De Ce Manoir Ho Ulmois

De Ce Manoir Ho Ulmois

DE CE MANOIR HO ULMOIS... AD MANES RARISSIMI PATRIS MAURITII (1880-1953) AVORU,I,IQUE PROXllHORUM MILLIUMQUE ALIORUM ANTECESSORUM MEORUM TRECENTOS AN NOS A ME DETECTORUM HOC OPUS PIE DICAVI OTIORUM FRUCTUM ATQUE FACULTATUM QU/E SIMUL OMNES ET PRIMO ILLE MIHI FECERUNT Pierre-Maur-Abel DAON (a) DE CE MANOIR HO UL MOITS. - - ...QU'ON APPELAIT L'EVEILLERIE, LE MONDE CROQUÉ A BELLES DENTS ! HISTOIRE — FRAICHE ET JOYOUSE (b) — D'EVEILLERIE-PERCIERE, AU MESNIL-DE-BRIOUZE enrichie au prix de vingt REGAINS belliqueux, de trois IN-CAUDA jarnaqueux (c) ainsi que, sur demande (expresse) de l'Auteur, d'un AVERTISSEMENT (gratuit) de l'Editeur Le tout éclairé de 15 illustrations, ensoleillé par plus de 100 citations, et scintillant de 300 annotations Les sots croient que plaisanter, c'est ne pas être sérieux et qu'un jeu de mots n'est pas une réponse (d) Paul Valéry PARIS - GUERNESEY - BRIOUZE Hippolyte DE LACRAVE PRESSES CELTO-SCANDINAVES Mil neuf cent soixante-douze (e) (a) Ne dites pas (ah non !) — comme mon adjudant — DA-ON... Mais, pour laisser jouer divinement les mots, faites, comme il se fait au demeurant depuis des multitudes d'ans, claquer — please ! — d'un seul, fier et franc coup de dents : DAON comme Dan, — comme paon pan ! (b) Verbum normannice desitum (Cf. Regains XI et XV) (c) Daologisme commémoratif du deuxième Coup de Jarnac (1569-1969) (d) Cf. Montesquieu : «La gravité est le bouclier des sots.» Or la Rime du Vers aussi, cette Rime que si couramment déprécient les mêmes sots, mais que le même Valéry après Banville justifie et magnifie, qui dira combien riche est sa philosophie ? ! (e) Quel poète eut jamais l'endurance sublime d'attendre sept ans (x) une rime ? (x) Cf. Regain I, notes 2 et 3 A PARAÎTRE (1), DU MÊME AUTEUR DU DENI A L'IMPATRIDAT (2), itinéraire (inénarrable) du plus gaîment inexorable Bas-Normand qui on- ques plaida, précédé par : SUS A THEMIS ! synthèse (âpre) des vices de la Justice (française) (1973) VOLTAIRE PRETEUR ET PLAIDEUR MALHEUREUX (1738-1747), couple de savoureux récits, puisés aux sources vives de vingt-quatre missives et autres papiers inédits (1974) TRENTE ANS AU PORCHAS DES ANCETRES, mé- moires insolites d'un ascendantaliste d'aussi haut vol qu'il se puisse ëtre (1975) EN VERS ET CONTRE TOUT, pamphlet rythmo-scal- pant d'un ante-super-omni-contestant (3) (1977) ASCENDANCES, poèmes ascend?ntalistes (1979) MEUS ARS VIVENDI, po-éthique daoniaque, DAONIA- NA (vel DA-ON-DITS), aphorismes euphorisiaques, CLAVIS MUNDI, essai (hardi) (1980-1990) DE CE MANOIR HOULMOIS... (pars secunda) (2001) NEC PLUS ULTRA, somme (posthume) (2012) (1) Soit dit, bien sûr, sans nulle promesse de suivre pas à pas ce programme d'ouvrages virtuels, sur quelque point que cela soit : titre, date, parution même... Etant donné que sont déjà si pleines les bibliothèques, et si incertains les lecteurs, et si futile leur faveur, toute intrigue si vile, toute œuvre si fragile, publier si ruineux, écrire si scabreux, la prose si triste, le vers si vain — la vie si brève ! (2) Mot neuf, qui n'est d'ailleurs pas notre dernier mot... Par souci d'homogénéité linguistique, d'orthodoxie hellénistique, il se pourrait que, sur l'exemple d'utopie — tiré de ou-topos par Thomas More (1516), repris par Rabelais (1532) —, nous élussions finaiement upatridie ou, mieux encore, oupatridie, mots sur lesquels, ainsi que sur impatridat, nous devons, désirant, en digne solitaire, ne partager avec quiconque notre état, réserver mordicus nos droits paternitaires... (3) Ou encore contestateur, mais surtout pas contestataire, qui, si l'on se réfère à plusieurs précédents, et, en particulier, au couple donateur et donataire, ne peut vouloir dire que le contraire de ce qu'on veut lui faire signifier (cf. In-cauda B, note 7) HISTORIQUE Manoir de l'Eveillerie - Dessin du Commandant Mouton (en bas et à droite, l'écu du linteau de la porte) 1. — LES DEUX « ESPIONS » DE LA PERCIÈRE Sur la fin d'une chaude après-midi d'août 1944, un barbu de quelque trente ans, avec sa sœur, plus jeune, aux cheveux dorés, roulait, tant bien que mal, à bicy- clette, sur le sol bosselé et craquelé d'un chemin qui, sur le flanc nord du mont d'Hère, dans la commune du Mesnil-de-Briouze, mène au hameau de la Percière. C'était, comme en fourmille notre Bocage, un de ces chemins ombreux dont les frondaisons latérales se re- joignent pour former un berceau continu, ne laissant entrevoir que de loin en loin un coin de ciel... ...Un chemin donc où d'en haut la circulation est difficilement décelable, et qui, de ce fait, en ce temps d'incessants mitraillages aériens, était particulièrement ap- précié. Réfugiés, depuis quelques semaines, dans une ferme de Pointel, nos deux cyclistes allaient, presque chaque jour, au hameau