NOTES BIBLIOGRAPHIQUES Shimeon BRISMAN. — History and Guide to Judaic Dictionaries and Concordan- ces, Hoboken (N.J.), Ktav Publishing House, 2000, XXIII + 337 pages («Jewish Research Literature», 3/1). M. Brisman a déjà fourni d’ambitieux répertoires: A History and Guide to Jewish Bibliography, Cincinnati, Hebrew Union College-New York, Ktav, 1977, répertoire des bibliographies d’études juives, y compris les catalogues de bibliothèques, par thèmes, chaque ouvrage faisant l’objet d’une notice détaillée et annotée; Judaic Encyclopedias and Lexicons, Cincinnati, H.U.C., 1987 («Jewish Research Litera- ture», 2), répertoire des encyclopédies et lexiques d’études juives, par thèmes, cha- que chapitre étant couvert dans l’ordre chronologique et chaque ouvrage faisant l’objet d’une notice. Dans l’ouvrage en recension, chaque entrée donne lieu à une notice et à des no- tes. Ce volume ne couvre que les dictionnaires (ce qu’un sous-titre eût plus commo- dément indiqué), le t. 2, à venir, devant traiter des concordances; les lexiques et glossaires anciens (XIe-XVIIIe s.) y tiennent presque autant de place que les moder- nes. Outre les dictionnaires de l’hébreu, sont aussi inclus les dictionnaires de l’ara- méen, du yiddish et du judéo-espagnol, d’où le titre («Judaic»). Neuf chapitres, p. 1-155 et notes p. 265-312, retracent l’histoire de chaque sous-genre: lexicogra- phie hébraïque du moyen âge (Xe-XIe s.); lexicographes juifs du moyen âge (XIIe- XIVe s.); gloses et glossaires (XIe-XVIIe s.); Élie Lévita et les hébraïsants chrétiens (XVe-déb. XVIIe s.); lexicographie hébraïque moderne (XVIIIe-milieu du XXe s.); la résurrection de l’hébreu parlé (fin XIXe-fin du XXe s.); dictionnaires d’araméen et talmudico-rabbiniques (XIXe-XXe s.); dictionnaires à sujets divers (d’un intérêt particulier: dictionnaires d’abréviations, vocabulaires spécialisés et techniques, mots étrangers ou rares [travaux d’I. Avinery], noms propres, argot, synonymes); dictionnaires yiddish et «ladinos» (scil., du ladino et du djudezmo?). P. 157-263 est donnée la liste des dictionnaires imprimés, reprenant le cadre des chapitres avec des subdivisons supplémentaires malaisées car difficiles à repérer et non récapitu- lées, chronologiques à l’intérieur de ce cadre. On indique les référence bibliogra- phique complète, nombre de pages, rééditions et, pour les publications contempo- raines, comptes rendus, parfois très nombreux: vingt-six pour le dictionnaire de J. Knaani, dix-huit volumes, 1960-1989, p. 188-189; quatorze pour le dictionnaire des termes philosophiques de Klatzkin, 4 vol., 1928-1933, p. 237, bien que la liste, centrée sur des revues israéliennes d’histoire de la langue et les principales revues internationales d’études juives, ne soit sans doute pas complète. Un index commun aux noms, titres et sujets (p. 313-337) est probablement, pour ce volume qui, s’il donne à lire les chapitres d’une histoire suivie, est aussi destiné à la consultation rapide, le choix le plus judicieux. On peut trouver à redire à l’organisation du volume. L’A. lui-même observe (p. 49) que le chapitre sur les glossaires (portant sur des mots étrangers à l’hébreu) a interrompu le cours de l’historique des lexicographes de l’hébreu. Le ∑emaÌ Dawid de David de’Pomis (XVIe s.) est traité (p. 60, 171) parmi les productions des hébraïsants chrétiens, parce que le plan ne prévoyait pas de productions juives pour Revue des Études juives, 161 (1-2), janvier-juin 2002, pp. 291-342 292 NOTES BIBLIOGRAPHIQUES la période considérée. L’historique paraît s’arrêter à la fin des années 1980 (la der- nière source citée paraît être de 1989; la dernière édition signalée, de 1990-1991), délai de rétrospection sur les dernières années concevable, quoiqu’un peu long pour un livre paru en 2000, mais qui aurait dû être tout simplement signalé, de préfé- rence en sous-titre ou au moins dans le bref avant-propos. Il est inévitable que l’exhaustivité ne soit pas atteinte mais certaines lacunes semblent criantes. On peut se demander, dans tel ou tel cas, s’il s’agit de problèmes de limites, les critères d’exclusion ou d’inclusion n’ayant pas été précisés: ainsi pour E.Z. Melamed, Eshnab ha-Talmud, Jérusalem, Qiryat-Sefer, 1976, 128 p., qui comporte essentiel- lement un glossaire d’expressions araméennes, le vocabulaire araméen-hébreu d’un pereq, un dictionnaire d’abréviations: l’ouvrage en question n’est pas un diction- naire «pur» mais une introduction au Talmud comportant en outre des listes de maîtres, de poids et mesures, de règles diverses, des paradigmes flexionnels. De même pour le Lexicon heptaglottum d'Edmund Castell (1686) et la Critica sacra d’Edward Leigh: ont-ils été écartés en raison des intentions à la fois excédant celles d’un dictionnaire strictement dit, et non scientifiques, de leurs auteurs, — montrer comment les langues dérivent de l’hébreu? Mais on se