Le vendredi 4 septembre 1992 Vol. 32 - No 45 Débats de l'Assemblée nationale Table des matières Affaires du jour 3161 Projet de loi 44 - Loi modifiant la Loi sur le processus de détermination de l'avenir politique et constitutionnel du Québec Reprise du débat sur l'adoption du principe M. Claude Ryan 3161 M. Roger Paré 3163 M. Gaston Blackburn 3167 M. Richard B. Holden 3169 M. Charles Messier 3171 M. Guy Chevrette 3173 M. Marc-Yvan Côté 3176 M. Michel Bourdon 3180 M. Robert LeSage 3183 M. JeanGaron 3185 Décision du député de Drummond, M. Jean-Guy St-Roch, de siéger comme indépendant 3189 Nouveau diagramme de l'Assemblée 3189 Affaires courantes 3189 Questions et réponses orales 3189 Poursuite des négociations sur les propositions constitutionnelles du 28 août 1992 3189 Revendications du Québec au sujet du partage des pouvoirs 3192 Ajout de ressources financières pour augmenter la sécurité du transport scolaire 3194 Engagement du gouvernement à assurer la vitalité et le développement des minorités au Québec 3195 Pouvoirs du Québec en matière de gestion de la main-d'oeuvre et de l'assurance-chômage 3196 Respect des règles démocratiques du Québec pour le financement du référendum du 26 octobre 1992 3197 Avis touchant les travaux des commissions 3198 Affaires du jour 3198 Projet de loi 44 - Loi modifiant la Loi sur le processus de détermination de l'avenir politique et constitutionnel du Québec Reprise du débat sur l'adoption du principe M. André Bourbeau 3198 M. Gérald Godin 3201 M. Gordon Atkinson 3203 M. Yvan Bordeleau 3204 M. François Gendron 3206 M. Neil Cameron 3210 M. Jacques Parizeau 3212 Mme Madeleine Bélanger 3215 M. Denis Lazure 3218 M. Ghislain Maltais 3221 M. Yves Biais 3222 M. Denis Perron 3225 M. André Boulerice 3228 M. Réjean Doyon 3232 Mme Jocelyne Caron 3235 M. Pierre Bélanger 3237 M. André Boisclair 3241 M. Gil Rémillard (réplique) 3244 Ajournement 3247 Annexe Liste des membres de l'Assemblée nationale Courrier de deuxième classe - Enregistrement no 1762 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec ISSN 0823-0102 3161 (Dix heures huit minutes) canadien apparaissaient plutôt minces. On parlait volontiers d'options plus radicales. Il devenait de Le Vice-Président (M. Lefebvre): Si vous plus en plus courant, dans les milieux qui suivent voulez vous asseoir, mesdames et messieurs les ces questions de près, de penser que les choix du députés, s'il vous plaît. Québec devraient dorénavant se résumer à deux choix majeurs: soit le renouvellement du fédéra- Affaires du jour lisme canadien, soit la souveraineté, c'est-à-dire l'indépendance politique. Le rapport de la com- Nous reprenons les travaux de l'Assemblée, mission Bélanger-Campeau le disait clairement, et ce vendredi 4 septembre, à l'étape des affaires le premier ministre du Québec, dans l'addendum du jour. À l'article 1 de notre feuilleton, l'As- qu'il avait inséré au rapport, indiquait clairement semblée reprend le débat sur l'adoption du que nous devions rechercher avec loyauté les principe du projet de loi 44, Loi modifiant la Loi perspectives d'avenir suivant ces deux voies sur le processus de détermination de l'avenir majeures. politique et constitutionnel du Québec. Je suis Nous savons tous qu'au cours des derniers prêt à reconnaître le premier intervenant, à mois le chef du gouvernement n'a cessé de rap- savoir M. le ministre des Affaires municipales. M. peler que le premier choix de son gouvernement le ministre, vous avez droit à une intervention favorisait nettement la recherche d'un avenir de 20 minutes. plus intéressant et plus solide pour le Québec à l'intérieur d'un système fédéral canadien renou- Projet de loi 44 velé qu'à l'extérieur, c'est-à-dire dans la voie d'une aventure dont personne n'est en mesure de Reprise du débat sur l'adoption du principe définir toutes les implications éventuelles. Le premier ministre l'a rappelé à maintes M. Claude Ryan reprises. Combien de fois nous l'avons entendu dans cette Chambre et sur toutes sortes de M. Ryan: M. le Président, l'adoption par tribunes? Il a rappelé que c'était la première l'Assemblée nationale de la loi 150 prévoyant la option de son gouvernement. Que, dans ce tenue d'un référendum au plus tard le 26 octobre contexte, le gouvernement se soit employé, au 1992 remonte déjà à plus d'un an. Mais il s'est cours des derniers mois, à multiplier les contacts produit, depuis ce temps, des événements très et les échanges avec les autres gouvernements importants qui nous obligent à revoir non pas canadiens et avec les différents milieux qui l'objectif même d'une consultation populaire sur forment la société québécoise et la société l'avenir politique du Québec, mais le sujet précis canadienne, afin d'explorer les perspectives sur lequel doit porter cette consultation. d'amélioration du système politique canadien, je Selon la loi 