![Exposition JEP 2009.Indb](https://data.docslib.org/img/3a60ab92a6e30910dab9bd827208bcff-1.webp)
COMITÉ DE SAUVEGARDE DE MAUREPAS MAUREPAS 1965-1975 LE TEMPS DES PIONNIERS Le temps des pionniers Quelques mots d’introduction... Le Comité de Sauvegarde a présenté l’année dernière une exposition sur la vie à Maurepas au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe, avant la construction de la ville nouvelle. Nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui le fruit de nos recherches sur la période suivante. C’est évidemment l’urbanisation de « Verrière-Maurepas » qui constitue le fait central de cette décennie 1965-1975. Rares sont les habitants de Maurepas qui ignorent le nom de Jacques Riboud, l’homme à l’origine de cette opération. Mais derrière le promoteur, combien connaissent le théoricien de l’urbanisme, auteur de plusieurs livres ? Cette exposition est l’occasion de revenir sur ses principes et ses méthodes, pour mieux comprendre notre ville qui en est la concrétisation sur le terrain. La construction d’une ville, c’est aussi l’arrivée des premiers habitants, leur emménagement dans une rue tout juste goudronnée, les écoles et les commerces provisoires, les chantiers qui continuent au bout du quartier, et les champs de blé partout aux alentours... Grâce aux photos et aux témoignages des pionniers, jeunes et moins jeunes peuvent découvrir ou redécouvrir cette période, si proche de nous à l’échelle de l’histoire, mais qui apparaît déjà si insolite avec le regard d’aujourd’hui. Le Gandouget Le Bois de Maurepas Les Aulnays Le Bois-Joli La Villeparc Les Friches Les Louveries Les Petits Prés Maurepas le Neuf Les Bessières Les Hauts Bouleaux La Haute L'Orée Le Bois Futaie du Bois de Nogent La Villedieu Le Pré aux Le Grand Mail Fleurs Les Jardins Cité-Centre La Haute La Nouvelle La Haie Plaine Amsterdam Les Portes de Jolyette Maurepas La Prévenderie Le Jardin de l'Évèque image Google Earth © 2009 Aerodata International Surveys International image Google Earth © 2009 Aerodata Vue satellitaire de Maurepas Opérations du groupe J. Riboud (1966-1982) Image Google Earth de 2009, avec en surimpression les diff érentes Autres opérations : opérations de la période 1965-1975. - lancées avant 1975 - lancées de 1975 au début des années 1980 Le saviez-vous ? Dans la plupart des quartiers de Maurepas, les noms des rues sont inspirés par la géographie française. Chaque quartier est associé à une région ou à une ancienne province. Les terroirs, les massifs montagneux ou les mers, les fl euves ou les rivières donnent leur nom aux diff érentes voies. Cette manière de nommer les rues avait initialement été proposée par Jacques Riboud pour les quartiers qu’il construisait ; les maires successifs ont étendu ce principe à d’autres opérations. image Google Earth © 2009 Aerodata International Surveys International image Google Earth © 2009 Aerodata un peu d’histoire... Maurepas, en banlieue de Diodurum Le site de Maurepas est habité dès la préhistoire. La forêt riche en gibier et la source d’eau douce fi xent les premières populations de chasseurs-cueilleurs. L’évolution de l’outil permet ensuite aux hommes de cultiver les clairières, puis de défricher et de mettre en culture de nouvelles parcelles. Au Ie siècle avant J.C., les romains s’installent en Gaule. Deux grandes voies romaines se croisent à Jouars-Pontchartrain : la voie qui relie Paris à Dreux, et celle qui relie Beauvais à Orléans et Chartres. Autour de ce carrefour se développe une ville nommée Diodurum (la cité des dieux), qui devient une des plus importantes du monde gallo-romain. Les fermes de Mala Repasta (le mauvais passage ou la E. Potié photo mauvaise pâture ?) doivent contribuer à son alimentation. Le donjon de Maurepas et l’église Saint-Sauveur (1969) Les deux bâtiments datent du XIIe siècle. Ils étaient à l’origine entourés par un Un village rural grand mur d’enceinte et un fossé. e Après le départ des romains, les périodes d’invasions se succèdent ; les paysans Au XIV , cette forteresse devient le repaire d’une troupe de brigands, qui vit de se regroupent autour de la butte qui domine la vallée. Au XIIe, une enceinte et un pillages et de rançons. Les troupes du roi d’Angleterre parviennent à mettre un donjon en meulière succèdent aux fortifi cations en bois des siècles précédents. terme à leurs méfaits et démantèlent le château en 1432. Mala Repasta, Malrepast, Maurepas... Le nom évolue, la population reste assez stable autour de 250 âmes. Le hameau de Villeneuve compte autant d’habitants que le « chef-lieu », autour du château et de l’église. Bois de Maurepas Au XVIIe, Louis XIV lance le chantier des Rigoles royales, chargées de collecter les eaux des environs pour alimenter les bassins et les fontaines de Versailles. Le plateau argileux est ainsi assainit. Bois de Le nom de Maurepas est de nouveau associé à Versailles au XVIIIe : Jean-Frédéric Nogent Phélypeaux, comte de Maurepas, est ministre de Louis XV, puis de Louis XVI. Chemin Perdu Rigole royale Situé à l’écart de la route Paris-Chartres (la