Ventilo173.Pdf

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<p></p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1"><strong>Edito </strong></li><li style="flex:1"><strong>3</strong></li></ul><p></p><p>l'environnement.Soit.En ce qui concerne l'économie,&nbsp;un peu chez moi ici, non ? », de faire de son quartier la grève générale permanente avec immobilisation&nbsp;une zone dé-motorisée. L'idée, lancée il y a peu par du pays a un effet non négligeable.Dans le même es-&nbsp;un inconscient, a eu un écho étonnant. De Baille à Liprit, on a : piller et mettre le feu au supermarché d'à&nbsp;bération, via La Plaine et Notre Dame du Mont, notre </p><p><strong>n°173 </strong></p><p><strong>«Mé keskon peu fer ?» </strong></p><p>(5) </p><p>côté, détruire ou plutôt « démonter » systématique-&nbsp;bande de dangereux activistes&nbsp;a ajouté, lundi soir, ment les publicités,ne plus rien acheter sauf aux pro-&nbsp;une belle piste cyclable à sa liste de Noël.« <em>Cher Père </em></p><p>ducteurs régionaux.Bref :un boulot à plein temps.Par&nbsp;<em>Gaudin, je prends ma plus belle bombe de peinture </em>contre,signalons tout de suite que certaines actions —&nbsp;<em>pour t'écrire. Toi qui est si proche du Saint-Père, par </em>écrire dans un journal,manifester temporairement ou&nbsp;<em>nos beaux dessins d'écoliers, vois comme nous aime- </em>se réunir pour discuter — n'ont aucun impact,même&nbsp;<em>rions vivre dans un espace de silence , d 'oxygène et… </em></p><p>si ça permet de rencontrer plein de filles, motivation&nbsp;<em>et sans bagnoles. </em>» Ce comité d'irresponsables met la principale des révolutions bourgeoises de type 68.&nbsp;France et plus particulièrement ELF en danger par Pendant ce temps-là, certains ne perdent pas le leur&nbsp;son obstruction à la libre consommation d'essence.Esà tirer des plans sur des barricades imaginaires. On&nbsp;sence dont la combustion, rappelons-le, nous assure signale ainsi des milliers de personnes ne se rendant&nbsp;une chaleur mondiale durable pour les hivers à venir. plus dans les franchises, suivant l'adage : « un euro&nbsp;Cette crainte est aujourd'hui partagée par tous : qui pour eux,c'est un euro contre moi ».Certains ne lisent&nbsp;peut nous garantir qu'un rassemblement spontané de plus la presse traditionnelle grâce aux sites indépen-&nbsp;plusieurs centaines de cyclistes ne va pas avoir lieu ce </p><p>« <em>Les hommes politiques sont des méchants et les mé- dias sont pourris, gnagnagna</em>... » : je commençais à </p><p>trouver la ligne éditoriale de ce journal vraiment ennuyeuse quand un rédacteur,tendu,m'attrapa le bras brutalement :« <em>Mé keskon peu fer </em>? » Sentant que ma blague « voter socialiste, HAhahaha euh.. » ne faisait plus rire personne, j'ai décidé de me pencher sur la question.Bon,procédons par ordre — et gagnons du temps : quel est votre projet ? « <em>1) Rétablir une dé- </em></p><p><em>mocratie qui nous permet de choisir notre environne- ment . 