Les Frères Caudron

Les Frères Caudron

Les frères Caudron René Caudron Alphonse Caudron 1884 - 1959 1882 - 1915 Adrienne Bolland dans la légende Femme d'exception, Adrienne Bolland qui, aujourd'hui, repose au cimetière de Donnery fut une pionnière de l'aviation. Par son courage et son dévouement elle s'est illustrée, sans jamais rechercher une gloire qu'elle savait éphémère. Une vocation précoce. "Je m'ennuyais, j'avais besoin de faire quelque chose...Je me suis dit : ça c'est une carrière peu encombrée. J'ai peut-être une chance de m'en sortir". Et voilà comment Adrienne Bolland a toujours raconté la naissance de sa vocation de pilote. Nous sommes alors à l'automne 1919. Elle quitte sans regret sa solitude campagnarde pour gagner Paris et se présente chez Caudron, célèbre constructeur d'avions en affirmant : "Je veux voler". Impressionné par sa volonté, il l'encourage à passer le brevet de pilote qu'elle obtient au début de l'année 1920. Dans la foulée, elle franchit la Manche à bord de son avion le 25 août, étant alors la seconde femme seulement à réussir ce périlleux voyage. Mais c'est le survol de la Cordillère des Andes, exploit qu'elle réalise le 1er avril 1921qui permet à Adrienne Bolland d'occuper aujourd'hui une place à part dans l'histoire de l'aviation. L'heure des exploits. Seule à bord de son Caudron, un G3 du type 1913, une vraie "cage à poule" de 80 CV qui plafonnait à 4 000 m, elle décolle de Mendoza pour rejoindre Santiago du Chili où elle arrive environ 4 heures plus tard. "Quand ils m'ont vu arriver, expliquait-t-elle, les Chiliens n'en croyaient pas leurs yeux. Il faut dire que je devais avoir bonne mine : j'étais en chaussettes, enveloppées dans de vieux journaux et j'avais le visage en sang. Sans pare- brise à 4 250 m pendant plus de quatre heures, le sang avait fait éclater les vaisseaux du nez et des lèvres. J'aurais pu avoir une syncope. Je n'y ai même pas pensé." La route qu'elle venait d'ouvrir devait être suivie plus tard par Mermoz, Guillaumet, Saint- Exupéry et les pilotes de l'Aéropostale. Les années suivantes, courant le monde, elle vole dans de nombreux meetings aériens, parvenant en 1923 à Orly, à réaliser plus de 200 loopings en 72 minutes, record mondial féminin de la spécialité. Femme courageuse, indisciplinée, volontaire et batailleuse, elle s'illustre pendant la Seconde guerre mondiale, par son action dans le "réseau Castille" sous l'occupation allemande. "La gloire est éphémère, disait-elle, elle tient à peu de chose. Ce qu'il faut, c'est réussir. La vie ne vaut la peine que si l'on réussit quelque chose de valable". M.V. Adrienne Bolland en 5 dates 1895 : Naissance à Arcueil (Val de Marne). 1919/1920 : Début dans l'aviation. 1er avril 1921 : Traversée de la Cordillère des Andes. 1923 : Record mondial féminin de loopings. 1975 : Adrienne Bolland est inhumée à Donnery. François Durafour pose son Caudron G3 sur le massif du Mont -Blanc (4331 m) en 1921 Tiré du site : Pionnair-GE.url Le Genevois François Durafour réalise l’exploit impensable, soit de se poser à 4.331m sur le massif du Mont-Blanc, du 1e coup, sans assistance, et à décoller de là aidé par quelques alpinistes en juillet 1921. Devenu ainsi immortel, comme les neiges du sommet de l’Europe, Durafour ne parlera du sujet qu’avec modestie. Il faudra attendre 30 ans pour qu’un semblable essai soit à nouveau pratiqué. Et quand le monde cite un exploit suisse daté des pionniers, c’est à celui-ci qu’il pense en 1er. François Durafour s’apprête à un départ très risqué depuis le Dôme du Goûter à 4.331m sur le massif du Mont-Blanc. Henssler va lancer le moteur alors que Rouyet et Orset retiennent le Caudron G3 avant que son moteur ne soit au maximum : un seul essai possible, mais réussi ! Le sommet de l’Europe, nargue piétons, marins et aviateurs Il y a quelque temps que François Durafour songe à se poser en avion dans le massif du Mont- Blanc qu’on observe souvent en vol depuis Paris. Par exceptionnel beau temps, le Cdt Cousteau citait aussi que dans sa jeunesse il le voyait parfois depuis le sommet de la Tour Eiffel ! L’élément décisif pour Durafour intervient lors du 1er vol avec passager sur Genève—Paris, le 1e juillet 1920, avec ce sommet blanc éclairé de soleil qui est leur point de mire depuis un moment. A l’arrivée, le passager et journaliste du "Journal de Genève" Paul du Bochet dit à Durafour, "Si nous montions là-haut !" Sans s’en douter, il a touché une corde sensible. "Pourquoi pas, c’est une éventualité à étudier" dit le pilote. Les 2 hommes se mettent alors à préparer minutieusement une audacieuse expédition. Les