Numéro 1331 Fr. 2.– (TVA incluse) J.A. 1401 Yverdon-les-Bains Vendredi 26 septembre 2014 Paraît du lundi au vendredi sur abonnement SommAire 2 Chronique La kiosquière au Marc Atallah s’inquiète de la volonté de simplifier les écrits. 3 Yverdon-les-Bains saxophone s’en va Thierry Gaberell est le deuxième candidat socialiste à la Municipalité. 4 Grandson L’aménagement du centre historique présenté à la population. 6 Yverdon-les-Bains Un conte méconnu de Bernard Reichel au Théâtre Benno Besson. 8 Vaud Le canton doit faire face à la prolifération des punaises de lit. 14 Athlétisme Une Bernoise de 14 ans Lisette Party, ici avec bat le record de Suisse du 3000 m M16 sur le son mari isidore, re- stade de l’USY. met le Kiosque des Prés-du-Lac après 16 Hockey douze ans et demi Le HC Yverdon remporte d’exploitation. Page 3 une deuxième victoire d’affilée. Nadine Jacquet Yverdon-les-Bains Unihockey Football 16 Football américain Les Ducs pointent en tête Une star Les Fireflies Yverdonnoises du classement de NSFL. allemande d’Yvonand battues par tourne un clip entament plus fortes en ville. leur aventure. qu’elles. Vous avez une info ? Page 5 Page 13 Page 15 Tél 024 424 11 55 Fax 024 424 11 56 e-mail redaction @laregion.ch 2 Vendredi 26 septembre 2014 chroniques La Région Nord vaudois Editorial Marc Atallah, directeur de la Maison d’Ailleurs c’est joli l’automne Pas plus de trois syllabes, s’il vous plaît! en suisse entends souvent dire que cer- tes, des signes graphiques qui ne tains articles de journaux sont font plus aucun sens, qui ne se réfè- Dans notre trop ardus ou que les mots rent plus à rien. Les émotions, les douce Helvé- J’qu’ils utilisent sont trop complexes idées, les concepts sont donc de plus tie, nous pour être compris: la diversité de la en plus délicats à exprimer, puisqu’il avons institué langue devrait donc être réduite et le n’y a plus de symboles pour le faire: un drôle de ri- lexique rendu plus simple. Pourquoi l’être humain perd sa langue, perd sa tuel qui re- pas, en fait? Pourquoi devrait-on par- mémoire, perd son monde et, par- vient au début ler ou écrire avec des nuances, alors tant, n’arrive plus à penser son exis- de chaque que le but de l’échange verbal est tence... Voilà la leçon de «1984», automne. Ce- Yan Pauchard d’être entendu? C’est vrai ça, la beau- voilà l’aspect le plus effrayant du lui de l’annon- Rédacteur té du style, c’est une affaire de poète système de Big Brother. ce des hausses en chef en mal de lumière! Parlons «cool» et Donc non, le monde actuel ne res- de primes ma- parlons «vite»: ce ne pourra être que pourtant pas dans le destin -terri- semble pas au roman d’Orwell à ladie. Et, ô surprise, cette an- bien! Vive les réformes, vive la clar- fiant- de Winston Smith ou dans le cause de ses caméras ou de ses pu- née le conseiller fédéral Alain té! Les dicos seront moins lourds! contrôle des miséreux, mais dans ces RFID, mais il s’y rapproche car, Berset nous a annoncé une Quelque chose résiste; un vague une des mesures prises par le systè- autour de nous, et dans certains des nouvelle augmentation, la plus souvenir me revient, prend forme. Je me politique appelé «AngSoc», afin journaux que nous lisons, les nuan- forte de ces trois dernières an- me rappelle de ce d’asservir les hu- ces qui font la vie, les variations qui nées, s’il vous plaît (+ 4% au roman -fameux, «L’être humain perd sa mains: la Police expriment la beauté opaque du des- niveau suisse et +3,5% pour même si de scien- langue, perd sa mémoire, de la Pensée. Je tin humain, sont bannies, rempla- notre canton de Vaud). Et moi ce-fiction- publié perd son monde.» m’explique. cées par des mots simplifiés, des qui pensait que mes primes al- par George Orwell Winston, le «hé- mots comptant peu de syllabes, des laient diminuer... en 1949 que l’on emploie à toutes ros» de 1984, vit dans une ville «par- mots qui ne sont plus que des signes Plaisanterie mise à part, la les sauces: «1984». L’histoire est faite» -donc une ville où il n’y a plus graphiques. Des mots de trois sylla- lecture des communiqués offi- connue, c’est celle d’un homme de liberté-, qui a pu atteindre cet ob- bes maximum? Oui, si c’est la fin de ciels m’a fait enrager. Car, au -triste à souhait-, dont les faits et jectif en modifiant le langage et en la liberté que nous souhaitons, si passage, l’Office fédéral de la gestes sont surveillés par cette om- punissant ceux qui ne pensent pas c’est la