2 ) Installer une société d'échanges équilibrés et </em></p><p><em>durables</em>. » HAHAHAHA. Pardon. </p><p>e</p><p>Bien sûr,cet objectif est l'antithèse de laV&nbsp;République, </p><p>(1) </p><p>appelée « <em>le coup d'Etat permanent </em>» par certains&nbsp;. </p><p>(4) </p><p></p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1">dants ,&nbsp;d'autres font du vélo — impensable ! Accro-&nbsp;week-end ? Lorsque j'ai demandé à ces fauteurs de </li><li style="flex:1">Il faut donc soutenir les programmes qui proposent une </li></ul><p></p><p>(2) </p><p>chez-vous : des familles partent en vacances dans&nbsp;calme s'ils étaient conscients de la portée de leurs des lieux où il n'y a rien à acheter. Tous ces gens ne&nbsp;actes,ils m'ont répondu,accrochez-vous bien :« <em>Que </em>songent pas un seul instant aux conséquences, ca-&nbsp;<em>tous les Marseillais fassent de même ! </em>» Estomaqué, tastrophiques.Ainsi,peu d'entre eux versent une larme&nbsp;j'ai conclu par un « <em>Elle est belle, la France </em>! », à quoi pour Monsieur Fnac en train de faire la manche sous&nbsp;ils ont répondu : « <em>Non, mais elle va le devenir </em>! » les ponts parce que les clients ont cessé de venir.Mais <br>République parlementaire et participative&nbsp;. Si l'on considère que ceux qui se tiennent au pouvoir ne sont pas prêts à en partir sur simple demande écrite,même polie,de type bulletin de vote,il faut envisager de les forcer. Les supprimer tous reste évidemment le plus sûr moyen même si — on a testé en 1793 — il finit toujours par en rester. Quoi qu'il en soit, un affrontement est à prévoir et l'efficacité de la discussion ré- clame que l'on supprime les médias d'Etat. Concentration oblige, il sera plus simple de faire sauter </p><p>TEXTE ET PHOTOS : EMMANUEL GERMOND </p><p>voilà, qui n'a pas rêvé de décharger une toupie de béton à l'entrée de son quartier pour le rendre piéton ? Comment résister à cette envie de mettre de la mousse expansée dans l'orifice du parcmètre que la Mairie vient de dresser devant sa maison ? Un jour, les gens d'Endoume ont cessé d'en parler… et de payer.C'est certainement dans cette optique déculpabilisée qu'une cinquantaine de terroristes a décidé,parce que « c'est </p><p>(1) L'auteur,François Mitterrand,s'est finalement bien accommodé de ce </p><p>« <em>coup d'Etat permanent </em>». </p><p>(2) Il n'existe plus guère de personne pour croire encore à cette vieille histoire de dictature éclairée. (3)TF1,M6 et&nbsp;la Maison de la Radio étant de l'autre côté du périph’ou de la Seine, il s'agirait de ne pas être chiche sur le feu d'artifice. (4) Le lien rezo.net de cette semaine :www.peripheries.net/article305.htm <a href="/goto?url=http://autremarseille.over-blog.com" target="_blank">(5) http://autremarseille.ove</a><a href="/goto?url=http://autremarseille.over-blog.com" target="_blank">r</a><a href="/goto?url=http://autremarseille.over-blog.com" target="_blank">-</a><a href="/goto?url=http://autremarseille.over-blog.com" target="_blank">blog.com </a></p><p></p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1">(3) </li><li style="flex:1">e</li></ul><p></p><p>généreusement le&nbsp;15 arrondissement&nbsp;de Paris. Certains d'entre vous, pour de bonnes raisons (impatience,peur de se salir,pas de réduction SNCF),pré- fèreraient passer directement en phase 2 : changer </p><p><strong>Ventilo</strong>, hebdo gratuit </p><p>culturel et citoyen. <a href="/goto?url=http://www.journalventilo.net" target="_blank">www.journalventilo.net </a></p><p>Editeur : Association Aspiro Les ateliers du 28 28, rue Arago 13005 Marseille Tél : 04 91 58 28 39 Fax : 04 91 58 07 43 <a href="mailto:[email protected]" target="_blank">[email protected] </a><a