
COMPTES RENDUS 473 COMPTES RENDUS A.A. DE SIENA et CENTAL (ed.), Thesaurus Theophylacti Simocattae. Historiae, Epistulae, Quaestiones physicae, De Vitae termino (Corpus Christianorum; Thesaurus Patrum Graecorum), Turnhout, Brepols, 2008. XLVI + 216 pages, 15 microfiches, ISBN 978-2-503-51546-5. Théophylacte Simocatta est surtout connu comme l’auteur d’une œuvre narra- tive historique, compilation relative au règne de l’Empereur byzantin Maurice (582-602). Les quelques informations concernant sa vie sont résumées aux p. VIII-X, mais Théophylacte († après 641?) n’est en tout cas pas un témoin ocu- laire des faits qu’il raconte. Malgré ses particularités, il s’inscrit plutôt dans la tradition de Procope de Césarée, d’Agathias le Scholastique et de Ménandre le Protecteur, tous historiens du VIe s., dont les récits se suivent et sont complétés par celui de Théophylacte. Ces auteurs ont une conception du récit historio- graphique qui s’inspire directement des historiens classiques, et écrivent dans une langue souvent proche de la leur; pour nous limiter à un exemple, lexical, l’évolution dans l’emploi des termes êkkljsía et naóv est tout à fait caractéris- tique: chez Procope et Agathias, le second est beaucoup plus utilisé que le pre- mier; ches Ménandre et Théophylacte, le second commence à être plus utilisé; chez Théophane, le premier est employé de manière écrasante! Or, Théophane le Confesseur († 818) représente une conception différente du récit historique: la chronique universelle, dont la langue est généralement beaucoup moins re- cherchée. Cette évolution est particulièrement mesurable grâce aux outils four- nis par la série, dans laquelle tous ces auteurs sont maintenant traités. Ce volume consacré à Théophylacte, toutefois, ne se limite pas à l’analyse de son œuvre historique: on y trouve aussi le lexique de ses Epistulae (85 lettres fictives traitant de sujets moraux, érotiques ou autres), de ses Quaestiones Physicae (exercices rhétoriques cherchant à fournir, sous la forme d’un dialogue platonicien, l’explication de mirabilia), et d’un «débat» De Vitae Termino, trai- tant de la prédestination de l’âme. Toutes ces œuvres, y compris les Historiae, sont fortement imprégnées par les idéaux stylistiques de l’auteur, qui se caracté- risent par une forte empreinte rhétorique: même ses sources historiques ont été récrites dans un style qui lui semblait plus conforme à la majesté du genre; la présence de mots étrangers (surtout orientaux) permet toutefois d’affirmer qu’il avait accès à d’authentiques sources étrangères, ce qui ne manque pas d’intérêt (cfr p. XII-XIV et les notes afférentes). Les textes de référence, la préparation des données, et le système de lemmatisation correspondent aux volumes précédents de la collection. Les deux seules corrections apportées aux éditions suivies se limitent à des problèmes ty- pographiques (p. XVI). Les instruments habituels sont fournis: énumération des lemmes et des formes (par oeuvre), table fréquentielle des lemmes, index des formes et des lemmes, index inverses des lemmes et des formes, et enfin la con- cordance lemmatisée proprement dite. L’index des lemmes particuliers (p. XXXI-XLIV, présenté p. XVI), comme dans la plupart des Thesauri portant sur des œuvres historiques, constitue un outil Le Muséon 122 (3-4), 473-497. doi: 10.2143/MUS.122.3.2045879 - Tous droits réservés. © Le Muséon, 2009. 92802_Mus09/3-4_08_CmpRn 473 4/2/10, 10:41 am 474 COMPTES RENDUS particulièrement intéressant; il s’agit d’une liste de lemmes dans lesquels sont rangées des formes diverses, qui posent différents types de problèmes: varia- tions graphiques multiples, par ex. (pour éviter la multiplication inutile de lem- mes), mots rares ou inconnus des dictionnaires de référence, mots étrangers, etc. Dans ce cas-ci, y figurent également des termes qui ont demandé à être compa- rés à ceux utilisés par les autres historiens traités dans la collection. En plus de son aspect pratique (sa consultation est indispensable avant de décréter l’ab- sence de tel ou tel mot), cet index présente de manière très synthétique les résul- tats de recherches minutieuses. En dépit de l’admiration légitime qu’on doit montrer en face d’un tel travail, il ne faut pas perdre de vue le but ultime de la collection: l’injection du lexique des auteurs successivement étudiés dans un dictionnaire électronique, le D.A.G. (Dictionnaire Automatique du Grec), visant à la constitution d’une base de don- nées du vocabulaire «byzantin» (entendu depuis la création de l’Empire byzan- tin) interrogeable sous divers angles. Cet outil, comme tel, est difficilement partageable; mais il est clair que la diffusion de l’analyse du lexique des auteurs sous une forme électronique, au lieu des microfiches qui accompagnent actuelle- ment chaque volume, permettrait de tirer un parti bien meilleur de la somme de travail qui en a permis la production. Ce développement, nul doute que les auteurs des concordances l’attendent