Rapports sociaux de sexe dans les dessins animés japonais diffusés en France : le cas des séries magical girl (1984-2014) Camille Catudal To cite this version: Camille Catudal. Rapports sociaux de sexe dans les dessins animés japonais diffusés en France :le cas des séries magical girl (1984-2014). Histoire. 2016. dumas-01400622 HAL Id: dumas-01400622 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01400622 Submitted on 22 Nov 2016 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne UFR 9 Master Histoire et audiovisuel Centre d’Histoire sociale du XXe siècle Rapports sociaux de sexe dans les dessins animés japonais diffusés en France : le cas des séries magical girl (1984-2014) Mémoire de Master 2 Recherche Présenté par Mme Camille CATUDAL Sous la direction de Mme Pascale GOETSCHEL Septembre 2016 Image de couverture : Fan art sur l’évolution des magical girls depuis 1966 par Shattered-Earth. Source : shattered-earth.deviantart.com/art/Evolution-of-The-Magical-Girl-290226907 2 Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne UFR 9 Master Histoire et audiovisuel Centre d’Histoire sociale du XXe siècle Rapports sociaux de sexe dans les dessins animés japonais diffusés en France : le cas des séries magical girl (1984-2014) Mémoire de Master 2 Recherche Présenté par Mme Camille CATUDAL Sous la direction de Mme Pascale GOETSCHEL Septembre 2016 3 Sommaire Remerciements. Introduction. Première partie. Le dessin animé télévisé japonais : production et diffusion d’un objet culturel mondialisé. Chapitre 1. : La production du dessin animé japonais pour la télévision : d’Osamu Tezuka à nos jours. I. Le développement de l’animation télévisée au Japon dans les années 1960, ou la marque de l’influence d’Osamu Tezuka dans les séries magical girl. 1. L’apport de l’animation limitée. 2. L’influence esthétique. II. Croissance et stratégies économiques de l’industrie de l’animation des années 1960 aux années 2010. III. Studios d’animation et professionnels de l’animation : conditions de fabrication d’un anime des années 1960 à nos jours, à travers l’exemple des producteurs des séries magical girl. Chapitre 2 : L’exportation du dessin animé télévisé japonais : le cas de la France (années 1970 – 2010). I. D’une initiative des distributeurs français à une politique des producteurs japonais (années 1970 – 2010). II. Des années 1970 aux années 2000 : une adaptation et une diffusion peu respectueuses des œuvres et une mauvaise réception critique. 1. Les défauts des adaptations françaises des dessins animés japonais à travers l’exemple des séries magical girl. 2. La mauvaise réception critique des séries animées japonaises. III. A partir des années 2000 : vers la reconnaissance Chapitre 3. Magical girl : évolutions du genre depuis les années 1960 et diffusion en France depuis les années 1980. I. De la magical girl aux magical girls : le tournant Sailor Moon. II. La production des séries magical girl : du monopole de Tôei Dôga à la diversification des studios d’animation (1960-2010). III. La diffusion des séries magical girl en France: de l’apogée au déclin (1984- 2014). IV. La réception des séries magical girl en France (1984-2014) : un public varié. 4 Deuxième partie. La construction du genre par les dessins animés magical girl : permanences et changements dans la représentation de l’héroïsme féminin et des rapports sociaux de sexe. Chapitre 4. Héroïsme féminin : héritages et spécificités. I. La place du féminin dans l’animation télévisée : vers le rôle principal et l’héroïsme. II. Des filiations diverses des magical girls avec des figures antérieures. III. Les magical girls : les spécificités d’un héroïsme au féminin. 1. Une héroïne amoureuse. 2. Points communs et différences entre magical girls « traditionnelles » et magical girls « guerrières ». 3. La possibilité de la faiblesse pour l’héroïne. Chapitre 5. La force d’inertie des stéréotypes de genre dans les séries animées magical girl. I. La mise en avant des codes de la féminité : une esthétique, des stratégies marketing et des stéréotypes bien ancrés. 1. Des fleurs, du rose et des jupes : les marqueurs visuels de la féminité dans le contexte esthétique et commercial du shôjo et du kawaii. 2. Des larmes, de la coquetterie et de la danse : représentations traditionnelles de la psyché et des pratiques féminines. II. Entre changements dans la représentation de la famille et persistance des rôles sociaux de sexe entre les années 1970 et les années 2010. 1. Le reflet de la hausse du travail féminin dans les séries : du cantonnement à l’espace domestique à l’entrée dans la sphère publique. 