href="mailto:[email protected]" target="_blank">[email protected] </a></p><p><strong>Direction </strong>Laurent Centofanti <strong>• Rédaction et agenda </strong>Cynthia Cucchi, PLX, Henri Seard <strong>• Responsable commercial </strong>Michel Rostain <strong>• Ont collaboré à ce numéro </strong>Romain Carlioz, Emmanuel Germond, </p><p>Marion Gibert, Jennifer Luby, nas/im, Mélanie Rémond, Lionel Vicari, Emmanuel Vigne&nbsp;<strong>• Couverture </strong><a href="/goto?url=http://www.hcube.eu" target="_blank">[email protected] / www.hcube.eu &amp; Marco </a><strong>• Maquette&nbsp;• Mise en page </strong>Marco </p><p>([email protected]) <strong>• Webmaster, responsable technique, production </strong>Damien Bœuf <strong>• Conception site </strong>Kada <strong>• Impression et flashage </strong>Panorama Offset, 169, chemin de Gibbes, 13014 Marseille <strong>• Dépôt légal : </strong>21 mars 2003 ISSN-1632-708-X </p><p><strong>LES INFORMATIONS POUR L’AGENDA DOIVENT NOUS PARVENIR LE LUNDI MATIN AU PLUS TARD ! MERCI </strong></p><p><strong>Culture </strong></p><p><strong>L’INTERVIEW </strong></p><p><strong>Abd Al Malik </strong></p><p><strong>Si elle est libre comme le sont la parole dans le slam ou la musique dans le jazz, si elle est aussi féconde que quelques mots pla cés ensemble dans les chefs-d'œuvre de la littérature ou de la chanson française, la vision d'Abd Al Malik est une et indivisible, à l'image de cet idéal fran- çais qu'il est aujourd'hui l'un des rares à personnifier. Cette année, le jury du Prix Constantin n'a donc pas seulement consacré un artiste, mais un symbole. Dont le propos est d'une intelligence, d'une justesse et d'une limpidité telles qu'il vaut bien tous les manuels scolaires, ou dont Hollywood pourrait faire un film : l'anti-8 Mile par excellence. Mesdames et messieurs, se passerait-il ici quelque chose ? </strong></p><p><strong>Ton parcours d'adolescent est édifiant : tu&nbsp;</strong>parents, puis celui des religieux dans les éta-&nbsp;longtemps, j'avais envie d'utiliser un support&nbsp;particulière. Miles Davis, pour cette force ar<strong>as grandi dans une cité « difficile » de Stras-&nbsp;</strong>blissements où j'étudiais, mais j'avais le sen-&nbsp;autre que celui de la musique, un support qui&nbsp;tistique déployée avec son seul instrument, <strong>bourg en jouant constamment un double&nbsp;</strong>timent que le christianisme ne répondait pas&nbsp;me permettrait de prendre le temps, d'utiliser&nbsp;la contestation sans les mots, le mysticisme… <strong>rôle, à la fois lycéen brillant et délinquant&nbsp;</strong>à mes questions. Mon frère aîné Bilal, qui était&nbsp;une autre méthodologie de travail. Pour au-&nbsp;L'écrivain Raymond Carver, dans le fait de <strong>respecté par ses pairs, ce qui t'as permis de&nbsp;</strong>déjà rentré en islam, me passa alors des ou-&nbsp;tant, j'ai le sentiment qu'on peut tout dire avec&nbsp;parler de son peuple : les petites gens. D'his<strong>slalomer en terrain miné mais a aussi failli&nbsp;</strong>vrages : ce fut comme si j'avais affaire à ma&nbsp;la musique. J'aime des gens aussi divers que&nbsp;toires simples, fragiles, particulières, il fait <strong>te coûter ta santé mentale. Peux-tu nous ex-&nbsp;</strong>religion naturelle, et c'est ainsi que je le sui-&nbsp;Nas, Brel ou Coltrane, et je voulais faire