La duchesse de Chevreuse PRINCIPAUX OUVRAGES DU MÊME AUTEUR La Femme dans la peinture moderne, Paris, Plon, 1955 (épuisé). Fontaines de Paris, Paris, Le Centurion, 1958 (épuisé). Evocation du Grand Paris, 31., Paris, Éd. de Minuit, 1956-1961 (épuisé). Histoire souriante de Paris, Paris, Berger-Levrault, 1962 (épuisé). Napoléon et Paris, Paris, Berger-Levrault, 1964 (épuisé). Ile-de-France, pays du dimanche, Paris, Arts et métiers graphiques, 1964- 1965 (épuisé). Moyen Age en Ile-de-France, Paris, Fayard, 1965 (épuisé). Châteaux d'Ile-de-France, Paris, Balland, 1968 (épuisé). Éd. allemande, Munich, 1968. Dictionnaire des églises de France : Ile-de-France (en coll.), Paris, Laffont, 1968. Le Val-de-Marne, Paris, Éd. de Minuit, 1968 (épuisé). Couronné par l'Académie française. Album Saint-Simon, Paris, Bibl. de la Pléiade, 1969 (épuisé). Les Châteaux de la Loire, Paris, Alpha, 3e éd., 1972 (épuisé). Inventaire des églises des Hauts-de-Seine, Paris, Fédération des Sociétés historiques de la région parisienne, 1973-1975. Les Musées de France, Pans, coll. Que sais-je?, P.U.F. 3e éd., 1976. Cette curieuse famille d'Orléans, Paris, Perrin, 2e éd., 1977 (épuisé). 3e éd. en préparation. Histoire des grands boulevards, Paris, Le Cadratin, 1980. Couronné par l'Académie française. Histoire et histoires de Sceaux, préface de Georges Duhamel, Sceaux, 3e éd., 1981 (épuisé). Charenton-le-Pont, cinq mille ans d'histoire, Paris, L'Albatros, 1982. Dix siècles à Montfort-l'Amaury (avec M.-H. Hadrot), préface de Jacques de Lacretelle, Montfort-l'Amaury 1983. Couronné par l'Académie française. L'Essonne dans la Seine-et-Oise d'autrefois, Roanne, Horvath, 1984. Choderlos de Laclos ou l'obstination, Paris, Grasset, 2e éd., 1985. Bourse Goncourt de la Biographie, 1985. Monsieur de Saint-Simon, Paris, Fayard, 3e éd., 1987. Prix Henry Malherbe 1975 (épuisé). Monte-Cristo, un château de roman, préface d'Alain Decaux, Marly, Éd. Champflour, 1987 (épuisé). Guide des statues de Paris, Paris, Hazan, 1990. Les Chemins du Roi-Soleil, préface de Mgr le Comte de Paris, Florence, Bonechi, 1993. Éd. anglaise, allemande, italienne. Les Hauts-de-Seine autrefois, Lyon, Horvath, 2e éd., 1994 (épuisé). Guide des maisons d'hommes célèbres, Paris, Pierre Horay, 5e éd., 1995. Le Sort des statues de bronze parisiennes sous l'occupation allemande, Paris, Fédération des Sociétés historiques de la région parisienne, 1996. De Maisons-sur-Seine à Maisons-Laffitte, préface de J.-B. Duroselle, Maisons-Laffitte, 3e éd., 1993. Histoire de l'Elysée, Paris, Perrin, 4e éd., 1999. Couronné par l'Académie française. Les Maisons d'écrivain, Paris, coll. Que sais-je ?, P.U.F., 1997. Histoire de l'architecture à Paris, Paris, Nouvelle Histoire de Paris, 1997. Ecrivains de Basse-Normandie, Caen, Centre régional des Lettres, 1998. Dictionnaire1998. des monuments d'Ile-de-France (direction), Paris, Hervas, La Curieuse Histoire du Vésinet, préface d'Alain Decaux, 3e éd., 1998. La Ferté-Vidame (en coll.), La Ferté-Vidame, 1998. GEORGES POISSON La Duchesse de Chevreuse Perrin © Librairie Académique Perrin, 1999. ISBN : 2-262-01499-X L'auteur remercie Les services d'archives des Bouches-du-Rhône, de Charente, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Lot-et-Garonne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Somme, Tarn-et-Garonne, Vaucluse et des villes de Saint-Malo et