Rencontres avec les médaillés olympiques bretons www.bretagne.franceolympique.com www.bretagne.franceolympique.com retagne t du CROS B omas, Présiden Par Lucien Th Même si elle n’est pas d’or, une médaille aux Jeux Olympiques vaut tout l’or du monde. A la lecture de ce petit livret vous verrez ce que représente un podium à ces Jeux quadriennaux où seule la médaille - et parfois les lauriers - sert de ré- compense. Mais combien d’étoiles elle allume dans les yeux et combien de souvenirs elle permet de "tricoter" pour l’avenir ! Pour la première fois le CROS de Bretagne a tenu à rendre hommage à cel- les et ceux qui se sont distingué(e)s par le passé - les paroles qu’elles ou ils nous livrent sont remarquables et, elles aussi, sont "d’or". Elles devraient être lues à tous les enfants des écoles, mais aussi à toutes celles et ceux qui parfois se découragent. L’école du sport c’est l’école de la vie, dit-on parfois. Plus que jamais cela se vérifie à la lecture des confiden- ces de nos médaillé(e)s. Nous pensons maintenant à celles et ceux qui nous représenteront aux Jeux Olympiques de Londres 2012. Nul doute qu’elles ou ils auront lu cet opuscu- le et que cela ne pourra que les renforcer dans leur désir de bien faire. Cette plongée dans le passé nous rappelle cette citation de Winston Chur- chill : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur ». Ces anciennes et anciens champions sont un phare qui éclaire le futur et montre un cap, celui du plaisir de la compétition loyale et de la récompen- se… peut-être ? Lucien THOMAS ues (JP) eux Paralympiq es (JO) et J Jeux Olympiqu 1912 JO de Stockholm 1924 JO de Paris 1936 JO de Berlin 1960 JO de Rome - Premiers Jeux Paralympiques 1964 JO et JP de Tokyo 1968 JO de Mexico - JP de Tel-Aviv 1972 JO de Munich - JP de Heidelberg (Allemagne) 1976 JO de Montréal - JP de Toronto 1980 JO Moscou - JP d’Arnhem (Pays-Bas) 1984 JO de Los Angeles JP de Stoke Mandeville (GB) / New-York 1988 JO et JP de Séoul 1992 JO et JP de Barcelone 1996 JO et JP d’Atlanta 2000 JO et JP de Sydney 2004 JO et JP d’Athènes 2008 JO et JP de Pékin 2012 JO et JP de Londres Francis KERBIRIOU pages 5/6/7/8 Gilles BERTHOUD pages 9/10 Serge BESSEICHE pages 11/12 Pascal DURAND pages 13/14 Jean-Yves LE DEROFF pages 15/16 Olivier BOIVIN pages 17/18 Hadda GUERCHOUCHE pages 19/20 Patricia PICOT pages 21/22 Michelle SEVIN pages 23/24/25/26 Nathalie EVEN-LANCIEN pages 27/28 Jean GALFIONE pages 29/30 Eric GUEZO pages 31/32 Gérald ROLLO pages 33/34 Thu KAMKASAMPHOU pages 35/36 Hajnalka KIRALY PICOT pages 37/38 Faustine MERRET pages 39/40 Eric TEURNIER pages 41/42 Hervé LARHANT pages 43/44 Denis LEMEUNIER pages 45/46 Laëtitia LE CORGUILLE pages 47/48 Audrey LE MORVAN pages 49/50 létisme Ath hlétisme nnais At Stade Re Deux fois sélectionné pour les JO (Munich 72 et Montréal 76). Médaillé de bronze en 72 au 4x400m avec Gilles BERTHOUD, Jacques CARETTE, et Daniel VELASQUES. Qui êtes-vous, d’où venez-vous ? Comment avez-vous débuté ce sport ? J’ai commencé l’athlétisme à 12 ans avec Michel DELAFOSSE un camarade de classe. A l’école, en cours d’EPS, j’avais constaté que je courrais plus vite que les autres élèves. J’ai intégré le club de la Tour d’Auvergne (TA) de Rennes en 1962 qui, à l’époque, proposait de l’athlétisme mais peu de sprint. Qui vous a fait aimer ce sport ? Une personne vous a-t-elle accompagné, influencé ? C’est l’entraîneur de la Tour d’Auvergne monsieur MARC, par ailleurs salarié chez Citroën, qui m’a motivé pour la course. J’ai fait ma première compétition en octobre 1962 au Challenge Barbe d’Or au stade de la Bellangerais à Ren- nes. Dans cette course benjamin, j’ai pris un départ rapide et maintenu l’écart à ma grande surprise, mais à la fin j’en étais malade au point de vomir. Comment avez-vous atteint le haut niveau ? Quel est votre palmarès ? La transition vers le haut niveau s’est faite à partir de 1965, 1966. J’étais à la Tour d’Auvergne mais sans entraîneur de sprint. Je suis passé au Stade Ren- nais qui avait une bonne réputation pour le sprint avec des coureurs comme Robert POIRIER ou Gilles BERTHOUD. J’ai eu aussitôt contact avec monsieur HUITOREL un professeur d’EPS très compétent en athlétisme, qui m’a présen- té l’entraînement régulier. Avec lui l’entraînement a toujours été un plaisir. En