un&nbsp;quelque chose de grand. Sa simplicité d'écri<strong>pliquer comment, à ce moment précis, Ré-&nbsp;</strong>vis. Malheureusement, et comme cela arrive&nbsp;disque où tout cela soit palpable, que l'on&nbsp;ture est quasi-métaphysique. C'est aussi ce </p><p><strong>gis est devenu Abd Al Malik ? </strong></p><p>souvent dans les quartiers, les personnes qui&nbsp;puisse écouter comme un recueil de nouvelles,&nbsp;que je veux faire. Et il m'en reste un, donc… <br>Comme beaucoup de jeunes qui vivent dans&nbsp;sont venues me parler d'islam m'ont présenté&nbsp;au même titre qu’un disque hip-hop dans le&nbsp;Je dirais… Wallen, la chanteuse de r'n'b. Et les quartiers, je suis rentré dans la délinquance&nbsp;une vision obscure de la chose : il faut com-&nbsp;sens où, pour moi, le rap est la seule musique&nbsp;pas parce que c'est mon épouse. Mais parce pas tant parce que j'étais « méchant » que pour&nbsp;prendre que j'avais seize ou dix-sept ans à&nbsp;qui soit organiquement faite de toutes les&nbsp;qu’elle a rendu majeure une musique que je ne pas être séparé du groupe. Lorsque je re-&nbsp;l'époque, et je suis rentré en islam comme cer-&nbsp;autres — par la culture du sample. Dans Gi- considérais comme niaise. Elle a une sensigardais par la fenêtre de mon immeuble, mes&nbsp;taines personnes prennent leur carte du PC…&nbsp;braltar, il n'y a pas de frontières musicales,&nbsp;bilité folle. Cela va bien au-delà du r'n'b. modèles étaient des voleurs de voitures, des&nbsp;L'islam était une sorte de fêlure identitaire : je&nbsp;culturelles ou générationnelles. D'où son braqueurs, des dealers… Tout le monde les&nbsp;l'ai brandi comme un étendard, alors que la&nbsp;nom : j'avais envie de faire du lien. La mu-&nbsp;<strong>A l'approche de Présidentielles très sym- </strong>respectait quand ils parlaient : je voulais sim-&nbsp;spiritualité n'est pas de l'ordre du privé mais&nbsp;sique, c'est la rencontre, le dialogue. plement être comme eux. Mais en parallèle,&nbsp;de l'intime, qui nous pacifie dans notre rap- </p><p><strong>boliques, comment vois-tu l'évolution de la situation dans les banlieues défavorisées ? </strong></p><p>j'avais une passion pour le savoir, et en par-&nbsp;port à l'autre. J'avais donc une vision idéolo-&nbsp;<strong>Le slam, discipline encore très underground&nbsp;</strong>Dans notre pays, il n'y a qu'une seule comticulier pour la littérature, qui a fait qu'une&nbsp;gisée de la chose, et j'allais de ville en ville&nbsp;<strong>en France il y a peu, est soudainement de-&nbsp;</strong>munauté qui compte : la communauté natioinstitutrice a fait des pieds et des mains pour&nbsp;pour la prêcher. Ma vie schizophrène conti-&nbsp;<strong>venu populaire auprès d'un public jus-&nbsp;</strong>nale. La France d'aujourd'hui n'est plus la que je puisse aller dans un collège hors de la&nbsp;nuait : je faisais de la musique, j'étais un étu-&nbsp;<strong>qu'alors peu enclin à écouter du hip-hop : le&nbsp;</strong>même que la France d'hier, sa diversité n'est cité — un collège privé catholique. C'est là&nbsp;diant brillant, je prêchais, et ces trois vies&nbsp;<strong>succès de Grand Corps Malade en atteste.&nbsp;</strong>pas une tare, c'est un cadeau. Je pense qu'il que j'ai commencé à avoir cette démarche de&nbsp;n'interféraient pas les unes dans les autres.