Namur. La Bibliothèque municipale de Saintes. Les centres de documentation du musée de l'Ile-de- France et du musée de la Marine. Mmes Noëlle CAZIN, présidente de la Société des Let- tres, Sciences et Arts de Bar-le-Duc ; Micheline CUENIN, professeur émérite à l'Université Paris-III ; Hélène HIMEL- FARB, secrétaire générale de la Société Saint-Simon; la comtesse de LATOUR DE GEAY; Mlle Marie-Claire MANGIN, bibliothécaire du Musée lorrain ; Mme Claude MORLET-CHANTALAT, professeur émérite à la Sorbonne. M. Roland BOSSARD, chargé d'études au château de Versailles; l'abbé Jacques CHOUX, conservateur en chef honoraire du Musée lorrain ; MM. Jean-Charles FULAINE, Jacques KUHNMUNCH, conservateur en chef au château de Compiègne; Pierre LEMOINE, conservateur général honoraire du château de Versailles ; Amaury LEFÉBURE, conservateur en chef du château de Fontainebleau; Bernard MISSENARD, propriétaire du château de Cou- zières; Matthieu PINETTE, conservateur en chef des musées d'Amiens; le baron PINOTEAU. Et particulièrement M. le duc de LUYNES et son frère, mon ami le comte Thomas de LUYNES. CHAPITRE 1 Madame la connétable (1600-1621) Hercule de Rohan, d'une branche cadette de l'illustre maison bretonne, duc et pair de Montbazon depuis 1595, grand veneur, gouverneur de Paris, chevalier du Saint- Esprit, était grand, majestueux, brutal et passablement stupide. Certains faisaient rimer son nom avec « âne sans raison » et l'on citait ses balourdises : - Madame, disait-il à la reine, laissez-moi aller trouver ma femme, elle m'attend ; et dès qu'elle entend un cheval, elle croit que c'est moi. De son mariage avec Anne de Lénoncourt, d'une famille lorraine, naquirent deux enfants : Louis, futur prince de Guéméné, le 5 août 1598, et Marie-Aimée, notre héroïne, en décembre 1600 au château de Coup- vray, entre Marne et Grand Morin, dans l'évêché de Meaux, à sept lieues de la capitale. A cette époque où l'Ouest parisien n'était pas encore soumis à l'attraction de Versailles, les noblesses d'épée et de robe, à la recherche d'une résidence campagnarde où fuir un Paris encombré et malodorant, s'établissaient volontiers en Brie, où l'attirance de Fontainebleau au sud jouait un peu le rôle échu plus tard à Versailles. Ceci par- fois à de longues distances du château royal, mais les sei- gneurs de cette époque, par les mauvaises routes du temps, n'hésitaient pas à abattre du chemin. Le maître des comptes Jacques de Bragelongne avait acquis en 1577 la terre de Jossigny; l'intendant des Finances Picot de Santeny avait fait construire Ormesson en 1580 ; Nicolas de Harlay de Sancy faisait en 1597 éle- ver Grosbois, qui passera au duc d'Angoulême, bâtard de Charles IX; Charles de Pierrevive habitait Lésigny, où nous reviendrons ; et Salomon de Brosse élèvera à partir de 1613 Coulommiers pour la duchesse de Longueville. Quant au domaine de Coupvray, il se trouvait sur la route de Montceaux-les-Meaux, château royal construit pour Catherine de Médicis, offert par Henri IV à Gabrielle d'Estrées, qui y donnait de somptueuses fêtes, dignes d'une cour royale. Hercule de Montbazon pensait-il « se placer » auprès de la favorite, qui avait à l'époque toutes chances de devenir reine de France? Toujours est-il qu'en 1596 il entama la reconstruction du château féodal de Coupvray, possession de sa femme, reconstruction qui n'était pas terminée à la naissance de