L’ACTUALITÉAUQUOTIDIEN 300 FC www.lesdepechesdebrazzaville.com N°1877 LUNDI 2 DÉCEMBRE 2013 COUR PÉNALE Disparition INTERNATIONALE Des ONG inquiètes du « péril » Tabu Ley n’est plus de la justice La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) Malade depuis un peu plus de deux ans, le fonda- et la Kenya human rights Commission teur de l'orchestre Afrisa International a rendu (KHRC) se disent inquiètes des mo- l’âme le samedi 30 novembre à Bruxelles alors qu’il difications que les États parties au était entré dans un coma profond. À en croire des Statut de Rome ont apporté au règle- sources dans la capitale belge, l’icône de la musique ment de procédure et de preuves de congolaise moderne a succombé de suite de diabète la Cour pénale internationale (CPI). après avoir été terrassé par un accident cardiovas- Ces ONG ont noté que ces modifica- culaire. C’est au lendemain de son plébiscite tions autorisent des fonctionnaires de comme meilleur artiste Caraïbe-Afrique au Festival haut rang accusés de crimes interna- mondial de la musique organisé à Varadero à Cuba tionaux à être absents lors de leur en 2008 que Pascal Tabu Ley a vu son état de santé procès devant la CPI, permettant se dégrader progressivement jusqu’à ce jour fati- ainsi leur participation au procès par dique. Quatre de ses fils, Pegguy Tabu, Abel l’utilisation de la vidéo. De telles déci- Tabu, Philémon et Youssoupha, ont percé dans le sions politiques, pensent-elles, com- milieu de la musique en tant que chanteur. Avec promettent l’indépendance de la plus de 2000 chansons, Tabu Ley a tout aussi per- Cour et mettent le pouvoir judiciaire mis de formater durant sa riche carrière d’autres dans une position délicate pouvant grandes vedettes telles que le défunt Paul l’obliger à ne pas appliquer une règle Ndombé Opétum et Sam Mangwana. incompatible avec le Statut de Rome. Page 21 Page 18 Finale de la Coupe de la Confédération SONNETTE D’ALARME DES ONG Plus de 20.000 enfants Mazembe désillusionné hors contrôle parental La RDC compte environ 8 millions d’orphelins et enfants vulnérables expo- à domicile par Sfax sés aux risques de stigmatisation et de rejet dont 44% sont des jeunes filles, selon une enquête du Reejer. Plusieurs facteurs combinés contribuent à maintenir ces enfants dans la rue. L’on cite, entre autres, le facteur d’ordre socioculturel, notamment les accusations de sorcellerie et les grossesses précoces. Mais il y a aussi le facteur familial et communautaire, principale- ment la séparation des parents ou un cas de décès. D’autres facteurs vien- nent s’agglutiner, notamment la pauvreté et les guerres. Sans un encadrement conséquent, ces enfants iront grossir le rang des margi- naux, en développant une violence urbaine, redoute l’ONG qui exhorte aux me- sures d’application stricte de la Loi sur la protection de l’enfant. Page 18 IMAGE DE LA FEMME DANS LES MEDIAS L’Ucofem lance son rapport de monitorage Cette enquête de l’Union congolaise des femmes de medias (UCO- FEM) qui a porté sur vingt organes de presse (six radios, sept té- lévisions et sept journaux) note que les femmes sont toujours sous représentées dans les medias en RDC, qu'elles soient sources d’in- L'equipe du TP Mazembe formation ou personnel dans les entreprises de presse. Vainqueur samedi 30 novembre par deux buts à un contre de la première mi-temps, d’abord par Traoré (10ème mi- Le rapport de monitorage mené au mois de septembre révèle qu’à la télévision, CS Sfaxien de Tunis en finale-retour de la Coupe de la nute), puis par Bwana Ali Samatha (27ème minute). elles sont représentées à 27% contre 73% pour les hommes. À la radio, 22% Confédération, TP Mazembe n’a pas réussi à faire la diffé- C’était sans compter avec la fougue des Tunisiens qui ont contre 78% d’hommes. Dans la presse écrite, le taux est encore plus bas, soit rence pour remporter son sixième sacre continental. Les retrouvé tout leur potentiel en seconde mi-temps en impo- seulement 16% de femmes contre 84% d’hommes. Dans les entreprises de deux buts concédés au match-aller ont lourdement pesé sant leur style de jeu. Le but libérateur est venu à la 85ème presse par contre, l’on note une augmentation de la présence féminine qui dans la balance. Et pourtant, c’est sur des chapeaux de minute par Ben Youssef qui, profitant d’une erreur de mar- s’élève à 28% contre 25% en 2012. Toutefois, la représentativité de la femme roue que Mputu Trésor et ses coéquipiers ont entamé cette quage, a réussi à tromper la vigilance du portier Kidiaba. aux postes de responsabilité demeure encore sujette à caution. finale en inscrivant deux buts en moins de trente minutes Page 20 Page 19 2 | POLITIQUE AFDFEFBBFAEEDFCF ÉDITORIAL NIARI Les journalistes unanimement favorables à une aide de l’État aux médias ous y voila enfin : la République du Congo, Les