&nbsp;<strong>Comment expliques-tu ce regain d'intérêt&nbsp;</strong>est essentiel qu'on reconnaisse cette diversité. </p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1">vie schizophrénique : bon élève pendant la&nbsp;Jusqu'au jour où je me suis rendu compte que&nbsp;<strong>pour le texte ? </strong></li><li style="flex:1">Or aujourd'hui, on sait bien que dans les quar- </li></ul><p>journée, délinquant le soir… Au début,&nbsp;l'islam était une prison qui ne correspondait&nbsp;Nous vivons dans le monde du phénomène, de&nbsp;tiers, nous sommes les premiers à être vicc'étaient des petits vols à l'étalage, rien de&nbsp;pas à cette vie-là. C'est là que j'ai découvert le&nbsp;l'immédiateté, où l'on passe vite d'une chose&nbsp;times des discriminations et de la précarité. bien méchant, mais ensuite c'est devenu du&nbsp;soufisme : le cœur de l'islam. Je suis rentré&nbsp;à l'autre. J'ai le sentiment que nous éprouvons&nbsp;L'impérieux devoir républicain est aussi d'aivol à la tire, du deal… Et puis il s'est passé&nbsp;sous la guidance d'un maître spirituel, et à&nbsp;tous le besoin de s'arrêter, de s'écouter, d'ex-&nbsp;der les plus faibles : je suis avec tous les quelque chose lors d'un vol à l'arrachée avec&nbsp;partir de là, ma vision des choses a explosé,&nbsp;pliquer. Et forcément, lorsqu'une discipline&nbsp;hommes et toutes les femmes de bonne voun ami : j'ai été horrifié de voir cette dame&nbsp;elle est devenue « une », je me suis aperçu que&nbsp;du mot et du verbe comme le slam ou le « spo-&nbsp;lonté qui vont dans le sens du rassemblement. par terre, alors qu'on voulait lui prendre son&nbsp;cette vie religieuse ne coupait pas des autres,&nbsp;ken word » apparaît, ça fait écho en chacun de&nbsp;La France est un merveilleux pays, où les nosac, j’ai réalisé que je ne pouvais pas conti-&nbsp;que «&nbsp;l'autre »&nbsp;était essentiel pour être&nbsp;nous. Lorsqu'on déclame un texte de la sorte,&nbsp;tions de laïcité, républicaines et démocrates, nuer comme ça. J'ai donc levé le pied, puis il&nbsp;« moi »… Avec N.A.P, on cherchait toujours&nbsp;on le médite : c'est une démarche que l'on a&nbsp;sont essentielles. Si les politiques continuent s'est passé quelque chose de fondamental qui&nbsp;la responsabilité chez l'autre. Avec le sou-&nbsp;envie d'avoir mais qui n'est pas répandue.&nbsp;de mettre de côté cette partie de la commum'a fait rompre définitivement avec la délin-&nbsp;fisme, j'ai cherché quelle était ma propre part&nbsp;Pour ma part, je n'ai fait qu'utiliser cet élé-&nbsp;nauté, il pourrait advenir quelque chose de quance : l'héroïne est arrivée dans notre quar-&nbsp;de responsabilité : que pouvais-je faire pour&nbsp;ment-là : je suis avant tout un rapper, qui sou-&nbsp;pire que les événements de novembre 2005. tier. Beaucoup d'amis à moi sont tombés là-&nbsp;améliorer mon contexte ? J'ai trouvé là l'oc-&nbsp;haite redonner ses lettres de noblesse au rap.&nbsp;Il faut un plan Marshall pour les quartiers. dedans :&nbsp;certains sont morts d'overdose,&nbsp;casion de sortir mon premier album solo, et&nbsp;Nous autres les rappers, nous ne sommes pas&nbsp;Mais si les politiques ont une responsabilité, </p><p>(1) </p><p>jeunes, à côté de moi, d'autres ont fini en pri-&nbsp;mon premier ouvrage en tant qu'écrivain son avec de lourdes peines pour trafic, d'autres </p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1">.