Cahiers d’études africaines 162 | 2001 Varia Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/etudesafricaines/1582 DOI : 10.4000/etudesafricaines.1582 ISSN : 1777-5353 Éditeur Éditions de l’EHESS Édition imprimée Date de publication : 1 janvier 2001 ISBN : 978-2-7132-1390-8 ISSN : 0008-0055 Référence électronique Cahiers d’études africaines, 162 | 2001 [En ligne], mis en ligne le 03 mars 2001, consulté le 16 juin 2020. URL : http://journals.openedition.org/etudesafricaines/1582 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ etudesafricaines.1582 Ce document a été généré automatiquement le 16 juin 2020. © Cahiers d’Études africaines 1 SOMMAIRE In Memoriam Albert Van Dantzig (1937-2000) Claude-Hélène Perrot Christian Geffray (1954-2001) Jean Copans et Jean-Pierre Dozon études et essais Histoire des populations mahi À propos de la controverse sur l'ethnonyme et le toponyme « Mahi »* Sylvain C. Anignikin De la religion chez les intellectuels africains en France L'odyssée d'un référent identitaire Abdoulaye GUEYE Afro-Brazilians in Togo The case of the Olympio family, 1882-1945* Alcione M. Amos L'immoralité fondatrice Bien commun et expression de l'intérêt individuel chez les Winye (Burkina Faso) Jean-Pierre Jacob Princes as highway men A consideration of the phenomenon of armed banditry in precolonial Borgu* Olayemi Akinwumi chronique bibliographique Borel, François, Gonseth, Marc-Olivier, Hainard, Jacques & Kaehr, Roland (textes réunis et édités par). – Pom Pom Pom Pom. Musiques et caetera. Neuchâtel, Musée d'ethnographie, 1997, 292 p. Silvia Paggi Botte, Roger, Boutrais, Jean, & Schmitz, Jean (dir.). -- Figures peules. Paris, Éditions Karthala, 1999, 539 p. Frédérique Dejou Fay, Claude, ed. -- Le sida des autres. Constructions locales et internationales de la maladie. La Tour d'Aigues, Éditions de l'Aube/IRD, 1999, 183 p. (« Autrepart. Les cahiers des sciences humaines » 12). Fatoumata Ouattara Hagberg, Sten & Tengan, Alexis B., eds. -- Bonds and Boundaries in Northern Ghana and Southern Burkina Faso. Uppsala, Acta Universitatis Upsaliensis, 2000, 197 p. (« Uppsala Studies in Cultural Anthopology, 30 »). Michèle Dacher Jamard, Jean-Luc, Terray, Emmanuel & Xanthakou, Margarita (dir.). -- En substances. Textes pour Françoise Héritier. Paris, Fayard, 2000, 604 p. Michèle Dacher Cahiers d’études africaines, 162 | 2001 2 Lentz, Carola & Nugent, Paul, eds. -- Ethnicity in Ghana. The Limits of Invention. Basingstoke-Houndmills-London, Macmillan Press ; New York, St. Martin's Press, 2000, 236 p. Paolo Israel Rivoal, Isabelle. -- Les maîtres du secret : ordre mondain et ordre religieux dans la communauté druze en Israël. Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 2000, 427 p. Georges Dagher Rouaud, Alain (textes réunis par). -- Les orientalistes sont des aventuriers. Guirlande offerte à Joseph Tubiana par ses élèves et amis. Saint-Maur, Éditions Sépia, 1999, 310 p. (« Bibliothèque Peiresc » 12). Alessandro Triulzi Sundkler, Bengt & Steed, Christopher. -- A History of the Church in Africa. Cambridge, Cambridge University Press, 2000, 1 232 pages. Sundkler Bengt, Steed Christopher Bernard SALVAING Umutesi, Marie-Béatrice. -- Fuir ou mourir au Zaïre. Le vécu d'une réfugiée rwandaise. Paris-Montréal, L'Harmattan, 2000, 311 p. Michela Fusaschi Cahiers d’études africaines, 162 | 2001 3 In Memoriam Albert Van Dantzig (1937-2000) Claude-Hélène Perrot Né à Amsterdam et mort à La Haye, Albert Van Dantzig passa plus de trente années de sa vie au Ghana. Sa vocation d'historien s'est éveillée à Paris où il arriva en 1961. Il fréquenta l'École des hautes études, où il fut l'élève de Henri Brunschwig. Celui-ci, intéressé par la richesse de sources néerlandaises encore inexploitées, l'incita à des recherches sur l'expansion hollandaise sur la Côte de Guinée aux XVIIe et XVIIIe siècles 1 : ce fut le sujet de sa thèse, soutenue en 1970 et publiée en 1980 2. Celle-ci a l'originalité de couvrir deux régions que les historiens avaient tendance à dissocier, en raison de la localisation des sources d'archives en Europe et de la frontière linguistique : la Côte de l'Or (Ghana actuel) et la Côte des Esclaves (Togo et Bénin actuels). En 1963 il obtint un poste à l'Université du Ghana, et devint une figure marquante du campus de Legon où l'histoire de l'Afrique brillait alors d'un bel éclat, qui avait de quoi fasciner les collègues venus d'Afrique francophone. Il accueillait, avec la même chaleur et sans formalisme aucun, chercheurs « installés » et timides débutants. Les effets de la présence séculaire d'Européens sur la côte l'intéressèrent au premier chef, et surtout l'émergence de sociétés côtières profondément cosmopolites. Il se prit de passion pour les forts 3, et pas seulement pour l'histoire de leurs habitants étrangers confinés entre leurs murs, et celle des gens venus de l'arrière-pays pour vivre à leur ombre. Aucun détail de l'organisation de leur masse architecturale ne lui