467 DEUXIEME PARTI: E S REALITELE S D U POUVOIR " En acceptant, non sans courage, la di- rection des affaires à 1'heure présente, le Parti socialiste risque d'avoir- as à sumer de lourdes responsabilités demain, celles, peut-être misela somneilen de f deRépublique."(la Propos tenu M.Def-par ferre Robertà Buron, 1956,le lo mai cf. R,Buron, op.cit., p. 187,) 469 La situation parlementaire précair Gouvernemenu ed Frone d t t répu- blicain n'apparaissai comms pa facteun t u e paralysie d r débue c n ee t d'année 1956. Elle pouvait au contraire être un encouragement décisif à l'action: seul le mouvement était susceptible de naintenir en place un ministère dont la situation est comparable à celle d'un enfant apprenant à fairbicyclettla ede e sans roues stabilisatrices. Le contexte national et international est favorable aux initiati- s veplule s s diverses a Francl : e peut enfin être engagée dan procesn u s - sus global de décolonisation pacifique, elle peut participer de manière décisiv renforcemenu ea a détentel e d t , profitanet , esson so re d écot - nomique, assurer à l'intérieu plue un sr grande justice sociale. L'au- dace, l'esprit de décision trouveront matière à application en tous do- maines, c'es e voel électeurs t t donn ude nette on i un ée qu s majoritx éau forces de gauche et ont sanctionné la majorité conservatrice de la secon- de Législature. Certes attendain o , t Pierre Mollety Mendês-FranceGu t . fu e c t e , Maidirectioe un s n socialist Gouvernemenu ed présentait-elle n t s epa des avantages compensant ceux qu'aurait offert directioe un s n radicale? La S.F.I.O souffr e pluu divisions n o . sde s epa s accusée rivas de -t e s lité personnee sd i provoquenqu s t périodiquement l'éclatemen t l'ime t - puissanc partedu i radical appareison ; autremenest l t structurson éet renforcement récen fai n instrumenn e tu t t répondant fidèlemen sollix au t - citations de ses dirigeants. Aucun radical au reste n'a été éliminé; le ministère fait bonne figurcompositiosa eet n révèl présencela e d'hom- me caractèrse d " e i "M.Mendês-Francs ; dirige n e e aucun département ministériel, le Président du Conseil, MM.Mitterrand, Lacoste, Catroux, Defferre, Gazier, pour ne considérer que les principaux ministres, sont capable l'énergie d s e nécessair redressemenu a e a politiqul e d t e fran- çaise. Enfin S.F.I.Oa l e faie l , qu t . détienne les postes-clé Gouu sd - vernement peut constituer pour elle un stimulant supplémentaire qui lui 470 permette d'échappe doublu a r e dange i menacqu r existencn so e e même: en effet, seule l'action déterminée peu i permettrelu t ralliann e , t à ell e soutiel n populaire contrecarree d , r d'une part l'esso menu d r - désism t d'autre e part, l'offensive unitaire d'un conserP.C.Fa i qu . - vé toute son audience dans la classe ouvrière. C'est le destin même du e retoul responsabilir x pa au r socialism u je n e s -emi françait es i qu s tés. Nous verrons ainsi deun e , x titres successifs, d'une part l'action menée dans les domaines politiques essentiels, d'autre part le sort de la S.F.I.O. à l'issue de l'expérience. 473 TITRI E L'ACTION " Oui sa, en 1956 j'avais eu vingt ans, je n'aurais sans doute pas été d'accord avec un certain Guy Mollet." (#) Guy Mollet, cité dans "Histoire réformisme",du op.cit., tome II, p.254. 475 Toute action gouvernementale, quelle qu'elle soit t impossibl,es e à embrasser dans sa totalité; tout au moins ce travail est-il irréalisable dans le cadre de recherches comme celle-ci. Cette difficulté est accrue n 1956-195e duréa l ministèreu ed r 7pa variéta ,l t lée a gravits éde problèmes qu'i affrontert du l . Aussi n'avons-nou sdomaines retenle e uqu s qui nous sont apparus coirme les plus significatifs, révélateurs de la gestion socialist u pouvoid e r exécutif, dans succèse s s comme dans se s échecs références De ( . s pourront bien sur être faite autrex sau s sec- teurs, arbitrairement écartés e l'activit,d é gouvernementale i peuven,qu t paraître tout aussi significatifs: laïcité, politique culturelle, etc..) Les domaines retenus sont la politique économique et sociale, la politique institutionnelle ( chapitre IV ), la politique extérieure ( cha- enfit e politiqua ) l n pitr I II e e d'Outre-mer dont l'importance nousa paru justifie développements rde s plus long. ) chapitre{ I sI t e I s A l'intérieu chacus e domainesd rce e d n mêma ,l e démarche d'exposition sera suivie: dans un premier temps, les acquis positifs, les avancées obtenue Gouvernemene l r pa s e Frontd t républicain; dan n seconsu d