seniors j’ai été champion de France du 400 m en 1972 et 1975 et j’ai participé deux fois aux Jeux Olympiques en 400m et 4x400. Et la découverte de l’équipe de France ? Au Championnat de France de Colombes sur piste en tartan (revêtement em- ployé pour certaines pistes d'athlétisme) alors quel’on s’entraînait sur de la cen- drée, j’avais l’impression de voler. Finalement je termine 3 ème en finale et gagne ma place en équipe de France. Peu de temps après, je découvre les stages réguliers à Dole dans le Jura, la vie de groupe avec les champions reconnus de l’époque : Guy DRUT ou Jacques ACCAMBRAY. Il y avait une bonne ambiance et on faisait beaucoup de matchs internationaux d’août à octobre. J’ai le souve- nir d’une période heureuse. 5 Vous souvenez vous de la France de l’époque ? A cette période, dans l’après 68 nous n’étions pas soucieux de l’avenir, et malgré les difficultés, il y avait de la confiance, de l’insouciance, de la joie et l’envie d’entreprendre. Peu de cho- ses nous donnait du plaisir. Nous n’é- tions pas dans l’hyper consommation. Comment vous êtes-vous préparé pour les JO de Munich ? J’avais été heureux, en 1970, de parti- ciper aux championnats d’Europe ju- niors. En 71 j’avais fait vraiment beaucoup d’entraînements en passant de 4 à 6 par semaine. Des entraînements beau- coup plus durs. Cette même année j’ai pulvérisé le record de France juniors (47’’) mais j’avais été contrarié par ma mauvaise performance au Championnat de Fran- ce senior en 48’’. J’ai pris de la distance pendant plusieurs semaines. En septem- bre 1971 j’ai retrouvé, au club et en équipe de France, une bonne ambiance, une bande de copains. Début 1972 j’ai dû à nouveau interrompre l’entraînement pour cause de grippe pendant 6 semaines. Mais, sans doute reposé, à la reprise je me sentais bien. Au printemps j’ai fait beaucoup de musculation et j’ai rapidement, à nouveau, battu mon record en 46’’60. En juillet 1972 aux Championnats de France sélectifs pour les JO, à Colombes, une délégation du club nous soutenait. J’avais vraiment envie de courir et le grou- pe était bon. C’est cette année que j’ai été champion de France du 400m pour la première fois. Pour le relais il n’y avait pas de vedette, le groupe était homogène. Avec CARETTE, BERTHOUD et VELASQUEZ nous étions soudés et sous la di- rection du DTN Robert BOBIN. Comment avez-vous abordé les Jeux de 72 à Munich? On a abordé les JO dans un bon esprit. Nous étions hébergés dans des chambres de quatre. Tout nous plaisait : la vie au village olympique, le mélange des nationali- tés, les rencontres avec les autres sportifs comme Vasily ALEXEYEV l’haltérophi- le, la gymnaste Olga KORBUT ou encore Valery BORSOV le sprinter soviétique de 100 et 200m qui dégageait une très grande sérénité que je n’ai jamais retrouvée chez quiconque depuis, ou encore Jesse OWENS le champion américain quatre fois médaillé aux JO de Berlin 1936 avec lequel j’ai fait une photo. Même les repas étaient bons et agrémentés d’un peu de vin. 6 L’épreuve individuelle ? Devant un stade plein j’ai fait les séries du 400. J’avais envie de courir mais aussi de crier, je me sentais invincible. J’ai fait ma série en 47’’en ¼ de finale et j’ai pris conscience de pouvoir aller en demi-finale. Petit à petit la gamberge, celle qui fait qu’on a quelque chose à perdre, m’a envahi. J’ai été éliminé en demi-finale. Au moment d’aborder le relais 4x400 nous étions tous éliminés en individuel. Avant les épreuves de relais, il y a eu la prise d’otages de sportifs israé- liens par le commando palestinien « septembre noir ». Comment avez- vous vécu cela ? Après la compétition individuelle, et avant celle des relais, lors du petit déjeuner que j’ai entendu des rafales. J’ai d’abord pensé à des pétards. Une fois sorti du restaurant un militaire portant un gilet pare-balles m’a fait comprendre en alle- mand « reste là, bouge pas ». Je ne savais pas ce qui se passait et encore moins qu’il s’agissait d’une prise d’otages. Mais sans rien voir, on a compris que c’était grave. Avez-vous eu peur ? Non on avait trop peu d’informations. Le village a été fermé et les JO ont été arrêtés. Ce qui nous étonnait c’était les nombreux journalistes et photographes perchés dans les arbres autour du village.
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