Driemaandelijks tijdschrift nr 49 / 1995 De nazi-misdaden en volkerenmoorden in de geschiedenis en de herinnering Internationaal Congres Brussel, 23-27 november 1992 HANDELINGEN VI 5 Paul HALTER : Voorstelling van de Handelingen. 7 Josette ZARKA (Université de Paris X) : Comparaison entre les témoignages recueillis en France et aux Etats Unis. (Commissie «Getuigenissen en archieven») 17 Marek ORSKI (Historicus - Polen) : Les récits et les témoig- nages comme source d’histoire. L’exemple du camp de Stutthof. Evolution et formes. (Commissie «Getuigenissen en archie- ven») 45 Krystyna OLEKSY (Onderdirekteur van het Staatsmuseum Auschwitz - Polen) : Die tragische Wirklichkeit des Zweiten Weltkrieges hat die Humanisten und unter ihnen die Schriftsteller vor eine neue, ungewöhnliche Situation gestellt. (Commissie «Literatuur») 57 Albert FAUST (Voorzitter ABVV - Brussel) :Urgence de la pédagogie antifasciste en milieu syndical. (Commissie «Pedagogie») 67 Hermann LANGBEIN (Internationaal Comitee der Kampen - Oostenrijk) : Erfahrung der Diskussion als Zeitzeuge in Schulen. (Commissie «Pedagogie») 71 Arthur HAULOT (Voorzitter van de Vriendenkring van Dachau) : L’Amicale belge de Dachau : un bilan d’avenir. (Commissie «Trefpunten van de Herinnering») 1 Andre CHARON (Onderzitter van de Verbroedering van 77 Vriendenkringen van de nazi-kampen en gevangenissen) : La Fraternelle des camps : un trop long silence.(Commissie «Trefpunten van de Herinnering») Jacques DE BRUYN (Voorzitter van de Nationale Confederatie 81 van Politieke Gevangenen en Rechthebbenden) : Le maintien d’une mémoire réelle des événements de 39-45 face à la dis- parition des survivants. (Commissie «Trefpunten van de Herinnering») Mariana SAUBER (Geaggregeerde in de Letteren, Ecole des 85 Hautes Etudes en Sciences Sociales) : Un enjeu de mémoire dans la cité : les plaques commémoratives. (Commissie «Monumenten en Herdenkingen») Josette ZARKA (Université de Paris X) : Les effets déstabili- 103 sateurs des témoignages à la vidéo : leurs aspects anxiogènes et/ou reconstituants. (Commissie « Psychologische aspekten») Inhoudstafel van de Handelingen I, II, III, IV,V 119 Bijvoegsel aan Tijdschrift nr. 49/1995 Woord vooraf van de Voorzitter 127 Mededelingen 129 - Prijs van de Auschwitzstichting - Prijs van de Vrede - Belgische wetgeving op het negationisme - Stichting Auschwitz bekroond met «Van Ackerprijs» - Rondreizende tentoonstelling - Studiereis naar Auschwitz-Birkenau - Bibliotheek - Fototeek Een veel beduidende onderscheiding : onderhoud met 147 Paul Halter. 2 159 Boekbesprekingen Didier POLLEFEYT, Een godsdienstdidactiek van de Holocaust, (P.D.K.); George E. BERKLEY, Theresienstadt, (P.D.K.); Tadeusz PANKIEWICZ, Onder de Adelaar, (PDK); André LEYSEN, Achter de spiegel . De terugblik op de oorlogsjaren.(P.H.); J. GILLIBERT& P. WILGOWICZ in samenwerking met A. NYSENHOLC, L’ange exter- minateur, (D.P.); J. BLOMMAERT en J. VER- SCHUEREN, Antiracisme, (D.P.); 168 Nieuwe aanwinsten van de bibliotheek 3 4 Paul Halter Voorstelling van de Voorzitter van de Handelingen VI van het Congres Stichting Auschwitz van november 1992 Na de publikatie van een onderzoek naar het oneindig 1 zie A. W. Szafran en Y. Thanassekos, rouwproces 1 bij nazi - kampoverlevenden en deze van de Een oneindig rouwproces Driemaandelijks Tijdschrift van de Handelingen van de Internationale audiovisuele bijeen- Stichting Auschwitz, Speciaal num- komst te Parijs 2, zie hier ons terug op de werkvloer ! mer 46, januari - maart 1995. Ditmaal met aflevering VI van de Handelingen van het 2 zie Driemaandelijks Tijdschrift van Internationaal Congres over de nazi-misdaden en volke- de Stichting Auschwitz, Speciaal num- renmoorden in de geschiedenis en de herinnering. mer 47 - 48, april - september 1995 We veronschuldigen ons voor de laattijdige aflevering van deze Handelingen .Verschillende lezers en vrienden contakteerden ons en lieten te verstaan om de volumineu- se publikatie van de mededelingen voort te zetten. Trouw aan onze afspraak, zetten we de realisatie hiervan voort. Wij zijn er immers bijzonder aan gehecht. 5 6 Josette ZARKA Comparaison entre les Professeur de témoignages recueillis en Psychologie sociale - France et aux Etats-Unis (*) Université Paris X (France) 1 Je tiens à remercier les Equipes du L’objet de mon exposé comme l’indique le titre est de pro- «Fortunoff Video Archive for poser une comparaison des témoignages de survivants juifs Holocaust Testimonies» de l’Université de Yale (Etats-Unis) et de des camps nazis, recueillis à la vidéo en France et aux son Antenne en France «Témoignage Etats-Unis durant la dernière décade, selon les mêmes pour Mémoire» de m’avoir autorisé à méthodes et dans le même but (être archivés). J’en ai vision- travailler sur leurs documents. nés 83 (55 en France et 28 aux Etats-Unis) cf tableau1. La disparité de l’échantillon (pays d’origine et résiden- ce actuelle) est un élément essentiel à la recherche. En effet l’existence de similitudes chez des gens d’origine