de Longuenoe, recueillir les réconfortan- tes nouvelles de l'avance alliée, captées par le poste à galène d'un jeune radiotechnicien, puis de là, très sou- vent, poussaient jusqu'à la Percière... ...Là les attiraient un vieux manoir à l'abandon, et surtout le souterrain qui, dans sa cave, depuis longtemps comblée, s'ouvrait jadis, prétendait-on, puis s'enfonçait sous le jardin et filait vers le sud pour déboucher, à une demi-lieue de là, sur l'autre versant du mont d'Hère... Intrigués par ce boyau mystérieux, plusieurs réfugiés du voisinage avaient, depuis quelques jours, entrepris de le déceler au moyen d'une tranchée ouverte en travers du fond du jardin. Ainsi trompaient-ils leur désœuvrement anxieux... Mais ils savaient aussi qu'en cette phase critique où l'orage de la guerre avançait à grands pas, au son, tou- jours plus fort, du canon et où, pour s'en abriter, les hommes, de toutes parts, s'étaient mis à creuser la terre, cet ouvrage de l'ancien temps pourrait, comme en d'au- tres lieux, aider peut-être à résoudre les problèmes du présent, c'est-à-dire, à peu de frais, fournir aux gens comme aux choses un abri sûr et illimité... C'est à quoi probablement songeait le couple fraternel en suivant, en toute quiétude, ce routon écarté qui, après cinq ans de guerre, semblait tout ignorer encore de l'Occupation ennemie, n'avoir jamais été violé par des souliers teutons... Mais voici qu'au premier dos d'âne le décor change : ce n'est plus, à perte de vue, que chars, que munitions et que soldats... Un tronçon S.S. de l'armée allemande, en déroute depuis Mortain, a élu campement dans ce chemin de la Percière où l'on n'a guère besoin de se mettre en frais de camouflements, il y reprend haleine très discrètement, en attendant la prochaine contre-attaque, — ou le nouveau repli... Que faire ? Demi-tour ? Fuir ce guêpier en toute hâte ? On eût davantage soupçonné des fuyards, on les eût vite rejoints, mis en joue peut-être... D'un tacite accord ils jugent plus sage de poursuivre leur route, sans marquer la moindre hésitation ni in- quiétude. Mais cette tactique n'empêche point la suspicion alle- mande de prendre corps, de s'amonceler sur leurs têtes, à mesure qu'ils se frayent un passage à travers le canton- nement. Bientôt des gradés les encadrent, les entraînent, au pas de charge, vers le chef de ce détachement, qui a installé son P.C. dans la cour fermière des époux Camille Moulin. Le cas des deux intrus apparaît tout de suite comme fort grave. Un allemand francophone est chargé de le leur faire comprendre. Surpris en pleine zone opérationnelle, lui avec un collier de barbe de résistant, elle avec une chevelure de teinte anglo-saxonne, que peuvent-ils être ? demande l'Allemand... ... Avant de fournir lui-même la réponse en rugissant : « FOUS (vous) ESBIONS ! » Chausse-trapes de la vie ! Méprises imprévues, dange- reuses parfois, et dont on rit plus tard,... quand bien sûr on n'en est point mort ! Survivre, doubler ce cap dangereux, voilà précisément de quoi il s'agissait pour ces deux otages et, pour cela, il leur fallait à tout prix désarmer la défiance aprioresque de ces soudards, de l'espèce la plus pernicieuse, qu'on sentait ulcérés par la défaite et tout prêts à s'en venger aveuglément sur les premiers Français suspects qui leur tomberaient sous la main. A si peu de jours d'une libération certaine, il eût été vraiment par trop absurde de périr ainsi victimes, somme toute, de l'archéologie, comme jadis, à Syracuse, Archi- mède expira sous la lance d'un soldat romain pour avoir, dit-on, confondu son champ d'opérations arithmétiques avec celui des opérations militaires... Les guerriers de tous temps et de tous pays se ressem- blent. Les Romains qui plus tard conquirent nos contrées ne firent sans doute pas plus de cas du druide gaulois que du savant grec. D'autres vagues d'envahisseurs avaient suivi, de cinq en cinq siècles : des Francs et des Bretons, des Vikings. des Anglais... Et maintenant le tour était venu des Allemands, qui, après tout, n'avaient fait peut- être qu'obéir aux lois historiques, sans pour autant, d'ail- leurs, cesser d'être, pour l'autochtone contemporain de leur ruée, les plus indésirables des fâcheux... L'heure, cependant, n'était point aux considérations stratosphériques sur les constantes de l'histoire, elle était, sous peine de mort, au pro-domo : les accusés se mirent donc à plaider âprement leur « innocence » (au sens allemand de ce mot). Heureusement elle était réelle. Surtout, par chance, ils étaient deux. Interrogés .séparément, ils fournirent mê- mes explications de leur présence en ces lieux, exhibèrent des cartes (et Dieu sait si en ce temps-là en regorgeaient les portefeuilles !) prouvant qu'ils étaient natifs du pays.

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