principaux obstacles sont la densité de l’air, peu porteuse à cette altitude, et le rendement du moteur. A l’époque on ignore complètement le comportement d’un appareil qui décolle à 4.000m d’altitude. Avec le conseil d’amis, Durafour entreprend l’étude du problème. Il cherche d’abord un nouvel avion capable d’une telle performance mais ne trouvera pas mieux que son léger Caudron G3 biplan qui n’est pas équipé de skis mais de simples roues. Aujourd’hui personne ne s’aventurerait là-bas avec un tel appareil, même amélioré ! Durafour : "Le relief du Mont-Blanc que vous trouvez à l’Université de Genève me fut de la plus haute utilité et le fils Vallot me fournit des renseignements indispensables car je dois vous dire que je ne suis pas alpiniste et que je ne suis jamais monté au Mont-Blanc. Je crois d’ailleurs que si j’en avais fait l’ascension, l’idée d’une telle entreprise ne me serait même pas venue ! Mais ma décision fut prise : j’atterrirai en planant au-dessus des Grands Mulets, sous la cabane Vallot." Il va ensuite régler toutes les formalités officielles. Le lieu d’atterrissage étant choisi, les dispositifs de signalisation définis, une équipe sera aussi sur place sur le Mont-Blanc. P. du Bochet, aidé d’amis dont Emile Gos, photographe et poète de la montagne, le journaliste Philippe Latour, sont partis sur les névés du Dôme du Goûter à 4.327m pour préparer le repérage et le balisage d’une petite zone d’atterrissage. Elle est équipée d’un poste de signaux optiques qui communiquera avec Chamonix puis, par relais téléphonique, avec Genève. La 1e tentative aérienne est faite le mardi 20 septembre 1920. Décollant de Saint-Georges, Durafour emporte du Bochet en passager. Comme le décollage depuis le Dôme s’annonce plus difficile que l’atterrissage, le passager emmène tout un équipement d’alpiniste pour le cas où il devrait redescendre à pied, allégeant ainsi l’appareil en vue de son départ face au vide. Sur le Dôme, attendent plusieurs hommes dont le Français Henri Brégeault du Club Alpin (CAF) et le Dr Thomas. Mais avec ses 80cv, le Caudron G3 plafonnent à 4.000m et ne peut atteindre le col du Dôme. Ils font 3 tentatives sans succès et sont contraints à l’abandon et à rentrer. Toute la journée des cameramen attendront cet avion sur le Dôme. Déçus, ils en seront pour leurs frais et leurs fatigues. L’éditorial du célèbre journal "l’Auto" du 14 octobre dira : "Cette tentative ne servira qu’à déranger une équipe de guides à la recherche du malheureux aviateur." Mais Durafour, n’a pas dit son dernier mot, avec sa ténacité et son cran habituel, il prépare un 2e essai Une préparation complexe avec l’aide et la présence de nombreux amis Durafour : "Je décide donc de recommencer, tout seul cette fois afin de diminuer le poids, mais comme la saison est déjà fort avancée, il me faut remettre mon projet à l’été suivant. L’organisation du second raid, pour être plus minutieuse, n’en est pas moins très silencieuse car je préfère, en cas d’échec, que l’affaire passe inaperçue !" En 1921 Durafour gonfle son moteur Gnôme et Rhône. L’ancien pilote de guerre se rend auprès de René Caudron pour qui il avait réceptionné tant d’avions et le lui demande : c’est d’accord ! On remplace le moteur de 80cv par un moteur rotatif 9 cylindres de 120cv. "J’avais maintenant un avion, mais aucune notion de montagne !" René Vidart, l’aviateur de Divonne, dont Durafour fut le mécano en 1910, lui offre une nouvelle hélice, un modèle Chauvière "intégrale", plus allongée, adaptée aux vols à haute altitude (1.300 t/min). Durafour la montera lui-même. Durafour : "Le 20 juillet le temps parait calme. J’organise mon raid. Et 10 jours plus tard, je décide de tenter l’impossible." Le vendredi 29 juillet, à Chamonix toutes les dispositions sont prises. Hermann Dutoit, député genevois, doit indiquer l’emplacement d’atterrissage au retour du Dôme, est secondé par Eugène Trollux envoyé spécial de la Tribune de Genève. Une colonne de montagnards monte aussi, en parallèle et à pied, vers le refuge Vallot, dans le massif du Mont- Blanc. Partie du pavillon de Bellevue, elle grimpe à la Tête-rousse, la cabane du Goûter étant inhabitable. Ses buts : préparer une piste d’atterrissage, prévenir Chamonix par signaux optiques des conditions atmosphériques de façon à prévenir Lausanne d’où décolle Durafour et, bien sûr, pour accueillir l’aviateur à son arrivée, l’aider à repartir et immortaliser l’exploit. Hélas, parmi eux, un unique cinéaste est venu en vêtements d’été, qui retarde tout le monde et doit abandonner le groupe.

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