dif- férente, mais vivant dans le même pays et de différences entre des gens de même origine mais vivant dans des pays différents permet de faire des hypothèses concernant l’influence du contexte (après la guerre) sur ces témoi- gnages. Dans cette perspective, donc après des observations et lec- tures de l’ensemble du corpus, j’en ai retenu 42. J’ai procédé à deux sortes d’analyse. La 1ère porte sur la structure et le déroulement des récits et la seconde relève des études de cas. J’ai donc fait une analyse exhaustive (structure et contenu) de 23 témoignages de Juifs d’origine polonaise (12 ayant émigré aux U.S.A. et 11 s’étant établis en France). (1) RÉSIDENCE ACTUELLE FRANCE U.S.A. Femmes Hommes T Femmes Hommes T PAYS D’ORIGINE * * * * * * France 18 18 36 5 3 8 (*) Communication prononcée le 25 Pologne 7 4 11 6 6 12 novembre 1992 à la Commission Allemagne «Témoignages et Archives» (Président de séance : Mr. J. Nagels, Grèce/Hongrie 5 3 8 4 4 8 Prof. U.L.B.) 30 25 55 15 13 28 7 A la suite de quoi, j’ai revu l’ensemble du corpus pour repérer la présence ou l’absence de certaines thématiques (chance, incommunicabilité, impuissance) afin d’appro- fondir mes réflexions sur les points communs et les diffé- rences, et d’étayer mes interprétations. Mon postulat était que ces différences relèveraient moins de l’expérience concentrationnaire elle-même que de la manière dont on la considère à l’heure actuelle (c’est-à-dire de la signification qu’elle a pu prendre après coup). Cette perception actuelle de son passé se rétracte sur la manière dont on le relate. C’est pourquoi, j’ai accordé une telle importance à l’analyse des processus mis en oeuvre dans le déroulement du discours. Ils permettent de comparer deux populations non comparables sur le plan des contenus. D’une manière générale, nous n’avons pas noté de dif- férence quant à la nature des faits. La cruauté des conditions de vie au camp apparaît partout avec la même intensité. La dénonciation de l’horreur et la fidélité à la mémoire des dis- parus constituent d’ailleurs les motivations essentielles des témoignages, les craintes relatives au révisionnisme/néga- tionnisme : renforcent ces motivations. I. Comparaisons des structures des récits 1. AUX ETATS-UNIS On constate une certaine homogénéité entre les récits dont le déroulement fluide présente une certaine continuité. Le narrateur très concentré procède par auto-investigation pro- gressive. Il semble se parler à lui-même davantage qu’il ne s’adresse à l’interviewer ou à la caméra sauf à certains moments «forts» ou quand il répond à des questions. La Direction de son regard et de ses gestes, le son de sa voix et ses postures sont révélatrices de cette forme d’inté- riorisation d’un discours qui n’exclut pas, bien au contrai- re, l’émergence d’affects intenses. 2. EN FRANCE On constate une hétérogénéité bien plus marquée entre 1 cf ma communication sur les effets 1 déstabilisateurs de la vidéo où je les récits . Ces différences les plus notables sont les sui- décris la diversité des structures en vantes : France. 8 A. Les récits plus laborieux et moins fluides ne présen- tent pas la même continuité ni la même unité que précédemment. B. On constate davantage de rupture, de retours en arrières, de digressions, de généralisations, d’anecdotes et de détails «à côté». Il y a plus de longueurs et plus d’essoufflements aussi. Certaines séquences semblent faire office de «remplissage». C. On observe des différences beaucoup plus nettes entre les témoins dans la Maîtrise du langage. L’aisance ou les difficultés verbales qui reflètent des différences d’appartenance socio-culturelle jouent souvent un rôle prédominant dans le déroulement du récit. D. Les redondances sont bien plus fréquentes, ce qui peut dénoter soit une certaine viscosité par rapport à un thème donné (une femme répète 14 fois son refus d’être Kapo) soit un phénomène de sidération. E. Le narrateur s’adresse davantage à l’interviewer et/ou à la caméra. Mais cela n’exclut pas des moments de forte concentration. En résumé le témoignage prend plus souvent une tournure de dialogue intérieur aux Etats-Unis, alors qu’en France, il demeure (sauf à certains moments très intense), un dia- logue sur soi, avec quelqu’un d’autre. Aussi les témoins apparaissent-ils moins défensifs Outre-Atlantique. Ils ne semblent pas essayer de protéger une image d’eux-mêmes ni de défendre leur identité. Aux U.S.A. c’est le récit d’un témoin et en France une interview de témoignage. On ne saurait imputer ces différences à la seule équation personnelle des enquêteurs. Car tant aux Etats-Unis qu’en France, on retrouve les mêmes constantes avec des inter- viewers différents dans chaque pays. 2 Il faut entendre cette seconde partie, II. Analyse des deux groupes comparables2 avec toutes les réserves qui s’impo- sent étant donné la faiblesse de mon J’ai analysé cas par cas 23 récits de personnes origi- échantillon. De toute façon du point naires de Pologne.
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