nuance de la vie que nous santé publique (OFSP), celui bre qu’est Big Brother. Le motif le comme tout le monde: les mots sont voulons abolir, si c’est «1984» qui n qui devrait davantage contrô- plus puissant du texte ne consiste des acronymes, des composés inep- doit devenir notre guide… ler les assureurs, propose un comparateur de primes et des conseils pour changer de cais- ses... C’est un peu comme si Arrêt sur image on renvoyait la responsabilité de la situation sur le citoyen. On dit, grosso modo, que c’est quand même un peu de la fau- te des gens s’ils paient trop, car ils n’ont qu’à changer d’assurance. C’est facile com- me un courrier recommandé. Sauf que cela n’est pas aussi simple. Difficile, par exemple, pour des personnes au revenu modeste ou avec des problè- mes de santé d’aller dans les caisses les moins chères, com- me Assura, qui pratiquent le tiers garant (on paie d’abord et l’assurance rembourse en- suite). Entre nous, je n’ai tou- jours pas rempli mon bulletin de vote pour dimanche, qui est encore sur mon bureau. J’étais très partagé sur l’initiative de la caisse publique. Mais là, je suis assez tenté... n suscévaz, braderie, 6 septembre, 11h02. Démonstration du JSP. Nadine Jacquet La Région Nord vaudois région Vendredi 26 septembre 2014 3 La kiosquière musicienne baisse le store Lisette Party et son saxophone n’accueilleront plus les habitués du Kiosque des Prés-du-Lac. il est bien une Yverdon- noise pour laquelle la jour- née de demain aura une S’saveur particulière, c’est Lisette Party. La commerçante vendra, à cette occasion, ses derniers jour- naux, cigarettes et autres bonbons en tant qu’exploitante du Kiosque des Prés-du-Lac. L’épilogue d’un nouveau départ, douze ans et demi plus tôt. «J’ai été employée de commerce pendant 21 ans chez Leclanché. Je vendais des batteries de démarra- ge. L’ambiance n’était plus au beau fixe. L’entreprise était en pleine mutation et, plutôt que de me re- trouver au chômage, j’ai choisi de reprendre ce kiosque», déclare la souriante sexagénaire. A travers cette opportunité, elle découvre les Lisette Party, la kiosquière au saxophone des Prés-du-Lac, ici avec son mari Isidore, veut profiter de sa retraite pour coulisses d’un point de vente qu’el- voyager et s’occuper de son petit-fils. Nadine Jacquet le fréquentait depuis de nombreu- tes de saxophone. «Chez Leclan- son écrin de journaux ont des be- on ne ferme pas le store sans émo- ses années en tant qu’habitante du ché, j’avais plutôt l’habitude d’être soins variés. Certains d’entre eux tion. «J’essaie de ne pas y penser. quartier. très sollicitée, alors, au kiosque, je donnent au petit kiosque de Lisette Cela va me faire un coup», lâche-t- «Au début, c’était très difficile. me suis mise à jouer du saxophone Party toute la dimension du com- elle, sans pouvoir réprimer quel- Je ne savais pas combien il fallait pour m’occuper dans mes mo- merce de proximité. «Les gens ques larmes. commander de cigarettes, ni quel ments libres», déclare-t-elle. aiment bien batoiller. Pour certai- La cessation de son activité ne prix donner aux différents articles. nes personnes âgées, il s’agissait va, pour autant, pas signifier la En fait, c’était de la débrouille», se Pas qu’un point de vente du seul rendez-vous de la journée», mort du kiosque. «Cela m’aurait souvient-elle. Epaulée par son mari Le sourire et la volubilité de la indique-t-elle, des souvenirs plein fait mal de passer devant et de le et une ancienne auxiliaire du kios- commerçante attirent une clientèle la tête: deux agressions, un vol de voir fermé. C’était ma hantise», que, elle prend petit à petit ses croissante. «Le facteur trouvait cigarettes -«il ne restait que deux concède celle qui continuera à ha- marques dans son nouveau royau- drôle de voir souvent quelqu’un paquets par terre»-, mais aussi, et biter dans le quartier. Le nouvel me, réaménagé pour quelques mil- devant le kiosque», s’amuse-t-elle. surtout, de nombreux apéros et une exploitant, dont elle sera à disposi- liers de francs: réfection de la Anciens collègues de chez Leclan- fête mémorable pour marquer les tion en cas de besoin, reprendra, structure, présentoire à cigarettes ché, gens du quartier, de passage cinquante ans du kiosque, en début octobre, le flambeau, de l’oa- et étagères sont autant de plus-va- ou de la zone industrielle proche, 2007. sis de vie sociale des Prés-du-Lac.
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