Les Hauts De Meuse Et Saint-Mihiel, 1914-1918. Avec Sept Croquis

Les Hauts De Meuse Et Saint-Mihiel, 1914-1918. Avec Sept Croquis

LES HAUTS DE MEUSE ET SAINT-MIHIEL DU MÊME AUTEUR, A LA MÊME LIBRAIRIE La Guerre des Rouges et des Blancs. L'Aventure de l'amiral Koltchak, 1918-1919. In-8, avec 20 photographies hors texte 22 fr. — Le Drame de Douaumont. In-8, avec un croquis et 18 photogra- phies hors texte 20 fr. — Charleroi. Août 1914. In-8, avec 6 croquis et 8 photographies hors texte 22 fr. — La Main de Massiges, 1914-1918. In-8, avec 3 croquis .... 18 fr. — Le Chemin des Dames, 1917. In-8, avec 9 croquis et 18 photogra- phies hors texte 20 fr. — Les Crapouillots, 1914-1918. In-8, avec 3 croquis et 19 photogra- phies hors texte 18 fr. — La troisième bataille des Flandres. Le Kemmel. In-8, avec 5 cro- quis et 8 photographies hors texte 20 fr. — La Guerre en Argonne. La Harazée. Le Four de Paris. Varennes. La Chalade. Le Bois de la Gruerie. La Fille Morte. In-8, avec 4 cro- quis ................................................. 20 fr. COLLECTION DE MÉMOIRES, ÉTUDES ET DOCUMENTS POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA GUERRE MONDIALE GÉNÉRAL J. ROUQUEROL du Cadre de Réserve LES HAUTS DE MEUSE ET SAINT-MIHIEL 1914-1918 Avec sept croquis �- PAYOT, PARIS 106, Boulevard St-Germain 1939 Tous droits réservés Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Copyrigh 1939, by Payot, Paris AVANT-PROPOS Aux derniers jours du mois d'août 1914, « la direction suprême allemande voyait la situation sous un jour telle- ment favorable qu'il lui semblait suffisant de marteler tout le front pour achever la victime, plutôt que de préparer une attaque massive. » (La guerre mondiale, Reichs Archiv.) Dans ces conditions, la Ve armée allemande (prince impé- rial), qui rencontrait la forteresse de Verdun dans sa zone d'action, se bornait à l'investir et à poursuivre sa marche vers Paris. L'arrêt et le recul de l'invasion après la bataille de la Marne créaient pour les armées allemandes une situation nouvelle. Verdun était sur le front français un saillant qui pouvait devenir dangereux. Ce n'était plus une place isolée parais- sant facile à masquer. Elle était incorporée dans le front de la 3e armée française qui faisait assez exactement face à la Ve armée allemande. Dès la mi-septembre 1914, le commandement allemand envisageait une opération de grande envergure consistant à pousser en avant les deux ailes de la Ve armée pour encer- cler à la fois la place de Verdun et la 3e armée française. Cette manœuvre grandiose devait se développer en même temps en Argonne et sur les Hauts de Meuse. Les opérations entreprises sur ces deux théâtres devaient avoir un objectif commun : celui de se rejoindre au sud-ouest de Verdun, mais elles étaient indépendantes l'une de l'autre. Cette étude est spécialement consacrée aux événements des Hauts de Meuse. Ils constituent un des grands drames de la guerre mondiale, mais ils sont peu connus. Les deux adversaires ont également éprouvé sur les Hauts de Meuse de graves déconvenues; des raisons d, convenance ont imposé aux récits contemporains une réserve discrète, en dehors des épisodes de détail. Il n'en est plus de même aujourd'hui. En raison de l'im- portance des moyens engagés et des buts poursuivis, la connaissance de la vérité sur ces événements s'impose à tous ceux qui s'intéressent à la conception des plans mili- taires et à l'exécution des opérations de guerre. Au point de vue de l'instruction, les fautes et les erreurs commises appellent la critique pour en rechercher les causes et la réflexion pour éviter de les renouveler. L'Histoire ne comporte d'enseignements que si elle fait abstraction de toute considération tendant à oblitérer le caractère ou l'importance des faits. La vérité n'est pas tou- jours flatteuse; elle contribue souvent plus que la légende à élever le moral du combattant. Plus d'un quart de siècle passé sur les événements rap- pelés dans cette étude, la disparition de leurs principaux dirigeants et l'apaisement des passions soulevées pendant la guerre permettent d'aborder à un point de vue strictement historique la perte des Hauts de Meuse. Ce sujet a cessé d'être brûlant. Le plan d'encerclement de Verdun a été une conception personnelle du général von Falkenhayn élevé au comman- dement suprême le 14 septembre 1914. Il ne doit pas être confondu avec les opérations allemandes antérieures sur les Hauts de Meuse. Celles-ci étaient le développement, inter- rompu par la bataille de la Marne, de l'écoulement de l'in- vasion à l'est et à l'ouest de la forteresse de Verdun, comme il a été dit plus haut. Quelques chapitres de ce travail sont consacrés à l'étude, dans la forêt d'Apremont, de questions d'un intérêt général. Les circonstances ont, en effet, donné aux troupes de ce sec- teur l'occasion de faire des observations particulières sus- ceptibles d'application à d'autres fronts. Il s'agit de l'organisation du service des écoutes télépho- niques sur le front français et de celui des renseignements sur le front allemand. Deux chapitres sont consacrés