Cultes. Culte catholique : appels comme d'abus et recours comme abus (1802-1905) Inventaire semi-analytique (F/19/6088-F/19/6101) Par R. Cleyet-Michaud revu par J. Charon-Bordas Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 1971, 1989 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_003956 Cet instrument de recherche a été encodé en 2010 par l'entreprise diadeis dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Mentions de révision : • 2021: Réencodage XML de l'inventaire dématérialisé (Maïwenn Bourdic) 3 Archives nationales (France) Sommaire Cultes. Culte catholique : appels comme d'abus et recours comme abus (1802- 5 1905) Notes et doctrine 7 Dossiers de recours 13 4 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence F/19/6088-F/19/6101 Niveau de description fonds Intitulé Cultes. Culte catholique : appels comme d'abus et recours comme abus (1802-1905) Date(s) extrême(s) XIXe-XXe siècles Nom du producteur • France. Direction des cultes (1839-1911) Importance matérielle et support 14 boîtes Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine DESCRIPTION Présentation du contenu Le groupe d'articles F/19/6088 à 6101 s'ouvre sur deux liasses de généralités, notes et doctrine, en comportant également des dossiers concernant des abus classés dans l'ordre chronologique des affaires. Bien qu'il s'agisse essentiellement de recours pour abus formés contre les archevêques et évêques, on note aussi la présence d'abus formés contre 19 simples ecclésiastiques, le classement de la sous-série F/19 n'étant jamais rigoureux. Les recours pour abus peuvent être considérés comme une source complémentaire de l'histoire politique du pays et des difficiles rapports qui s'étaient instaurés entre l'Eglise et l'Etat, surtout dans le dernier tiers du XIXè siècle : censure par les évêques d'actes du gouvernement, interventions de l'Eglise dans les consultations électorales, condamnations d'ouvrages scolaires et de manuels d'instruction civique, défense des congrégations religieuses, publications de brefs du pape non reçus en France etc. Des dossiers sont particulièrement importants, tel celui de Mgr. de Dreux-Brézé, évêque de Moulins. On trouve aussi beaucoup de recours formés par des ecclésiastiques contre les évêques pour interdictions, destitutions, révocations etc. Enfin, on trouve aussi des plaintes de particuliers contre des curés, desservants, vicaires pour des affaires très différentes qui en général ne sont pas d'ordre politique, mais se rapportent plutôt à la vie quotidienne des paroisses : refus de sacrements et particulièrement refus de sépulture chrétienne, processions non autorisées, diffamations (affaires assez fréquentes), voies de fait etc. Type de classement Dans la sous-série des Cultes, un petit groupe documentaire coté F/19/6088 à 6166 concerne les appels comme d'abus et les suppressions de traitements des ecclésiastiques. Seul le début de cet ensemble d'articles, F/19/6088 à 6101 a été inventorié d'une façon assez détaillée par R. Cleyet-Michaud au cours du stage qu'elle avait effectué à la Section moderne. Ces treize liasses concernent essentiellement les appels comme d'abus ou recours pour abus formés contre les évêques et les archevêques et des généralités. Type de classement 5 Archives nationales (France) Il est tout à fait regrettable que l'ensemble du groupe documentaire F/19/6088 à 6166 n'ait pu être inventorié dans sa totalité, mais dans l'impossibilité de reprendre ce travail pour le continuer, il nous a paru intéressant de mettre du moins à la disposition des lecteurs l'inventaire du début du groupe documentaire des recours pour abus. HISTORIQUE DU PRODUCTEUR La procédure des appels comme d'abus remonte à l'Ancien Régime. Il s'agit d'un recours judiciaire destiné à réprimer les empiètements réciproques de la juridiction ecclésiastique et de la juridiction civile. A la veille de La Révolution, cette procédure était de la compétence du Parlement, et chaque parlement décidait sur les appels élevés dans son ressort. Le Conseil du Roi pouvait cependant évoquer les affaires, et ces évocations répétées ont préparé la compétence moderne du Conseil d'Etat. La Révolution fit disparaître officialités et parlements en 1790. L'appel comme d'abus subsista et sa connaissance en fut attribuée aux tribunaux de district par le décret du 15 novembre 1790. Les articles 6,7 et 8 de la loi du 18 germinal an X transformèrent l'appel comme d'abus en recours pour abus. Les cas d'abus prévus étaient au nombre de six : • 1°/usurpation ou excès de pouvoir • 2°/ contravention aux lois et règlements de la République • 3°/ infraction des règles consacrées par les canons reçus en France • 4°/ attentat aux libertés, franchises et coutumes de