Egalité De Genre Et Transition Démocratique CREDIF

Egalité De Genre Et Transition Démocratique CREDIF

CREDIF République Tunisienne Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme Ministère des Affaires de la Femme et de la Famille Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme Egalité de Genre et Transition Démocratique Editions du CREDIF Tunis 2013 Centre de Recherches, d’Etudes, de Documentation et d’Information sur la Femme Av. du Roi Abdelaziz Al Saôud, rue Farhat Ben Afiya - El Manar II - 2092 - Tunis-TUN ISIE Tél : (216)71 885 322 / 71 885 717 - Fax : (216)71 882 893/71 887 436 E-mail : [email protected] ISBN : 978 - 9973 - 931 - 69 - 6 Conception & Réalisation : Henda Jlassi Design Couverture : Ines Matri Imprimerie : Simpact Sommaire Préface : Pr. Dalenda Larguèche (Directrice Générale du CREDIF). ....................... 5 Introduction : Pr. Kalthoum Meziou (Professeure émérite, coordinatrice des conférences). ............................................................................................................................. 9 1ère Conférence : Constitution et égalité des droits entre les sexes - Constitution et égalité des droits entre les sexes : Dr. Nadia Bernoussi (Professeur de droit constitutionnel à l’ENA, Rabat, Maroc) . ................................. 19 Panel : Constitutionnalisation des droits des femmes : les expériences nationales - The Constitution and Equal Rights between the sexes : Lessons from South Africa : Dr. Vuyo Mahlati (Pésidente du Forum International de la Femme en Afrique du Sud) ........................................................................................... 41 - Droits des femmes dans la constitution Egyptienne : Dr. Fatma Khafagy (Membre de L’Alliance pour la Femme Arabe) .......................................... 55 - The Constitution and equal rights between the sexes : The Spanish Experience : Cristina Fabré Rosell (Chef d’unité à l’observatoire de la violence domestique, Conseil Général de la Magistrature, Espagne) ................... 59 - Le statut de la femme en Tunisie : entre la préservation des acquis et leur consolidation : Mouna Dridi Kraïem (Juriste, Enseignante à la faculté des sciences juridiques, Politique et Sociales (Tunis 2) ............................... 71 Débat ................................................................................................................................... 86 2ème Conférence : Droits des femmes entre universalité et relativisme culturel - Les droits des femmes entre universalité et relativisme culturel : Dr. Azadeh Kian (Professeur de Sociologie, Paris 7-Diderot) ............................... 97 3 Panel : Les droits des femmes à l’épreuve de la spécificité culturelle - Egalité de genre et transition démocratique dans l’Irak post 2003 : Ms. Zahra Ali (Universitaire spécialiste en Sociologie, Irak) ................................... 119 - Gender Equality and the perspective of Diversity : Dr. Helga Lukoschat (Présidente de l’Académie Européenne pour les Femmes en Politique et en Business, Allemagne) .................................................................................................. 139 - La femme Libyenne, ses droits et les changements en cours : Pr. Hania Mefteh Al Gumati (ex-ministre des Affaires Sociales, Libye) ....................... 147 - La question de la femme en Tunisie entre l’universel et le spécifique : Dr. Zeineb Ben Saïd Cherni (Professeur de Philosophie à la Faculté des Sciences Sociales et Humaines de Tunis, Tunisie) .............................................. 153 Débat ................................................................................................................................... 165 3ème Conférence : La CEDAW : son impact sur la vie des femmes - Impact of the CEDAW on Women’s Lives : Rashida Manjoo (Rapporteur Spéciale auprès des Nations Unies sur la Violence à l’égard des Femmes) ................................................................................................................... 149 Panel : Des expériences nationales en matière d’application de la CEDAW - Danish experience on CEDAW : Ms. Randi Theil Nielson (Secrétaire Générale du Conseil des Femmes au Danemark) ................................................... 185- Presentation on the CEDAW : Exprience of South Africa : Ms. Lesley Ann Foster (Directrice Exécutive du Centre de Soutien aux Femmes, Afrique du Sud) ..................................................................................................................................... 191 - Le sort de la levée des réserves à la CEDAW à la lumière du Brouillon de constitution : Dr. Monia Ben Jemia (Professeure de droits à la faculté des sciences juridiques, Politique et Sociales (Tunis 2) ............................... 