avec autant d’impatience que leurs utilisa- teurs! Véronique SOMERS (Louvain-la-Neuve, Paris) V. SOMERS, B. KINDT et CENTAL (ed.), Thesaurus Nicephori patriarchae Constantinopolitani. Breviarium historicum (Corpus Christianorum; Thesaurus Patrum Graecorum), Turnhout, Brepols, 2008. XXXVI + 76 pages, 7 microfiches, ISBN 978-2-503-52465-8. The latest publication in the already multi-volume series Thesaurus Patrum Graecorum (TPG) of the Corpus Christianorum is also the latest in a series of volumes that have dealt with the vocabulary of Byzantine historians from the sixth century onwards. Previous volumes were dedicated to the works (in chronological order) of Zosimus, Procopius of Caesarea, Agathias of Myrina, Menander Protector, Theophylact Simocatta, the Patriarch Nicephorus (the Short History) and Theophanes the Confessor (vols. 21, 10, 17, 18, 19, 20 and 8+11 respectively). Moreover, a volume on Theophanes Continuatus is an- nounced (p. XI). The present work concerns the tenth-century historical work un- der the name of Genesios as well as a number of anonymous works, namely the so-called Chronicle of 811, the Scriptor Incertus de Leone Armenio, and the Brussels Chronicle. The first of these anonymous texts relates the disastrous campaign of Nicephorus I in Bulgaria in 811, the second covers the reigns of Michael I and Leo V (813-820), Genesios describes the reigns from Leo V to Basil I (813-886), and the short Brussels Chronicle presents the period from Julius Caesar to 1034 (not 1033 as on p. IX). The four works and related historiographical problems are succinctly pre- sented in the “Avant-propos” (p. VII-XII), where also the purpose of the volume is made clear: as with the rest of the volumes in the series, it is the exhaustive and systematic presentation of the vocabulary of the works concerned. The data 92802_Mus09/3-4_08_CmpRn 474 4/2/10, 10:41 am COMPTES RENDUS 475 gathered so far have helped build up an in-progress electronic Greek dictionary, the Dictionnaire Automatique Grec1. The work undertaken for the TPG presupposes critical philological work. This is clearly manifested in the present volume. In particular, in the Introduc- tion (p. XIII-XXI) attention should be drawn to the corrections to the printed edi- tions that the authors have made in the course of the lemmatisation (p. XVIII-XX). These concern mainly the Brussels Chronicle in the old edition of F. Cumont (1894), for which 74 major or minor corrections are reported (the reference to the text, p. 18, 38-39 should be corrected to 18, 8-9, and p. 25, 41-42 to 25, 12- 13). Commendably, the authors inspected the unique manuscript of the work kept in Brussels and incorporated their findings in their work. Particularly im- portant are the new readings that are absent from Cumont’s text and critical ap- paratus (e.g. p. 16, 16), so that the present list of corrections should hence- forth accompany the edition. On the contrary, only two minor corrections to I. Dujcev’s edition of the Chronicle of 811 (1965) and three minor corrections to A. Lesmueller-Werner and I. Thurn’s edition of Genesios (1978) had to be made. As for the Scriptor Incertus the authors were fortunately able to use the text of the new edition under preparation by A. Markopoulos, who made it available to them; its eagerly awaited publication will enable users to control the points where it diverges from previous editions and relevant suggestions; provisorily, the authors have provisionally drawn up a list of a few notable such cases (p. XIII). They have also compiled a catalogue of the foreign words present in the text, among which those of Latin origin constitute the majority, while the rest are half a dozen word-loans from Semitic languages (mostly common reli- gious terms) and one from Slavonic (p. XV-XVII; by the way, concerning the treatment of the form ¨Adriáneiov on p. XVII, one should note that reference to Symeon the Logothete should now be made to S. Wahlgren’s edition of 2006; the same for the reference on p. X n. 19). The Abbreviations of the secondary literature used (p. XXIII-XXVII) are fol- lowed by an Appendix (p. XXIX-XXXIII), which distinguishes between the various people bearing the same name in the texts by providing apposite bibliographical references to handy reference works (in the case of John VI, Patriarch of Constantinople [ˆIwánnjv 9], instead of the DHGE reference should be made to the Prosopographie der mittelbyzantinischen Zeit, no. 2954, as for the other per- sons treated therein. – The correct accentuation is of course Qeódwrov, not QeodÉrov). The lexicographical wealth of the Greek language documented in the volume is summarily presented in the statistics provided on p. XXXV (“Données statistiques”): let it only be mentioned here that a total of 5,716 different lem- mata, 10,569 different word-forms, and 32,764 lexical occurrences have been counted in the four works.
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