32e FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE LA ROCHELLE 25 JUIN – 5 JUILLET 2004 PRÉSIDENT Jacques Chavier DÉLÉGUÉE GÉNÉRALE Prune Engler DIRECTION ARTISTIQUE Prune Engler Sylvie Pras assistées de Sophie Mirouze ADMINISTRATION Arnaud Dumatin CHARGÉ DE MISSION LA ROCHELLE Stéphane Le Garff assisté d’Aurélie Morand CHARGÉ DE MISSION CHINE Feng Xu DIRECTION TECHNIQUE Pierre-Jean Bouyer COMPTABILITÉ Monique Savinaud PRESSE matilde incerti assistée de Hervé Dupont PROGRAMMATION VIDÉO en partenariat avec Transat Vidéo Brent Klinkum PUBLICATIONS Anne Berrou Caroline Maleville assistées d’Armelle Bayou MAQUETTE Olivier Dechaud TRADUCTIONS Brent Klinkum SITE INTERNET Nicolas Le Thierry d’Ennequin AFFICHE DU FESTIVAL Stanislas Bouvier PHOTOGRAPHIES Régis d’Audeville HÉBERGEMENT Aurélie Morand STAGIAIRES Clara de Margerie Marion Ducamp Cécile Teuma BUREAU DU FESTIVAL (PARIS) 16 rue Saint-Sabin 75011 Paris Tél. : 01 48 06 16 66 Fax : 01 48 06 15 40 Email : [email protected] Site internet : www.festival-larochelle.org BUREAU DU FESTIVAL (LA ROCHELLE) Tél. et Fax : 05 46 52 28 96 Email : [email protected] Avec la collaboration de toute l’équipe de La Coursive, Scène Nationale La Rochelle L’année dernière à La Rochelle Anja Breien Hommage Serge Bromberg Retour de flamme Régis d’Audeville 2 Photographies Luis Ortega La Caja negra Jacques Baratier Rien voilà l’ordre Djamila Sahraoui Algérie, la vie quand même et Algérie, la vie toujours L’année dernière à La Rochelle Gilles Marchand Qui a tué Bambi ? Nicolas Philibert Hommage, et les intermittents Angela Christlieb Régis d’Audeville du spectacle Cinémania 3 Photographies Amos Gitaï Hommage Steven Cohen & Elu Le Chandelier L’année dernière à La Rochelle Laurent Bécue-Renard De guerre lasses Julie Bertuccelli Depuis qu’Otar est parti Régis d’Audeville 4 Photographies Mamad Haghighat Deux anges Yaël André Histoires d’amour et Les Filles en orange Marlen Khoutsiev Hommage Macha Méril L’année dernière à La Rochelle Au pan coupé de Guy Gilles Esther Gorintin Depuis qu’Otar est parti Régis d’Audeville 5 Photographies Faouzi Bensaidi Mille mois Goutam Ghose Hommage Mariana Otero Histoire d’un secret Festival International du Film de La Rochelle 2004 6 L’équipe du Festival en 2003 Décidément et définitivement, tout est politique. De l’action des intermittents l’année dernière à La Rochelle, jusqu’à la Palme d’or de Cannes 2004… Notre Festival le sait depuis longtemps, qui privilégie la découverte d’un cinéma témoin, intime et attentif, à l’écoute des bouleversements qui nous agitent, sur toute la surface de notre planète dont il découvre l’inquiétante fragilité. Cette année, avec les hommages rendus, en leur présence, à Peter Watkins, dont on pourra voir – pour la première fois – l’ensemble des films, véritables épines plantées dans l’Histoire et notre possible devenir, à Dominique Cabrera, cinéaste des dysfonctionnements sociaux et mentaux, et Tian Zhuang-zhuang, représentant malmené d’une Chine en mouvement, passant inexorablement de l’éternel au futur, la tendance se confirme. La complexité d’aujourd'hui, nous l’assumons en confrontant les films de l’iranien Ali-Reza Amini, dont l’angle d’attaque est celui d’hommes placés comme des pions sur un échiquier incompréhensible, avec ceux de Vincent Pluss et du jeune cinéma Suisse qui s’affranchissent de la moindre parcelle de neutralité. Sans oublier les trente films de la sélection « Ici et ailleurs », incontournable fenêtre ouverte sur un paysage tourmenté ou au repos, qui se donne dans son utopique et problématique évidence. Mais il ne faut pas, pour autant, oublier l’illumination, la pureté de la pulsion, les désirs de destruction et de création: qui mieux que Béatrice Dalle peut personnifier cette force mentale que nécessite la périlleuse inscription totale au monde ? Et Andrew Kötting, partagé entre les côtes anglaises et les Pyrénées, où se situe-t-il ? Lui aussi est très concerné, voire hanté, mais par le décalage, l’infime, le secret de la douceur, la poésie d’un regard tordu ou par la violence de rites archaïques qui habitent encore aujourd’hui ses personnages. En rétrospectives, pour le rire, nous réviserons notre Charley Chase (filmé par Léo Mc Carey!) et, pour l’émotion, les dix-huit chefs d’œuvre du grand Vincente Minnelli qui n’est pas que le cinéaste d’Un américain à Paris… Sans parler des rituelles soirées exceptionnelles, des films pour les enfants – dont tout un chacun, quel que soit son âge, peut se régaler – de ceux réalisés par les détenus de Saint Martin de Ré, des 20 ans des Films d’Ici, des 20 ans de l’Agence du Court Métrage, d’une escale rochelaise avec José Varela, de la sélection « Tapis, coussins et vidéo » que nous développons chaque année et qui nous tient particulièrement à cœur. Nous terminerons, comme chaque fois, par une Nuit Blanche, consacrée cette année à la grande Katharine (Hepburn) qui