</li><li style="flex:1">des animateurs sociaux avec un micro, mais&nbsp;nous avons aussi la nôtre : celle de leur dire ce </li></ul><p>des artistes. Le Prix Constantin que je viens de&nbsp;qu'on attend d'eux, et surtout de voter pour les encore en asile psychiatrique… Ça a été un&nbsp;<strong>Justement : avec ton travail en solo, tu en-&nbsp;</strong>recevoir en atteste : cela me remplit de joie&nbsp;personnes qui vont amener ce changement vrai traumatisme. J'ai éprouvé le besoin d'en&nbsp;<strong>térines l'idée que la musique reste l'un des&nbsp;</strong>pour la communauté hip-hop. Et va peut-être&nbsp;positif. Je ne suis ni de gauche, ni de droite. </p><p>parler avec d'autres — c'était trop lourd à por-&nbsp;<strong>plus puissants vecteurs pour faire passer un&nbsp;</strong>aider à casser les préjugés. ter — et c'est comme ça qu'on a décidé de&nbsp;<strong>message. Mais tu as également écrit ce livre, </strong></p><p>Mais avec tous ceux qui pourront faire avancer les choses ensemble. </p><p>monter notre groupe de rap, les New African&nbsp;<strong>dont le titre, et donc le contenu, aurait bien&nbsp;Tous genres confondus, peux-tu me citer </strong>Poets (N.A.P). On parlait de ce qu'il se passait&nbsp;<strong>mal pu supporter un équivalent calibré pour&nbsp;cinq références qui pourraient à elles seules </strong>dans notre cité : le rap comme une catharsis.&nbsp;<strong>les radios : Qu'Allah bénisse la France. La&nbsp;refléter ton travail ? </strong></p><p>Avec ce rapport direct à la mort, j'ai com-&nbsp;<strong>pluralité des supports est-elle aujourd'hui&nbsp;</strong>Tout d'abord, Jay-Z, parce qu'il a amené le </p><p>PROPOS RECUEILLIS PAR PLX </p><p>Le 2 à l'Affranchi, 21h. Rens. 04 91 35 09 19 Dans les bacs : Gibraltar (Atmosphériques) </p><p>(1) Qu'Allah bénisse la France (Albin Michel) </p><p>mencé à me poser beaucoup de questions exis-&nbsp;<strong>une clef pour pouvoir tout dire ? </strong></p><p>hip-hop à un autre niveau, tant pour son outentielles, et c'est là que je me suis tourné vers&nbsp;Oui, et en même temps, parler d'artiste en-&nbsp;verture d'esprit que pour son sens des affaires. la spiritualité. J'avais un vrai besoin d'absolu.&nbsp;gagé est un pléonasme. Ma démarche est ar-&nbsp;Jacques Brel, pour sa force d'interprétation, J'ai d'abord questionné le catholicisme de mes&nbsp;tistique : je suis un fou de littérature. Et depuis&nbsp;cette capacité à tout donner, son écriture si </p><p><a href="/goto?url=http://www.journalventilo.net" target="_blank">Retrouvez l’intégralité de l’interview sur www.journalventilo.net </a></p><p><strong>5</strong></p><p><strong>TOURS DE SCÈNE </strong></p><p><strong>Pop en stock </strong></p><p><strong>Fabienne Fillâtre, l'ex-égérie de Ventilo, se produit jusque fin décembre au Badaboum Théâtre dans Lulu Poppop, une nouvelle création détonante signée Laurence Janner et Mélanie Marchand. Cette Lulu pour le moins explosive vogue sur scène entre les Beatles et Mai 68 et nous rappelle, avec candeur, qu'il est « interdit d'interdire » et, franchement, quelque part, ça fait du bien. </strong></p><p>L'un des avantages de ce spectacle, c'est qu'il&nbsp;la réussite de cette frénésie. Ils accompagnent&nbsp;en mettant en avant la difficulté d'exister en convient à tous. De 4 à 77 ans. Chacun y trou-&nbsp;pleinement les excès libertaires et