MONOGRAPHIE Réflexivité Des Médias

MONOGRAPHIE Réflexivité Des Médias

Cécile Moffroid M2 « Management des médias » Sciencescom’ Mono graphie Réflexivité des médias ; quête de sens et légitimité. L’exemple de l’émission produite et animée par Colombe Schneck sur France Inter : 2007-2008 1 Avant propos Le concept de réflexivité est répandu dans les milieux universitaires pour qualifier les procédés mis en place par les médias pour parler d’eux-mêmes. Partant du constat que les dispositifs de mise en abyme sont nombreux, nous nous intéresserons plus spécifiquement aux émissions de critique des médias. Nous nous inspirerons de la littérature télévisuelle, principal sujet d’étude pour la recherche sur la réflexivité médiatique. La radio n’a pour l’instant fait l’objet d’aucun écrit officiel. Deux phases bien distinctes sont identifiables dans l’histoire de ces émissions d’autocritique, une première au moment de la multiplication des chaînes télévisées, dans les années soixante. Une seconde phase, beaucoup plus retentissante, apparaît avec l’émission « Arrêt sur images », au milieu des années 90. Chacune de ses étapes sera déclenchée par des évènements politiques et sociaux capitaux. A la suite de divers incidents dans le traitement de l’information, il apparut essentiel que les médias fassent l’objet d’une plus grande vigilance citoyenne. C’est l’une des raisons de l’évolution de ces émissions de mise en abyme, qui prennent alors l’allure d’enquêtes journalistiques sur les manquements des médias. A l’origine, les maîtres-mots de ces émissions étaient surtout : divertissement, autocélébration et confidences en coulisses. Avec Schneidermann, une nouvelle ère voit le jour, et la profession, collègues et supérieurs hiérarchiques, ne sont pas épargnés. Les dents grincent, c’est la première fois que les journalistes sont eux-mêmes sujets d’enquête. Malgré cette volonté de transparence, pour de nombreux individus, citoyens et chercheurs, ces émissions correspondraient à la volonté des chaînes de proposer un alibi à cette absence de contrôle de la corporation journalistique. D’autres raisons sont avancées pour expliquer la présence, et la multiplication de ces émissions, nous en dressons la liste. Pour pallier à cette crise de confiance, des observatoires, constitués de chercheurs, de citoyens et de professionnels des médias, s’organisent en parallèle. Trois grands spécialistes de la question expliquent la nécessaire existence de ces instances observatrices, « vigies plutôt que juges ». Mais l’on constate que les recherches menées par ces observatoires ne sont quasiment jamais relayées par les médias, objets de toutes ces réflexions. Le fossé se creuse. Une incompréhension grandit. Journalistes et chercheurs s’accusent tour à tour d’être porteurs d’une pensée trop idéologique. Les émissions de réflexivité dans paysage audiovisuel français se sont multipliées. Chaque grand média propose désormais sa propre émission sur ce thème. Mais les méthodes d’analyse et sujets traités diffèrent grandement. Nous nous focaliserons sur l’émission « J’ai mes sources » sur France Inter, dont la journaliste-productrice qui l’anime, Colombe Schneck, propose régulièrement une mise en présence de sociologues, journalistes, producteurs, patrons de presse, ou chercheurs. Nous établissons, grâce aux avis de ses pairs, une analyse d’image de cette émission, et pointons ses originalités autant que ses probables écueils. Pour aller plus loin, nous ferons en dernier lieu diverses propositions qui permettraient de trouver un sain consensus entre chercheurs et journalistes : qu’hommes de terrain et penseurs se nourrissent, se fassent mûrir les uns les autres… 2 Présentation des personnes citées et interviewées Interviewés (par ordre alphabétique) : CharlyBishop : blogueur journaliste de presse écrite, issu d’un « grand groupe » (a souhaité rester anonyme) Béatrice Donzelle : doctorante et chercheur en histoire des médias et du journalisme, vice- présidente du groupe « Jeunes chercheurs radio » Laurent Larcher : chef de rubrique du service culture et médias du journal La Croix André Offner : pigiste de Nice Matin Guy Pineau : sociologue, ancien responsable de recherche à l’INA (Institut national de l’audiovisuel) et chargé d’enseignement à Paris III Enguérand Renault : rédacteur en chef du service « Technologies de l’information- communication » et « High Tech, informatique et télécoms » au Figaro Grégory Rzepski : Ingénieur, co-animateur, chercheur et militant d’Acrimed , vient de publier aux Editions Syllepse « Tous les médias sont-ils de droite ? » Augustin Scalbert : chroniqueur de l’émission « J’ai mes sources » sur France Inter et journaliste en charge de la rubrique « Médias » du site Rue89 Personnes citées (par ordre alphabétique) : Nabil Aliouane : enseignant de l’université Paul Verlaine, Metz