temps, les obstacles insurmontës qu'il affront t contre a e lesquel t s'ardu l -i s rêter voire reculer. Cette démarche correspond non seulement, dans la plupart des cas, à la chronologie des événements mais aussi aux limites admises dès le départ par les socialistes: en acceptant les cadres du système social et politique existant, en refusant de nouvelles réformes de structure dans un régime considéré comme " intermédiaire ", ils étaient inévita- blement amenés à se heurter aux limites, aux butoirs posés par la classe dominante. Ce champ d'intervention borné peut tou mène td e permettrs ede progrès sensibles: 1936 l'a prouvé dans le domaine social; M.Mendës- 476 France l'a démontré dans îe domaine de Ta décolonisation, en réglant le problème Indochinois 1956n E . marga ,l e d'actio u Gouvernemennd t à direc- tion socialiste va se trouver brutalement réduite par des événements imprévus surgissant à propos du problème majeur de la décolonisation. 477 CHAPITRI E LA POLITIQUE D'OUTRE - MER Le Congrès socialiste " constate l'absurdité circonstancesdes parlementaires gui portent le Parti au Gouvernement précisé- ment au moment où les conséquences des conquê- tes coloniales - entreprises malgré son oppo- sition - atteignent leur plus dramatique inten- sité." fl) (1) Motion présentée par R.Baranton et la Commission executive de la Fédé- ration de la Seine, au 48 ème Congrès de la S.F.I.O. ( Lille, 28 juin -1er juillet 1956 ), bulletin intérieur n°85, juin 1956, p,6 y. 478 " Nous désirons que la législation coloniale s'acheminât de plus en p]us nettement vers l'indépendance, ver self-govermiene l s t comme pour les dominions, de telle façon que l'autonomie permit aux populations co- loniales et au premier chef aux indigènes de nos colonies, de régir leurs propres affaires avec un pouvoir croissant de souveraineté." (2) Ces pa- role e Blud s m restent sou a IVèml s e Républiqu guide l e e l'actioed e nqu les socialistes vont entreprendre Outre-mer. ("Outre-mer signifiant ici pour nous tout ce qui n'est pas gêographiquement département métropoli- tain; sont donc inclus dan e concepsc n seulementno t l'Union française, les territoires sous mandat de 1'O.N.U, et les département d'Outre-mer» mais aussi les protectorats d'Afrique du Nord et l'Algérie.) La perspec- tive tracée par le leader siocialiste ne manque cependant pas de laisser une large liberté d'appréciation à ses successeurs quant aux étapes qui devront être franchies avant d'aboutir à l'indépendance, et quant aux lien devroni qu s t être maintenus avec l'ancienne métropole coloni- satrice. C'est tout le problème qui surgit en 1956, accru par la diver- sit e situatiod é s territoirede n r lesquelsu s souveraineta l s é françai- se s'exerce: terres de peuplement comme l'Algérie, colonies d'exploita- tion économique comm Côta l e e d'Ivoir Gabone l u eo , comptoirs purement commerciaux comm Etablissements le e s indiens encoru ,o e points d'appui stratégique comme Djibout Côta l et e iFrançais s Somaliesde e . La diversité des statuts juridiques de 1'Outre-mer français rend plus complexe encore toute politiqu réformese d e . Nous confondron- svo lontairement dans ce chapitre les actions menées dans l'Union française, et qui sont le fait du Ministère de la France d'Outre-mer de M.Gaston Defferre, celles menées dan protectorats sle dépendeni squ Ministru td e des Affaires étrangères, H.Pineausecrétairn so e d t ,e e d'Eta Affaix tau - s tunisiennere marocainest e s , M.Savary t enfi,e politiqua l n e menén e (2) Léon BlumChambrela à députés,des Journal Officiel Débats,des 1927, p252ff Hubertfpar cité Beuve-Méry: suicide "Le IVèmela de République", Editions du Cerf, collection "Tout le monde en parle", Paris 1958, 12O p. p.67. 479 Algérie, considérée administrât!veinent comne département de droit com- mun et dépendant à ce titre du Ministre de l'Intérieur, M.Jules, en fait du nouveau Ministre résidant M.Lacoste. Partout la politique française paraît, jusqu'en 1953, engourdie, déformé apparein u r pa e l administratif local soumi l'influencà s e des colons lorsque Paris a des velléités de réformes. Pendant ce temps» les britanniques se retirent tant bien que mal,peu à peu de leur empire, don- nant aux pays afro-asiatiques réunis à Bandoengi autant d'occasions de se renforcer. Les socialistes doivent prendre à bras le corps les problèmes urgents posés Outre-mer pour éviter que n'éclatent des conflits ouverts ou résorber ceux-ci avant qu'ils n'emportent tout, métropole comprise.
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