demande aussi si, dans ces cas comme dans le précédent, un titre non explicite n’est pas la cause de l’absence; il est vrai que la traduction française du dictionnaire de Leigh, Dictionnaire de la langue sainte, Amsterdam, 1703, etc., est également absente. Injustifiable à tous égards, en revanche, semble l’omission de N.Ph. Sander, I. Trenel, Dictionnaire hébreu-français, Paris, 1859, réimpr. Genève, 1987. Mais la section II du ch. 5, dé- diée aux lexicographes juifs modernes, dans laquelle il aurait dû prendre place, se divise elle-même en deux: «Anglo-Jewish Lexicography», «East-European Jewish Lexicography», simplification qui n’est pas de mise dans les travaux de bon aloi, même outre-Atlantique. L’exécution matérielle de l’index accroît le sentiment de lacunes: on cherche en vain le Sefer ra’shei teybot d’Abraham Isaac Stern, Sigeth, 1926, réimpr. Israël, s.l.n.d., que l’entrée Stern (Adolf), qui omet de plus la référence à la p. 220, ne per- met pas de trouver. Un détour par le répertoire de Friedberg (resh, no 71) donne l’idée d’une autre recherche au terme de laquelle on accède enfin à une intéressante note 27, p. 303, qui fournit l’historique et la bibliographie du plagiat par Stern du Notariqon de M. Heilperin (pourquoi «Halpern», en dépit de la graphie hébraïque, translittérée sous la première forme pour d’autres auteurs?). D’autres erreurs de l’index, moins gênantes, sont néanmoins spectaculaires: p. 325 [index] «Lévy, Paul, Les noms Israélites en France, 235», non, mais Les noms des israélites…, p. 233; ibid. et plus encore p. 336, un titre de R. Levy est sérieusement malmené; de même, dans le corps du volume, p. 189, «1969-1961»; p. 199, «Paris: Laroussé», etc. Peut-être avons-nous joué de malchance, mais il est inquiétant qu’un recenseur non-spécialiste ait eu des résultats si décevants à partir de quelques ouvrages qu’il avait par hasard sous la main. Ce répertoire est appelé à rendre bien des services et en histoire de la lexicographie, et en bibliographie, mais les vérifications, toujours de bonne règle, sont particulièrement indispensables et l’on paraît loin de l’exhaus- tivité. Il est vrai, pour un sujet aussi vaste et aussi difficile, il était impossible à un chercheur travaillant seul et ayant, on l’a vu, assumé d’autres travaux considérables, d’y atteindre du premier coup, même s’il a disposé, comme il l’indique, des res- sources de la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Jérusalem et de l’Hebrew Union College de New York. Jean-Pierre ROTHSCHILD NOTES BIBLIOGRAPHIQUES 293 Hayim LAPIN. — Economy, Geography, and Provincial History in Latin Roman Palestine, Tübingen, Mohr Siebeck, 2001, X + 227 pages («Texts and Studies in Ancient Judaism», 85). Hayim Lapin, Professeur associé à l'Université de Maryland, est un spécialiste de la géographie économique de la Palestine à l'époque de l'Antiquité tardive. L'auteur est connu pour avoir dirigé la publication d'un ouvrage collectif sur les communautés religieuses et ethniques dans la Palestine sous domination romaine, paru en 19981. Dans le livre dont il est question ici, il examine la géographie économique de la Palestine romaine au IVe siècle à partir des sources littéraires et des sources archéo- logiques, et tout spécialement de la Galilée. L'auteur défend la thèse que du point de vue économique, social et culturel, le paysage de la Palestine romaine du IVe siècle est semblable à ceux des autres provinces de l'Empire — région dans la- quelle les juifs sont intégrés comme le sont les autres groupes ethnico-religieux. Les travaux de Y. Hirschfeld sont au point de départ de cette recherche, mais fort curieusement un des ouvrages principaux de cet auteur, pourtant paru en 1995, n'est pas cité2 — il est vrai que celui-ci porte sur les maisons d'habitation aux épo- ques romaine et byzantine en Palestine et non pas sur les places centrales des villes et villages à propos desquelles H. Lapin focalise tout particulièrement et fort juste- ment son attention. Les places centrales des villes et villages en Palestine comme ailleurs ont joué un rôle fondamental dans la vie économique et sociale des sociétés anciennes — cette fonction s'est d'ailleurs maintenue jusqu'à fort récemment. Les places centrales ont également tenu un rôle important d'un point de vue culturel, notamment dans la dif- fusion des idées religieuses. L'ouvrage se compose de cinq chapitres très techniques qui portent sur (1) les places centrales (les marchés) en théorie et en pratique, (2) le paysage, l'archéolo- gie et le modèle d'installation (des marchés), (3) les reconstructions hypothétiques d'un paysage économique en Palestine du nord, (4) les aspects de la géographie des marchés dans la littérature palestinienne et (5) l'histoire régionale de la Palestine du nord dans l'Antiquité tardive.
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