Son Club De BASKET ASNE

Son Club De BASKET ASNE

JOUDREVILLE : son club de BASKET ASNE Par Daniel BORACE Joudreville est une cité minière (mine de Piennes) du nord de la Meurthe et Moselle, distante d’une quinzaine de kilomètres de Briey. Les ouvriers de la cité, pour la plupart des immigrés italiens et polonais qui présentaient de par leur condition physique (indispensable à leur travail) et leur gabarit, des éléments précieux pour n’importe quelle équipe sportive. Le sport amorcé dans les centres d’apprentissage ne tarde pas à s’imposer dans la région : Si le football était roi à Piennes, le basket introduit en Lorraine par Pichon (qui créa l’U.S. Auboué en 1936) et André Tondeur, ne tarda pas à avoir des adeptes à Joudreville, surtout sous l’influence de messieurs Streiff et Chabidon du centre d’apprentissage de la mine de Piennes. Un peu avant la guerre fut décidée la création d’un club directement dépendant de la mine qui lui fournit un terrain (celui du centre). C’est en 1938 que fut créée l’Association Sportive du Nord- 1 Est (nom donné aux cités de la mine de Piennes qui exploite pour le compte des forges du Nord et de l’Est. Inscrite d’entrée aux championnats de Lorraine, elle y tiendra une place assez effacée jusqu’en 1954 où son nom apparaît au palmarès du championnat de Lorraine excellence. Ce titre lui permet d’accéder au championnat de France honneur (actuel Fédéral II. Entre temps elle remporte la coupe de Lorraine en 1952. Vainqueur de sa poule en 1957, elle dispute la phase finale du championnat de France honneur. Nettement vainqueur de Domène à Autun en demi- finale, les « verts et blancs » doivent s’incliner en finale à Mézières-Charleville contre les Ménil- montagnards. L’année suivante, en championnat de France. L’A.S.N.E a du mal à tenir le contact et les premières années, elle joue surtout le maintien. Pourtant au bout de 4 années assez pénibles, elle commence à jouer la première place dans ce championnat. (4ème de sa poule en 1960-1961, 2° en 1961-1962 et 1962-1963), elle manque d’un rien le droit de disputer la phase finale. Elle se qualifiera à cette dernière l’année suivante (1963- 1964) mais devra s’incliner d’un tout petit point d’écart devant les futurs champions : le J.S.A.Vichy, en demi-finale à Audincourt. Cette saison, Joudreville a opéré en division nationale 1. Dès le début, un manque de chance évident s’acharna sur elle et ce, malgré une défense courageuse, les résultats ne traduisirent pas exactement la valeur de l’équipe. Rares sont en effet les matches qu’elle arriva à enlever. Par contre, l’écart minime de points concédés par défaite est plus éloquent (5 points devant Caen, le leader incontesté et longtemps invaincu ; 3 points devant Antibes son second ; 4 points devant Limoges ; 1 point devant l’A.S.P.G Tours ; 1 point devant Graffenstaden (à Strasbourg) également second ; 2 points devant le S.A. Lyon. L’équipe qui ne comptait que sur les matches à domicile étant dans l’impossibilité de se déplacer au complet se démoralisa peu à peu. Le seul ® Daniel BORACE 2016 Pas de reproduction ou transfert vers un autre site sans l’autorisation préalable de l’auteur SVP, merci! déplacement avec l’équipe complète fut celui de Graffenstaden. Résignée déjà avant la fin des matches retour à réintégrer le rang inférieur, ce fut au contraire la nouvelle réforme qui la fit gravir encore un échelon dans la hiérarchie du basket, lui permettant ainsi d’arriver au dernier stade de la compétition. Mais les dirigeants ne se montent pas la tête pour autant. Nous verrons en temps voulu, en quoi consiste cette réforme et les difficultés du club de Joudreville parmi l’élite nationale du basket. Il faut toutefois souligner que jamais le club n’a été ennuyé pour une question d’installations sportives. Dès sa création, il disposa d’un terrain de bonne qualité et bénéficia par la suite d’une des premières salles du pays haut, construite gracieusement par la direction de la mine à son intention. Il ne faut tout de même pas croire que les joueurs étaient des « petits gâtes » n’ayant qu’à faire un geste pour obtenir selon leurs désirs. La mine était consciente du besoin d’installation, cela lui permettait d’allonger sa liste de frais généraux mais elle ne tenait pas, toutefois, pas à gaspiller son argent. C’est ainsi que les joueurs entretenaient eux-mêmes leur salle (balayage, peintures) et ce sont eux-mêmes qui ont posé le parquet de chêne (d’une excellente qualité). En outre, l’A.S.N.E possède une section natation avec la jouissance d’une piscine assez spacieuse (ce qui est assez rare dans la région). Après cette présentation rapide, il serait surtout intéressant de se pencher sur tous les problèmes que le club doit surmonter pour survivre et ils ne sont pas des moindres. Le premier de ces problèmes est celui du recrutement et de la formation des joueurs, sans lesquels on ne pourrait pas concevoir une équipe. 