Dans l’avant- premier mouvement. On y entend des pas- dernière variation, lente, on entend l’improvi- sages énergiques à l’unisson, des trémolos de sateur qu’était Mozart et l’on comprend le lien violons, des contrastes entre les traits pour profond qui le rattache à Chopin. L’Allegro fi nal cordes et les tutti, le bavardage des hautbois sert à la fois de douzième variation et de coda. et des bassons, et même une paire de cors. Dans toutes les variations, Mozart joue avec Son caractère spectaculaire est renforcé par esprit sur la mesure supplémentaire du thème, des passages joués mains croisées dans les en ne la laissant jamais silencieuse (comme trois mouvements. Le deuxième mouvement dans le thème) mais en la remplissant de diff é- est une gracieuse polonaise ayant la forme rentes manières, toujours inventives. d’un rondeau à la française, mais qui évoque Le Rondo en ré majeur, K. 485, a été com- un concerto par ses contrastes implicites entre posé le 10 janvier 1786 et publié sous le titre passages pour soliste et tutti. français de Rondo très facile. Le manuscrit de Le mouvement le plus remarquable est le troi- Mozart ne comporte néanmoins aucun titre et sième, une série de douze variations sur un le morceau n’est pas en forme de rondo. Cela thème original. Celui-ci est dans le style chan- étant, il ressemble à un rondo par le caractère tant habituel de Mozart, accompagné par une simple de son thème principal et, surtout, basse d’Alberti, mais le compositeur use d’une par le retour fréquent de ce même thème. Le astuce en ajoutant une mesure de silence théoricien de la musique Heinrich Schenker avant la phrase fi nale, rompant ainsi une symé- a comparé ce rondo à ceux de C. P. E. Bach trie qui aurait sans cela été parfaite (sans la parce que le thème y revient dans plusieurs mesure supplémentaire, le thème aurait en tonalités diff érentes. À l’analyser plus simple- eff et compté 4 x 4 mesures). Les variations ment, le morceau se révèle comme une forme parcourent une diversité impressionnante de sonate reposant sur un seul thème. Mozart styles et de caractères – ligne mélodique ornée pousse le principe monothématique plus (variation I), virtuosité brillante (variations III, loin que Haydn (qui l’utilise souvent) dans la IV et VI), évocation en mode mineur d’un qua- mesure où les matériaux de transition et de tuor à cordes (variation VII), contrepoint savant conclusion reposent aussi sur ce thème. Le 6 réemploi ingénieux de matériau ancien sous déguisées du thème principal. Les deux épi- d’autres formes trouve son point culminant sodes sont de forme pleinement binaire, dans la récapitulation, lors de laquelle le risque presque comme des formes sonates en minia- de monotonie est le plus grand parce que le ture. Le premier, en fa majeur, est très attentif à thème doit y être entendu plusieurs fois dans son accompagnement fl uide, comme une voix la tonalité de départ. intérieure, qui commence de façon diatonique Les deux dernières œuvres enregistrées sur ce puis devient chromatique, préparant par une disque ont été composées pour des connais- transition remarquable le retour au thème prin- seurs plutôt que pour des amateurs. Le Rondo cipal. Le second épisode, en la majeur, est d’un en la mineur, K. 511, a été écrit un an seulement style plus galant : l’intérêt se concentre ici aussi après le rondo K. 485, mais c’est une œuvre sur la transition chromatique vers le retour du bien plus profonde. Les rondos dans une tona- thème principal. Dans l’étonnante coda, les lité mineure sont rares : Mozart a peut-être éléments des deux épisodes sont combinés ici voulu faire écho au rondo de C. P. E. Bach avec le thème, d’abord dans un contrepoint dans la même tonalité, à caractère fortement très épuré en deux parties. Juste avant la fi n, chromatique (1780). L’emploi mozartien du le motif de tête, avec sa fi gure chromatique principe des variations dans un rondo n’est tournante, est combiné avec une fi gure ana- pas sans précédents, mais la substance de ces logue, mais plus lente, autour de la tonique variations est extrêmement originale, annon- (la-si bémol-la-sol dièse-la), conférant à la çant une fois encore la musique de Chopin (la conclusion une coloration napolitaine que l’on Ballade en fa mineur et certains nocturnes). Le avait déjà entendue un peu auparavant, dans thème principal, de forme ternaire et sur un ce qui ressemblait presque à une citation de la rythme de sicilienne, repose sur deux motifs : plainte de Pamina, tirée de La Flûte enchantée une fi gure chromatique tournant autour de la qui n’avait pas encore été composée. dominante (ré dièse-mi-fa-mi) et une montée La Sonate en fa majeur, K. 533, est l’une des chromatique de la tonique à la dominante. dernières sonates pour piano de Mozart et Comme dans certains mouvements lents de sans doute la plus profonde. Ses deux premiers Haydn, les épisodes contrastants (il y en a mouvements vinrent enrichir son catalogue le deux) reposent sur des variantes légèrement 3 janvier 1788. Pour son fi nale, il retravailla un 7 rondo sans prétention, K. 494, composé à l’ori- presque choquant. Le triton mélodique dans gine en 1786. Aussi est-elle aujourd’hui souvent les deux premières mesures annonce que appelée par le double numéro K. 533 / K. 494. quelque chose d’extraordinaire est en train Le premier mouvement (Allegro) approfondit de se produire. Le mouvement est de forme un langage contrapuntique maigre. Son maté- sonate achevée. Son premier thème s’élève riau mélodique repose à un degré surprenant au moyen d’une série de petites descentes, sur les gammes, particulièrement les des- ce que Schenker appelait technique de pro- centes en gamme depuis la dominante jusqu’à gression par chevauchements (Übergreifen), la tonique.

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