l'Eglise gallicane • 5°/ toute entreprise qui, dans l'exercice du culte, pouvait compromettre l'honneur des citoyens, troubler arbitrairement leur conscience, dégénérer contre eux en oppression, injure ou scandale public. • A ces cas d'abus ecclésiastiques, s'ajoutait un cas d'abus civil : atteinte portée à l'exercice du culte et à la liberté que les lois garantissaient à ses ministres. Le recours au Conseil d'Etat avait conservé le caractère de réciprocité théorique de l'appel comme d'abus. C'était au Conseil d'Etat qu l'article 6 des Articles organiques avait attribué compétence en cette matière. Le Conseil d'Etat ne jouait pas le rôle de tribunal administratif mais celui de conseil de gouvernement. Il ne rendait pas de décision mais émettait un simple avis à la suite duquel le chef de l'Etat déclarait qu'il y avait ou qu'il n'y avait pas abus. Dans la pratique, c'est le cinquième cas d'abus qui a joué le plus grand rôle au cours du XIXè siècle. Le Conseil d'Etat avait renoncé à prendre parti dans les discussions théologiques et s'était attaché à contrecarrer l'influence politique du Clergé par exemple dans les cas d'abus constitués par des lettres pastorales éclairant les catholiques sur leurs droits électoraux, par des mandements condamnant les manuels scolaires etc. Le recours pour abus a disparu en 1905 avec la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat. TERMES D'INDEXATION clergé; vie religieuse ; police des cultes 6 Archives nationales (France) Inventaire semi-analytique (F/19/6088-F/19/6101) Notes et doctrine F/19/6088 Liasse 1 Notes et doctrine 1802-1879 Plainte portée contre le desservant de Fontaine-le-Port (Seine-et-Marne) accusé d'avoir exercé l'art de guérir hors de sa paroisse. 1808. Décisions ministérielles relatives aux appels comme d'abus du 5 pluviôse, 7 germinal, 13 prairial, 6 frimaire an XI. Question du préfet de l'Isère au Grand Juge relativement aux attributions du Conseil d'Etat et des tribunaux ordinaires en matière d'appel comme d'abus. An XI. Décision ministérielle du 8 décembre 1809. Note sur le danger du renvoi devant les tribunaux ordinaires de la connaissance de certains recours pour refus de sacrement. 1816. Lettre du ministre des Affaires étrangères au comte de Frayssinous sur le mode de correspondance dans divers Etats des évêques avec la Cour de Rome (30 août 1824) ; correspondance relative aux inconvénients d'une correspondance directe entre les évêques de France et la Saint-Siège. 1827. Lettres d'Isambert, député de la Vendée, au sujet de la communication des décisions du Conseil d'Etat en matière d'appel comme d'abus. 1833. Note sur l'exécution en france des actes de la Cour de Rome et sur les mesures à prendre contre ceux qui les publient sans l'autorisation du Gouvernement. 1852. Note sur l'interprétation et l'application de l'article 8 de la loi du 18 germinal an X relatif à la manière de former un recours comme d'abus (1854) ; extraits de presse ; notes et rapports (1854). Lettre adressée par Edouard Brocard, ancien maire de Langres, à l'Empereur sur l'utilité d'une loi prononçant des peines en cas de déclaration d'abus. 1861. Notes sur les décrets relatifs aux appels comme d'abus. 1861. Extraits de presse. 1861-1886. Poursuites judiciaires contre les ecclésiastiques. Doctrine. Notes. Projets de décrets. Projet de loi sur les appels en cas d'abus et sur les moyens de réprimer les entreprises de la part des ministres des Cultes (impr.). 18 mars 1812. Projet de décret portant renvoi devant les tribunaux des appels comme d'abus (impr.). 13 mars 1812. Projet de décret relatif aux personnes ecclésiastiques (minute imprimée et corrigée). 10 avril 1812. Exposé des motifs du projet de loi relatif aux poursuites contre les fonctionnaires et les ministres des Cultes (imp.) 1879. Correspondance des évêques avec la Cour de Rome. Règles générales, exceptions pour les cas de for intérieur, observations du ministre des Affaires étrangères 1825-1850. Notes et rapports sur l'autorité reconnue aux décrets de l'Index. 1864. Notes et rapports sur les pouvoirs du nonce, la transmission des encycliques, bulles, brefs et autres actes émanant de la Cour de Rome. S.d. F/19/6088 Liasse 2 Abus prononcés par le Conseil d'Etat contre les évêques et archevêques 7 Archives nationales (France) 1812-1892 Recours formé contre Charles-François Caselli, archevêque de Parme, à raison de l'indult publié par ce prélat pour le carême de 1812 : correspondance relative à l'instruction du recours (1812), texte imprimé du décret prononçant l'abus. 13 mars 1812. Recours formé contre Jean-Baptiste de Bouillé, évêque de Poitiers, à raison d'un mandement de ce prélat, daté du 26 octobre 1820 : texte de l'ordonnance prononçant l'abus.