2 LE RECRUTEMENT DE L’EFFECTIF DU CLUB L’A.S.N.E, depuis qu’elle opère en championnat de France et surtout, depuis son accession à la Nationale II, s’est heurtée à des problèmes d’effectif qu’elle a jusqu’ici, résolus avec plus ou moins de bonheur. Ce n’est pas en quantité mais en qualité que les éléments devant former l’équipe première se sont raréfiés. Cette carence s’est accentuée au fur et à mesure que la valeur du championnat s’élevait dans l’échelle nationale. Le recrutement des joueurs est uniquement local et c’est là l’origine des soucis de l’équipe. Voici la composition de l’équipe qui arracha sa qualification en nationale II en battant Thumeries et Championnet au panier « average » pour la première place : ® Daniel BORACE 2016 Pas de reproduction ou transfert vers un autre site sans l’autorisation préalable de l’auteur SVP, merci! Wronko César, capitaine – profession mineur., 31 ans Ham Richard, 22 ans, travaille à la mine Rog Léon, 24 ans, mineur ; Kosina Joseph, 30 ans, ouvrier au service des eaux de Piennes ; Campos René, 25 ans, mineur ; Stanisière Roland, 29 ans, porion mineur ; Wenglarz Georges, 26 ans, mineur. Cette équipe, à quelques éléments près (Stanisière venu à Joudreville en 1962 seulement et deux ou trois plus anciens qui ont décroché ; Chotte manager, Sakala sélectionné de Lorraine, Boémo, un excellent joueur ayant changé de discipline sportive….) est celle qui a gagné sa place en championnat de France. De l’examen de sa composition, deux remarques viennent immédiatement à l’esprit. La moyenne d’âge de l’équipe est assez élevée et à part l’un d’entre eux, tous les joueurs travaillent à la mine. Bien que cela ne paraisse pas évident, ces deux éléments sont étroitement imbriqués l’un dans l’autre et pour comprendre cet état de fait, il faut se pencher sur le point de départ de la formation des basketteurs de Joudreville. Les jeunes de la cité, désireux d’être embauchés, étaient admis dans un centre d’apprentissage dépendant directement de la mine où ils recevaient les connaissances nécessaires pour leur 3 permettre de passer un C.A.P. dans la branche qu’ils avaient choisie (ajusteur, électricien, tourneur mais dans la plupart des cas mineur. Le dur métier de mineur nécessite une condition physique à toute épreuve et l’éducation physique au centre était une des matières les plus importantes. D’après monsieur Chabidon, responsable de cette spécialité au centre de la mine de Piennes, l’emploi du temps comportait régulièrement deux heures d’éducation physique par jour. Ce qui revient à dire que 12 heures par semaine, les apprentis qui étaient engagés dans ces championnats inter-centre avaient le loisir de s’entraîner à toutes les disciplines athlétiques et sportives, sous l’influence de son moniteur, le centre de la mine de Piennes se spécialisa dans le basket. C’est là que les joueurs apprirent l’A.B.C de ce sport d’équipe qu’ils avaient déjà d’ailleurs pratiqué à l’école primaire. La formation technique individuelle était quasi complète après les 4 années passées au centre par les apprentis. Il ne leur restait plus le soir à l’entrainement de basket, sous la direction bénévole du même moniteur, qu’à travailler leur adresse et le jeu collectif. Le centre d’apprentissage : ® Daniel BORACE 2016 Pas de reproduction ou transfert vers un autre site sans l’autorisation préalable de l’auteur SVP, merci! Ce système n’était pas particulier. Au centre voisin de La Mourière, la spécialisation était le football et c’est dans ce centre que des joueurs comme Roger Piantoni, Thadée Cisowski, Zaetta, René Domagala ont commencé à travailler le football avant de faire les beaux jours de l’E.S Piennes, puis des grandes équipes professionnelles et enfin de l’équipe de France. Or c’est là que le bât blesse, depuis quelques années une grave crise a atteint le bassin minier lorrain. La mine a commencé par ne plus embaucher ses apprentis, puis les centres ont été dissous dans chaque mine et regroupés en un centre plus important qui forme les jeunes au C.A.P., sans pour cela leur fournir un emploi sur place. Le centre de Joudreville fut donc déplacé dans une localité voisine où une place beaucoup moins importante fut laissée au basket et à l’éducation physique en général (4 heures par semaine). Le club se vit obligé de former lui-même ses joueurs, or, sans entraîneur c’était un problème épineux.

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