Nationale 10), Maurepas reste un Chemin aux Boeufs village relativement isolé. Les paysans se déplacent principalement à pied ; seuls CD13 Ferme de l'Agiot les marchés des bourgs voisins (Neauphle, Plaisir) leur sont accessibles. Mais l’inauguration de la gare de la Verrière en 1849 ouvre une nouvelle époque. Nationale 10 Carrefour La ville se rapproche Malmedonne Grâce au train, les échanges peuvent s’intensifi er avec Versailles et avec Paris. Le SNCF Paris-Chartres Etang village commence à s’étaler. Un hameau de quelques maisons se développe face des Noés à la gare. Villeneuve se vide progressivement de ses habitants permanents, tandis Soperef document que des « parisiens » y installent leur résidence secondaire. Vue aérienne de Maurepas en 1965 Le XXe siècle amène son lot de nouveautés : l’électricité en 1928, le téléphone en 1929, l’eau courante en 1934, le goudronnage des rues en 1936. L’agriculture reste cependant assez traditionnelle et emploie toujours une main d’œuvre nombreuse. Les choses évoluent après la Seconde Guerre mondiale. Les travaux des champs mobilisent moins de bras ; de plus en plus de maurepasiens travaillent désormais hors de la commune. En 1965, ils sont déjà nombreux (comme le maire Paul Drussant et son futur successeur Guy Schuler) à occuper un emploi à Paris ou en première couronne. Maurepas semble donc vouée à une périurbanisation progressive, quand son histoire va s’accélérer brutalement... carte collection CSMV postale, La place de la Croix Blanche La rue qui part à gauche est le Chemin Perdu. Le saviez-vous ? L’équipe de Jacques Riboud vient reconnaître le plateau de l’Agiot au début des années 1960. Face à cette grande surface vierge où ils doivent bâtir une nouvelle cité, les hommes se rêvent en pionniers, partant à l’assaut des plaines sauvages d’un nouveau Far West. L’artiste Gérard Ramon traduira ce sentiment dans la mosaïque murale intitulée les Chevaux sauvages qui orne le pignon de l’hôtel. photo J. Dantant J. photo les Villes Nouvelles La décennie 1960 marque un tournant dans l’urbanisation de la région parisienne. Paris intra muros qui concentre les services et les emplois est arrivé à saturation. Sous les eff ets conjugués du baby-boom, de l’exode rural et de la décolonisation, les banlieues se construisent anarchiquement. L’État doit donc s’engager dans un vaste plan d’aménagement ; le Général De Gaulle en confi e la responsabilité à Paul Delouvrier. Le plan Delouvrier Le nouveau schéma d’aménagement de la région parisienne est entériné en 1965. Pour stopper la croissance « en tâche d’huile » de la capitale, il prévoit la construction de cinq Villes Nouvelles. Elles doivent regrouper des millions de nouveaux habitants – et autant de nouveaux emplois – à une trentaine de Trappes de nouvelle Ville - Mission d’aménagement brochure kilomètres de Paris. Le SDAURP de 1965 (Schéma Directeur d’Aménagement et Ce plan s’accompagne d’une réorganisation administrative : création du district d’Urbanisme de la Région Parisienne) d’Île-de-France (future région) et redécoupage des départements de la Seine et La Ville Nouvelle de Trappes sera rebaptisée Saint-Quentin-en- de la Seine-et-Oise – ce qui donne naissance aux Yvelines. Yvelines par ses aménageurs au début des années 1970. Il s’inscrit dans une dynamique de développement d’équipements structurants hors de Paris, commencée un peu plus tôt avec la création du RER, la construction d’un nouveau quartier d’aff aires à la Défense et le déménagement des halles vers Rungis. L’exigence d’un nouvel urbanisme Les Villes Nouvelles doivent faire oublier les « grands ensembles » de hautes tours et d’immeubles en barres. Construits dans les années 1950, ils sont déjà critiqués pour leur inhumanité et pour la ségrégation sociale qu’ils symbolisent. Il faut aussi mettre un frein à l’extension des banlieues pavillonnaires sans âme, qui repoussent la campagne toujours plus loin du centre. Quatre concepts-clés sont mis en avant : • créer de nouveaux centres urbains complets qui atteignent une taille suffi sante pour justifi er une préfecture, une université, un théâtre fréquenté, un grand centre commercial ; • intégrer la composante des loisirs à la vie urbaine, avec la création d’espaces dédiés et notamment des plans d’eaux ; • rechercher l’équilibre entre le nombre d’emplois et le nombre d’habitants ; • disposer d’infrastructures de transports performantes tant pour les déplacements dans la ville que pour sa liaison avec Paris. L’esprit d’aventure Personne en France n’a jusqu’alors concrétisé de projet d’une telle ampleur. IDF IAU phototèque IDF IAU phototèque Delouvrier est conscient que les Villes Nouvelles vont être une suite de recherches et d’expériences. Il écarte donc les architectes établis au profi t d’équipes jeunes Les deux anti-modèles avec lesquels la France des années 1960 veut qu’il charge d’explorer de nouvelles voies (et qui pourront aussi suivre les projets rompre : les « grands ensembles », et la périurbanisation anarchique.
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