Dimanche 9 mars (14 h 30) Mercredi 12 mars (20 h 30) Samedi 15 mars (20 h 30) NABUCCO Opéra en quatre actes Livret de Temistocle Solerà Musique de Giuseppe VERDI (Editions Amphion-Riccordi) En langue d'origine Abigaël Olivia STAPP Fenena Cleopatra CIURCA Anna Suzy BONET Nabucco Franz GRUNDHEBER Zaccaria Nicola GHIUSELEV Ismaël Beniamino PRIOR 11 sommo sacerdote di Baal Giovanni GUSMEROLI Abdallo Guy GABELLE Chœurs du Théâtre d'Avignon et des Pays de Vaucluse Direction : Nadine CUVILLIER Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence Super Violon-Solo : Thierry STOCKEE Direction musicale Michelangelo VELTRI Mise-en-scéne Michel DUNAND Décors et costumes Opéra de Marseille Maquettes décors et costumes Krystin OSMUNDSEN Régie générale Patrick RICHALET Assistante à la mise-en-scène Jocelyne SEGAL Après le succès cl'"Oberto, conte di San Bonifacio" (novembre 1839) et l'échec de son opéra buffa "Un giorno di regno" (septembre 1840) à la Scala de Milan, Giuseppe Verdi reste silencieux, vivant miséra- blement de quelques leçons de musique, prostré dans la douleur. En effet, le compositeur - alors âgé de vingt-sept ans - a perdu, en quelques mois, ses deux enfants et son épouse Margherita. Ce drame personnel va fournir à la cause du "Risorgimento" son plus grand chantre. En effet, par une sorte de transfert affectif, la Patrie va remplacer la Famille. En décembre 1840, en sortant de la vieille auberge San Romano Verdi rencontre son imprésario Merelli qui se rend à la Scala. Il neige. Tout en mar- chant Merelli lui raconte ses démêlés avec le compositeur allemand Otto Nicolai à qui il a commande un opéra sur le thème biblique de Nabuchodonosor, sur un livret de Solerà, et qui refuse de s'execu- ter. Verdi propose à Merelli un livret qu'il a dans ses tiroirs et qui est, selon lui, susceptible d'intéresser Nicolai • celui du "Proscrito". A charge de revanche mais sans trop y croire, Merelli propose a Verdi le manuscrit de Solerà : "Nabucco". Rentré chez lui, le musicien jette le texte sur sa table de travail. Le manuscrit s'ouvre de lui-même à "Va, pensiero, sull'ali dorate...", début du fameux chœur chanté par les Hébreux captifs et sous le joug de Babylone. Ces vers font d'emblée sur Verdi un effet considé- rable Les Italiens ne subissent-ils pas eux aussi une occupation étrangère : celle de l'Autriche ? Le sujet de "Nabucco" enflamme son Imagination, décuple sa faculté de travail, révèle son geme. En octobre 1841, l'opéra est achevé. Il entre en répétitions dans les derniers jours de février 1842. Une sorte de fièvre gagne toute la Scala, et d'abord les interprètes : Giuseppina Strepponi (Abigaille) - qui deviendra par la suite l'épouse de Verdi - la basse Derivis (Zaccaria), le baryton Ronconi (Nabucco). A Milan les salons mondains ne parient que de l'ouvrage. "La première de Nabucco fut déterminante pour ma carrière", dira Verdi. Elle a lieu le 9 mars 1842. Dès la première scène, les acclamations de déchaînent. A la fin du premier acte, l'enthousiasme prend un caractère sauvage. Le "Va, pensiero..." provoque un véritable délire. Le numéro doit être bissé malgré l'interdiction en vigueur à Milan où les autorités autrichiennes redoutent tout ce qui peut déclencher une manifestation patriotique. Et, en la circonstance, le "bis" de cette lamentation de tout un peuple opprimé prenait évidemment une allure de véhémente protestation anti-autrichienne. La représentation s'acheva aux cris de "Liberié pour l'Italie". ^ • J,. • Dans les mois qui suivirent, "Nabucco" fut joué dans toutes les grandes villes d Europe puis d Améri- que De 1842 à 1861, l'œuvre fut régulièrement affichée à la Scala puis disparut inexplicablement pour ne reparaître qu'épisodiquement : en octobre 1913, avec Cario Galeffi (Nabucco) et Nazzareno de Angelis (Zaccaria), en octobre 1933, sous la direction de Vittorio Gui, avec la même distribution qui avait inauguré le premier Mai Florentin : Cario Galeffi (Nabucco), Tancredi Pasero (Zaccaria), Gina Cigna (Abigaille), Ebe Stignani (Fenena) et Giovanni Voyer (Ismaele), en décembre 1946, pour la réouverture du théâtre après sa reconstruction, avec Gino Bechi (Nabucco), Cesare Siepi (Zaccaria), Maria Pedrini (Abigaille), Fedora Barbieri (Fenena) et Mario Binci (Ismaele) sous la baguette de Tul- lio Serafin, en 1966, avec Elena Suliotis (Abigaille), Giangiacomo Guelfi (Nabucco) et Nicolai Ghiau- rov (Zaccaria). Après avoir été joué au Covent Garden de Londres en mai 1850, l'ouvrage ne fut plus represente avant 1952 (Glasgow Grand Opera Society, puis Welsh National Opera). En Allemagne, après la reprtse de Mannheim en 1927, "Nabucco" tomba dans l'oubli pendant la période nazie et connut un regain de popularité après la seconde guerre mondiale (présentation de Cari Ebert, à