Memoires 10375009.Pdf

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M A R I E C O L O M B I E R M É M O RES F I N D ’ E M P I R E PR É FA C E PA R A R M A N D S I LVE S T R E PA R I S E RN E ST F L A M M A R I ON ED I T E UR 26 RUE RA C I N PR! S L ODÉON , E , To s d ro 1 ts u réservés . P REF A C E ’ J e venai s d achever le premier volume de ces mémo ires quand , trés affectueusement , ’ et non , j en sui s convai ncu , pour éprouver la ’ de si ncérité mes co mpli ments , l auteur me J ’ propo sa de le présenter au public . acceptai ’ lu i t é vivement , car c était une occas io n de m oi n er a g , mon tour , ma longue et fidèle ’ s am itié , en prolongeant le plai si r que j avai pri s a cette lecture ; plai sir rétro spectif de v i ob s er re ivre , avec un témoi n vérid que et ’ vat eu r , toutes les i mpres sion s d un certain ’ monde d art , de théâtre et de galanterie que ’ — x— I ceux ci n ont pas co nnu , que ceu Rfo nt VIII PRÉFACE profes sion d ’ oublier et qui fit une très cu rieuse époque des dernières a n nées du ré ‘ gime impéri al . Celle qui en retrace le souvenir , en ces ’ a a p ges , d une plume tour tour iro ni que et ‘ ’ émue , sans traces de rancunes , d ailleurs , et avec un souci de j ustice qui surprend chez une femme qu ’ on j ugeait volont iers vindica ét é ê tive , y avait tout naturellement m lée ’ r d éclat ré pa de ses débuts , par s a b eauté cherchée , par son esprit redouté , par la si t u at io n de ses premiers ami s , et , plus encore , ’ par une c u r1 0 s it é n aturelle Où la fille d Ev e A a ne se dément pas . j outez cela une façon ’ d écrire trés primesautière , sans prétentions , comme on cause quand on cau se b ien , et vou s conviendrez que personne n ’ était fait dav a nt age pour intéres ser a t ontes les cho ses m a qu i re plirent , de leur gr nd éclat m ondain , la pério de de tranquillité m enteu se d ’ o ù m ’ s ortit , co me d un to mbeau de fleurs , le spectre sini stre et hurlant de la défaite . ’ C ét a it la mode des femmes de la fin du ’ siècle dernier d écrire leurs mémoires , et — ceux ci sont captivants encore , surtout , pour PRÉFACE i x ’ ce qu ils y racontent des b eaux esprits ’ Où qu elles avaient fréquentés , a une épo que ’ l esprit tenait tant de plac e da n s une soci été ’ qu i a llait s écro u ler . Car i l semble que cela ’ u à soit une loi , q l a veille des grands b o ule ’ s é a n o u i s s e i n versements , p une florai so n ’ ’ t ellec t u elle d une acuité singulière o u d une A t r . i onique futilité insi cer aines fleurs , c h arm an t es et réc ieu s es des em m es p comme g , ab îm é s se retrouvent surtout au b ord des . ’ J e n a ffi rm era i pas que les contemporains illu stres dOn t M ari e Colomb ier retrace ici les ’ ê portraits , d après les souveni rs de so n extr me ’ j eunes se , eurent l importance hi sto ri q ue des ’ l mb ert M d A e et des D i derot . ai s plusi eurs s o n t c e en da n t p de silho uette très pitto resque , et j e lui sai s un gré infini de ces image s tra ’ c é es a au c price d un crayon rapide , to uj ours fidèle d ’ après ce que m ’ en redit au ssi ma ro re n1 é n1 0 ire jp p . Q uelques souvenirs attendri s a l a terre natale , un coi n du pay sage co mme entrevu ’ à travers les premières larmes d enfant , et n en lei n e ou s voici en pleine vi e pari si enne , p m êlée déj à . Car le Conservatoi re est un mi X PREFACE c ro c o s m e Où t ou t es