1 Mérignac au temps des hélices 1910 - 1960 Histoire d’un port aérien 2 Maquette du projet Mothe Au milieu des années cin- quante, ce sont des bâti- ments provisoires en bois, construits après la Libéra- tion, qui accueillent les pas- sagers. Il faut une grande, et belle, aérogare pour Bordeaux. Le projet Mothe propose un ensemble intégré pour la totalité des bâtiments com- merciaux et techniques. A l’arrière-plan de cette ma- quette d’architecte, l’aéro- gare et son hall en avancée. Relié à celui-ci, à gauche, le bloc technique, avec la tour de contrôle. Au premier plan, un par- terre à la française entouré d’une allée engravillonnée en guise de parking automo- bile. En partie cachée sur la gauche, la centrale élec- trique. Deux garages, non visibles ici, abritent le parc automobile et les véhicules des pompiers. La construction s’est faite en conformité avec cette ma- quette, à l’exception du pe- tit bâtiment de deux étages à côté de la tour. Celui-ci a été prolongé pour accueillir le centre de contrôle régio- nal et le bureau central des télécommunications pré- cédemment placés dans le flux des réacteurs des avions Dassault en essai. L’aérogare Mothe est au- jourd’hui dissimulée et par- tiellement intégrée au ter- minal A. La tour de contrôle a été arasée à hauteur du 3ème étage. Préface 5 3 Années dix et vingt Le grand meeting de Bordeaux 6 La Première Guerre mondiale 7 Croix d’Hins connecté avec les États-Unis 8 L’avion, mode de transport rapide vers les colonies 9 Le courrier vers l’Amérique du Sud 10 La «station» de Bordeaux-Teynac 11 L’aérodrome et ses premiers utilisateurs 12 La construction aéronautique à Bacalan 13 L’avion est un moyen de transport rapide et cher pour gens peu pressés 14 De nécessaires règlements à faire appliquer 15 Aller plus loin 16 Années trente Le grand saut en avant de la nouvelle décennie 18 1932 : les ramifications des nouveaux réseaux aériens 19 Changement d’échelle pour Teynac 20 Navigation à vue, sur l’aérodrome comme en croisière 21 La radiogoniométrie progresse, le pilotage sans visibilité débute 22 L’armée de l’Air, tout juste créée, s’installe sur l’aérodrome 23 Marcel Bloch reprend les usines aéronautiques 24 Six jours sur sept : la régularité des vols de la Postale 25 Les ambitions de l’hydraviation à Biscarrosse 26 La route des États-Unis passe-t-elle par Mérignac ? 27 Mérignac devient le «port aérien» de Bordeaux 28 La radio pour améliorer la sécurité par mauvais temps 30 Surface multipliée par cinq pour le nouveau port aérien 31 Le projet de base intercontinentale au nord de Bordeaux... 32 Et le projet du Teich sur le bassin d’Arcachon... 33 L’aérodrome avant la construction des pistes 34 Les deux pistes en construction 35 Aller plus loin 36 Sommaire 4 Années quarante La décennie terrible : destruction et reconstruction provisoire 38 Envolé de Mérignac, le Jules Verne bombarde Berlin 39 Bordeaux au cœur de la débâcle 40 Mérignac base stratégique pour attaquer les convois alliés 41 Travailler pour l’occupant ? 42 Mérignac à la Libération : un aérodrome en ruines 43 Une constellation de cratères de bombes 45 1945 : les anglais gèrent la tour de contrôle 46 Les premières reconstructions 47 1947 : l’année charnière de la reprise 48 Les hydravions géants s’effacent, le Flamant s’envole 49 Une nouvelle aérogare, provisoire, en bois 50 Planification : l’aéroport sera partagé en trois zones 52 Aller plus loin 53 Années cinquante La décennie des grands investissements 56 Un nouveau contexte mondial et local : la guerre froide 57 Les innovations techniques normalisées 58 Grands travaux sur les pistes et taxiways 59 Préface Le transport aérien commercial décolle enfin à Mérignac ! 60 Le passage soudain de l’hélice au réacteur 62 Qui va s’installer sur les parkings des Américains ? 63 Quand les avions, neufs ou révisés, sortent à la chaîne 64 Une grande aérogare, moderne, enfin ! 66 Années soixante Aperçu des années soixante 68 Transport civil et Défense en activité intense 69 Hommage aux vingt mille 70 Remerciement, bibliographie 71 Crédits iconographiques 72 Réalisations et contributions de LMBC 73 Les principaux artistes contributeurs de ce livret 74 5 En 1910, un collectif, comme dans d’autres villes de L’objectif était intéressant car Bordeaux-Mérignac est France, décide de louer une surface de landes pour le seul, parmi les aérodromes majeurs de France, à être un meeting aérien sur la commune de Mérignac, en un marqué, et ce de longue date, par un « tricéphalisme » lieu à la toponymie insolite, Beau-Désert (orthographié aéronautique, phénomène unique en son genre mêlant aujourd’hui Beaudésert). Il était alors loin de penser au quotidien transport aérien commercial, activité de que son geste n’aurait rien d’éphémère mais