Fabrice Almeida : historien spécialiste des médias Paul Amar : journaliste présentateur de « Revu et corrigé » sur France 5 Pierre Beylot : professeur de cinéma et d'audiovisuel de l’université Nancy II, co-auteur de l’ouvrage « La télévision au miroir », collection Champs Visuels de l’Harmattan, mars 1998) Stéphane Bern : journaliste, écrivain et présentateur du « Fou du Roi » sur France Inter Elsa Boublil : journaliste médias de France Inter Jonathan Bouchet-Petersen : journaliste au Journal du Dimanche 3 Pierre Bourdieu : sociologue des médias Pierre Carles : journaliste, réalisateur et membre fondateur du journal Pour Lire Pas Lu (PLPL ) Mathias Chaillot : journaliste imédias Patrick Champagne : sociologue du Centre de sociologie européenne et membre d’ Acrimed (association Action Critique Médias) Jean-Marie Charon : sociologue au CMVS (Centre d'Etudes des Mouvements Sociaux) et spécialiste de la presse Lucien Dällenbach : professeur honoraire de l’université de Genève, département de langue et de littérature françaises modernes Guy Debord : écrivain et cinéaste français, auteur de « La Société du spectacle » - 1967) Régis Debray : écrivain et médiologue Nicolas Demorand : producteur, journaliste et animateur à France Inter Olivier Duhamel : politicien, professeur et chroniqueur sur France Culture et Europe 1 (« Médiapolis ») Umberto Eco : auteur de nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l'esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie Michel Field journaliste, propose avec Olivier Duhamel sur Europe 1 l’émission Médiapolis Patrick Fournier : journaliste de Télé Obs Erika Gélinard : journaliste de La Croix Serge Guérin : sociologue et co-fondateur de la revue Médias Serge Halimi : journaliste, auteur des « Nouveaux chiens de garde », 1997, actualisé en 2005 Yves Harté : rédacteur en chef de Sud Ouest Dimanche Geneviève Jacquinot-Delaunay : professeur à l’Université Paris VIII, et rédactrice en chef de la revue Médiamorphoses Laurent Joffrin : directeur de Libération Edouard Launet : journaliste de Libération Bernard Leconte : docteur en esthétique et directeur éditorial de « Images abymées : Essais sur la réflexivité iconique » collection Champs Visuels – 2000 Elisabeth Lévy : en charge de la défunte émission « 1e pouvoir » sur France Culture Henri Maler : maître de conférences à l’Université de Paris VIII, co-animateur d’Acrimed 4 Julien Mielcarek : journaliste d’ iMédias Denis Olivennes : président du directoire du Nouvel Observateur Robert E. Park : journaliste américain devenu sociologue du journalisme, décédé en 1944 Patrick Pépin : journaliste, précédent médiateur de Radio France Bernard Pivot : journaliste et critique littéraire français, animateur d'émissions culturelles à la télévision comme feu « Apostrophes » Alain Rémond : journaliste à Télérama, puis a participé pendant six ans à l'émission « Arrêt sur images » et actuellement, il rédige toutes les semaines une chronique à Marianne (revue) et un billet chaque jour à La Croix Jean-Marc Roberts : directeur éditorial chez Stock Frédéric Schlesinger : directeur délégué de France Inter Daniel Schneidermann : journaliste, animateur de l'émission de décryptage des médias « Arrêt sur Images » Yoanna Sultan-R’Bibo : journaliste du magazine Stratégies Edouard de Rothschild : 1er actionnaire du journal Libération Philippe Viallon : professeur de communication de l’université de Lyon II 5 Sommaire Réflexivité : derrière le concept, des propositions multiples de sens I. QU’APPELLE-T-ON REFLEXIVITE DES MEDIAS ? II. L’AVENEMENT DES EMISSIONS DE REFLEXIVITE A/ Un premier visage à la réflexivité des médias B/ Un autre versant à cette réflexivité : les revues de presse C/ Une tierce physionomie à la réflexivité des médias III. A QUELLES PROBLEMATIQUES REPONDENT CES EMISSIONS ? a. « ELLES CORRESPONDENT A LA MISE EN PLACE D’UN MARKETING DE L’EXCELLENCE PROFESSIONNELLE » b. « C’EST UN POUVOIR A MEDIATISER COMME LES AUTRES » c. « ELLES PERMETTENT NARCISSISME ET CORPORATISME » d. « ELLES NOUS DEMARQUENT DE LA CONCURRENCE » e. « ELLES SONT ESSENTIELLES POUR DENONCER LA DOMINATION DE LA COMMUNICATION SUR LES MEDIAS » f. « LEUR COUT DE PRODUCTION EST FAIBLE » g. « ELLES SONT VECTEURS D’INFORMATION/D’EDUCATION » h. « ELLES PROPOSENT UNE PRISE DE DISTANCE » I. LES OBSERVATOIRES II. LES EMISSIONS ACTUELLES Analyses de l’émission : « J’ai mes sources », animée par Colombe Schneck I. FRANCE INTER ET LES EMISSIONS CONSACREES AUX MEDIAS II. L’EMISSION « J’AI MES SOURCES » DE COLOMBE SCHNECK A/ Parcours de la journaliste-productrice de l’émission B / Elément déclencheur à l’origine de l’émission C/ Objectifs de l’émission D/ Analyses personnelles de Colombe Schneck E/ L’équipe de « J’ai mes sources » : F/ Thématiques traitées dans les émissions

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