les j alou s i es et to utes les intrigues se donnent co mme un précoc e — rendez vous . H eureusement , pour la nou ’ ’ s im o s a it ar velle venue , qu elle p p ses di spo s iti on s pro digi euses au théâtre et par une a aub e de b eauté défiant les mb itions rivales . ’ J en R eus un j o ur le témoignage de égnier , qui avait ét é s on maître et qui me di sait qu ’ i l ’ n avait j amai s connu une j eune tragédienn e am é au s si admirablement douée , regrettant rement , et avec une véritab le mélancolie ’ F d arti ste , que les succès de la emme eus ’ sent nui à ceux de la Co médienne . C est ’ ’ le rôle d Eve d a n s le a ra d i s er d u d E n , P p de ’ ! — il nery , qui l a perdue me di sait , et détour n é e du sérieu x de notre métier . Curieus e f apparition , en e fet , que celle de cette Ph r n é j eune y gagnant , par avance , tous les a procès venir , s ans en avo ir enco re perdu ! le aucun Pour mo i , qu i sui s fils i mpénitent ’ ï e de Toulouse l a pa enne , j avou que j e ne ’ ’ m a s s oci ai qu à demi a u x lamentati ons du R b on ég nier , estimant que ce tri omphe plas tique d ’ une beauté i mpeccable et complète vaut mieux que tous les lauriers cueilli s au PRÉFACE x r I l feu menteur de la rampe . y a longtemps que ’ ’ j e m i n dign e que la p o s t érité n ait pa s con e serv les nom s des mo dèles de Phidias , au s si — La b ien que le no m de Phi dias lui même . ’ L a1 s d H om è re glo i re de , comme celle , a tra ’ ’ versé , san s s éteindre , l i mmensité des temps . M lê ai s j e reviens au l ivre de m a cliente , ’ ’ e quel n a pas , d ailleurs , b eso i n davantag d ’ être défendu et qu ’ il me serait m alai sé de le ê ï défendre par s m mes héro ques moyen s . ’ B d Eve eu ien que ce rôle ait , sur s a car riè re e , une influence b ien différente de cell de so n premier pri x et b eaucoup plu s bril ’ a s a lante , mo n avi , que l eng gement clas si ’ qu e a l Odéo n aprè s les succès de Conserva ’ l Odé on toire , notez cependant que de ce ’ — Où l o n ou ait Po n s a rd B o u ilhet temp s là , j et , avait un autre éclat que celui do nt il Gi n i s t j ouit so us le co nsulat déplorab le de y , ’ ’ — l hi st oi re de M arie Colo mb i er n en de t rè s ê t eu meure pa s moins m lée , long emp s a â Où core , celle du thé tre to us les auteurs A D de drames la réclament , lexandre umas comme tou s les autres et plu s encore qu e tou s les autres . X I I PRÉFACE D eux courants se la di sp u tent alors vi siblement , celui qui descend comme un Pactole , des sources de haute j o ie do nt ’ n l a plus large est aux Tuileries même , qu u ê e r veur taciturne , mai s non s ans capric , ’ ’ h e d i n u éri s s ables i ab ite , et l autr fait g entra ’ n em en t s t o ùt vers le rêve d ab ord entrevu , le b eau rêve de l a co médienne accl amée . D e ce double tourb illon résulte un e é exi stence singuli èrement b rillante et agit e , ' ’ les ch o s es d e o ù de l esprit , la vie co urante , ’ l alcôve de l de et l a politique , des riva ités de la scène et des i ntrigues de cour s e croi sent , se heurtent , se contrarient et se fon ’ dent au seui l d un salon très m ondai n Où ’ toutes sortes d illustrations se donnent ren d ez — o ! v us sou s le sourire , non sou s le rire large et à pleines dent s blanches , de l a plus accu eillante et de l a plus pro digue des 1 ° é S ire ê hôtes ses .

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