nous a quittés, très discrètement, pendant l’édition 2003 du Festival. La politique, puisque c’en est une, du 32e Festival International du Film de La Rochelle, reste, en tous cas, la même : des films, beaucoup, pour que chacun y trouve son compte ou son plaisir et qui tous nous parlent du monde, le nôtre. Prune Engler, Sylvie Pras Sommaire Hommages Dominique Cabrera France 9 Béatrice Dalle France 19 Tian Zhuang-zhuang Chine 31 Peter Watkins Grande-Bretagne 41 Découvertes Ali-Reza Amini Iran 51 Andrew Kötting Grande-Bretagne 55 Vincent Pluss et le nouveau cinéma Suisse 61 7 Ursula Meier - Jean-Stéphane Bron - Pierre-Yves Borgeaud Rétrospectives Charlie Chase États-Unis 1893-1940 et Leo McCarey 71 Vincente Minnelli États-Unis 1903-1986 79 Les 20 ans des FILMS D’ICI 93 Les 20 ans de l’AGENCE DU COURT MÉTRAGE 101 Tapis, coussins et vidéo 105 Ici et ailleurs 115 José Varela 136 Courts métrages aidés par la région Poitou-Charentes 138 Atelier vidéo maison centrale de St Martin de Ré 139 Retour de flamme 140 Films pour les enfants 143 Nuit blanche Katharine Hepburn 147 Répertoire des réalisateurs 1973-2003 150 Index des réalisateurs 156 Index des films 156 COÉDITION CAHIERS DU CINÉMA / SCÉRÉN-CNDP Les petits Cahiers, une initiation au cinéma › Un cinéaste Iranien prolifique › L’enfant au centre du monde › Cinéma, photographie, poésie Nouveautés JUIN 2004 En vente chez votre Libraire Hommage Dominique Cabrera France Dominique Cabrera 9 Hommage France Dominique Cabrera Après l’IDHEC, Il y a deux façons de faire connaissance avec le cinéma de Dominique DOMINIQUE CABRERA Cabrera. réalise un premier La première, c’est celle de tout spectateur de cinéma, découvrant un documentaire en long métrage dans une salle, sans rien savoir du metteur en scène. 1981, J’ai droit à la Ses quatre premiers longs métrages sont très différents, et peuvent parole, où l’on voit chacun servir de porte ouverte pour découvrir l’œuvre. comment les loca- Par chance, son premier film de cinéma, L’Autre Côté de la mer, a été taires d’une cité de un succès, beaucoup de gens l’ont vu, il est souvent passé à la transit à Colombes s’organisent. Depuis, télévision. C’est une belle histoire sur le douloureux problème des rapatriés d’Algérie, dotée les nombreux documentaires qu’elle a d’un propos original, sans folklore ni pathos, avec des personnages forts, incarnés par des France réalisés l’ont faite connaître pour le regard acteurs hors pair: Claude Brasseur, Marthe Villalonga, Roschdy Zem, Marilyne Canto, Ariane original qu’elle porte sur la vie sociale : Ascaride… On y croit, on pleure, on rit, c’est un bon film français, solide, chaleureux. Chronique d’une banlieue ordinaire, Une Si l’on a manqué ce film, on a encore moins de chances d’avoir attrapé au vol le deuxième, Nadia poste à la Courneuve, ou encore Rester là- et les hippopotames, plus complexe, moins séduisant au premier abord, en fait beaucoup plus bas dans lequel elle aborde l’un de ses intéressant dans les risques qu’il prend: les chemins détournés de la fiction, les temps morts, thèmes privilégiés, les liens entre la France les digressions. Mais aussi: le lyrisme, le bonheur cinématographique, la liberté de filmer. Le film Dominique Cabrera et l’Algérie, à travers un portrait de ceux qui est applaudi à Cannes, la critique est élogieuse. Mais le sujet n’est pas très commercial: une sont restés « là-bas ». Dominique Cabrera a grève de cheminots, le milieu ouvrier, une intrigue qui ose s’étirer (une version courte du film est tourné trois courts métrages de fiction, même passée sur Arte…). En salle, les spectateurs qui y sont allés l’ont adoré; simplement, ils 10 dont Traverser le jardin, avant de réaliser, n’étaient pas assez nombreux. Nadia reste un joyau, la perle pour happy few. en 1997, L’Autre côté de la mer, son Le troisième, c’est Le Lait de la tendresse humaine. Un titre superbe, un projet longtemps couvé, premier long métrage. « On ne passe pas du et une distribution inouïe : autour d’une héroïne énigmatique jouée par l’actrice-fétiche documentaire à la fiction », dit-elle, « c’est Marilyne Canto, on croise Patrick Bruel, Dominique Blanc, Valeria Bruni-Tedeschi, Mathilde toujours du cinéma. On a une idée en Seigner, Claude Brasseur, Marthe Villalonga, Antoine Chappey, Olivier Gourmet, Yolande Hommage documentaire ou en fiction ». Ainsi pour Moreau… À partir d’un fait divers ténu sur le thème du baby blues, se construit un puzzle, une Demain et encore demain, sorti en mosaïque. On dirait des scènes volées par une caméra agitée. Le film en a fatigué certains, en janvier 1998, long métrage autobiogra- a bouleversé d’autres… Le flou et le tremblé de la prise de vue sont au diapason d’un monde phique tourné en 1995, c’est la forme instable où, pour que survivent les relations, on préfère finalement s’aimer que se comprendre.
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