150, le référendum devait en pense qu'il faudrait être absolument coupé de la effet porter sur la souveraineté du Québec, mais réalité pour lui en tenir le moindre grief. En en vertu du projet de loi 44 que nous débattons agissant ainsi, le gouvernement du Québec a présentement, la consultation populaire porterait exercé la responsabilité qui lui incombait et plutôt sur l'entente constitutionnelle survenue en accompli le mandat qu'il avait obtenu de la août 1992 entre les gouvernements provinciaux et population en 1989. le gouvernement fédéral en vue du renouvelle- Il est vrai que, dans la loi 150, l'objectif ment du fédéralisme canadien. Certains soutien- était de tenir un référendum sur la souveraineté, dront que ce changement trahit l'intention c'est-à-dire sur l'indépendance politique complète exprimée il y a un an par la commission Bélan- du Québec, mais il a toujours été clair dans mon ger-Campeau et l'Assemblée nationale. Je sou- esprit et, je pense bien, dans l'esprit de mes tiens, au contraire, que cette modification, tout collègues de l'Assemblée nationale, que la loi 150 en étant fidèle aux orientations sans cesse avait été conçue de cette manière afin d'indiquer reprises par le gouvernement jusqu'à ce jour, sans ambiguïté une date limite au-delà de fournira également à la population du Québec laquelle, en l'absence de perspectives satisfaisan- l'occasion de se prononcer directement sur les tes dans le cadre de l'option fédéraliste, il fruits des négociations intensives qui se sont faudrait être prêt à inviter la population à se poursuivies au cours des dernières semaines sur prononcer sur l'option plus radicale de l'indépen- la modification de notre système fédéral. dance politique. Pour mesurer la portée du projet de loi 44, (10 h 10) il faut d'abord évoquer brièvement le contexte C'est ça qui était le vrai sens de la loi 150. dans lequel fut adoptée la loi 150. À cette Si, au 26 octobre 1992, il n'y avait rien d'autre époque, le Québec demeurait profondément blessé à envisager, nous étions liés par la loi 150 à un à la suite du rejet de l'accord du lac Meech. Les engagement de consulter la population sur la perspectives de renouvellement du fédéralisme souveraineté du Québec, mais il était clair, pour 3162 qui lisait la loi attentivement et tous les atten- du fédéralisme canadien sur un grand nombre de dus qui l'accompagnent, que, dans l'hypothèse où sujets. les perspectives positives de renouvellement du Les pourparlers entre les chefs de gouver- fédéralisme canadien seraient réalisées avant le nement n'ont certes pas réglé tous les problèmes. 26 octobre 1992, il faudrait bien que la popula- Personne n'a cette prétention. Ils ont cependant tion en soit saisie. produit des améliorations nettes et substantielles Or, c'est ce qui est arrivé. Fidèle à l'orien- dont nous devons prendre acte dans cette tation profonde du parti qu'il représente dans Chambre. Je les résumerai brièvement, les gains cette Chambre, le gouvernement s'est appliqué, que nous accomplissons. J'aurai l'occasion, dans au cours des derniers mois, à explorer sincère- d'autres circonstances, d'élaborer davantage sur ment et loyalement toutes les avenues possibles des points qui relèvent davantage de ma com- de renouvellement du fédéralisme canadien. Tout pétence immédiate, des gains que nous faisons en s'abstenant, jusqu'à ces derniers temps, de dans le secteur de l'habitation, par exemple. participer à des négociations formelles avec les Nous aurons l'occasion d'en parler. autres gouvernements, il n'a cessé de maintenir Je voudrais évoquer brièvement les gains des contacts avec eux, de discuter, d'échanger, majeurs que nous faisons à la lumière d'un de brosser des perspectives de solution possibles. résumé que donnait, il y a quelque temps, le Il s'est montré disposé à échanger en tout temps président du Regroupement Économie et Consti- avec tout interlocuteur sincère et capable d'agir. tution, M. Claude Beauchamp. Alors, parmi les À mesure que le temps s'écoulait et que l'on se gains qui découlent de l'entente constitutionnelle rapprochait de l'échéance définie par la loi 150, d'août 1992, relevons les suivants. D'abord, la on a vu les échanges se faire plus directs, plus reconnaissance claire et nette de la société concrets, plus constructs aussi et, je dirais, distincte du Québec dans une clause qui servira à plus vrais et plus réels. interpréter la Constitution. Deuxièmement... Oui, Je suis très heureux que, dans le reste du puis nous vous le prouverons en temps et lieu. pays, on ait constaté que cette échéance fixée Deuxièmement, un droit de veto, un droit de par le Québec n'était pas une échéance fictive ou veto sur tous les transferts de pouvoirs provin- artificielle, mais qu'elle signifiait quelque chose.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages93 Page
-
File Size-