l'Opéra de Beriin). Aux Etats-Unis, l'œuvre a connu quelques reprises au cours des dernières années : en 1960, à New York (Metropolitan) avec Leonie Rysanek, Cornell Mac Neil, Cesare Siepi, sous la direction de Thomas Schippers, en 1963, à Chicago, en 1964, à San Francisco. L'Opéra de Paris n'a représenté "Nabucco" qu'en 1979, avec Sherill Milnes, Ruggiero Raimondi, Grâce Brumbry, Viorica Cortez et Cario Cos- sutta, sous la direction de Nello Santi. Rappelons pour terminer la légendaire reprise du San Cario de Naples, en décembre 1949, avec Maria Callas aux côtés de Gino Bechi, sous la baguette de Vittorio Gui. ACTE I - Jérusalem Jérusalem est assaillie par Nabucco et ses troupes. Dans le temple de Salomon Hébreux Lévites et vierges tsraehtes implorent l'aide de Jéhovah. Le grand prêtre Zaccaria et sa sœur Anna s^ joignent à eux ; Zaccaria cherche a leur donner courage. Il a amené avec lui Fenena, la fille de Nabucco au'il detient en otage. " h" " Quand IsmaéU, neveu de Sedecias, roi de Jérusalem, vient leur annoncer l'approche de l'ennemi Zac- caria lui conhe Fenena et part avec le peuple hébreux assurer la défense du temple Fenena et Ismael, restés seuls, se redisent leur amour : ils s'étaient connus à Babylone quand Ismaël s y trouvait comme ambassadeur. Lorsqu'il fut jeté en prison, Fenena l'aida à s'évader. Maintenant Ismaël espère bien pouvoir libérer la jeune princesse et s'apprête à fuir avec elle. Mais Abigaël, prétendue fille aînée de Nabucco et ses sol- dats, déguisés en hébreux, pénétrent dans le temple et les surprennent. Abigaël, éprise d'Ismaël mais repoussee, lui offre la vie sauve s'il consent à l'aimer, Ismaël refuse. Les Hébreux et les Lévites, terrorisés par l'ennemi audacieux, refluent vers le temple où Abigaël les accueille avec un "Vive Nabucco". Le roi de Babylone se présente à cheval sur le seuil du temple Zac- caria lui barre le passage et menace de tuer Fenena s'il ose profaner le lieu sacré. Mais Nabucco ordonne aux vaincus de se prosterner devant lui. Pour toute réponse, Zaccaria lève son poignard sur Fenena. Ismael l'empêche de frapper lajeune fille, et aussitôt Fenena sauvée, Nabucco commande la destruction du temple et le massacre des Hébreux. Zaccaria maudit Ismaël qui a trahi son peuple. ACTE II - L'impie Dans les appartements de Nabucco à Babylone. Abigaël a pu s'emparer du document qui est la seule preuve de ses origines : elle est fille d'esclave. Cette révélation l'horrifie et attise sa haine ; elle ne songe qu'à anéantir Fenena, son faux père et le royaume pour se venger de son destin. Le roi poursuit la guerre contre les Hébreux ; Fenena est nommée régente et elle s'apprête à libérer les Hébreux cap- tifs. Le grand prêtre de Baal s'empresse d'informer Abigaël de cette disposition et elle décide de saisir cette occasion pour s'emparer du trône. Le grand prêtre fait répandre le bruit de la mort de Nabucco et le peuple réclame Abigaël comme reine. Désormais sa vengeance sera aussi celle de Baal. Dans une salle du palais, Zaccaria, prisonnier des Assyriens, se fait apporter les Tables de la Loi et adresse une fervente prière à Jéhovah. Après son départ, les Lévites se rassemblent et s'en prennent à Ismaël qu'ils accusent de trahison. Fenena, Anna et Zaccaria arrivent pour leur apprendre que Ismaël n'est pas un traître, il a sauvé une Israélite car Fenena vient de se convertir. Aussitôt entre Abigaël avec ses partisans qui réclame la couronne de sa prétendue sœur Alors, survient Nabucco, que l'on avait dit mort sur le champ de bataille. Il saisit sa couronne et menace tout le monde, même les dieux de Babylone. Il se proclame lui-même dieu et exige qu'on se prosterne devant lui. Fenena lui apprend qu'elle est devenue Israélite ; furieux, il lui ordonne de le reconnaître comme dieu. Mais la foudre le frappe à la tête et fait tomber sa couronne. Une crise de folie le fait délirer. Zaccaria y voit la châtiment de Jéhovah ; Abigaël, cependant, s'empare de la couronne et chante la gloire du peuple de Baal. ACTE III - La prophétie Abigaël est sur le trône. Les mages et les grands du royaume sont assis à ses pieds ; près de l'autel, où se dresse la statue d'or de Baal, le grand prêtre se tient avec ses suivants. On voit aussi des femmes de Babylone, des gens du peuple et des soldats. Abigaël fete son accession au trône. Le grand prêtre fui présente la sentence de mort des Hébreux et de Fenena. Efle fait croire qu'efle hésite à le signer quand arrive Nabucco accompagné de son fidèle Abdallo. Le roi s'apprête à monter sur son trône, mais Abigaël s'y oppose et le traite de vieillard malade. Nabucco proteste. Abigaël renvoie la cour, et seul avec lui, elle lui demande de signer l'arrêt de mort des Hébreux.
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