2. Des rôles sociaux de sexe toujours bien établis : l’accomplissement d’une femme dans la maternité. III. Des rapports de sexe inégaux qui restent marqués par l’infériorisation du féminin. Chapitre 6. Les magical girls : tentatives ambivalentes d’une émancipation féminine. I. Quelques déconstructions des normes de genre : transgressions de genre et travestissement II. Des magical girls autonomes et actives, sur un pied d’égalité avec les garçons : la prise de pouvoir féminine, une nouvelle stratégie marketing III. Ambivalences de l’émancipation des magical girls 1. Le corps des jeunes filles érotisé : logiques de fan service pour fédérer un public mixte. 2. L’humour : subversion ou renforcement des stéréotypes ? Conclusion. Annexes. Doc.n°1 : Résumé des seize séries animées analysées. Doc.n°2 : Graphique sur le nombre de séries animées japonaises produites entre 1963 et 2013. Doc.n°3 : Entretien avec Pierre Faviez. Sources. Bibliographie. Webographie. Table des matières. 5 Remerciements J’adresse mes remerciements à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce mémoire. Je remercie notamment Mme Pascale Goetschel, ma directrice de mémoire, pour avoir su être à l’écoute et me guider tout au long de ces deux années de travail tout en me laissant la liberté de persévérer sur un tel sujet, Mme Marie Pruvost- Delaspre, pour sa disponibilité, ses précieux conseils de lecture et ses tout aussi précieux cours sur l’animation japonaise à Paris III – Sorbonne Nouvelle, et M. Pierre Faviez, pour avoir pris le temps de répondre à mes questions sur la diffusion de l’animation japonaise en France. 6 Introduction 7 Ce sont des fillettes ou des jeunes filles qui ont des pouvoirs magiques. Elles s’appellent Gigi, Creamy, Emi, Sally, Caroline, Sailor Moon, Sakura, Dorémi, Amu… et il y en a bien d’autres encore. Ce sont les « filles magiques ». « Magical girl », traduction littérale du japonais « mahô shôjo »1, est le terme générique pour désigner tous ces avatars de la figure féminine utilisant la magie – que ce soient des sorcières, magiciennes, fées, etc. – qui sont les protagonistes principaux d’une multitude de productions culturelles japonaises que sont les mangas2 et les anime3. C’est un genre propre à l’animation japonaise4. A ne pas confondre avec la « magical girlfriend », un autre genre de mangas et dessins animés japonais, où le personnage principal est un jeune homme et où l’intrigue est centrée sur sa relation amoureuse avec une jeune fille ayant des pouvoirs. Cette division en genres et en sous-genres des séries animées témoigne de la richesse de l’animation japonaise. L’animation est en effet omniprésente au Japon – les films d’animation sont aussi nombreux que les films en prise de vue réelle à sortir en salles de cinéma, les séries animées occupent le petit écran de façon continue – et elle traite de tous les thèmes que les Occidentaux ont l’habitude de voir exclusivement dans les productions en prise de vue réelle (comédie, tragédie, aventure, action, drame…)5. En quelques dizaines d’années, l’animation japonaise est devenue un phénomène mondialisé, tant du point de vue commercial que culturel 6 . La pénétration et la diffusion élargies de la culture populaire japonaise sur les marchés en dehors du Japon s’est réalisée d’abord par les séries animées, puis par les mangas et le cinéma d’animation. Pour la France, on retient 1978 comme l’année où a débuté ce que les médias de l’époque ont appelé « la folie Goldorak »7 : le succès énorme de 1 Les Japonais utilisent aussi le terme « majokko » qui signifie « petite sorcière » 2 Bandes dessinées japonaises, qui ont un format et des codes spécifiques les différenciant de la bande dessinée franco-belge. 3 Terme utilisé au Japon pour désigner les séries animées. Il est désormais utilisé ailleurs dans le monde pour désigner spécifiquement les dessins animés japonais. 4 Selon le rapport de l’Association of Japanese Animators (AJA) de 2014 : Association of Japanese Animations, Anime Industry 2014 – Summary, p. 2. L’AJA est une organisation industrielle qui regroupe une cinquantaine de studios d’animation. 5 NAPIER Susan J., Anime from Akira to Howl’s moving castle : Experiencing Contemporary Japanese Animation, New York, Palgrave Macmillan, 2005, pp. 6-7 ; 15. 6 Ibid., p. 8. 7 LAGORCE Guy, « La folie Goldorak », Paris Match, n°1547, 19 janvier 1979. 8 l’anime Goldorak à la télévision et de ses produits dérivés. Quelques dessins animés japonais avaient été diffusés auparavant, mais c’est à partir de ce moment-là qu’ils se multiplient sur le petit écran, sont clairement identifiés par le public comme étant des productions japonaises et font l’objet de critiques jouant sur la rhétorique du « péril jaune » ou encore de l’« invasion ».
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