207 Débat ................................................................................................................................... 221 4 Préface • Pr. Dalenda LARGUÈCHE DIRECTRICE GÉNÉRALE DU CREDIF La démocratie, suppose comme fondement moral l’égalité dé- mocratique entre les personnes, parce que les individus constitu- tifs du corps politique et en société sont des êtres égaux en droit et en valeur morale. De ce point de vue, la vague révolutionnaire du 14 janvier 2011 en Tunisie a traduit l’aspiration de tout un peuple, toute catégorie confondue à cette égalité qui bouscule les hiérarchies et fonde le droit à l’égalité citoyenne de tous, hommes et femmes, citadins et ruraux, classes populaires, moyennes et bourgeoises. Mais la révolution du 14 janvier a mis à nu les failles et fractures sociales, idéologiques et politiques héritées : nous passons d’une situation de fait et de droit où tout était tracé par le pouvoir d’un état dirigiste, détenteur exclusif de tous les légalismes, vers une situation qualitativement nouvelle où les acteurs politiques, sociaux et culturels s’activent sur un terrain ouvert, se bousculent et affrontent leurs thèses et visions autour des questions vitales dont celle de la place et du statut de la femme dans les textes et en société. Si la parole a été libérée depuis, et l’espoir dans la démocratie naissante s’est affirmé, le contexte nouveau a apporté avec lui son lot d’interrogations et d’inquiétudes : la remise à nouveau sur la scène du débat de l’éternelle question de l’identité et de la mo- dernité dans le contexte musulman et dans cette suite la question de la femme et de l’égalité entre les sexes. 5 La transition a inévitablement reposé la question de l’univer- salité en opposition à la spécificité et a permis de focaliser sur la question de la femme. La femme est à nouveau invitée malgré elle au cœur du débat contradictoire, comme si elle représente l’ob- jet de toutes les convoitises et tous les fantasmes idéologiques et psychologiques. La société tunisienne post-révolution se situe dans une trajec- toire historique singulière, notamment du point de vue du statut des femmes et des rapports de genre. Aussi bien sur la longue durée que par rapport à l’histoire ré- cente, la question de la femme a été au centre de l’imaginaire cultu- rel et politique des élites tunisiennes, elle l’est encore aujourd’hui plus que jamais, parcequ’il y va de l’avenir et de la destinée de l’ensemble du modèle de société à construire. L’identité tunisienne, telle qu’on la connaît est fortement mar- quée par une fierté d’une histoire nationale, intellectuelle et so- ciale faite d’avancées sensibles dans les équilibres des rapports hommes/femmes, dans l’ambition de se situer dans une position culturelle d’ouverture sur le monde et d’ancrage dans un terreau culturel bien à soi. Dans la conscience de la majorité des tunisiennes, le modèle social tunisien, avec la place respectable qu’il accorde à la femme est bien le produit d’un effort d’Ijtihad tunisien et d’un mariage heureux entre Islam et modernité, ou si j’ose dire d’un contrat moral réussi de l’Islam avec l’histoire. C’est dans ce sens qu’il faudrait reconnaître que la question des droits des femmes en Tunisie, où la législation est restée sans équivalent dans le monde arabe, est des plus sensibles. En effet, la situation héritée des premières années de l’indépendance et du Code du Statut Personnel de 1956 a profondément marqué les pratiques et rapports sociaux en Tunisie. Outre le Code même, 6 une politique de «planning familial» a donné à la femme, tant ru- rale que citadine, la pleine maitrise de sa fécondité la libérant ainsi pour investir l’espace public à travers école, travail et participa- tion à la vie publique. Les résultats d’une telle transformation par le droit, l’éduca- tion et la santé reproductive ne se sont pas fait attendre. Au cours des années 1970, le paysage social tunisien se trouva complète- ment bouleversé, de l’avis de tous les observateurs : L’université moderne à la suite de l’école publique primaire et secondaire est devenue le principal espace de mixité et de production des nouvelles élites, un nouveau type de famille a vu le jour grâce au brassage inter- régional et à la mixité, une nouvelle culture du corps, une génération d’intellectuelles, d’artistes femmes a fait son entrée sur la scène publique. Désormais, des secteurs entiers de la vie professionnelle et active commencent à se féminiser no- tamment dans l’éducation et la santé. Aujourd’hui, la Tunisie est traversée par des discours ambiguës, voire régressifs, sur la femme et la place qu’elle occupe en so- ciété: discours puisés pour la plupart dans un registre composé de référents doctrinaires religieux. La pression qui s’exerce au nom du référentiel religieux est responsable

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