roma-&nbsp;naviguant à contre-courant, Laurence Janner vera son compte. Les adultes penseront for-&nbsp;nesques de la petite Lulu, tout comme ses&nbsp;ne laisse jamais le rythme baisser ou la facitement à Peter Pan, à leur enfance, à cette&nbsp;rêves. Car oui, Lulu rêve et pas seulement&nbsp;lité s'installer. L'enchaînement des péripéties imagination qu'ils ont oubliée en chemin. Les&nbsp;éveillée. Mais les songes et l'indépendance&nbsp;surprend de bout en bout. La multiplication plus petits recevront Lulu Poppop comme un&nbsp;n'empêchent pas Lulu d'être triste parfois. Sa&nbsp;des personnages — on passe en revue des vocadeau étincelant. L'incroyable énergie des&nbsp;marginalité, même si elle l'assume, lui donne&nbsp;leurs, des gendarmes, une institutrice - perpersonnages (les trois acteurs tourbillonnent,&nbsp;tout de même du fil à retordre. Entrer dans&nbsp;met de jongler dans différents espaces, autos'envolent) donne à cette pièce une fraîcheur&nbsp;le rang revient presque à l'impossible. Quand&nbsp;rise des tours d'adresse et des prouesses de que l'on trouve assez rarement sur les pla-&nbsp;elle veut, par exemple, aller à l'école, c'est&nbsp;saltimbanques inspirés. teaux. Ils nous prennent par la main et nous&nbsp;pour avoir des vacances comme tout le&nbsp;On l'aura donc compris, le Père Noël a pris </p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1">emmènent avec entrain vers la fantaisie. </li><li style="flex:1">monde. Elle a raison, être en vacances tout le&nbsp;de l'avance cette année. Il est au Badaboum </li></ul><p>Lulu Poppop, sœur psychédélique de Fifi Brin-&nbsp;temps, c'est pas drôle. Pourtant, ô désespoir,&nbsp;depuis le 15 novembre et il jouera les prodacier, ne suit jamais les consignes. C'est lo-&nbsp;elle s'aperçoit vite qu'elle n'éprouve pas d'af-&nbsp;longations jusqu'au 29 décembre. Attention gique puisque son père est pirate et qu'elle&nbsp;finités électives avec les conventions scolaires.&nbsp;cependant, ce Père Noël-là n'a pas de hotte est elle-même une grande chercheuse de&nbsp;Et puis pourquoi le professeur qui connaît&nbsp;ni de barbe blanche… Il est vêtu de godasses choses. Son insoumission congénitale, elle la&nbsp;déjà les réponses s'évertue-t-il à questionner&nbsp;rouges à talons, il a les cheveux carotte et des transmettra à Nini et à Tom, deux camarades&nbsp;les élèves ? Cela n'a pas de sens. Ce qui fau-&nbsp;bas-chaussettes verts et oranges. En plus il de jeux issus, eux, de la classe sociale éter-&nbsp;drait plutôt à Lulu, comme elle le clame, c'est&nbsp;crie à qui veut bien l'entendre : « L'imaginanellement rigide, la bourgeoisie. Ensemble,&nbsp;le modèle d'enseignement argentin, c'est-à-&nbsp;tion au pouvoir ! » Pour une fois qu'on est to- </p><p>er </p><p>espiègles, ils découvriront les joies du cham-&nbsp;dire en classe du 1&nbsp;au 11 novembre, du 6 au&nbsp;talement d'accord avec lui, on ne va pas bouboulement, ils verront qu'il est possible « de&nbsp;8 janvier et du 4 au 7 avril. Et surtout sans&nbsp;der son plaisir… commencer à inventer ». Nous, nous redé-&nbsp;devoir à faire à la maison… </p><p>LIONEL VICARI </p><p></p><ul style="display: flex;"><li style="flex:1">couvrons ce monde avec eux. </li><li style="flex:1">Ce délice mené tambours battants enchante au </li></ul><p></p>

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