Marie. L'édifice était-il déjà suffisamment habitable ou la famille dispo- sait-elle d'une autre demeure à côté du chantier ? Impos- sible de le dire, et il faut se contenter d'événements voisins : 1599, mort de Gabrielle ; 1600, mariage d'Henri IV et de Marie de Médicis, à qui Henri IV offre Montceaux; 1602, achèvement du château de Coupvray, que le roi érige en baronnie en 1605. Le château nous est resté, d'ailleurs en triste état : ordonnance majesteuse de brique et pierre, avec corps central flanqué de bâtiments latéraux, le tout à vingt- quatre croisées de façade, coiffé de hauts combles d'ardoise, un par corps de bâtiment, hérissés de chemi- nées de brique, l'ensemble élevé sur un terre-plein cerné de douves sèches. A côté, autour d'une cour quadrangu- laire, des communs aujourd'hui bien conservés : logis à arcature surbaissée, écuries pour quarante chevaux, lavoir, fruitier, pigeonnier à 2 640 cases, grange aux dîmes du XIII siècle, jardin potager s'ouvrant par une grille ornée des macles des Rohan, le tout accompagné d'un parc qui sera au XVIII qualifié de considérable. Mais nous ignorons si Marie garda souvenir de cette demeure ou même si elle y revint jamais, par exemple pour rendre visite à sa grand-mère maternelle Françoise de Laval, qui y mourra en 1615. L'enfant fut baptisée à Saint-Eustache en février 1602, la reine Marie de Médicis étant marraine, preuve de la position importante de Montbazon à la Cour. La même année mourait à dix-neuf ans son épouse, qui avait eu le temps d'afficher une légèreté de mœurs dont sa fille héri- tera au centuple. Nous ne savons pas quelles furent ses premières années, qui se déroulèrent sans doute loin de Coupvray (peut- être la mort de la duchesse avait-elle dissuadé son mari d'y retourner), plus vraisemblablement dans la demeure familiale parisienne, dont nous ignorons l'emplacement à cette époque. L'enfant séjourna aussi au château ances- tral de Montbazon, entre Cher et Indre, propriété des Rohan depuis la fin du XV siècle, après avoir un moment abrité le cardinal Balue dans sa célèbre cage, et Henri IV en 1589. L'édifice se composait d'un donjon carré bâti par Foulques Nerra vers l'an mil et que nous voyons toujours, aujourd'hui regrettablement surmonté d'une énorme statue de la Vierge, et d'une enceinte à l'intérieur de laquelle s'élevait un logis du XV siècle entièrement disparu. C'était la résidence officielle de la famille, mais l'horizon était bouché par les murailles et le duc Hercule avait acheté en 1597 tout près de là le petit château de Couzières, du XV siècle, au bord de l'Indre, où il avait fait d'importants travaux de bâtiments et de jardins. L'éducation de Marie de Rohan fut vraisemblablement sommaire : elle apprit à lire, écrire, danser, monter à che- val, mais ne semble avoir jamais lu Montaigne ni Ron- sard. Les femmes cultivées, à l'époque, ne sont pas aussi rares qu'on pourrait le penser : Mlle de Scudéry était nourrie de littérature antique, Mme de Sévigné lisait Tacite dans le texte, Mme de La Fayette était une remar- quable latiniste, la duchesse de Nemours avait une formation juridique complète, ce qui impliquait la connaissance du latin, mais elles constituaient cependant une minorité dans l'aristocratie, et nous ne trouverons pas chez Marie de Rohan d'intérêt littéraire, si ce n'est pour le théâtre.
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