aux divers modes d'emploi de l'artillerie. Enfin, la question de Briey fait l'objet d'un chapitre. Elle a été le sujet de trop de polémiques autour des opérations des Hauts de Meuse et de la Woëvre pour qu'il ne soit pas utile d'en dégager une conclusion i.jpartiale. LES HAUTS DE MEUSE ET SAINT-MIHIEL CHAPITRE PREMIER DESCRIPTION DU TERRAIN (Croquis N° 1) De Dun-sur-Meuse à Commercy, la Meuse est bordée à l'est par une ligne de hauteurs connues sous les noms de Hauts de Meuse, côtes lorraines ou côtes du Nord. Une plaine s'étend au pied de ces hauteurs qui la dominent de 100 à 150 mètres. C'est la Woëvre dont les caractères très particuliers devaient exercer une influence parfois décisive sur les événements militaires qui s'y sont déve- loppés. Elle est limitée au nord par la dépression de l'Orne et au sud par le ruisseau tortueux et profond du Rupt de Mad, affluent de la Moselle, près de Metz. Les faibles dépressions de ce sol argileux et uniforme :sont facilement transformées en étangs qui, générale- ment, subsistent en toutes saisons. Le plus grand, celui de Lachaussée, est un obstacle de plusieurs kilomètres -d'étendue. La plaine est parsemée de bois de hêtres et de ,chênes souvent importants; le sol en est généralement bourbeux. Des pluies médiocres rendent la circulation dans les champs très difficile. En dehors de la saison sèche, les opérations en Woëvre ne peuvent réussir qu'à la faveur de circonstances exceptionnelles. Dans ces conditions, la possession des routes est de première importance. L'oc- cupation des carrefours en est la clé. Conflans-en-Jarnisy est le centre ferroviaire de la Woëvre. Il a fait l'objet de nombreuses études chez les Allemands après la guerre de 1870. Presque tous les ravins qui s'élèvent de la Woëvre vers les Hauts de Meuse sont suivis par des routes donnant accès sur un plateau boisé; elles sont prolongées plus ou moins directement jusqu'à la Meuse. La plus importante et la plus connue de ces voies de pénétration entre Ver- dun et Commercy est celle qui passe à la trouée de Spada pour aboutir à Lacroix-sur-Meuse. Les Hauts de Meuse sont constitués par un plateau entièrement boisé dont les pentes sont beaucoup plus raides sur la Woëvre que vers la Meuse. La largeur de ce plateau est variable : de 2 km. 500 à Commercy, elle atteint 15 km. à hauteur d'Hattonchâtel. Elle n'est que de 8 km. devant Saint-Mihiel et de 9 km. à l'est de Verdun. Les promontoires du plateau des Hauts de Meuse sur la Woëvre fournissent de nombreux observatoires vers la plaine. Le plus remarquable est le sommet d'Hatton- châtel sur lequel l'évêque de Verdun, Hatto, fit construire au xe siècle un château protégé de trois côtés par des pen- tes abruptes. Les Hauts de Meuse avaient conservé de l'époque où les voies de communication étaient médiocres et rares la réputation d'être peu pénétrables aux opérations militai- res. L'échec que le commandement français y a subi ne prouve pas que le développement de la viabilité et l'amé- nagement des bois leur aient fait perdre toute leur valeur défensive contre une attaque surgissant de la Woëvre. L'examen du terrain nous montre une série d'excellents observatoires et des positions d'une défense facile reliées par des communications ouvertes, en face d'une plaine sans vues lointaines, d'un parcours difficile en dehors des routes, et privée de communications défilées. Mais ces avantages n'ont pas une vertu passive et restent sans valeur s'ils ne sont pas utilisés par un défenseur pré- voyant. En tout cas, il est intéressant de remarquer que l'organisation de la frontière après la guerre de 1870 n'avait pas fait état de la défense des côtes de Meuse. Le plan du général Séré de Rivière comprenait une ligne de forts tenant l'intervalle entre les places fortes de Tour et de Verdun. Ces forts, à l'exception de celui de Liouville, n'avaient reçu depuis leur construction, en 1880, aucun des renforcements de protection nécessités par l'emploi des gros obus explosifs. En outre, leurs emplacements avaient été fixés en prévision d'une situa- tion différente de celle qui devait se présenter en 1914. Les auteurs du plan de défense du territoire après les désastres de 1870 avaient voulu créer au moyen de tra- vaux permanents une couverture de la mobilisation.

View Full Text

Details

  • File Type
    pdf
  • Upload Time
    -
  • Content Languages
    English
  • Upload User
    Anonymous/Not logged-in
  • File Pages
    25 Page
  • File Size
    -

Download

Channel Download Status
Express Download Enable

Copyright

We respect the copyrights and intellectual property rights of all users. All uploaded documents are either original works of the uploader or authorized works of the rightful owners.

  • Not to be reproduced or distributed without explicit permission.
  • Not used for commercial purposes outside of approved use cases.
  • Not used to infringe on the rights of the original creators.
  • If you believe any content infringes your copyright, please contact us immediately.

Support

For help with questions, suggestions, or problems, please contact us