échappait, et les visiter en sa compagnie était une aubaine. Il en dressa des croquis qui témoignent d'un réel talent de dessinateur, qu'il tenait de sa famille, et dont l'expression est rarissime dans les ouvrages du XXe siècle. Il se fit avec un zèle de militant le défenseur de ce prestigieux patrimoine, plaidant auprès des autorités ghanéennes pour une restauration judicieuse et éclairée. Quand, dans les années quatre-vingt, il vint à Paris travailler à la laborieuse publication du journal manuscrit de Marie-Joseph Bonnat 4, « aventurier » atypique et fier de l'être, il n'eut de cesse d'aller visiter les nombreux forts qui ceinturent la ville, à des fins de comparaison. Parallèlement, sa prospection des sources européennes des XVIIe et XVIIIe siècles l'incita à prendre part au grand travail d'analyse critique des sources écrites anciennes Cahiers d’études africaines, 162 | 2001 4 qui marqua l'historiographie de l'Afrique à partir du milieu des années soixante-dix. Il compara les versions néerlandaise (1704) et anglaise (1705) du Bosman 5. Il revisita les traductions des documents d'archives européens faites en anglais par Furley (dans la célèbre collection Furley de l'Université de Ghana 6), et la version française (1686) du Dapper en la comparant avec l'original hollandais (1668) 7. Dans le même esprit il participa, aux côtés d'Adam Jones, à la réédition du Peter de Marees, version anglaise (1602) 8. La maladie l'arracha au Ghana, où il avait prévu de demeurer après sa retraite avec son épouse togolaise. NOTES 1. The Dutch and the Guinea Coast, 1674-1742, Accra, Ghana Academy of Arts and Sciences (recueil de données néerlandais traduits par lui en anglais), 1978. 2. Lire aussi la même année Les Hollandais sur la Côte de Guinée à l'époque de l'essor de l'Ashanti et du Dahomey, 1680-1740, Paris, Société d'histoire d'Outremer, 1980. 3. Voir A. Van Dantzig & B. Priddy, eds, A Short History of the Forts and Castles of Ghana, Accra, Ghana Museum & Monuments Board, 1971. 4. Cf. A. Van Dantzig & C.-H. Perrot, eds, Marie-Joseph Bonnat et les Ashanti. Journal (1869-1874), Paris, Société des Africanistes, 1991. 5. « English Bosman and Dutch Bosman : A Comparison of Texts », History in Africa, 2, 1975 et n° suivant. 6. « The Furley Collection : its Value and Limitations for the Study of Ghana's History », in European Sources for sub-Saharan Africa before 1900 : Use and Abuse, Paideuma, Franz Steiner Verlag, Wiesbaden, 1987. 7. Il annota en ce sens, plus brièvement qu'il n'eut voulu, la réédition de la version française : Objets interdits, Fondation Dapper, 1989. 8. A. Van Dantzig & A. Jones, eds, Pieter de Marees : Description and Historical Account of the Gold Kingdom of Guinea, Oxford, Oxford University Press, 1987. De nombreux articles ont paru notamment dans History in Africa ou Transactions of the Historical Society of Ghana, dont il s'efforça de maintenir la publication contre vents et marées. Cahiers d’études africaines, 162 | 2001 5 Christian Geffray (1954-2001) Jean Copans et Jean-Pierre Dozon Christian Geffray est mort brutalement le 9 mars dernier. Anthropologue, directeur de recherche à l'IRD (rattaché à l'UR « Construction identitaire et mondialisation »), membre du Centre d'études africaines, il rayonnait bien au-delà de sa discipline et de ses attaches institutionnelles. Depuis 1987, date de la soutenance de sa thèse sous la direction de Georges Balandier à l'EHESS, il forgeait pas à pas une oeuvre forte et singulière, scandée par cinq ouvrages dont le tout dernier, Trésors, paru le jour de sa disparition. Chez Christian Geffray, il y avait un grand contraste entre la chaleur intime de l'amitié et de son sens de la conversation (l'homme ?) et le caractère en revanche économe, voire réservé de l'écriture et du texte (l'oeuvre ?). Ce contraste pouvait se lire non seulement au travers des relations professionnelles que Christian eut avec tous ceux qu'il fréquentait mais plus fondamentalement dans la manière d'être du chercheur, du savant, c'est-à-dire dans sa pratique de l'enquête de terrain comme dans celle du maniement et de la production des idées. S'il y eut un chercheur pour qui l'expression de chercheur de terrain a un sens c'était bien Christian Geffray. Les terrains extrêmes qu'il a fréquentés l'étaient tout d'abord bien entendu au sens physique du terme, par la violence mortelle des phénomènes observés, par la nature hostile des milieux géographiques parcourus, par le soutien incertain des institutions locales à son égard. Les mots peuvent paraître un peu forts mais il s'agissait ici de terrains, pour les cas du Mozambique et du Brésil, travaillés sans filet. Pourtant, Christian n'était pas le premier à affronter ce qu'un numéro tout récent d'Ethnologie française nomme des terrains minés 1, et qu'il avait nommés lui-même, à l'occasion d'un séminaire au Centre d'études africaines, des « terrains à risque ».
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