professionnels de l’information et dique de la régulation » et « l’organi- département des sciences et tech- agissant par la voix d’Emmanuel Yoka, son de la communication du département sation des élections locales ». Elles niques de la communication à l’uni- Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des du Niari ont formulé ce vœu le 27 été suivies des ateliers sur « le prin- versité Marien-Ngouabi. N novembre, à Dolisie, chef-lieu du cipe d’objectivité » ; « les techniques Les questions des participants ont droits humains, a demandé en fin de semaine dernière département, lors de la clôture du de traitement de l’information en pé- porté en particulier sur l’implication au Procureur général près la Cour d’appel de Paris de séminaire organisé par le Conseil riode électorale » ; « les parasites ré- des hommes politiques et autres au- mettre un terme à la très scandaleuse affaire dite des supérieur de la liberté de dactionnels dans la présentation des torités dans l’orientation parfois mal- « disparus du Beach ». Une triste et pénible affaire dont communication (CSLC) sur le thème : journaux » ; « les techniques de prise adroite des rédactions en lieu et place « Les médias en période électorale : de vue et de son » et « technique et du CSLC. Les réponses fournies par chacun sait qu’elle fut jugée dans les formes légales à enjeux et exigences ». chaîne de diffusion de l’information ». les conférenciers ont tourné autour Brazzaville, mais qu’un petit groupe d’opposants Lors des échanges et pendant les ate- Ce séminaire a été organisé dans la de la complexité du métier de journa- irréductibles s’efforce depuis des mois de relancer en liers, de nombreux professionnels de perspective des prochaines élections liste et du souci de maintenir l’équili- l’information et de la communication locales. Il s’agissait pour les conféren- bre social. France avec l’aide d’associations fort peu recommandables. ont souligné que les mauvaises condi- ciers, pour la plupart des profession- Les participants ont pris l’engage- tions de travail et la précarité des nels des médias, de rappeler aux jour- ment de mettre en pratique les ensei- Ce qui apparait clairement, au-delà de l’opération moyens des organes de presse congo- nalistes les principes cardinaux à gnements reçus au cours de cette lais expliquaient en grande partie la observer dans le traitement de l’ac- session de formation. Ils ont égale- politique qui sous-tend la mise en examen récente du mauvaise qualité de leurs produc- tualité avant, pendant et après les ment salué l’initiative du CSLC d’or- Général Norbert Dabira par un juge d’instruction du tions. élections. ganiser cette activité dans le Niari et tribunal de grande instance de Paris, c’est que la France, Ils ont également évoqué le lancinant En période électorale, ont-ils précisé, ont sollicité l’institution de régulation problème de la formation, qui consti- le journaliste est tenu d’observer le pour qu’elle étende cette formation à ou du moins la justice française, foule aux pieds avec un tue, ont-ils insisté, un véritable obsta- principe d’égalité et d’impartialité en l’ensemble du territoire national. cynisme confondant les règles les mieux établies du cle à l’essor de la presse congolaise. respectant le temps d’antenne affecté Le vice-président du CSLC, Claude droit international. Aucun pays au monde ne saurait, en C’est ainsi qu’ils ont sollicité du CSLC aux candidats. À cet effet, la respon- Antoine Siassia, qui a patronné la cé- effet, rejuger une affaire qui a fait l’objet, dans un autre la systématisation des séminaires de sabilité des dirigeants des rédactions rémonie d’ouverture et de clôture de formation à leur intention. Les com- est interpellée afin d’éviter que les ce séminaire, s’est félicité de la ri- pays, de procédures légales, rigoureuses et prétendre ainsi munications développées au cours de journalistes ne versent dans la propa- chesse des communications et se substituer à une justice étrangère. cette session de formation, qui a duré gande déguisée. « Il est demandé aux échanges. Il a invité les journalistes à trois jours, ont porté sur « la déonto- professionnels des médias de faire faire confiance à l’institution de régu- logie et l’éthique des professionnels preuve de neutralité pendant ces pé- lation qui, selon lui, veille régulière- Que l’action menée en France par un juge français de l’information et de la communica- riodes quelque peu sensibles lorsqu’on ment à la liberté de l’information et à contre des citoyens congolais ait de forts relents tion » ; « les genres journalis- sait qu’en Afrique, les élections sont la protection des journalistes dans coloniaux apparait trop évident pour que l’on glose tiques »;«le pluralisme des médias parfois source de conflits », a noté Si- l’exercice de leur métier.