serait le défense et construction aéronautique. point de départ d’une saga aérienne qui se poursuit de nos jours. Ce demi-siècle d’existence ne s’apparente en rien à un long fleuve tranquille. Outre les paroxysmes que consti- La Mémoire de Bordeaux Contrôle, LMBC, est une asso- tuent les deux conflits mondiaux qui laissèrent des ciation créée il y a vingt ans et bien connue au sein traces, l’aérodrome a connu une histoire agitée où les de la Direction générale de l’aviation civile pour la réussites et les espoirs déçus s’entrecroisent. Le récit qualité de ses publications et de ses expositions. LMBC propose des clés d’analyse en expliquant, pour chaque est intervenue il y a dix ans sur l’histoire du Centre décennie, le contexte local, national ou international, en-route de la navigation aérienne Sud-ouest. Puis elle dans lequel a évolué «le port aérien» et plus générale- est passée à l’échelon national : avec d’autres partici- ment l’aviation. pants, elle a mis au point l’exposition itinérante et le livret «Du morse à la souris» consacrés à l’histoire du L’histoire officielle brossée, les auteurs ont pris le parti contrôle aérien. Elle a ensuite travaillé sur les souvenirs de conter la vie quotidienne sur la plateforme à travers des anciens de l’aviation civile et de la météorologie. le regard de deux enfants de la cité des Chalets, dans Revenant aux études locales, elle s’est récemment lan- les années cinquante. De ce texte plein de fraîcheur, on cée dans l’histoire de la plateforme de Bordeaux-Mé- mesure toute l’immensité de l’évolution qu’a connue rignac et l’analyse de sa croissance sur ses cinquante l’aviation civile, fruit du travail de ses femmes et de ses premières années. hommes, en seulement quelques décennies. Présentée d’abord sous la forme d’une exposition iti- Il n’est pas nécessaire d’être bordelais de souche pour nérante « Mérignac au temps des hélices », le travail apprécier pleinement ce livre. La qualité du texte, un est aujourd’hui décliné sous la forme d’un livre au titre travail de recherche rigoureux et la pertinence des il- éponyme. lustrations devraient permettre au lecteur non averti d’y parvenir sans trop de difficultés. Préface Patrick GANDIL Alice-Anne MÉDARD Directeur général Conseillère transport de l’Aviation civile aérien et construc- tion aéronautique du ministre en charge des transports. Directrice de l’aviation civile sud-ouest de 2007 à 2012. 6 1910 Le grand meeting de Bordeaux Une grande fête populaire En 1909, quelques villes organisent les premiers «meetings d’aviation». En 1910, une importante surface de landes est louée sur la commune de Mérignac, au lieu-dit Beau-Dé- sert (selon l’orthographe de l’époque) afin d’y orga- niser une grande semaine aéronautique. Pour y par- ticiper, le pilote Jean Bielovucic réalise la première liaison aérienne Paris - Bordeaux en sept heures de vol réparties sur trois jours. Des compétitions quotidiennes ont lieu devant le public. Le président de la République, Armand Fal- lières, vient féliciter les participants. Des tribunes en bois sont construites à Beau-Désert autour d’une piste d’envol circulaire. L’accès est payant. Marcel Issartier. Affiche de la grande semaine d’Aviation de 1910 à Bordeaux. De nombreux bordelais aperçoivent pour la première fois de leur vie un avion en vol et son pilote. Les hangars de Marcel Issartier. Ils se précipitent par dizaines de milliers au meeting aérien. Marcel Issartier à Mérignac En 1911, à 23 ans, Marcel Issartier achète un avion et s’installe d’abord à Villenave d’Ornon puis à Méri- gnac où il acquiert un terrain, à proximité de Beau- Désert, qui sera l’embryon du futur aérodrome. Après avoir animé de nombreux meetings dans la région, il est mobilisé. L’aviation, composante militaire balbutiante, connaît de nombreux accidents, notamment à l’entraîne- ment. C’est ainsi qu’Issartier trouve la mort au camp d’Avord en 1914. Les débuts 7 La Première Guerre mondiale Une usine de construction aéronautique La Première Guerre mondiale éclate. Loin du front, Les hommes sont partis à la guerre. la Gironde est mise à contribution dans l’effort de Les femmes guerre. Écoles de pilotage, de mécanique et champs entrent en nombre de tir se multiplient. Certaines usines de Bordeaux se dans les usines. lancent dans la production de guerre. En 1918, l’in- Ici elles procèdent dustriel De Marçay fabrique à Bacalan des SPAD VII. à l’entoilage des ailes d’avion. SPAD VII. Les Américains Avril 1917 : les États-Unis déclarent la guerre à l’Al- lemagne. Le port de Bordeaux, éloigné des combats, Production de guerre constitue pour eux un point de débarquement privi- légié. Ils s’installent en Gironde sur plusieurs sites.
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